Mélomanie moyennement obsessionnelle — 2025

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►Janvier◄

Du rap très old school, gangsta west coast, l'album avant celui (Straight Outta Compton) qui fera la célébrité de N.W.A. Ça sonne terriblement daté, mais on sait bien que le charme des sons 80s, ça va, ça vient... En tous cas, intéressant en tant que premières expérimentations de la part de Ice Cube et Dr. Dre, avec des morceaux très hétérogènes, souvent marqués par un humour chelou, urbain, au contenu très explicite. Et des pétages de câble en règle, à l'instar de la parodie de Twist And Shout en Drink It Up.

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Hip Hop très old school, mais cette fois-ci le style gangsta rap est moins cliché / daté, c'est plus facile d'accrocher sans être constamment ramené à un détail ridicule. Le flow est assez répétitif sur tout l'album, avec beaucoup de samples funk, mais c’est agréable donc bon... Quelques écarts notables sont à signaler, la face B est globalement assez peu intéressante mais le final sur "Something To Dance" est vraiment l'apogée du ridicule, c'est dommage. Autant la thématique de la violence survit à l'écoulement du temps (on connaît mieux depuis les tenants des rapports houleux avec la police), autant les propos misogynes sont un peu difficiles à encaisser écoutés d'aujourd'hui.

Straight Outta Compton https://www.youtube.com/watch?v=TMZi25Pq3T8
Fuck Tha Police https://www.youtube.com/watch?v=qZuxPKUVGiw

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Beaucoup moins daté, on franchit encore un cap sur l'échelle du old school, mais étrangement cet album plus sérieux m'a moins captivé. Sans doute car on se focalise davantage sur des thématiques moins passionnantes et que la misogynie prend vraiment trop le dessus.

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L'exercice n'est pas du tout aussi singulier que la synthpop industrielle allemande composée par Kraftwerk une décennie plus tôt, mais la veine pop romantique britannique de Visage pour leur premier album dispose de sérieux arguments pour convaincre. Clairement il faut adhérer à l'esthétique un peu new-wave et 80s car elle est très prononcée, il suffit de réécouter le tube Fade To Grey, avec sa poésie minimaliste alternant entre français et anglais. Plusieurs morceaux instrumentaux, quelques délires hypnotisants (Moon Over Moscow, quel morceau de drogué), de nombreux passages mélancoliques : autant d'éléments qui confèrent à leur premier album une tonalité iconique de la période électronique post-punk du début des années 1980.

Fade To Grey https://www.youtube.com/watch?v=UMPC8QJF6sI
Blocks On Blocks https://www.youtube.com/watch?v=n-oC5B0c2QM
Moon Over Moscow https://www.youtube.com/watch?v=88TmdayeaEM

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Dans la lignée de l'album précédent, dans une veine new romantic et synthpop peut-être un peu plus darkwave , à mesure que l'on progresse au cœur des 80s. Je suis toujours partagé entre les aspects kitsch et le côté synthpop qui finalement revient un peu à la mode, et ce n'est pas le morceau "The Horseman" qui m'aidera à y voir plus clair — so cheesy sous certains aspects, avec supplément de fromage en regardant le clip avec des chevaux autour des pyramides. Un programme toujours aussi déroutant, entre morceaux sombres / sérieux et d'autres anomalies qui cassent toute l'ambiance (Night Train par exemple, très hors sujet).

The Horseman https://www.youtube.com/watch?v=1knOkCBWzVo
The Damned Don't Cry https://www.youtube.com/watch?v=6cX-GlsVbZo
Anvil (Night Club School) https://www.youtube.com/watch?v=X4tJ8NpeaVY

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La catastrophe est de taille, le naufrage est entier. Effarant de constater comment il a suffi de quelques années pour transformer un style flirtant avec le kitsch tout en ayant des arguments synthpop sérieux en quelque chose d'aussi dégueulasse, informe, new wave pop de très mauvais goût. On est en plein dans l'horreur des 80s, y'a rien qui va, ni dans le chant, ni dans les arrangements... C'était écrit dès le début, en un sens, avec tous les dangers que compte ce positionnement, à la limite du kitsch : on peut dire qu'ici, Steve Strange & co ont allègrement franchi la limite de la décence. Il n'y a pas un titre qui vaille le détour, tout est fade, naze, laid. La violence de la baffe est impressionnante, après "Visage" et "The Anvil".

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►Février◄

Je n'avais jamais exploré la discographie d'Eurythmics... Soit.
Ce premier album est plutôt étonnant au sens où il ne ressemble pas du tout à ce qu'on connaît communément d'eux, c'est-à-dire ce qu'on entendait sur RTL2 il y a 20 ans grosso modo (la playlist n'a peut-être pas changé). Annie Lennox n'a pas du tout le chant aussi prédominant et assurant qu'on connaît via les tubes, il y a un petit côté mélancolique et noir plus prononcé, et surtout c'est beaucoup moins FM que ce que le groupe produira par la suite. Ici on est davantage sur de la new wave typée neo-psychedelia / art rock, mais ce n'est pas nécessairement pour me plaire.

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Bon ok, c'est l'album qui contient la chanson éponyme qui a fait le plus gros carton de la part de Lennox, et qui, étonnamment, tient bien les écoutes et les années par dizaines. C'est remarquable, même si je pense que la reprise de Manson restera inébranlable. Mais alors : le reste de l'album, c'est vraiment un calvaire. Le cocktail de sonorités 80s, les paroles, les bruitages robotiques, c'est vraiment corny like hell.

Sweet Dreams (Are Made Of This) https://www.youtube.com/watch?v=qeMFqkcPYcg

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Globalement, c'est la même chose que "Sweet Dreams", mais sans le tube planétaire dessus, et sans les expérimentations électroniques — qui sont remplacées par des trucs pop / synth / funk / dance inécoutables.

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Bon eh bien voilà, fin du voyage, terminé : l'exploration de la discographie d'Eurythmics se sera révélée particulièrement douloureuse, contre toute attente. Je pensais sincèrement y trouver des thèmes intéressants de synthpop en marge des tubes matraqués par les radios concernées, mais non, hormis le premier album tout est d'un commercial à vomir. " Be Yourself Tonight" est une plongée totale dans la pop FM, bien sûr avec les composantes new wave propres aux 80s britanniques, mais sans que cela ne change rien à la dimension catastrophique de l'album. Je ne m'attendais pas à un tel niveau.

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Smog avance à mes oreilles comme un fils spirituel de Nick Drake qui aurait émergé quelques décennies plus tard : je ne suis pas un très grand inconditionnel de ce registre folk, avec un chant tristounet plaqué sur des duos guitare-batterie vraiment très secs qu'un piano sirupeux vient parfois compléter. Je comprends que certains soient touchés par ce shoot de propos dépressifs, mais ce n'est pas une forme de mélancolie ni un sentiment de solitude qui me parviennent , je sais pas, c'est un peu trop léthargique et unilatéral dans l'amertume pour m'émouvoir.

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Un album beaucoup plus ouvert, explorant des registres variés, de sonorités metal par-ci et des influences très marquées par le Velvet Underground par-là. Mais la dominante reste bien folk-rock, donc pas ma zone de confort. Et puis, effort majeur, il faut passer outre cette pochette hideuse, c'est pas une mince affaire.

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Cet album, plus que les autres, fait ressortir la monotonie du chant de Bill Callahan (aka Smog), ancré dans sa tessiture de baryton. "A River Ain't Too Much to Love" n'explore pas les registres musicaux comme avait pu le faire "Knock Knock" par exemple, et préfère se concentrer sur sa dominante folk-rock, très introspective, comme enfermée dans une ambiance léthargique au tempo lent. La tonalité mélancolique est donnée d'entrée de jeu avec le premier morceau Palimpsest, mais c'est Rock Bottom Riser qui concentre le meilleur de l'album sur ce segment — en plus d'évoquer de nombreuses images de "Sam Now", le documentaire fort émouvant de de Reed Harkness dont ce morceau illustrait le générique de fin.

Rock Bottom Riser https://www.youtube.com/watch?v=5C1Q0j924wg
Palimpsest https://www.youtube.com/watch?v=m0i5OmmfHQw
Say Valley Maker https://www.youtube.com/watch?v=4x4d82OtMjg

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Je n'ai absolument aucune réticence à reconnaître l'originalité de la démarche, la bande à Les Claypool défrichant un territoire franchement nouveau, il me semble n'avoir jamais entendu ce son-là, cette dimension funk metal, cette utilisation de la basse, etc. Mais le revers de cette disposition, c'est que la bizarrerie suscite immédiatement de la curiosité mais s'étiole assez vite dans le temps. L'album est franchement inécoutable pour moi, sur la durée l'expérience est bien trop usante. La recherche du bizarre devient une fin en soi j'ai l'impression, et c'est lassant. Ils ont l'air de beaucoup délirer, beaucoup d'humour dans les textes (les paroles de Too Many Puppies par exemple, wow), mais typiquement le chant m'est insupportable. Les Claypool fera quelque chose de beaucoup plus agréable (et tout aussi original) 20 ans plus tard avec "Of Fungi and Foe".

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Même sensation, même constat, peut-être exacerbé : toujours aussi bizarre, toujours aussi original, mais toujours aussi peu touché par cette voix et ce son de basse. Ok, Les Claypool est un gros barjot du slap, ok, les textes sont souvent drôles dans leur causticité déjantée malmenant la culture américaine mainstream, mais bon, tout cela ne constitue pas des conditions suffisantes d'appréciation. Moi j'écoute "Sailing The Seas Of Cheese" comme une pièce de musée, c'est très intrigant, très intéressant, mais ça ne me prend pas aux tripes, c'est drôle une fois mais aucune envie de m'y remettre — au contraire, les écoutes suivantes deviennent de plus en plus pénibles.

Lu sur RYM : "un Bill Plympton rock'n'roll", j'approuve.

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Bon, les clips de "My Name Is Mud" et "Mr. Krinkle" sont délirants, y'a pas de débat. Cet album est sans doute celui qui aborde le plus frontalement le thème de la misanthropie états-unienne parmi les trois premiers : crado, violent, débile, cauchemardesque, dissonant, et toujours ce vernis bizarroïde qui recouvre absolument tout. Mais cette foutue voix de Claypool, poussant la composante nasillarde à fond avec cet accent redneck, j'en peux plus. La basse est plus diversifiée, ce qui ne veut pas dire qu'elle est moins expérimentale : pas fan mais au moins ça change. Je n'oublierai pas ce son, ce groupe, cette association de funk et de metal, et toutes les singularités qui en font un ovni, mais un peu tristement c'est pas le genre de musique que je peux encaisser, réécouter, apprécier fondamentalement.

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Vraiment pas un son qui me fait vibrer, pas du tout un filon qui me prend aux tripes et qui me donnerait envie d'approfondir. Dans un registre connexe j'aime beaucoup les Otoboke Beaver (beaucoup plus punk), un autre quatuor féminin japonais contemporain, mais alors les CHAI versent dans de la pop / dance qui me laisse totalement indifférent. Au mieux, car cette J-pop ultra-énergique aux rythmes constamment à bloc tape assez rapidement sur les nerfs pour peu qu'on soit pas dans les bonnes dispositions.

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On touche ici aux limites de l'écoutable dans mon référentiel. Plus aucune trace de punk là-dedans, contrairement à ce que le titre de l'album pourrait laisser supposer : on nage en pleine pop option kawaii, c'est-à-dire mignon. À mes oreilles, double ration de conventionnel que ce soit dans le chant ou les mélodies. Écœurant, dégoulinant de sucre.

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Nouvelle direction, que je ne saurais définir tant cet univers pop japonais m'est étranger. Moins insupportable que "PUNK" mais toujours aussi éloigné de mes inclinations naturelles.

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Un album absolument abominable, à faire rentrer d'urgence dans la liste des "1001 Albums You Must Die Before You Hear". Le mélange pop / electro / dance s'est métamorphosé en une mélasse informe, indigeste, insipide, et pour moi inécoutable. Le niveau de production, le niveau des textes, tout est à jeter. Beurk.

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►Mars◄

Je m'aventure ici dans des territoires dangereux, les variations élaborées des registres que je ne supporte pas du type pop, indie pop, alt-pop, pop rap, etc. Un format court, au-delà de l'EP les morceaux tournent autour de 2 minutes, et distillent leurs mélodies préfabriquées de supermarché dans une veine ouvertement mélancolique, urbaine. J'imagine que l'ajout de cette guitare électrique dans ce registre peut être perçu comme novateur, mais en l'état je trouve ça affreusement banal, facile, paresseux, puéril. Mais bon, quand je me concentre sur les textes, je me dis que ce n'est vraiment pas pour moi...

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Tout est parti d'une scène du film "Presence" de Steven Soderbergh, quand le fils est affalé sur le canapé avant d'être drogué par son pote qui lui dit que la musique qu'il écoute est déjà périmée (ahou, elle a trois ans). C'était le morceau Come here, le premier de "What Could Possibly Go Wrong", qui a fonctionné comme un hameçon. Car en réalité, ce n'est qu'une introduction étonnamment lo-fi et presque garage d'un album affreusement générique, j'ai eu l'impression d'avoir une compilation de musiques pour TikTok, l'horreur. Personnellement je trouve ces productions tout sauf authentiques, et je n'en reviens pas du contraste entre la première chanson, rugueuse, prometteuse, et quasiment tout le reste, vide, lisse, franchement éreintant. Chicken Tenders constituant le pinacle de l’épreuve. En fait je passe l’album entier à regretter que Come Here ne dure pas plus que ses 77 secondes…

Come Here https://www.youtube.com/watch?v=Wza-JZHx7ho

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Les écoutes sont épuisantes pour moi. Un chien dans un jeu de quilles. Cet album est probablement le moins éprouvant car il expérimente moins, mais paradoxalement c’est le pire que j’ai écouté. Il y a aussi un effet cumulatif qui ne joue pas en sa faveur, c’est sûr. Mais c’est à mes oreilles la définition de la soupe pop trendy inécoutable.

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Sur la même pente déclinante inoffensive. Je n'ai absolument aucune prise sur cette musique, mais ça n'en reste pas moins pénible et sur le plan théorique / technique, c'est l'horreur.