Liste de

12 livres

créee il y a 8 mois · modifiée il y a 6 mois

Fantômes du cinéma japonais
7.8
1.

Fantômes du cinéma japonais

Sortie : 1 juin 2011 (France). Culture & société

livre de Stephane du Mesnildot

Lusionnelle a mis 8/10 et le lit actuellement.

Annotation :

Eh bien, voilà : il ne me reste plus qu'à fouiller les sites de vente et à espérer très fort que des éditeurs indépendants s'intéressent à la liste alléchante de films que je me suis notée. Ou à ganbare très fort pour pouvoir les voir en japonais sans en perdre 30% du sens.

Pas grand-chose d'intéressant à dire sur cet ouvrage, simplement que c'est un très bon livre pour qui est curieux.se / s'intéresse aux films d'horreur japonais et aux histoires de fantômes. Et dans ce cas-là, allez-y, foncez.

C'est court, dense, bien écrit, et surtout, il se conclut par l'interview de plusieurs maîtres nippons de la J-horreur : Hideo Nakata, Chiaki J. Konaka, Kiyoshi Kurosawa, Takashi Shimizu, Norio Tsuruta.

Nord perdu, suivi de "Douze France"
7.1
2.

Nord perdu, suivi de "Douze France"

Sortie : 1999 (France). Essai

livre de Nancy Huston

Lusionnelle a mis 6/10.

Annotation :

Cette lecture est le fruit du hasard - récupérée dans une des ventes mensuelles de livres de seconde main organisées par la Bouquinerie française à Tokyo. Je ne connaissais pas encore l'autrice et n'avais qu'une vague idée de son contenu, grâce à sa quatrième de couverture. J'ai donc été d'autant plus surprise en l'ouvrant il y a quelques jours de m'y plonger avec autant de plaisir.

C'est un ouvrage entre l'essai et l'autobiographie, et ce dernier aspect a son importance pour apprécier le texte. J'ai vu des critiques notamment évoquer le regret d'y voir de la généralisation tirée de son unique expérience - et c'est vrai et flagrant (encore plus) dans la seconde partie du texte (de "Nord Perdu"). Mais, l'autrice reconnaît elle-même que compte tenu de ses origines, son éducation, son statut social et de ses conditions quand elle arrive en France, ce texte ne peut prétendre pas traiter de façon générale ou exclusive de l'expatriation.

Et personnellement, je l'ai apprécié sans forcément y trouver de résonance avec ma propre expérience, pour plein de raisons (géographiques, sociales, générationnelles...).

Malgré tout, si on le lit en gardant bien en tête qu'il s'agit d'une analyse tirée de son vécu, je trouve qu'il y a un regard intéressant sur la question de l'expatriation du point de vue de l'expatrié.e et du regard porté sur iel (notamment) par les Français ; du biculturalisme ; de l'identité ; du sentiment d'appartenance, de mutilation et de culpabilité ; la dissonance avec les autres (ceux qu'on laisse dans le pays quitté, ceux qu'on rencontre dans celui où on s'installe, de ses propres enfants nés dans ce dernier) ; la mémoire, etc.

Le livre est divisé entre deux textes : Nord Perdu, celui dont il est question ci-dessus, et Douze France qui dresse en quelques pages un tableau en douze couches de la France telle que l'autrice la vit.

Tenir sa langue
7.1
3.

Tenir sa langue (2022)

Sortie : août 2022 (France). Roman, Autobiographie & mémoires

livre de Polina Panassenko

Lusionnelle a mis 7/10.

Annotation :

Note à moi-même, ne plus oublier de clore une lecture avec quelques mots de mes impressions à chaud, surtout pour des romans comme celui-ci, où je sais, malheureusement, qu'il ne m'en restera pas grand-chose ensuite. Je ne sais même pas pourquoi, d'ailleurs. Il m'en restera de vagues impressions, des thématiques fortes, mais rien de très précis. Ce n'est pas un défaut du roman, vraiment, simplement celui de ma mémoire imparfaite.

Car j'ai vraiment apprécié la lecture de Tenir sa langue, les allers-retours dans la mémoire de l'autrice, qui retrace le parcours de son enfance, de la fin de l'URSS, de son départ de Russie, de ses premiers mois, premières années en France et sa difficulté à en apprendre la langue, à comprendre et être comprise, le choix du prénom de Pauline pour soi-disant lui faciliter l'intégration qui s'imposera sur ses papiers d'identité, de ses retours en Russie pour les vacances, chez ses grands-parents qui y sont restés, jusqu'à leur décès respectif.

C'est un roman intense, qui extrait de l'intime des expériences, un vécu qui nous donne matière à réfléchir, auxquelles on entre aisément en empathie. Contrairement à Nord perdu, lu récemment, l'autrice ici vit une expatriation qu'elle n'a pas choisi. Le roman part d'une demande, qui paraît à tout un chacun naturelle, qui devrait être un droit, et qui pourtant ne l'est visiblement pas : celui de retrouver son prénom de naissance. Elle est née Polina, et pourtant la France ne retient que Pauline sur ses papiers d'identité.

Essuyant un premier refus, elle plaide en appel. On lui demande alors d'écrire une lettre, pour justifier des bienfondés de sa requête. A partir de là, le roman glisse de Polina adulte à Polina enfant, qui raconte en tentant de garder ce regard particulier qu'on prête à l'enfance, pourtant écrit par une plume adulte : un mélange d'innocente curiosité et d'étonnements qui n'échappent pas à la maturité de sa narratrice.

Ce qui fonctionne toujours à merveille, surtout quand le roman traite de thèmes complexes tels que l'expatriation, à travers le départ, la séparation, les adieux, la mémoire, l'enfance, l'appartenance ; et l'intégration, l'adaptation à une autre culture, l'apprentissage d'une nouvelle langue, la communication difficile avec les autres, le regard porté sur elle ; son identité, culturelle, intime.

C'était beau, cocasse par moments, touchant par bien d'autres, et globalement : passionnant.

Une lecture faite par l'autrice est disponible sur YT et ça vaut l'é

Au bord du précipice et autres nouvelles
7.3
4.

Au bord du précipice et autres nouvelles

Sortie : 1958 (France). Recueil de nouvelles

livre de Richard Matheson

Lusionnelle a mis 5/10.

Annotation :

J'étais amusée de tomber sur cette édition destinée aux écoles (collèges probablement), cela m'a rappelé les lectures des nouvelles d'Agatha Christie que nous étudions en classe.

Ici ce sont quelques nouvelles fantastiques très courtes de Richard Matheson, qui mettent en scène des personnages qui, pour une raison interne ou externe, vont être pris de paranoïa.

On retrouve parmi ces nouvelles :

- Au bord du précipice - Un homme fait la rencontre d'un inconnu qui semble le reconnaître et tout savoir sur lui, alors que lui en est certain : ils ne se connaissent pas.
- Appel longue distance - Une vieille retraitée reçoit des appels intempestifs et étranges, et personne ne veut la croire.
- Paille humide - Un retraité veuf reçoit des visites fantomatiques pendant les nuits.
- J'veux voir le Père Noël - Un homme s'arrange pour emmener son fils voir le Père Noël pendant que sa femme attend dans la voiture, où un inconnu est sensé la tuer.
- Le jeu du bouton - Un couple reçoit une boîte avec un simple bouton, puis la proposition qui s'en suit : s'ils appuient sur le bouton, ils recevront chaque fois 50,000$ mais quelqu'un qu'ils ne connaissent pas, mourra quelque part dans le monde.

Les nouvelles sont certes plaisantes à lire, comme un bref polar avec une chute bien maîtrisée, mais dans l'ensemble aucune n'est véritablement marquante, que ce soit dans leur thème ou les ressorts narratifs.

Même si loin d'être la plus intéressante du recueil, j'ai trouvé une certaine ressemblance dans le ton et l'atmosphère du récit de Paille humide avec les nouvelles de Lovecraft. Mais, la comparaison reste superficielle, tant le récit, le contexte, l'impact émotionnel, l'immersion sont moins efficaces ici. Hormis cela, je crains que pour les autres, il n'y ait pas grand-chose qui n'en ressort de notable.

Honnêtement, je ne recommande pas de découvrir l'auteur par ces textes. D'avantage par la novella dystopique L'examen publiée chez Le passager clandestin, coll. Dyschroniques, qui peut aussi se lire très bien au collège et offre un texte plus riche en thématiques, une plume aiguisée et également des pages de mise en contexte qui suivent toujours les textes de cette collection et qui sont supers enrichissants comme complément de lecture.

Les gaspilleurs
6.1
5.

Les gaspilleurs (1967)

The Throwaway Age

Sortie : 20 mars 2015 (France). Recueil de nouvelles

livre de Mack Reynolds

Lusionnelle a mis 6/10.

Annotation :

Cocasse évolution entre mon édition de 2015 et celle qui vient de sortir en 2024.

Quatrième de couverture de 2015 :
En 1967, Mack Reynolds imagine l'émergence d'un complot contre le progrès économique.

Quatrième de couverture de 2024 :
En 1967, Mack Reynolds imagine la répression d’un mouvement contestataire.

Le synopsis se trouve en réalité entre les deux, mais ce serait vous spoiler que de le détailler.
Je n'ai pas pu voir si la traduction a été refaite dans la nouvelle édition, je ne sais pas trop s'il y a des différences.

Quant à la novella, c'était intéressant de voir ce qui était déjà dans le débat public, ici soulevé par le mouvement contestataire infiltré par l'agent Paul Kosloff pour le compte du gouvernement américain.

On y retrouve une critique très moderne sur le système économique capitaliste en place aux États-Unis, évoquant déjà en 62 la surproduction, les conséquences des croissances incontrôlées, le gaspillage des ressources pourtant limitées, l'obsolescence programmée, la concentration des richesses à une seule classe bourgeoise, etc.
Avec également une critique sur l'usage des terminologies (telles que révolution ou communisme), leurs définitions et leur sens une fois absorbé par le public, et la prudence qu'il y a, de fait, à les réemployer.

L'intrigue en elle-même cependant reste assez ténue, avec une fin assez prévisible, et son déroulement pas particulièrement passionnant en soi. Mais son intérêt réside surtout dans son ancrage historique, son contexte et les réflexions socio-économiques et politiques datant des années 60.

Et c'est une des raisons pour lesquelles j'aime toujours explorer les livres de cette collection. Petit plus comme à chaque fois pour la présence en fin d'ouvrage de quelques pages qui remettent le texte dans son contexte historique, social, politique, économique, en plus de donner quelques informations clés sur son auteur.

Chroniques du pays des mères
7.5
6.

Chroniques du pays des mères (1992)

Sortie : septembre 1996 (France). Roman, Science-fiction

livre de Elisabeth Vonarburg

Lusionnelle a mis 6/10.

Annotation :

Ceci est un appel aux lecteur-ices du roman, pourriez-vous spoiler en commentaire et m'expliquer ce qu'il fallait comprendre du roman, quelle est cette révélation explosive qui semble avoir chamboulé (ou laissé indifférent.e) celles et ceux qui l'ont fini ? (Celle visiblement liée à Le silence de la cité, à Cheïre et à Kelys.)

C'est une question assez révélatrice du sentiment profondément ambigüe que ce roman me laisse en le terminant. C'est la première fois, je pense, que j'ai eu autant de mal à entamer la lecture, autant de facilité à la reprendre, et puis, autant de perplexité en arrivant sur les cent dernières pages. Et tout cela, après avoir lu l'épilogue, qui fait le lien direct avec Le silence de la cité, qui m'a fait réalisé que j'ai sans doute rien compris de toute une partie de l'intrigue, sensée me mener à cette révélation finale normalement explosive. (D'ailleurs, je n'aime pas tellement ce genre de procédés littéraires sur ce type de révélations - c'est évidemment purement subjectif).

J'ai adoré les thématiques abordées par cette dystopie féministe, qui propose une vision inversée d'un monde qui a subi l'effondrement de ses sociétés des centenaires avant. L'idée de construire un monde avec des codes liés au genre déjà bien ancrés, inverses en partie du nôtre (notamment mais pas que, sur le langage, la place des femmes et des hommes dans la société, son organisation, sa hiérarchie et son mode de décisions), tout en puisant des origines dans le nôtre, était brillante. L'autrice a d'ailleurs saisi avec perfection la richesse de ce postulat pour en tirer une myriade de réflexions passionnantes sur des thématiques très diverses, imbriquées par la cohésion de son univers.

Mais il y a des aspects du roman qui me laissent vraiment perplexe et je ne suis pas certaine de comment les prendre...

Le Syndrome du varan
8.2
7.

Le Syndrome du varan

Sortie : 3 mai 2018 (France). Roman

livre de Justine Niogret

Lusionnelle a mis 10/10.

L'Invasion des profanateurs
7.9
8.

L'Invasion des profanateurs (1955)

The Body Snatchers

Sortie : 1955 (France). Roman, Science-fiction

livre de Jack Finney

Lusionnelle a mis 7/10.

Annotation :

The body snatcher est un roman de science-fiction publié pour la première fois en 1955, remanié par l'auteur dans les années 70. C'est cette première version de 1955 qui est reprise dans l'édition S.F. Masterworks sur laquelle j'ai mis la main. C'est un roman évoquant une invasion extraterrestre silencieuse et insidieuse dans une petite bourgade des États-Unis.

D'une façon mystérieuse, certaines personnes ne reconnaissent plus leur proche ; pourtant, rien ne semble avoir changé : ils sont exactement tels qu'ils étaient physiquement, ils parlent de la même façon et peuvent répondre à n'importe quelle question intime sur leur vie. C'est ce qui arrive à Wilma, qui par le biais de sa cousine Becky, explique auprès du protagoniste, Miles Bennel, médecin et ami d'enfance des deux jeunes femmes, que son oncle qui l'a élevée à la mort de ses parents, n'est plus son oncle. Petit à petit, alors que d'autres cas lui sont remontés par le biais de ses patients, ce dernier commence à douter ; et si Wilma disait vrai ?

C'est un roman de science-fiction qui se déroule dans un contexte contemporain à l'auteur et tente de bout en bout de rester le plus réaliste et crédible possible, tant dans l'environnement immédiat décrit que dans les explications que Miles et ses amis trouvent pour comprendre ce qui leur arrive. Le roman tire donc sa narration d'avantage des filons de thrillers psychologiques, restant jusqu'au bout terre-à-terre et centré sur l'urgence de survie immédiate, dans un cadre où les protagonistes, incapables de prouver leurs théories, sont en proie constante au doute et à la paranoïa.

Globalement, j'ai trouvé ce roman intéressant, bien ficelé, prenant, même si évidemment daté, tant dans les connaissances scientifiques mentionnées que dans les théories autour de la vie extraterrestre qui courraient à l'époque de l'auteur mais aussi dans le traitement de ses personnages féminins - à la nuance près, mais importante, qu'il n'y a pas de propos gratuitement sexistes. Une des péripéties du roman utilise d'ailleurs les stéréotypes courantes sur les femmes dans l'imaginaire de l'époque pour se jouer de leur adversaire et reprendre le dessus. Cela reste néanmoins de l'ordre de l'astuce narratif d'avantage que d'une réelle remise en question.

Le pavé de l'ours
7.1
9.

Le pavé de l'ours

Sortie : avril 2006 (France). Roman

livre de Toshiyuki Horie

Lusionnelle a mis 8/10.

Annotation :

Je n'avais aucune attente particulière, si ce n'est peut-être un vague désintérêt. Je ne me souviens même pas vraiment pourquoi je l'ai récupéré, le jour où je l'ai acheté. La quatrième de couverture ne m'aurait pas engagé d'habitude. Pourtant, je ne peux que me réjouir de la curiosité qui m'a poussée ce jour-là à le récupérer. Il ne m'a fallu que quelques pages avant de me laisser glisser par la plume de l'auteur (grâce au travail soigné de sa traductrice).

C’est un de ces romans d’instantanés, articulé autour d’une rencontre brève entre deux individus, de laquelle en ressort tout autre chose. C’est un chassé-croisé de souvenirs du narrateur ; de ceux évoqués par la reconnaissance en son interlocuteur de gestes familiers, ou au contraire surprenants ; de détours et crochets que prennent toujours les conversations au gré des pensées virevoltantes de ceux qui les animent.

On navigue donc à l’aveugle dans un récit contemplatif qui semble guidé par sa narration homodiégétique (à la première personne) mais qui, de fait, est sans cesse bouleversé par les entrecroisements avec son interlocuteur, Yann. Un ami du temps qu’il était étudiant à Paris, qu’il revoit pour la première fois après plusieurs années mais avec lequel il semble retrouver la même familière, comme s’ils n’avaient jamais cessé de se parler.

Et tandis qu’ils naviguent sur les routes de Normandie, les amenant dans la contré natale d’Emile Littré, dont le narrateur est justement en train d’en traduire la biographie, cette coïncidence bienheureuse de l’occasion les amène, par d’étonnants glissements de pensées, à passer d’échanges sur la poétique et la littérature, à celui, entre autres, de la mémoire et de sa transmission, notamment des camps de concentration desquels ont survécu Primo Lévy, Jorge Semprun.

C’est également par le biais d’une photo que Yann tient à donner au narrateur, que la discussion prend un tournant plus personnel, dans l’intimité du photographe. Là où le narrateur ne voit qu’une photo d’usine abandonnée, les barbelés ramène Yann, lui, à la mémoire douloureuse de sa propre famille, et notamment de sa grand-mère, qui a elle aussi survécu aux atrocités de la guerre.

Mais ce n’est que plus tard, revenu à la littérature, à Littré, que par hasard, le narrateur va tomber sur la Fable qui donne le titre au roman et lui fait réaliser que, peut-être, à sa manière et sans le vouloir, lui-même a été tel le pavé de l’ours pour son ami.

Vainqueuse
10.

Vainqueuse (2023)

Sortie : 4 octobre 2023. Jeunesse, Roman

livre de Jean-Laurent Del Socorro

Lusionnelle a mis 8/10.

Annotation :

Combinaison gagnante : la plume de Laurent Del Socorro, un épisode de l’Histoire antique et une héroïne tirée d'une personnalité réelle. Je pense que c'est le combo qui m'a le plus séduit dans ses romans ; et après mon énorme coup de cœur (et le premier roman lu de et auteur) qu'a été Boudicca, me voilà à nouveau conquise avec Vainqueuse. (Et petit plus, la note de fin de roman sur le choix du titre.)

Comme tout roman initiatique, Vainqueuse aborde les thèmes chers au passage de l’enfance à l’âge adulte : la quête de soi et de celle qu’on veut devenir ; le dépassement de ses propres peurs ; l’identification de ses entraves (internes comme externes) et son émancipation ; rester dans les mémoires, etc. Mais ce qui fait tout son sel, évidemment, c’est bien le cheminement emprunté pour y parvenir.

C’est un très beau roman féministe à l’adresse d’un lectorat adolescent, jeune adulte, mais qui évidemment s’apprécie à tout âge. Pour autant, c’est une héroïne puissante et inspirante que j’aurais adoré pouvoir m’identifier, quand j’étais jeune lectrice avide de modèles. Ce qui m’a également plu, c’est de voir, dans cette quête initiatique individuelle de Cynisca, la place donnée à la sororité et le sens que cela prend dans son propre cheminement.

Comme pour Boudicca, j’ai découvert des personnes et faits historiques dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai aimé la personnification des personnages, et pas seulement des femmes. Au-delà de la sororité, il y a aussi la relation compliquée, touchante, de Cynisca avec ses frères, qui est une histoire d’amours sincères, désirés mais contredits par la pression indue parce qu’ils sont devenus rois et par l’éducation donnée aux hommes.

Bref, c’est encore un très beau roman, une belle réussite littéraire et un agréable moment de lecture.

Le Mexicain
7.7
11.

Le Mexicain

Sortie : février 2007 (France). Roman

livre de Jack London

Lusionnelle a mis 8/10.

Annotation :

C’était un excellent choix, une vraie bonne idée d’offrir ce livre numérique d'un auteur important dans la littérature américaine, qui est une claque littéraire. Un rappel – et pour moi un apprentissage – du talent, de l'engagement politique et de l'humanité de Jack London.

La première partie s’applique à présenter ces révolutionnaires, leur organisation, leur combat contre l’impérialisme, la dictature, et leur soif d’égalité, de liberté. Mais par la suite, le récit devient étonnamment haletant dans une seconde partie où on apprend que pour gagner l’argent qui les finace, Rivera participe à des combats de boxe.

Jack London fait alors montre d’un talent incroyable d’écriture dans la retranscription de ce combat qui n'a rien à envier des meilleurs films du genre. Et ce, à la fois dans l’efficacité du rythme, de la gestion de la tension narrative, et dans la façon dont on se trouve plongé à même l’esprit et le corps de Rivera, et de tout ce qui l’habite dans le combat. Taiseux et mystérieux dans toute la première partie de la nouvelle, on découvre un être futé et vif, habile de ses mots comme de ses poings. On apprend ce qui le ronge et l’anime depuis le début pendant qu’il se bat, pas seulement contre son opposant mais contre tous ceux qui organisent sa défaite.

C’est un récit de dépassement de soi et d’émancipation, emprunt d’humanité et d’un certain optimisme envers l’être humain qui combat pour rendre justice tout comme pour la liberté et l’égalité. En somme, un texte qui reste aujourd'hui moderne, efficace et passionnant. Une très bonne porte d'entrée pour savourer la plume de Jack London.

La vengeance m'appartient
6.1
12.

La vengeance m'appartient (2021)

Sortie : 7 janvier 2021. Roman

livre de Marie Ndiaye

Lusionnelle a mis 8/10.

Annotation :

C’est indéniablement un roman brillant dans la construction progressive de son mystère, qui se découpe en une multitude de questions qui resteront sans réponses, dans les rapports constants de dominations sociales de classe, de genre, d’origine ; et l’enfermement infernal dans lequel celles-ci enferment les dominées.

C’est une toile trouble dont chaque couche de peinture viendra tout autant étoffer le mystère qu’alimenter la tension psychologique et la sensation dérangeante du doute. L’incapacité de former aucune réelle conclusion dont on peut se targuer d’être sûr renforce le malaise grandissant dans lequel le roman nous plonge, nous étouffe par moment.

Alors, est-ce que j’ai aimé La vengeance nous appartient ?
Indéniablement, c’est un des meilleurs romans contemporains que j’aurais lu ces dernières années. Pourtant, je suis passée de la lecture en apnée, à l’étouffement, la lassitude, l’ennui, la colère, l’intérêt, l’émoi, la passion. Ça m’a impressionnée, et c’est curieusement une sensation rare en littérature.
Et sans doute parce que je suis justement incapable de répondre à cette bête question, c’est un livre qui va sans doute me marquer pendant longtemps. Mais ça, seul l’avenir peut le dire - si je pense un jour à revenir mettre à jour cette note, ce dont je doute.

Lusionnelle

Liste de

Liste vue 4 fois