Livres lus en 2024

Annotation :

Janvier 2024 - 210p. Des poèmes très simples, une poignée m'ont touché. Pour l'immense majorité c'est léger. Deux lignes par page, ça fait court. Mais ça le mérite d'exister et si ça parle aux plus jeunes alors c'est un livre important.

Annotation :

Janvier 2024 - 29p. Démêler le compréhensible de l'incompréhensibe. Se rendre compte que, du début jusqu'à la fin de son court travail d'écriture, Rimbaud vole loin au dessus du commun des mortels. Et qu'en plus, il arrive à le mettre en mots.

Annotation :

Janvier 2024 - 277p. Des bouts de vies des parents, grands-parents, qui s'entremêlent pour expliquer l'histoire centrale. Comme pour montrer que cette dernière n'est finalement que le résultat mécanique et sans surprise des pérégrinations familiales. Tout devait arriver comme cela. C'est construit, on gravit la montagne des aïeux pour arriver à l'histoire comptemporaine. Qui, tout compte fait, devient moins intéressante, et moins développée que le passé, dommage.

Annotation :

Fin janvier - 1er février 2024 - 159p. Un joli défi pour Balzac d'intéresser en évoquant au moins pendant la moitié du livre un contrat de mariage. D'un acte légal et ennuyeux, il en fait une véritable épopée, presque une fable.

Annotation :

Février 2024 - 785p. Écriture réaliste emprunte de réflexions plus modernes. Follett nous prend par la main et il n'y a pas de sous-entendu, pas à lire entre les lignes, simplement des histoires simples où la grande Histoire vient percuter de plein fouet les petites vies des protagonistes. C'est bien fait, les dialogues sont distrayants, la narration fluide. Même si c'est long, on passe un bon moment.

Annotation :

Mars 2024 - 368p. D'une histoire presque banale d'une jeune fille puis d'une jeune femme analysant sa relation avec son père toxique, on est transporté un peu plus loin. On plonge le corps tout entier dans la compréhension de cette homme difficile. Difficile à excuser, difficile à assimiler. La narratrice nous le fait comprendre dans son ensemble. On comprend ses dérives, on les anticipe, on se projette avec la famille. Mais on suit aussi cette jeune fille devenue femme dans l'ambiguïté de l'amour pour ce père, qui paraît impossible à apprécier, et pourtant il s'agit de son père.

Annotation :

Février-mars 2024 - 123p. C'est toujours passionnant de lire un poète qui écrit ces vers à la fin de sa vie. J'ai renouvelé l'expérience avec Big Jim et c'est inspirant, galvanisant. Lire les anciens c'est la rencontre assurée entre le lyrisme et la sagesse. Chez Harrison c'est les oiseaux, la nature en général, le temps qui touche à sa fin qui sont les thèmes les plus développés. Merveilleux recueil.

Annotation :

De novembre 2023 à avril 2024 - 143p. Une nouvelle picorée entre chaque livre lu. Quelle écriture d'orfèvre, quelle qualité des histoires. On voyage avec légèreté dans les époques, dans des lieux inhabituels. Ça inspire, ça rafraîchit. Et puis c'est beau tout simplement.

Annotation :

Fin mars - avril 2024 - 299p. Sujet hautement intéressant et peu développé dans la littérature qu'est le don d'organe. Je découvre un style d'écriture que j'ai beaucoup apprécié. Pas amateur des longues phrases en général, là j'ai trouvé ça fluide, poétique et rythmé. Le thème peut paraître lourd mais c'est si bien traité, avec délicatesse et honnêteté, qu'on parvient à avancer dans le livre sans gêne.

Annotation :

Fin mars - avril 2024 - Une véritable plongée dans le XV ème siècle. Expressions, style, ballades du cru jalonnent ce recueil. Parfois ça reste hermétique, parfois on a à faire à de véritables punchlines.

Annotation :

Fin avril 2024 - 189p. Intéressant partage d'expériences. C'est important de pouvoir exposer ses traumas. Mon premier sentiment (et peut-être que ce n'est pas ce que souhaite l'auteur) c'est de le plaindre devant tant d'événements de vie négatifs. Je connaissais Océan grâce à sa super série mais je ne soupçonnais pas une seule seconde tant d'agressions sexuelles. La fin du livre m'a laissé plus dubitatif. L'argumentaire sur le BDSM comme thérapie est il me semble bien personnel pour en faire une généralité.

Annotation :

Mai 2024 - 276p. Neige Sinno redonne la place que mérite les victimes de toutes les horreurs sexuels subies. Une voix qui vient de loin et qui nous amène très haut. Elle permet un pas de côté et en même temps elle explique concrètement. C'est un écrit vital.

Annotation :

Avril-mai 2024 - 164p. Livre trouvé dans un train. Peut-être laissé volontairement par quelqu'un ou simplement oublié. C'est un choix de citations liées à la religion chrétienne. On avance chronologiquement avec les grandes plumes du dernier millénaire. L'amour y est parfois évoqué, d'autres fois pas du tout. Certains textes sont très intéressants, d'autres consensuels.

Annotation :

Mai-juin 2024 - 439p. Tout un monde imaginaire, à hauteur d'enfant mais avec un regard d'adulte. Comme si les deux manières de voir la vie était nécessaire pour comprendre ce qui se tramait dans cette histoire. Cette histoire part d'un fait simple : une enfant est morte. Mais on se rend vite compte que cette mort n'est que la conclusion des incompréhensions de tout un peuple. Une famille indienne est choisi pour nous révéler la noirceur des traditions. Puis c'est traité avec tant de poésie.

Annotation :

Juin 2024 - 240 p. Fable surréaliste qui se révèle finalement d'une modernité assez saisissante. Je ne suis pas surpris de la plume avant-gardiste de monsieur Queneau pour l'avoir déjà rencontrée, mais elle touche tellement juste que je continue de l'apprécier.

Annotation :

Mai-juin 2024 - 360 p. Quelle intelligence chez cet homme, qui parvient à sortir de tout nombrilisme poétique pour nous amener à l'essentiel. Pas avare pour invoquer les auteurs, peintres, hommes (oui par contre on se demande où sont les femmes - à part Marie-Claude White qui traduit) scientifiques, personnes qui l'ont influencé. Nous sommes ici entre l'essai, la poésie, le simple moment de vie quelque part sur Terre. Kenneth White va au plus profond, à l'essence, la nature dans ce qu'elle a de plus dépouillée.

Annotation :

Fin juin 2024 - 204 p. Le message véhiculé par le livre me parle : une personne transfuge et un début de vie hésitant. C'est écrit tel quel, comme un témoignage. Il y a des moments aussi très intimes, qui deviennent presque gênants parce décrits au plus proche du corps. Ce livre reste pour moi un objet intéressant.

Annotation :

Avril à début juillet 2024 - 152p. Érotiques, originales, ouvertes d'esprit, modernes, les nouvelles touchent leurs cibles.

Annotation :

Juillet - début août 2024. 373p. J'ai aimé, mais il y a des hauts et des bas. La fin est brouillone, on s'y perd dans le trop-plein de personnages qui nous viennent de tous les coins de la Comédie Humaine. Mais les deux premiers tiers sont intimistes, décrivent à la perfection des personnalités complexes avec pour toile de fond Guérande. De ma petite expérience de Balzac, je trouve que ses textes où l'action se déroule en province sont les meilleurs. Paris, et ses circonvulations mondaines, vient casser la lente description des personnages profonds.

Annotation :

Juillet - début août 2024 - 106 p. Un foisemment d'aphorismes sans explication contemporaine pour étayer un peu le propos. Heureusement les mots de H. D. Thoreau font grandir la curiosité dans la tête du lecteur. Terre à terre ou spirituels, ses aphorismes témoignent de l'expérience de cet homme, qui n'a basé sa réflexion que sur elle et ses observations.

Annotation :

7-8 août 2024 - 71p. Écriture ciselée, mais c'est surtout ces réflexions qui paraissent anodines, cette manière d'envisager le monde, tout en image, avec une grande clarté qui m'a subjugué. La fin est un peu abrupte mais je suis conquis par le reste. Vite un autre livre de Nina Berberova !

Annotation :

Août 2024 - 187p. Cri intense et malsain. On questionnait parfois Nelly Arcan sur le fait que ce soit un roman ou un récit. Après lecture mon humble avis est de simplement la désigner comme de la littérature de haut vol. Parce que dans ce livre y est questionné sans relâche la sexualité, celle qui fait mal, celle qui hâche, celle qui traumatise. Y est questionné aussi le corps des femmes, leurs esclavagismes en ce fin de XXème siècle. 25 ans plus tard ce texte est encore si novateur que je me demande comment il a pu être reçu à l'époque. Je me demande même si elle a été lu pour des raisons saines : j'ai bien peur qu'un voyeurisme dégueulasse s'exprimait à l'époque. Aujourd'hui, c'est bien le rapport entre les corps esseulés, les comportements toxiques, la marchandisation des femmes, le diktat du corps soi-disant parfait qui sont ceux que je retiens. Ce livre est incroyablement féministe, mais il faudra avoir le cœur bien accroché pour ne pas se laisser submerger (ou impressionner) par l'immondice des hommes.

Annotation :

Août 2024 - 299p. Je suis Solal Hohn sur Instagram depuis longtemps. Je connaissais vaguement l'existence de son trouble bipolaire. Donc ce livre est intéressant pour moi parce qu'il réinterprete des moments de son voyage que j'avais suivi, parfois de loin. L'auteur parvient très bien à expliquer son ressenti et il accompagne littérairement son ami avec tant de tendresse que ça rend la lecture apaisante.

Annotation :

De janvier à fin août 2024 - 654p. On rentre dans les détails, avec toujours beaucoup de citations. Simone de Beauvoir a pu montrer à quel point elle était moderne, intelligente et visionnaire. Sa façon de penser nous provient de la fin des années 1940 mais il montre encore pas mal de points de réflexions féministes d'aujourd'hui. On constate aussi que la trop lente avancée des mœurs prend sa source dans un monde, celui du début du XXème siècle, où les hommes se croyaient tout simplement les maîtres du monde.

Annotation :

Août-septembre 2024 - 112p. Ce sont surtout les derniers poèmes qui m'ont touché. Qu'est-ce qu'écrit une poétesse quelques jours avant de se donner la mort ? On se rend compte qu'il y a du banal et du spirituel, les deux se balancent aux deux extrémités d'un fil ténu.

Annotation :

Septembre 2024 - 504p. Quelle liberté d'écriture pour Zola en 1877 ! De l'argot à foison, du glauque, de la misère, du dégoûtant, du grandiose. Tout y passe. C'est une vie devant nos yeux. Même si dans la série des Rougon-Macquart ça reste souvent le même schéma de livres : la situation de départ, suivie d'une montée puis d'une chute méritée. Même si Zola utilise souvent les mêmes ressorts romanesques, ça reste d'un haut niveau. On sort la loupe et on profite de la dissection des bonheurs et surtout des malheurs d'une famille qui a lieu devant nous.

Annotation :

Fin septembre - début octobre 2024 - 287p. Livre distrayant avec de nombreux effets de styles plutôt habiles.

Annotation :

Octobre 2024 - 225p. Quelle vie passionnante que fut celle de Nina Berberova. Née russe, devenue française puis américaine, son destin est déjà en lui-même une aventure. Pourtant ce qui est vraiment passionnant avec cette autrice c'est bien son style d'écriture. C'est un doux et léger voile avec beaucoup d'images évocatrices. Ça vous prend et ça vous amène simplement un peu plus loin.

Annotation :

Octobre-Novembre 2024 - 700p. Et si notre quête ne menait à rien ? Et si justement c'était simplement le voyage qui comptait et non son résultat ? C'est souvent les personnes qui nous accompagnent, nobles, instruites, attachantes, mais parfois complètement ravagés, qui font tout l'intérêt du périple.

Annotation :

De juillet à novembre 2024 - 211p. Très joli livre. Les thèmes abordés sont des classiques de la science-fiction mais les nouvelles sont dénuées d'intérêts. C'est sans saveur, redondants à l'excès, lâchement mysogynes. À éviter.