Lucky Luke Christmas Challenge

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Paru en 1949, le premier album des aventures du Lucky Luke regroupe deux histoires, "La Mine d'or de Dick Digger" et "Le Sosie de Lucky Luke", prépubliées dans les pages du journal Spirou en 1947 et 1948. Chronologiquement, ce sont les deuxième et troisième histoires de la série, puisque la première, intitulée "Arizona 1880", constituera l'album n° 3.

Dans "La Mine d'or de Dick Digger", Lucky Luke vient en aide au prospecteur en question, dépossédé du plan menant à son filon par deux bandits de grand chemin. Les beuveries succèdent aux bagarres dans cette aventure menée tambour battant par le héros et son cheval, déjà érigé au rang de personnage essentiel.

Dans "Le Sosie de Lucky Luke", il est évidemment question de l'alter ego maléfique du cow-boy solitaire, un dénommé Mad Jim. La confusion entre les deux hommes est source de moult péripéties, entre pendaison manquée, course-poursuite dans les montagnes, rencontre avec des Indiens, emprisonnement ensemble et duel final au six-coups.

Tout cela est bien rythmé, les gags et les scènes de bagarre s'enchaînent sans temps mort, et le dessin de Morris très "cartoon" se prête à merveille à la légèreté de ces sympathiques histoires !

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Ce deuxième album, paru en 1950, regroupe trois histoires courtes publiées dans les pages de Spirou en 1948.

"Grand Rodéo", qui lui donne son titre, met aux prises Lucky Luke à une brute nommée Cactus Kid dans le cadre d'un rodéo et ses diverses épreuves (bronco riding, roping, steer wrestling et bull riding). Le héros déjoue un à un les sabotages mis au point par son adversaire, et l'emporte avec élégance.

Dans "Lucky Luke à Desperado City", il nettoie la ville en question de ses hors-la-loi nombreux, à commencer par les frères Pistol.

"La ruée vers l'or de Buffalo Creek" est une petite histoire sympathique, dans laquelle Lucky Luke n'a guère d'autre rôle que de servir d'élément déclencheur : sur une blague de sa part (une vieille pépite d'or glissée dans le tamis d'un prospecteur), une énorme ruée vers l'or se déclenche, échappe à tout contrôle, et se consume aussi rapidement.

Trois sympathiques historiettes dans la même veine que le premier album, qui jouent sur le ressort comique.

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Ce troisième album regroupe deux histoires courtes, dont la toute première aventure de Lucky Luke baptisée "Arizona 1880", initialement publiée fin 1946 dans "L'almanach 1947" du journal de Spirou. Intercalées entre celle-ci et "Cigarette Cæsar", il y a aussi deux brèves histoires drôles sur une planche chacune.

"Arizona 1880" est une classique histoire de diligence dévalisée par des bandits, et de la poursuite et la capture de ceux-ci par un cow-boy solitaire qui passait par là.

Dans "Cigarette Cæsar", Lucky Luke traverse la frontière mexicaine pour capturer le bandit susnommé, ce qu'il parvient à faire après moult péripéties rendant hommage à la culture locale (la cantina, la corrida, la sérénade, etc.).

On note déjà une évolution entre la première et la deuxième histoire, que trois années séparent, au niveau du graphisme : les personnages commencent légèrement à perdre leur allure "cartoon"... Le ton reste léger et "gaguesque".

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Ce quatrième album, paru en 1952, rassemble trois histoires prépubliées dans les pages du journal Spirou en 1949 et 1950.

Dans "Le Retour de Joe la Gâchette", Lucky Luke fait la connaissance d'un cow-boy qui dit s'appeler John le Philanthrope, et n'est autre en réalité que le hors-la-loi du titre. Après une course de chevaux endiablée, Luke part à la poursuite du bandit dans le désert, et finit par le capturer grâce à un audacieux stratagème.

"Jours de Round-up" est une histoire qui montre le quotidien des cow-boys durant le rassemblement annuel du bétail : comment attraper les bêtes, les marquer, les veillées au coin du feu, les stampedes, etc. Une histoire de vol de bétail sur les deux ou trois dernières planches vient donner un peu d'enjeu à l'ensemble.

Enfin "Le Grand Combat" raconte comment Luke, devenu manager d'un grand bêta très costaud, amène son poulain à la victoire lors d'un grand match de boxe contre le gros dur local.

Encore un album sympathique dont les différentes parties illustrent, caricaturalement mais tendrement, le quotidien fantasmé dans le Far West.

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Ce cinquième album, paru en 1953, regroupe deux histoires prépubliées dans les pages du journal Spirou en 1951 et 1952.

Dans l'une et l'autre, "Nettoyage à Red-City" et "Tumulte à Tumbleweed", Lucky Luke affronte Pat Poker, un joueur professionnel tricheur et sans scrupules. La première histoire commence quand Luke se fait voler son cheval et ses habits alors qu'il se baigne. Arrivé en ville où le poste de shérif l'attend, il laisse croire qu'il est un pied-tendre inoffensif afin de masquer sa véritable nature. Vêtu en gamin, il se prête de bon cœur à cette mascarade avant de régler ses comptes avec Poker et les autres voyous de la ville. Il retrouve son antagoniste dans une ville de montagne où sévit un nommé Angelface. Les deux hommes s'unissent contre lui, mais Lucky Luke n'a aucun mal à déjouer leurs plans.

Le dessin s'affine, les personnages commencent à avoir des traits plus durs, plus anguleux, et les scénarios s'étoffent quelque peu. On a moins le sentiment de lire des BD comiques pour gamins, et un peu plus des vraies histoires de western !

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Ce sixième album, paru en 1953, regroupe deux histoires prépubliées dans le journal Spirou en 1951 et 1952.

La première, "Hors-la-loi", met en scène pour la première fois dans la série les frères Dalton. Cependant il ne s'agit pas des personnages bien connus, mais de leurs cousins, les authentiques Bob, Grat, Bill et Emmett. Leur carrière de braqueurs de banque et de train est mise à son terme grâce à Lucky Luke, qui finit par les remettre à la justice.

Pendus, les frères font pourtant leur come-back dans "Le Retour des frères Dalton"... sauf qu'il s'agit de Luke et trois amis, grimés en Dalton pour flanquer une bonne frousse à un shérif vantard nommé Bill Boney, rencontré dans l'album "Rodéo".

Deux histoires bien sympathiques qui donnent le ton du futur de la série, en introduisant les premières versions des célèbres frangins ! La première histoire se conclut, inhabituellement, par la mort des personnages.

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Ce septième album, paru en 1955, regroupe deux histoires prépubliées dans le journal Spirou en 1952 et 1953.

Les deux, intitulées "Lucky Luke et le docteur Doxey" et "Chasse à l'homme", mettent en scène le docteur susmentionné, incarnation d'un cliché tenace du vieil Ouest, celui du charlatan ambulant. Flanqué d'un acolyte - Scraggy - dans la première histoire, seul dans la seconde, le pseudo-homme de science arnaque d'honnêtes villageois en leur vendant à prix d'or de soi-disant médicaments miracles. Lucky Luke, jamais dupe, s'en mêle évidemment, et réussit à coincer Doxey.

On retrouve avec plaisir le même antagoniste dans l'une et l'autre des histoires, qui s'avèrent tout aussi plaisantes !

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Ce huitième album, paru en 1956, regroupe deux histoires prépubliées dans le journal Le Moustique en 1954.

Dans la première histoire, intitulée "Lucky Luke et Phil Defer « le Faucheux »", Luke affronte un tueur à gages embauché par O'Sullivan, le patron du saloon l'As de pique, afin de se débarrasser de la concurrence d'O'Hara, qui vient d'ouvrir L'As de cœur juste à côté. Pour son personnage de Phil Defer, Morris caricature l'acteur Jack Palance, qui venait d'accéder à la renommée par son rôle de méchant dans le western "L'Homme des vallées perdues" en 1953. En plus de mettre astucieusement à profit la grande taille de Phil pour de multiples gags bien sentis, l'auteur livre une histoire violente, qui contraste avec sa production précédente.

La violence - et même la mort - constitue la trame de fond de "Lucky Luke et Pilule", une courte histoire qui clôt l'album et dans laquelle le héros n'a d'autre rôle que de conter le récit à ses compagnons autour d'un feu de camp. Il y est question d'un petit homme myope et inoffensif qui parvient bien malgré lui à débarrasser la ville de tous ses criminels, les tuant un par un grâce à de multiples concours de circonstances.

Gags et violence caractérisent donc ces deux histoires qui se complètent à merveille dans cet très bon album, le dernier signé de la seule main du père de Lucky Luke.

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Ce neuvième album, paru en 1957, est le premier à ne contenir qu'une seule histoire, prépubliée en 1955 et 1956 dans les pages du journal Spirou.

"Des Rails sur la prairie" marque plusieurs premières dans la série, puisqu'il s'agit également du premier scénario signé par René Goscinny. Cela n'est pas officiellement mentionné sur l'édition d'origine, mais de nombreuses planches portent la mention "Morris & RG"... L'histoire reprend un épisode classique de la conquête de l'Ouest, celui de la construction du premier chemin de fer transcontinental à partir de 1865. Lucky Luke y fait office de contremaître pour la Transcontinental Railway, et est chargé de superviser les travaux du tronçon est-ouest jusqu'à la jonction. Son antagoniste est Black Wilson, un méchant sans grande envergure qui siège au conseil de la compagnie, mais dispose aussi d'actions dans la ligne de diligence sur le point d'être supplantée par le rail... L'album, qui vante les mérites du progrès technologique tout en dénonçant les aspects néfastes pour la nature de la découverte de pétrole, vaut surtout pour quelques gags amusants concernant le tracé de la ligne.

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Ce dixième album, paru en 1958, contient une histoire unique, prépubliée en 1956 dans le journal Spirou.

"Alerte aux Pieds-Bleus" met aux prises Lucky Luke, vaguement assisté du shérif de Rattlesnake Valley Jerry Grindstone, à l'escroc mexicain Pedro Cucaracha. Après avoir été expulsé de la ville manu militari, celui-ci négocie l'aide des Indiens Pieds-Bleus pour l'assiéger en retour et assouvir ainsi sa vengeance. L'album, auquel ne participe pas Goscinny, est relativement moyen comparé aux deux précédents. La description des Indiens, qui tiennent ici pour la première fois une place centrale dans l'histoire, est assez peu flatteuse, Morris forçant un peu trop le trait sur l'addiction de leur chef pour la boisson.

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Ce onzième album, paru en 1958, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1956.

"Lucky Luke contre Joss Jamon" ou "Lucky Luke et la bande de Joss Jamon" propose un scénario assez classique dans lequel le héros affronte une bande de malfrats, en l'occurrence des ex-soldats de l'armée sudiste. Ceux-ci, menés par Joss Jamon, parviennent presque à le faire pendre par les autorités de Los Palitos, après avoir pillé la ville et fait porter le chapeau au cow-boys. Mais Luke promet de les capturer ou de revenir se faire pendre dans six mois s'il échoue... Après cette introduction un peu bancale, il retrouve la bande à Frontier City, que Jamon parvient à contrôler grâce aux menaces, à l'extorsion et aux fausses promesses. Dans un simulacre de procès très réussi, Luke est une fois de plus condamné à mort par un jury composé des plus notoires hors-la-loi de l'époque : Billy the Kid, Jesse James, Calamity Jane et les quatre frères Dalton, cousins des précédents et morts à la fin de l'histoire "Hors-la-loi" (album n° 6). Avec l'aide des habitants, un subterfuge permet à Luke de se libérer et de libérer la ville. Bien que de facture classique le scénario de Goscinny tient bien la route et offre un album agréable, à défaut d'être brillant. À noter que le dessin de Morris commence à atteindre sa maturité, Lucky Luke trouvant presque ses traits définitifs.

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Ce douzième album, paru en 1958, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1957.

Comme son titre l'indique, "Les Cousins Dalton" met en scène les cousins des célèbres (et authentiques) bandits morts à la fin de l'album "Hors-la-loi". Ces quatre-là - Joe, Jack, William et Averell - sont nettement moins dangereux que leurs illustres relatifs, mais parviennent à force d'entraînement à devenir un peu plus crédibles en tant que desperados. Malgré tout, Lucky Luke ne les prend guère au sérieux, et n'a aucune peine à les maîtriser l'un après l'autre. Les caractères de Joe et d'Averell sont déjà assez nettement définis, et on note que les deux frères du milieu ont un rôle relativement important dans cette histoire, ce qui ne sera guère le cas plus tard dans la série. L'album est plutôt sympathique, drôle, et constitue une bonne introduction aux multiples méfaits des cousins, auxquels les albums suivants donneront nettement plus de consistance.

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Ce 13e album, paru en 1959, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1957 et 1958.

Comme précisé dans un article documentaire d'introduction écrit par Morris, "Le Juge" s'inspire de faits réels, et notamment du personnage de Roy Bean porté à l'écran par William Wyler dans "Le Cavalier du désert" (1940), et ultérieurement par John Huston dans "Juge et hors-la-loi" (1972). Doté de vagues connaissances législatives, d'une main rapide pour dégainer et d'un sens des affaires très personnel, Roy Bean représente la justice à l'ouest du Pecos, tenant tribunal dans son saloon. Flanqué de son ours domestiqué, cette légende de l'Ouest séduit autant qu'elle agace. C'est à l'occasion du passage d'un troupeau de vaches, convoyé par Lucky Luke, que le Juge arrête et condamne le cow-boy. Celui-ci favorise alors l'installation, dans la même ville de Langtry, d'un concurrent nommé Bad Ticket, mais ce dernier s'avère finalement pire que Roy Bean. Luke finira par retourner sa veste et s'allier avec le Juge pour chasser le nouveau venu de la ville.

Porté par un excellent scénario bien construit, cet album est le premier de ceux co-signés par Goscinny à atteindre un tel niveau, non seulement dans l'humour mais aussi dans l'intérêt de l'histoire en elle-même. La scène finale où Roy Bean s'auto-juge et se condamne à ne plus être juge est hilarante !

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Ce 14e album, paru en 1960, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1958.

Comme dans l'album précédent, Goscinny utilise un fait historique pour broder son scénario, celui de la colonisation du territoire de l'Oklahoma lancée le 22 avril 1889. Mandaté par le gouvernement de Washington, Lucky Luke intervient en tant que garant de l'équité entre les colons, investi des pleins pouvoirs pour faire respecter la loi. Les préparatifs du départ et la ruée en tant que telle fournissent de nombreux gags de situation, tandis que le héros s'efforce de déjouer les plans de Coyote Will, un truand assisté de la brute Beastly Blubber et de l'idiot Dopey, qui finira maire de Boomville... L'album est assez plaisant et intéressant, mais n'atteint pas toutefois le même niveau que le précédent, la faute notamment à un manque de personnages vraiment charismatiques.

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Ce 15e album, paru en 1960, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1958.

Après deux bons albums mettant en avant des personnages et faits historiques, Goscinny fait revenir les plus célèbres ennemis de Lucky Luke dans "L'Évasion des Dalton". Ayant réussi à s'échapper de prison, les frangins capturent le cow-boy et lui infligent l'humiliation de leur servir de larbin, en attendant qu'ils se décident à l'envoyer six pieds sous terre. Pas franchement inquiet pour son sort, Luke se prête assez volontiers à cette petite comédie : entre le repassage et la cuisine, il trouve même le temps d'apprendre aux trois plus jeunes des Dalton le tricot ! L'album recèle d'excellents gags, comme celui du boulet de Joe, et s'avère très agréable malgré un scénario modérément ambitieux.

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Ce 16e album, paru en 1961, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1959.

De passage à La Nouvelle-Orléans après y avoir convoyé un troupeau, Lucky Luke fait la connaissance de Barrows et Lowriver, deux capitaines de bateau à vapeur effectuant la ligne commerciale jusqu'à Minneapolis. "En Remontant le Mississippi" raconte la course du sud au nord à laquelle se livrent ces deux capitaines rivaux, afin de déterminer quel est le bateau le plus rapide du fleuve. Lucky Luke embarque avec Barrows et s'efforce de déjouer toutes les tentatives de sabotages fomentées par la partie adverse. Outre le dépaysement géographique - la série quitte pour la première fois le Far West - l'album est particulièrement savoureux grâce au personnage de Ned, le vieux pilote du Daisy Belle, menteur invétéré : « Le Mississipi est drôlement capricieux… Je l’ai vu une fois monter et descendre de niveau si rapidement que les poissons sont restés un moment en l’air avant de retomber se fracasser le crâne sur le lit desséché du fleuve ! »

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Ce 17e album, paru en 1962, contient une histoire unique intitulée "Sur la Piste des Dalton", prépubliée dans le journal Spirou en 1960.

De retour de ses aventures sur le Mississippi, Lucky Luke a la désagréable surprise de constater, en passant par le fort où ils purgeaient leur peine de prison, que les Dalton se sont une nouvelle fois évadés. Réticent à se lancer encore à leur poursuite, il finit par accepter de s'en charger suite au vol de trois chevaux et une vache (!) chez un de ses amis, un rancher local. Flanqué de Rantanplan, le chien du pénitencier, le cow-boy parvient finalement à les rattraper, malgré l'évident manque de flair et les multiples bévues du cabot... Je n'ai jamais jamais été un grand fan de Rantanplan, qui apparaît dans la série pour la première fois, et cette relecture confirme mon impression de jeunesse. Le scénario est classique, voire même basique. À noter que c'est dans cet album que Jolly Jumper se met à commenter les actions et les décisions de son cavalier.

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Ce 18e album, paru en 1962, contient une histoire unique prépubliée dans le journal de Spirou en 1960.

Dans cet album, intitulé "À l'Ombre des derricks" en référence tours surmontant les puits de pétrole, Lucky Luke est appelé en Pennsylvanie pour réguler la ruée vers l'or noir de Titusville, où le colonel Drake vient de trouver le désormais précieux liquide en quantité industrielle. Il doit notamment lutter contre un escroc nommé Barry Blunt, qui s'est juré de s'emparer par tous les moyens de la production entière de la ville, mais aussi contre la folie des habitants, qui délaissent leurs métiers respectifs pour forer et mettent en péril la bonne marche de la cité. Comme dans plusieurs albums précédents, Goscinny utilise à bon escient un événement historique réel - qui a eu lieu en 1859 - pour mettre en scène les aventures de son héros. Il en résulte un album intéressant, plus ambitieux et moins gaguesque que les classiques poursuites de Dalton évadés.

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Ce 19e album, paru en 1962, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1961.

Même s'il est inspiré d'un autre fait divers - la rivalité des familles Hatfield et McCoy qui fit de nombreux morts entre le Kentucky et la Virginie-Occidentale entre 1881 et 1891 - "Les Rivaux de Painful Gulch" n'est pas sans rappeler "La Fille du bois maudit", le western réalisé par Henry Hathaway en 1936. L'album met en scène la guerre ancestrale que se livrent deux familles, les O'Hara aux grandes oreilles et les O'Timmins aux gros nez rouges. Lucky Luke, de passage à Painful Gulch, est menacé par les uns et les autres, et décide de régler cette querelle une bonne fois pour toutes. Nommé maire du village, il organise une grande fête dont les épreuves sont programmées pour être gagnées par les uns et les autres. Mais l'affaire se termine en bagarre générale, et le cowboy est obligé d'imaginer d'autres stratagèmes pour réunir les ennemis. Il y parviendra avec quelques allumettes, et l'aide inattendue des femmes des deux familles. L'album, le premier à être officiellement co-signé par Goscinny, est une franche réussite grâce à cette histoire à la portée universelle, et aux caractéristiques physiques des O'Hara et O'Timmins occasionnant de nombreux gags. C'est aussi une des rares histoires où Lucky Luke n'affronte pas un rival direct.

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Ce 20 album, paru en 1962, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1961.

"Billy the Kid" s'inspire librement du personnage historique de William Bonney, décédé à l'âge de 21 ans après une brève mais sanglante carrière de hors-la-loi. Billy est ici dépeint comme un desperado dont la seule réputation suffit à maintenir dans la terreur les habitants de Fort Weakling. Mais c'est surtout à un sale gosse colérique, friand de chocolat chaud, de caramels mous et de contes de fées, que se frotte Lucky Luke. Le cow-boy, bien décidé à mettre un terme à la carrière de bandit du gamin, tente par tous les moyens de le jeter en prison, mais se heurte à la couardise des habitants (le juge s'appelle Yellowliver, soit "foie jaune") qui n'osent témoigner contre lui. Seul l'éditeur du journal local, Josh Belly, accepte d'aider Luke. L'album est franchement drôle grâce au décalage entre la réputation de Billy et la réalité de son caractère d'enfant terrible. Le pouvoir de la presse sur l'opinion publique est également bien mis en lumière.

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Ce 21e album, paru en 1963, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1961 et 1962.

Dans l'esprit de "Ruée sur l'Oklahoma" ou "À l'Ombre des derricks", Goscinny utilise à nouveau un fait historique comme toile de fond d'une aventure de son héros. Ici, on a droit à une parodie de l'expédition des Black Hills de 1874 : au lieu d'un convoi de plusieurs centaines de militaires, Lucky Luke sert de guide à quatre scientifiques de la côte est (un anthropologue, un géomètre, un géologue et un biologiste) qui sont chargés par le gouvernement fédéral de déterminer si le territoire du Wyoming, situé à l'ouest des Collines noires, est apte à être ouvert à la colonisation. Un sénateur véreux, qui vend des armes et de l'alcool aux Cheyennes, charge la crapule Bull Bullets de faire échouer l'expédition par tous les moyens. Le scénario manque quelque peu d'envergure et de suspense, mais le ressort comique y est présent tout du long, grâce au décalage entre les manières courtoises des savants bien perchés, et les dangers que constituent Bullets et les Indiens. Si ces derniers sont à nouveau dépeints comme des ivrognes, la responsabilité de cette dépravation est, pour la première fois, clairement attribuée à l'homme blanc.

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Ce 22e album, paru en 1963, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1962.

Après "En Remontant le Mississippi" et "À l'Ombre des derricks", Morris et Goscinny envoient à nouveau Lucky Luke loin de son Far West habituel. "Les Dalton dans le blizzard" offre ainsi une aventure insolite dans les vastes étendues enneigées du Canada, que les quatre frangins gagnent après s'être une fois de plus évadés de prison. Flanqué de l'inénarrable Rantanplan, Lucky Luke se lance à leur poursuite. De l'autre côté de la frontière, il reçoit l'aide du caporal Pendergast, un flegmatique officier de la police montée royale. Outre le dépaysement, l'album vaut pour les nombreux clichés sur les Canadiens, caricaturés avec bienveillance comme des bûcherons rudes mais nettement plus policés que leurs voisins américains.

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Ce 23e album, paru en 1964, contient deux histoires prépubliées dans les pages du quotidien Le Parisien libéré en 1962.

"Les Dalton courent toujours" et "Les Dalton sur le sentier de la guerre" sont deux histoires classiques de poursuite des quatre frangins. Dans la première, les Dalton se retrouvent brièvement dans une situation d'honnêtes gens après avoir bénéficié de l'amnistie générale décrétée par le nouveau président des États-Unis. Dans la seconde, ils sont capturés par une tribu d'Apaches, et sont sauvés sur le point d'être exécutés par Averell, qui éternue au moment où il se met à pleuvoir et passe pour un grand sorcier aux yeux crédules des Indiens. À chaque fois, Lucky Luke n'a guère de mal à leur remettre le grappin dessus, malgré la bêtise de Rantanplan. Un album relativement moyen, guère palpitant, qui donne l'impression d'avoir été réalisé sans grande ambition par les auteurs.

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Ce 24e album, paru en 1964, contient une histoire unique prépubliée dans le journal Spirou en 1962 et 1963.

"La Caravane" est une très sympathique aventure de Lucky Luke en mode road-movie : suite au licenciement de la crapule Frank Malone, le cow-boy est en effet recruté par des colons pour guider leur caravane jusqu'en Californie, tout en évitant les multiples pièges tendus par la rudesse de la nature, les Indiens et un mystérieux saboteur planqué dans le convoi. Si le méchant de l'histoire manque d'envergure, l'album se révèle très plaisant grâce à d'excellents personnages secondaires, en particulier le savant fou Zacharie Martins, le coiffeur français Pierre, le vilain garnement Phineas et le conducteur Ugly Barrow, qui fait avancer ses mules en les injuriant copieusement. Un bon récit, sans temps mort, marqué par quelques passages mémorables comme l'encerclement des Indiens par les colons en chariot ! Pour la première fois dans la série, Lucky Luke atteint l'océan Pacifique.

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Ce 25e album, paru en 1965, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1963.

"La Ville fantôme" n'est pas sans rappeler "La Ville abandonnée", l'excellent western réalisé par William Wellman en 1948 avec Gregory Peck. Comme dans le film, le décor est une de ces villes-champignon, créée de toutes pièces lors d'une énième ruée vers l'or et désertée peu après. Comme dans le ville, seul un vieux prospecteur y vit, persuadé que sa mine à lui recèle bien du précieux métal. Il s'agit ici de Powell, un vieil ermite attachant mais pitoyable, auquel se lie Lucky Luke. Ensemble, les deux hommes affrontent un duo de crapules d'assez faible niveau, constitué du tricheur et beau parleur Denver Miles et de son souffre-douleur gaffeur Colorado Bill. L'album met en scène une fois de plus des habitants lâches, que Lucky Luke a grand-peine à remettre dans le droit chemin de l'agriculture, symbole du travail honnête face au (potentiel) profit immédiat qu'est la prospection minière.

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Ce 26e album, paru en 1965, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1963 et 1964.

Après plusieurs histoires très classiques d'évasion/course-poursuite des frangins criminels, Lucky Luke est cette fois-ci confronté à un problème diamétralement opposé. "Les Dalton se rachètent" se distingue en effet par son scénario à l'originalité très bienvenue : afin de tester son projet de loi de réinsertion de condamnés dans la société, le sénateur O'Joyce confie à Lucky Luke la mission de réintégrer les Dalton dans la vie civile. En cas de bonne conduite au terme de leur mois de probation, ceux-ci seront officiellement relâchés. En proposant un complet renversement des schémas traditionnels, l'album est évidemment très drôle : Lucky Luke en ange gardien, les frangins en honnêtes citoyens, et les habitants de la ville alternant entre l'incrédulité apeurée et l'insouciance désinvolte. Seul Rantanplan, plus crétin que jamais, reste fidèle à lui-même !

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Ce 27e album, paru en 1965, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1964.

"Le 20ème de cavalerie" met en scène, pour la première fois au-delà de fugaces apparitions providentielles, l'armée américaine. Mandaté par le gouvernement de Washington, Lucky Luke est envoyé comme éclaireur auprès du 20e régiment de cavalerie stationné à Fort Cheyenne, dans le territoire du Wyoming. Les Indiens ont en effet rompu le traité de paix qui autorisait le libre passage des colons, et le héros est chargé d'enquêter sur les raisons de cette rupture, qui laisse augurer d'une guerre ouverte. Au fort, il se retrouve sous les ordres du colonel McStraggle, officier strict et pointilleux qui fait subir d'innombrables brimades à son fils pour ne pas être taxé de favoritisme. Outre ce personnage, caricature de l'acteur Randolph Scott, Lucky Luke rencontre Ming Li Foo, un blanchisseur chinois, qui est le premier personnage asiatique à se voir attribuer un rôle significatif dans la série. Un bon album, doté d'une belle ambiance western, qui n'est pas sans rappeler plusieurs films avec Randolph Scott, mais aussi la fameuse trilogie de la cavalerie de John Ford avec John Wayne.

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Ce 28e album, paru en 1966, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1964 et 1965.

Lucky Luke est convoqué dans un pénitencier bien connu du Texas, d'où il suppose que les Dalton se sont à nouveau évadés... Mais en arrivant, le cow-boy a la surprise de voir les frangins bien gardés ! "L'Escorte" offre en revanche de savoureuses retrouvailles avec Billy the Kid, l'infernal gamin qu'il avait fait incarcéré il y a quelques albums. Luke est chargé de l'escorter au Nouveau-Mexique, où il doit être jugé pour d'autre délits que ceux qui lui ont déjà coûté 1247 ans de réclusion... En chemin, le cow-boy doit déjouer les plans du criminel, qui a faussement promis à Bert Malloy, un caïd de petite envergure, de lui donner la moitié d'un magot (fictif, évidemment) amassé au cours des années contre un coup de main pour se libérer. On retrouve avec plaisir, dans ce nouvel album au format road-movie, l'insupportable Billy et son addiction pour les caramels rouges, un Luke qui veille au grain, et des habitants lâches et obséquieux.

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Ce 29e album, paru en 1967, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1965.

Dans "Des Barbelés sur la prairie", les auteurs s'attaquent à un thème classique de l'histoire de la conquête de l'Ouest : l'opposition entre les grands éleveurs de bétail et les petits fermiers. Les premiers, habitués à laisser leurs bêtes paitre en toute liberté dans les immenses étendues sauvages du Midwest, voient d'un très mauvais œil l'arrivée des seconds, qui se retrouvent presque obligés de délimiter leur propriété de ces fameux fils barbelés. Fidèle à son habitude, Lucky Luke se range du côté des faibles, ici représentés par le fermier Vernon Phelps et son épouse, contre le "cattle king" Cass Casey et ses semblables. Évoquant la guerre du comté de Johnson, qui eut lieu dans le Wyoming entre 1889 et 1893, l'album est une franche réussite, pas tant par le côté humoristique moins développé qu'à l'accoutumée, que par la façon très juste de traiter le déclin du vieil Ouest sauvage dû à la colonisation, la propriété, la loi et les impératifs de l'économie capitaliste.

Annotation :

Ce 30e album, paru en 1967, contient une histoire unique prépubliée dans les pages du journal Spirou en 1965 et 1966.

"Calamity Jane" met en scène Martha Jane Cannary (1850-1903), authentique légende de l'Ouest. Alors qu'il prend son bain dans une rivière, Lucky Luke voit arriver des Indiens. Incapable d'attraper son pistolet à temps, il est sauvé par cette étonnante femme, qui manie la carabine aussi bien que n'importe quel homme, chique et jure de manière épouvantable. Les deux se lient d'amitié et arrivent à El Plomo, où Jane gagne le saloon grâce à un combat de bras de fer. Installée, elle tente de se faire accepter par les locaux, aussi bien les hommes, misogynes, que les femmes, pincées. De son côté Luke tente de percer à jour un trafic d'armes impliquant l'ancien propriétaire du saloon et les Indiens du coin. L'album est excellent, autant par les gags provoqués par le décalage entre les manières très viriles de Calamity Jane et la place et l'image des femmes à cette époque, que par le côté enquête du scénario. Pour la première fois dans la série, Lucky Luke partage la vedette avec un personnage féminin, ce qui en fait d'autant plus un album marquant.