Lu en 2016

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JANVIER

Le premier livre de l'année est une biographie conséquente du président le plus méconnu de la Cinquième République. Le travail d'Eric Roussel est important et de qualité. Je regrette seulement les pavés indigestes de transcriptions de rencontres en politique étrangère (Kissinger, Nixon, Brandt, Mao...), qui sont très techniques et n'apportent finalement pas grand chose au portrait de Georges Pompidou.
Un personnage plus que sympathique et au parcours singulier s'il en est. Et c'est ce qui est le plus important finalement.

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Je ne sais pas quoi penser de ce livre.Le philosophe étale des arguments en faveur du vivre-ensemble face au choc des civilisations. Ces idées vont à contre courant des théoriciens néoconservateurs et des va-t-en-guerre de tout bord, à raison. Néanmoins, j'ai l'impression d'avoir lu 300 pages d'enfoncement de portes ouvertes, mais dans un très beau style (Todorov est sémiologue), ce qui facilite la digestion d'un propos somme toute assez commun et déjà-lu pour quiconque cherche à s'écarter des sentiers battus de la pensée médiatique populaire.
À noter aussi un discours qui a plutôt vieilli en huit ans (fin d'Al-Qaïda, livre écrit au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy...). Néanmoins, le passage final sur l'identité européenne est excellent et très instructif.

Un livre qui m'a donc relativement peu appris, mais que je recommande absolument pour un début de pensée critique (en toute modestie, évidemment).

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Ce troisième tome a toujours été un calvaire à lire : dialogues prétentieux, personnages peu sympathiques, intrigue qui traîne terriblement en longueur... Une purge quasiment de bout en bout.

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Une description méthodique de l'état psychologie et physique du soldat sous le feu, à travers des exemples tirés de mémoires de combattants depuis la WWI (parfois même avant).
Le style est mathématique et descriptif, ne pas s'attendre à un pamphlet pro-militariste. Cette absence d'émotion dans le texte contraste avec les récits de carnage exposés (tout du moins pour un profane du milieu militaire comme moi).
Au final, c'est très intéressant sur des problématiques multiples comme la cohérence d'un groupe, le courage et la lâcheté au combat, ou encore l'acte de tuer ressenti comme une nécessité.

La seule chose à regretter est l'absence de ligne directrice à l'ouvrage. On ne fait que passer d'exemple en exemple, sans vraiment cerner la thèse de l'auteur. Peut-être parce qu'il n'y en a pas, hormis dans les quelques derniers chapitres où est évoquée la réduction des budgets alloués au Ministère de la Défense...

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FÉVRIER

Lu à cheval entre janvier et février.
Un peu déçu par ce roman si prometteur dans ses premières pages. Dans ce que j'ai lu de Dostoïevski, je préfère nettement les gros pavés de réflexion aux romans tendant plus vers la nouvelle. Ici, on est à cheval entre les deux, avec une lecture de plus en plus pénible par sa longueur, mais sans qu'un thème grandiose propre à l'auteur n'apparaisse (hormis lors de son dialogue au restaurant avec le prince).
Néanmoins, il serait faux de dire que je n'ai pas aimé lire Humiliés et Offensés. J'y ai retrouvé ce que j'aime chez cet auteur : les personnages qui tombent malades deux fois par chapitre, les dialogues interminables, les prises de positions dialectiques des personnages, l'installation d'une ambiance étrange dès les premières pages... En clair, une lecture éreintante et très triste que je me surprends à renouveler avec plaisir à chaque roman de Dostoïevski.

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Rapidement lu en métro. La nouvelle est évidemment connue pour avoir inspiré le Eyes Wide Shut de Kubrick. On y retrouve la même intrigue et presque le même traumatisme de certaines scènes (l'orgie, le masque sur l'oreiller). La nouvelle se fond idéalement bien dans le paysage viennois et y donne une ambiance de rêve éveillé. Logique.
À conserver pour d'éventuelles relectures car sa découverte fut agréable.

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Arrêté avant la fin. Une lecture dont j'ai détesté chaque aspect : style, histoire, personnages... Il me reste 100 pages que je bouclerai peut-être à une autre occasion, mais je suis déjà bien énervé d'avoir perdu autant de temps à m'entêter à lire ça.

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Relu rapidement, lignes 6 et 9.
Si la critique est vue, revue et analysée depuis des années, elle ne perd en rien ni de sa saveur, ni de sa pertinence. Plutôt qu'un pamphlet anti-URSS, il faut y voir un argument anti-privilèges et anti-castes, d'où une universalité encore plus évidente.
C'est aussi un des rares livres à m'avoir donné des frissons dans le dos, par sa narration ou par ses phrases célèbres ('Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres', franchement, c'est beau).

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Biographie de celui qui est, avec Sade, injustement classé dans les méchants de la littérature et de la science politique. Fonctionnaire dévoué, diplomate brillant (et coucheur invétéré), Machiavel a vécu à la meilleure des époques pour se forger une conscience politique : Italie divisée, sans cesse envahie par des étrangers profitant des divisions entre cités, une Florence passée par tous les régimes politiques...
Du retour des Médicis dans la ville, Machiavel pâtira de sa fidélité à l'ancien pouvoir, et, après quelque torture, se mettra en tête de rédiger ses deux plus grandes œuvres, Le Prince et Les Discours, à qui veut bien les lire (visiblement pas Laurent II de Médicis, trop occupé à jouer avec ses chiens de chasse selon l'anecdote (peut-être lancée volontairement par Machiavel)).
Une biographie intéressante d'un personnage qui l'est tout autant, mais dont la postérité souffre encore parfois d'une réputation malveillante.

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Une bonne lecture, bouclée en deux jours. Le style est rapide et déglingue son lecteur. En revanche, j'y ai retrouvé tout ce que j'ai détesté dans l'adaptation de Fincher, à savoir un côté très tapageur, m'as-tu-vu, avec ces descriptions incessantes d'explosifs, de la vie sauvage, des contrôles de qualité dans les chaînes d'assemblage de voitures... On dirait la liste de courses d'un petit génie en herbe qui a trop consulté Wikipédia.
En vrai, si j'ai haï tous ces passages, j'ai en revanche été bien plus touché par le livre que par le film, à mon sens bien moins profond que le roman de Palahniuk. La critique sur la société de consommation est pertinente, de même que les derniers chapitres en mode 'théorie du complot' sont très réussis. En clair, cela ne prend pas le chemin des revendications d'adolescents criées par Brad Pitt et ses sbires...

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Passé complètement à côté. Je ne suis pas du tout rentré dans l'histoire, horriblement cacophonique. Le film de German est pour le coup, puisque j'étais parti avant la fin de la séance...
Si j'ai beaucoup apprécié Stalker des Strougatski, rien n'y a fait ici. Une relecture future sera sans doute une solution avisée pour mieux comprendre ce bordel ambiant.

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MARS

Une édition catastrophique pour un polar assez inintéressant à mon gout. Les personnages principaux, peu charismatiques, ne parviennent pas à relever le niveau d'une intrigue has been en 2016 (même si j'imagine qu'à l'époque, l'effet de mode autour des serial killers a du énormément jouer). Vivement la lecture du prochain tome, le plus connu : Le Silence des Agneaux.

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Lu en un jour, déjà parcouru il y a deux ans et demi (une première lecture qui avait été d'un œil distrait et distant).
Agréablement surpris, donc, par la fraîcheur exhalée par cette aventure initiatique, où les bons font face aux méchants, dont l'apparence est souvent trompeuse... Mon grand regret restera de ne pas avoir découvert ce livre dans l'enfance pour en garder un encore meilleur souvenir.

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Une très longue et dense lecture, qui vaudra peut-être une critique.

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Pas vraiment adepte de ce genre littéraire, mais ce fut une lecture malgré tout intéressante, et captivante dans ses dernières pages. Cela doit être une tout autre chose en version originale...

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Malgré une note très élevée et le symbolique petit coeur de recommandation, j'ai été plutôt déçu par les dernières pages. Ce livre suinte le glauque à des kilomètres et dès son incipit.
Un coureur de jupon se marie et se range finalement ? Trop facile... Au contraire, on assiste à une véritable descente aux enfers narrée avec une ironie indécente qui ne cesse d'harceler le lecteur, comme les pulsions de Harry n'arrêtent pas de revenir à lui.
Plus qu'un livre phagocyté par son personnage principal, Le Démon est une habile critique de la société de la réussite américaine, où l'inhibition est la règle et la folie l'exception, quoi qu'en disent les grands gourous de compagnies. Loin de moi l'idée de m'engager dans les sentiers de la critique facile et gratuite de l'hyperconsommation étatsunienne, je tenais juste à souligner l'intelligence de Hubert Selby Jr. dans son propos, inventant un American Psycho avant l'heure.

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Relu.
Toujours du mal avec le style (ou la traduction) de F. S. Fitzgerald. Je n'avais pas pu terminer Tendre est la nuit tellement cela m'avait passablement ennuyé, et j'ai ressenti le même tracas avec Gatsby. Reste que les personnages sont très intéressants et dans un cadre avec une belle profondeur, ce qui compense mon aversion pour la forme...

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AVRIL

Quel choc. Un livre dont on ne se remet pas facilement. On vit avec le héros les bas-fonds d'un Moscou, des prostituées à la dépendance à la cocaïne. Transgressif à chaque page, Aguéev impressionne par le développement de problématiques qui dépassent le cadre de vie misérable de son personnage.
Excellemment bien traduit, la lecture de Roman avec cocaïne est une plongée primitive dans l'enfer de la solitude de l'âme humaine. C'est une lecture courte, presque automatique tant elle fascine, et extraordinairement plaisante.
À recommander absolument.

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Nul, même pas pu le finir. De la branlette nihiliste en mode aseptisé... Un peu énervé d'avoir perdu du temps à me faire ça.

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Nouvelle d'un recueil de Pouchkine

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Nouvelle d'un recueil de Pouchkine

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Nouvelle d'un recueil de Pouchkine

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Une histoire comme la littérature russe sait si bien faire : une haine entre deux familles sur fond d'ennuis légaux et terriens. Dommage que le texte ne soit pas "achevé" comme il aurait du l'être.
On voit aussi l'inspiration que Dostoïevski a pu prendre sur Pouchkine.

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Une nouvelle fantastique, peut-être la plus connue de Pouchkine, mais très différente de 'Doubrovski', par exemple, car beaucoup plus sinistre et pessimiste.
On retrouve les éléments phares du roman russe : du jeu, de la séduction, un peu de misère. Difficile de faire plus classique, mais ça marche.

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Lu il y a quatre ans, j'ai bien plus apprécié maintenant. C'est un summum de la démesure et, paradoxalement, de la solitude, notamment dans les dernières pages où la lassitude d'endurer encore et encore des descriptions de costumes et de cravates rejoint celle de Patrick Bateman sur sa vie.
Un livre vraiment plus intelligent qu'il n'y parait, et je suis sur que certains degrés de lecture m'échappent encore.

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Relu.
Un style toujours aussi limpide pour une histoire d'Hommes, avec un grand H.

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Une plongée dans les méandres des procès staliniens. On suit le personnage de Roubachov, ancien cadre supérieur d'un certain "Parti"; aujourd'hui en disgrâce et se retrouvant dans la même situation que ses précédentes victimes.
Sans jamais prononcer le nom de Russie, d'URSS ou de communisme, Koestler illustre le poids du totalitarisme d'une manière froide, centrée autour de son personnage principal : le livre est divisé en trois parties, chacune s'articulant autour d'un interrogatoire, et ponctuées de raisonnements sur l'État, le libre-arbitre, la Révolution... Ce qui est surtout saisissant dans ces réflexions, c'est l'évolution de la pensée de Roubachov sur sa culpabilité montée de toutes pièces et qui illustre, sans forcer le trait (comme peut parfois le faire 1984), les aspects les plus singuliers des régimes totalitaires.
À relire, sans aucun doute.

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JUIN et JUILLET
Terriblement long, une des lectures les plus difficiles de ma vie, mais l'impression d'avoir découvert ce livre trop tôt, sans doute par manque d'expérience en littérature latino-américaine ou en littérature tout court. À poursuivre.