Cover Livres 2024
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22 livres

créée il y a 10 mois · modifiée il y a 19 jours
Journal du voleur
7.8

Journal du voleur (1949)

Sortie : 1949 (France). Roman

livre de Jean Genet

Gzk a mis 9/10.

Annotation :

Jean Genet mêle les temporalités, questionne le lecteur ouvertement, brouille les pistes entre imagination et réalité. Il conte ses vagabondages et ses amours, sillonne l'Europe entre prisons et bouges, parmi les glaviots, les sexes dressés dans l'ombre de chambres pourries ou d'impasses. Tout est empreint d'une poésie magnifique.

Le Crève-coeur
7.4

Le Crève-coeur (1941)

Sortie : 1 avril 2015 (France).

livre de Louis Aragon

Gzk a mis 6/10.

Bons baisers de la grosse barmaid
7.1

Bons baisers de la grosse barmaid

Sortie : 2009 (France). Poésie

livre de Dan Fante

Gzk a mis 9/10.

Annotation :

Ce titre...!
Avec une grande économie de mots, Dan Fante tire du sordide de magnifiques poèmes.
La magie tient à peu de choses: on sent souvent pointer une grande dérision, sans mauvais sarcasme quand il aborde la misère, quand il extrait avec rage tout l'absurde qu'elle, que le monde, peuvent contenir.

« Le 2 avril 1993


Des morceaux de moi
Barrés depuis longtemps
Sont de retour


-des endroits
enfoncés trop loin en moi
pour que j’aie voulu y toucher


Des mélodies oubliées
font peau neuve
en retrouvant leurs paroles


Je suis redevenu ce gamin ivre de printemps
qui fonçait à vélo dans les petites rues de New York
devant les bornes d’incendie ouvertes
-trempé jusqu’aux os
lançant ma vie vers un ciel
où Dieu sautait à la corde


Je ne sais trop comment
à cet âge vénérable
j’ai appris à croire
totalement
dans
l’ici
et
le
maintenant »

Régime sec
7

Régime sec

Sortie : mars 2009 (France). Recueil de nouvelles

livre de Dan Fante

Gzk a mis 6/10.

Annotation :

Plusieurs histoires assez glauques (le couple qui laisse des animaux à bouffer au serpent), je n'ai pas retrouvé la magie qui opérait dans Bons baisers de la grosse barmaid.

L'Arrache-cœur
7.5

L'Arrache-cœur (1953)

Sortie : 1953 (France). Roman

livre de Boris Vian

Gzk a mis 5/10.

Annotation :

Après les relents réacs de L'Automne à Pekin, j'ai trouvé celui-ci plus pénible à lire encore... Vian excelle dans l'évocation d'un monde où l'absurde affleure et dont les décalages évoquent une certaine violence (je n'ai pas boudé mon plaisir avec le combat de boxe entre le curé et le sacristain). En revanche, les dialogues et les personnages sont laborieux, en particulier la mère dont j'ai eu envie de zapper plusieurs fois les divagations.

Dolores Claiborne
7.4

Dolores Claiborne (1992)

Sortie : 28 octobre 1993 (France). Roman

livre de Stephen King / Richard Bachman

Gzk a mis 7/10.

Annotation :

Un récit à la première personne, un huis clos dans un poste de police. La vie de Dolores Claiborne, domestique de Vera Donovan, et comment elle ne la tue pas. Le langage châtré la rend attachante; sous ces manières rudes se cachent un coeur et une vraie douleur de Dolorès.
Lu en anglais.

La Vie dans les plis
8.1

La Vie dans les plis (1949)

Sortie : 1949 (France). Poésie

livre de Henri Michaux

Gzk a mis 8/10.

Annotation :

SITUATIONS

Dans la situation, il y avait de l'effervescence.

Dans mon tempérament, il y avait sérénité.

Comment s'unir?

Puis la situation changea.

Il y eut coagulation et appel à la coagulation.

Là aussi, notre incompatibilité. Mon noyau est dur, j'aime qu'il soit dur. Cependant la vie suivait son inexorable chemin, court et réglé.

Puis il y eut une situation à touffes (et à fleurs).

Cela non plus ne me convenait et toujours le temps passait.

Enfin ces époques passées et bien d'autres encore qui suivirent, une situation se trouva, et dans celle-là il y avait calme.

Mais depuis longtemps toute tranquillité ayant disparu de moi, hésitant à présent et agité, je ne la reconnus pas, ou la reconnus pour une vieille connaissance avec laquelle on sait qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

Ainsi la situation fut comme si elle n'avait pas été et disparut à son tour avant que je l'eusse épousée.

La nuit remue
7.9

La nuit remue (1935)

Sortie : 1935 (France). Poésie

livre de Henri Michaux

Gzk a mis 8/10.

Annotation :

EN RESPIRANT

Parfois je respire plus fort et tout à coup, ma distraction continuelle aidant, le monde se soulève avec ma poitrine. Peut-être pas l’Afrique, mais de grandes choses.

Le son d’un violoncelle, le bruit d’un orchestre tout entier, le jazz bruyant à côté de moi, sombrent dans un silence de plus en plus profond, profond, étouffé.

Leur légère égratignure collabore (à la façon dont un millionième de millimètre collabore à faire un mètre) à ces ondes de toutes parts qui s’enfantent, qui s’épaulent, qui font le contrefort et l’âme de tout.

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Il est vraiment étrange que, moi qui me moque du patinage comme de je ne sais quoi, à peine je ferme les yeux, je vois une immense patinoire.

Et avec quelle ardeur je patine!

Après quelque temps, grâce à mon étonnante vitesse qui ne baisse jamais, je m'éloigne petit à petit des centres de patinage, les groupes de moins en moins nombreux s'échelonnent et se perdent. J'avance seul sur la rivière glacée qui me porte à travers le pays.

Ce n'est pas que je cherche des distractions dans le paysage. Non. Je ne me plais qu'à avancer dans l'étendue silencieuse, bordée de terres dures et noires, sans jamais me retourner, et, si souvent et si longtemps que je l'aie fait, je ne me souviens pas d'avoir jamais été fatigué, tant la glace est légère à mes patins rapides.

Au fond je suis un sportif, le sportif au lit. Comprenez-moi bien, à peine ai-je les yeux fermés que me voilà en action.

(...)


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Dans le secret de ma petite chambre, je pète à la figure de mon Roi. Ensuite j’éclate de rire. Il essaie de montrer un front serein, et lavé de toute injure. Mais je lui pète sans discontinuer à la figure, sauf pour me retourner vers lui, et éclater de rire à sa noble face, qui essaie de garder de la majesté. C’est ainsi que je me conduis avec lui ; commencement sans fin de ma vie obscure.

Stone junction
7.6

Stone junction (1990)

Sortie : 12 mars 2008 (France). Roman

livre de Jim Dodge

Gzk a mis 9/10.

Annotation :

Loin des sociétés technologiques, l'Alliance des Magiciens et des Outlaws réunit des joueurs de cartes, des experts-voleurs, des professionnels du travestissement et de l'identité, des pilotes d'hélicoptère anarchistes, des magiciens volatiliseurs qui dispensent tout leur savoir, basé sur une intelligence perceptive et intuitive, à Daniel. Au-delà et grâce à l'apprentissage, son coeur devient trouble, et son esprit a soif de questions : d'abord en quête d'un père, il enquête sur la mort de sa mère, puis se noie dans le Diamant. L'esprit changeant, l'identité changeante, le changement et les imaginaires construits autour d'eux forment la flamme spiroïdale du Diamant. Et Jenny conclut:
"Je change. Tu changes. Le changement change. Pourquoi avoir peur que les choses ne restent pas identiques ? Elles sont pas censées rester identiques. Même s'il faut être dingue pour apprécier à quel point c'est formidable."
Seul, intact, le souvenir d'une pluie chaude que Daniel enfant recueille en dansant nu avec sa mère et Johnny Sept-Lunes, ce souvenir trace sa trajectoire comme une étoile après leur mort à tous.

Relire à l'occaz le passage très drôle sur l'explication des types de signataires "con carne et osso-bucco - en chair et en os"
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Une ribambelle d'enfants passa ensuite la porte, une fête d'anniversaire au grand complet, accompagnés de quatre mères épuisées. Carl-le-Lièvre-de-Comptoir avait déjà préparé pour chacun une part de pizza avec une bougie d'anniversaire, et une des mamans sortit un rouleau de pièces de vint-cinq cents pour le poney.
Tous les garçons, sans exception, firent un tour de cheval, énergique, à toute allure, avec quelques fantaisies personnelles ici et là : certains se laissaient pendre sur le côté, accrochés aux lanières, et tiraient littéralement par-dessus la selle. Les garçons étaient bravaches, pleins d'allant. Daniel les trouva adorables. Mais il préféra les fillettes. Elles montaient en selle avec un abandon majestueux et paisible, les yeux fermés, le vent soufflait sur leurs chevelures, elles étaient conscientes de la puissance de l'alezan, mais ne la confondaient pas avec la leur. Il se demande ce que les fillettes imaginaient, une fois sur le poney : où allaient-elles ?
Vraiment loin ? Il eut envie de les rassembler, garçons et filles tous ensemble, et de les emmener quelque part où ils seraient à l'abri du massacre du temps et du changement.

Mist to Snow

Mist to Snow (2019)

Mist to Snow

Sortie : 26 octobre 2019 (Inde). Poésie, Version originale

livre de Stanzin Lhaskyabs et T.R.M. Momin

Gzk a mis 5/10.

Annotation :

Acheté au Ladakh, juin 2024. Des poèmes et auteurs inégaux. Je n'ai pas compris grand chose à TRM Momin, à son obsession sur les synesthésies avec les couleurs, ni su faire la part des choses entre néologismes et mauvais anglais. En revanche, Stanzin Lhaskyabs propose des poèmes intéressants.
Lu en anglais.

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Milestone

This is a milestone
Being nobody is great
For one knows self
In the realm of truth
Where everything dissolves,
Yet acquires a function;
Unfathomable, beautiful and large.
Not limited to this world
Where you experience emotions
Of both happiness and sufferings,
A point of vacuum
With a dual feeling,
Unlimited abundance of everything
Lingers now and then
To arrive at nobody.
From here to nowhere,
This milestone of life.

La Métamorphose
7.5

La Métamorphose (1915)

Édition de Claude David

Die Verwandlung

Sortie : 1989 (France). Nouvelle

livre de Franz Kafka

Gzk a mis 8/10.

Annotation :

Il éprouvait au demeurant une sensation de bien-être relatif. Il avait, il est vrai, des douleurs sur tout le corps, mais il lui sembla qu'elles diminuaient peu à peu et qu'elles allaient cesser. Il ne sentait plus qu'à peine la pomme pourrie incrustée dans son dos ni l'inflammation des parties environnantes, maintenant recouvertes d'une fine poussière. Il pensa à sa famille avec une tendresse émue.

Eh ventre !

Eh ventre !

Sortie : 22 septembre 2023 (France). Poésie

livre de Lucie Lelong

Gzk a mis 8/10.

Annotation :

libre
je laisse respirer la chair qui s'échappe
de ma braguette ouverte
dans le train
on me laisse tranquille
j'écarte les jambes
je baille
sans ma main devant la bouche
on me pense gonflée
de toute ma baudruche
on me pense cruche
pleine de l'oxygène que je m'octroie
vilaine car posant ma viande à vue
présente

Enigmatique Japon
8.3

Enigmatique Japon

Sortie : janvier 2009 (France).

livre de Alan Macfarlane

Gzk a mis 7/10.

Annotation :

Une enquête approfondie, brassant beaucoup de thèmes et d'idées afin d'expliquer la fausse familiarité que le visiteur ressent à l'entrée au Japon. On y parle d'une civilisation qui sait s'adapter et piocher avec parcimonie dans les autres, et gouvernée par un sens de la fugacité de la vie. La société actuelle est bâtie autour de "kintracts", un amalgame entre relations filiales et contrats, qui engendrent loyauté et communautarisme.
Une théorie centrale pour expliquer la "fausse familiarité" est que le pays n'est pas entré dans l'âge axial (K. Jaspers), i.e. qu'il n'y est pas fait de distinction entre le monde spirituel et le monde physique, à la manière des sociétés tribales. Les deux coexistent côte à côte. Tout est connecté, relatif et transitoire : temps, beauté, autorité, éthique, nature... Pas d'absolu, de morale. Une explication de la sérénité teintée de nostalgie qui se dégage du pays.

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A propos de l'enfance et de l'éducation:

Here is an enchanted world. Wishes and desires turn into reality. Play and fantasy, spirits and reality, are all intertwined. The world is portrayed and seems, within the home, to be dependable, friendly, optimistic, and safe - whatever the savage reality of Japan may present. There is little sense of sin, of failure, of instilled and increasing separateness.

Ces princes
7.3

Ces princes (1955)

Sortie : 1955 (France). Roman

livre de Catherine Guérard

Gzk a mis 7/10.

Annotation :

Un roman qui tient presque de la nouvelle, efficace dans sa concision par ce qu'il laisse de non-dit. Antoine Villaert se laisse séduire par un général. La guerre éclate, et chacun va jouer son rôle. Antoine refuse le sien. Il rejoint le général, déguisé en cureton. Mais la peur de voir son amant démasqué fait prendre de la distance au général. Il finit par s'enfuir totalement, emmenant Antoine avec lui.

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Ils longèrent la rivière et sortirent de la ville. La campagne commençait tout de suite, tranquille, et lourde de pluie. Des nuages passaient devant la lune, obscurcissant tout pendant de courts instants.
Ils marchèrent silencieux, côte à côte, humant cette odeur fraîche de terre mouillée qui s'exhalait du sol.
Antoine rompit le silence:
- Je voudrais que cette nuit durât toujours, que le jour ne se levât jamais. Continuons, emmenez-moi ; très loin, très loin ! Loin des combats. Emmenez-moi là où nous serons heureux, sans craintes, sans guerres... Voulez-vous ?
- Pauvre petit ! fil le Général doucement.
Ils s'assirent au bord d'un champ. La masse sombre des arbres se découpait, ombres fantastiques, dans le lointain.
- Le monde est si beau la nuit, fit le Général lorsque leur regard eut fait le tour de ce qui s'offrait à eux.
- Je me souviens d'un soir à Paris où vous m'avez dit en contemplant la Seine : "Elle est encore plus belle la nuit que le jour." Vous vous souvenez ? ajouta-t-il dans un souffle.
- Je me souviens. Tu étais si ému que je sentais ton bras trembler contre mon corps.
Serrés l'un contre l'autre, ils évoquèrent des souvenirs qui se perdirent dans la nuit.
Puis, ils se turent.

Maurice
7.8

Maurice (1971)

Sortie : 2006 (France). Roman

livre de E.M. Forster

Gzk a mis 9/10.

Annotation :

Comme l'âme change ! L'espace intérieur se réaménage, s'effondre, se rebâtit, à la manière d'une Grèce fantasmée dont la réalité déçoit. Plus trace des penseurs sur les pierres - elles s'en foutent. Alors Clive s'en fout de Maurice. La souffrance de Maurice occupe tout l'espace, un espace vidé de prises, de bras... Des certitudes s'évanouissent, puis renaissent, puis meurent. Un système de construction-déconstruction qui fait émaner la liberté, l'envol pur, où l'espace semble infini.

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La pudibonderie n'était pas pour lui déplaire, du moins l'adopta-t-il sans regret. Il ne s'était jamais fait un point d'honneur d'appeler un chat un chat et bien qu'il prisât le corps humain, l'acte sexuel proprement dit lui semblait prosaïque, et il aimait autant qu'il restât enveloppé du voile de la nuit. Entre hommes c'était inadmissible ; entre un homme et une femme on peut le pratiquer puisque la nature et la société le tolèrent du moment qu'on n'en parle pas et qu'on ne l'étale pas au grand jour. Son idéal du mariage était mesuré et élégant comme tous ses idéaux et il trouva en Anne une partenaire parfaite. Comme lui, elle était raffinée et appréciait le raffinement chez les autres. Tous deux s'aimaient tendrement. De belles conventions les soutenaient - tandis que de l'autre côté de la barrière Maurice errait, avec sur les lèvres de mots interdits, dans le coeur des désirs interdits, et ses bras n'étreignaient que du vent.

Tais toi je t'en prie
7.6

Tais toi je t'en prie (1976)

Will You Please Be Quiet, Please?

Sortie : juin 1991 (France). Roman, Recueil de nouvelles

livre de Raymond Carver

Gzk a mis 7/10.

Annotation :

Arrête, tu ne dis rien. Tu as vu comme elle est grosse cette femme, là-bas? Rien mais tu me fais peur.

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Elle se lava les mains et la figure dans la salle de bains. Elle se brossa les dents, et tout en se brossant les dents elle s'examina attentivement dans la glace. Elle gagna la salle de séjour et monta le thermostat du chauffage. Ensuite elle alla s'asseoir à la table de la cuisine, les pieds recroquevillés sous sa chemise de nuit, et se remit à pleurer. Elle prit une cigarette dans le paquet qui était posé sur la table et l'alluma. Au bout d'un moment, elle se leva et alla chercher sa robe de chambre.
(...)
Quand le jour commença à poindre au-dehors, elle se leva et s'approcha de la fenêtre. Le ciel virait au blême au-dessus des collines. Il n'y avait pas un seul nuage. Les formes des arbres et des immeubles de deux étages qui s'alignaient le long du trottoir d'en face émergeaient peu à peu de la grisaille. La lumière s'élevait rapidement de derrière les collines, et le ciel s'éclaircissait à vue d'oeil. Hormis les matins où elle se réveillait avec l'un ou l'autre des enfants (et ils n'entraient pas en ligne de compte, car dans ces cas-là elle était trop occupée pour regarder dehors), elle n'avait vu le soleil se lever que quelques rares fois, quand elle était petite. Mais des levers de soleil de son enfance, aucun n'avait été pareil à celui-ci. Aucune des photos qu'elle avait vues, aucune de ses lectures ne l'avait préparée à l'idée qu'un lever de soleil pût être aussi atroce.

Ferdydurke
7.8

Ferdydurke

Sortie : 1937 (France). Roman

livre de Witold Gombrowicz

Gzk a mis 10/10.

Annotation :

Les liens humains sont palpables dans ce livre, ils tirent, distendent, rapetissent et rarement grandissent, à moins de rapetisser de l'autre côté d'un autre lien. Il y a de quoi enrager, et enragé, Gombrowicz taille dans les petits professeurs, les petits aristocrates, les petits valets de ferme, petits, petits, petits, tous ! Tous cuculs ! Cucul le soleil !

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En théorie, rien ne semblait plus simple : il n'y avait qu'à sortir de l'école et à ne plus y revenir. Pimko ne me ferait pas rechercher par la police. Les tentacules de la pédagogie cuculique ne devaient pas s'étendre si loin. Il suffisait de vouloir. Mais je ne pouvais pas vouloir. Pour fuir, il faut une volonté de fuite, mais d'où tirer une telle volonté lorsqu'on remue les doigts de dégoût ? Je compris alors pourquoi nul ne pouvait s'enfuir de cette école : tous les visages et toutes les attitudes anéantissaient les possibilités de fuite, chacun restait captif de sa propre grimace et bien qu'ils eussent tous dû s'enfuir, ils ne le faisaient pas parce qu'ils n'étaient plus ce qu'ils auraient dû être. (...) Notre forme nous pénètre, nous emprisonne du dedans comme du dehors.

- Les jambes, les jambes (il me poussait vers la modernité)... Je vous connais, je connais vos sports et les moeurs de la nouvelle génération américanisée, vous préférez les jambes aux mains, c'est pour vous le plus important, les jambes, les mollets. Les sports ! Les mollets (il me flattait sans scrupules). Les mollets, les mollets, les mollets !

Bacchantes
5.2

Bacchantes (2019)

Sortie : 2 janvier 2019. Roman

livre de Céline Minard

Gzk a mis 6/10.

Annotation :

La Clown s'est mise en marche, ses grandes chaussures écrasent les morceaux de verre, elle débloque la porte et l'ouvre d'un coup de pied. A l'abri derrière l'autre battant, elle attend que tout le monde prenne la mesure du trou noir qu'elle vient de créer. Et elle se jette dehors.
En masque, la crête dressée, une serviette de table à la main, qu'elle agite frénétiquement à bout de bras au-dessus de sa tête. Elle fait des moulinets si violents que son masque à gaz tressaute sur son visage. Puis elle s'immobilise, déploie le drapeau blanc devant elle, le monte à hauteur de son front, le descend, le secoue et il n'en sort pas de lapin. Elle roule le tissu, le fait passer dans son poing fermé, le gauche, le droit, le déploie de nouveau, montre ses deux faces. Elle l'étale au sol, soigneusement, elle en lisse les plis et quand il est parfaitement à plat, elle prend appui dessus sur ses mains, exécute un équilibre et une roulade dont elle se relève en sautant sur ses pieds joints. Elle salue. Arrache son masque, ramasse la serviette, se mouche dedans, s'essuie la figure, se tourne et se torche.

Bakakaï
7.3

Bakakaï

Bakakaj

Sortie : 1957 (France). Recueil de nouvelles

livre de Witold Gombrowicz

Gzk a mis 9/10.

La Pitié dangereuse
8.2

La Pitié dangereuse (1939)

Ungeduld des Herzens

Sortie : 1939 (France). Roman

livre de Stefan Zweig

Gzk a mis 7/10.

L'Homme pressé
7.5

L'Homme pressé (1941)

Sortie : 1941 (France). Roman

livre de Paul Morand

Gzk a mis 8/10.

L'Homme qui tomba amoureux de la lune
8

L'Homme qui tomba amoureux de la lune (1991)

The Man Who Fell in Love with the Moon

Sortie : août 2003 (France). Roman

livre de Tom Spanbauer

Gzk a mis 3/10.

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