Mélomanie obsessionnelle — 2018

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Pas franchement convaincant comme retour, cet album (pour ne parler que de musique) demande pas mal d'indulgence...

Première sensation, première constatation : les registres se croisent et s'entrechoquent. Des expérimentations musicales qu'on ne lui connaissait pas, à commencer par le premier titre Amie Nuit et ses étranges effets électroniques, hypnotisant. Des ballades et des complaintes plus ou moins réussies, aussi : J'attendrai, Les Pluies diluviennes et la rime centrale de son refrain assez peu inspirée (fou / Diên Biên Phu) qui plombe un peu l'ensemble pourtant prenant par ailleurs, ou encore un Anthracitéor à la lisière du ban(c)al. Des passages attendus de la part du chanteur de Noir Désir, comme Silicon Valley et Chuis Con, mais non moins efficaces, lancinants. Des accès de Pop Rock, ma mixture répulsive personnelle comme L'Angleterre et ses chœurs gênants, ou Aujourd'hui, pourquoi pas. Heureusement, quelques beaux éclats ci et là, comme l'incisif et nietzschéen Amor Fati et le final troublant Maybe I qui ponctuent agréablement l'album de leurs pulsions salvatrices.

Amor Fati : https://youtu.be/DWEjZR3gHm4
Maybe I : https://www.youtube.com/watch?v=sKsZUioF76g

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Une fois passée la fraîcheur de la découverte du morceau qui l'a rendue célèbre, il n'y a pas grand chose de consistant à se mettre sous la dent. La répétitivité assèche l'élan originel. Une pastille sucrée qui fond très vite, même si l'univers malgache en fond conduit à une certaine originalité dans les sonorités, évoluant dans le carcan oppressant de la chanson contemporaine en France. L'écoute FM par excellence, facilement digérable, instantanément assimilable, même s'il s'agit probablement du haut du panier dans ce registre. Pas d'animosité, mais pas d'emballement non plus : indifférence polie.

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La Synthpop rivalise avec d'autres courants de la Pop et certaines tendances en matière de New Wave pour figurer au palmarès des genres que j'abhorre le plus. C'est viscéral : toute cette mélasse électro, tous ces synthétiseurs, toutes ces boîtes à rythme et tous ces accents disco me filent de l'urticaire à l'unisson. Beurk, blocage.

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Typiquement le genre d'album-concept qui m'est parfaitement inintelligible, je ne comprends pas l'intérêt. 69 chansons réparties sur 3 disques, avec une monotonie écrasant empêchant toute adhésion sur la durée. Il y a bien quelques sursauts au milieu de ces trois heures, mais l'épreuve est herculéenne, ce ne sont pas quelques points d'accroche ici ou là qui peuvent changer la donne. Pas la force non plus d'écouter attentivement toutes les paroles qui semblent manier constamment la satire et le sarcasme : pas ma tasse de thé. Il aurait vraiment mieux valu faire une sélection pour un album normal, plus consistant, plutôt que de balancer tout ça, c'est beaucoup trop long. Comme une démo Indie Pop interminable, comme un supplice.

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[ Sergent Pepper ]

Bon, ce groupe n'est pas fait pour moi. Stephin Merritt est sans doute un bon compositeur, ses textes pourraient être intéressants par moments, mais en tant qu'objet musical, je sature excessivement vite de cette façon-là de raconter sa vie et ses tourments. Les genres sont plus variés que sur "69 Love Songs", mais toujours pas en phase avec ma sensibilité. Encore une fois, la quantité est beaucoup trop mal dosée pour mes pauvres esgourdes, 5 albums écoutés d'une traite ou séparément, c'est beaucoup trop.

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[ Étienne ]

Une grosse déception, de la part de Dale Barclay, le chanteur et guitariste de "The Amazing Snakeheads"... S'il y a bien une chose qu'on ne saurait lui reprocher dans ce nouveau projet (qui fait suite à la dissolution de son ancien groupe), c'est de se laisser aller à la répétition. Mais cela ne constitue pas pour autant un gage de qualité, et toutes les expérimentations auxquelles il se livre ici me laissent globalement de marbre. C'est vraiment trop foutraque, trop expérimental, et parfois de trop mauvais goût (à l'instar de la voix sur le morceau Second Earth Song).

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Garage protéiforme, parfois bizarre, pas toujours convaincant mais doté d'une énergie vraiment originale. On sent très bien le côté un peu fou du groupe (ma main à couper qu'ils envoient sévère en live), c'est vraiment le rock'n'roll qui ne se prend pas la tête, avec beaucoup d'humour dans les textes, tout en prenant le soin de proposer quelque chose de fondamentalement nouveau.

Bomb Disneyland https://www.youtube.com/watch?v=-28iGlY7fF8

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Beaucoup moins audible que l'album précédent, les écoutes et réécoutes ne m'auront pas permis de rentrer dans le délire. Trop décousu, trop hétérogène, trop expérimental dans leur rapport aux sonorités. Il est certain qu'on n'entend pas souvent ce genre de chose, mais cela ne constitue pas un gage de qualité en soi. Drôle de pochette rappelant le "Brother" des Black Keys, drôles de textes (comme d'hab) sur Goodbye Goebbels et tant d'autres : c'est de la provocation plus proche du dadaïsme que du punk, le tout saupoudré de je je-m’en-foutisme.

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Cet album fait partie du Jazz que je trouve moyennement difficile d'accès, aux mélodies et aux déambulations légèrement obscures lors de la première écoute mais qui peuvent se bonifier avec la temps. Le premier morceau Delilah ainsi que Jordu en sont de très bons exemples, tandis que d'autres comme Parisian Thoroughfare (voire le reste de l'abum) ne m'auront jamais évoqué plus que de l'indifférence (il faudrait que j'apprenne à faire la distinction entre Free Jazz et Hard Bop, dans l'océan d'improvisations, d'irrégularités, et de rythmes rapides qui quoi qu'il en soit ne me plaisent que très modérément).

Jordu : https://www.youtube.com/watch?v=GslhRUBgXNI

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Même réaction : des passages entêtants (comme la première partie de Sandu par exemple), et d'autres qui me restent insignifiants, la proportion des deux étant un peu moins favorable ici que sur l'labum "Clifford Brown and Max Roach". Des écoutes qui me demandent beaucoup d'efforts, et au final assez peu de récompenses...

Sandu : https://www.youtube.com/watch?v=bl256T2culA

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Idem en plus difficile d'accès, alors que les composantes africaines auraient pu jouer en la faveur de l'album. Mais il s'engage beaucoup plus clairement dans l'expérimental (ou dans le hard bop très très hard, je ne sais pas trop), à tel point que ça me devient difficile d'accès. L'idée qui sous-tend l'album, en lien avec les revendications raciales, aurait également pu être un argument de poids mais il n'est pas suffisant, à mes oreilles, tant le reste ne m'est pas intelligible. Quelques passages basse / batterie intéressants, mais dans l'ensemble les trips expérimentaux comme le triptyque au centre de l'album (avec ses cris parfois insupportables) m'empêchent complètement d'apprécier vraiment. Un délire un peu trop arty, sauf à de rares occasions comme sur le morceau "All Africa".

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[ Lilange ]

Indie Rock un peu trop Indie et "Poppy" à mon goût, en effet. Ils ont l'air de s'amuser en live (quitte à en faire un peu trop), quelques riffs accrocheurs par-ci par-là, mais l'ensemble reste très peu innovant.

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[ maloryknox ]

Un excellent album constitué uniquement de reprises, comme tous les albums de Mavis Staple il me semble. Je ne connaissais que la Staple du XXIe siècle, et je suis pas déçu du voyage dans le temps... De la Soul de lover contrariée, remplie de déceptions et de coups durs : quand elle lorgne du côté du Rhythm and Blues, j'accroche vraiment beaucoup ; quand elle surfe sur la Soul typique, elle sombre un peu dans la redondance et annonce ce que je n'aime pas dans la Soul 80s.

Son of a preacher man https://www.youtube.com/watch?v=w6UtGlQC95U
You're the fool https://www.youtube.com/watch?v=tAokQwNCxuw

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Un album plus Soul que les précédents des années 2010, qui viraient au Gospel qui m'irrite (les textes me sortent par les yeux — et les oreilles). Rien de folichon pour autant, même si la mamie de 78 ans détient une énergie qui force le respect. Tous les morceaux se ressemblent un peu trop, dans la voix et l'accompagnement.

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Album de Folk moyen dans l'ensemble, inégal, mais qui contient certains titres tellement fondateurs qu'on ne peut que s'en souvenir. Les reprises (Let it be, Fire & Rain) sont un peu mollassonnes, pas très inspirées, un peu trop sentimentalo-sentimentalistes à mon goût.

Take me home, country roads : https://www.youtube.com/watch?v=1vrEljMfXYo

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On s'enfonce dans la Country Folk commerciale et inintéressante...

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... jusqu'au cou. L'écoute intégrale d'un tel album monotone et insipide devient une épreuve.

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C'est typiquement le genre d'interprètes dont je peux apprécier une chanson par-ci par-là, mais dont l'écoute d'un album entier vire très vite à l'overdose. C'est toujours gentil, mignon, doux, avec un peu les mêmes rythmes et les mêmes sonorités. Je me suis fait violence sur celui-ci pour aller au-delà de mes préjugés, mais pas sûr que je me montre aussi patient avec les autres...

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Plus mature mais plus monotone aussi, avec quelques passages relevés (What he wrote, entendu dans "Corps et âme"), mais sans grande âme.

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Pas désagréable comme musique d'ambiance, mais rien au-delà, hormis un ou deux morceaux.

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La redondance commence à irriter un peu.

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Un poil moins lassant.

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Un album qui renoue (enfin !) avec la Folk douce mais pas sirupeuse des premiers essais. Pas révolutionnaire, mais beaucoup plus digeste et engageant que les précédents.

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Un groupe Aussie au son vraiment particulier, un peu morne, au chant à la limite de la léthargie mais bizarrement dotée d'une certaine énergie. Le son un peu strident du violon, par moments, voire de l'harmonica, rehausse un arrière-plan musical parfois un peu trop moyen et étouffé. Original, malgré tout.

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Même genre, même ambiance, mais avec une composante un peu plus nébuleuse qui ferait presque tendre l'album vers ce que les productions Post-Punk de la fin des 70s / début des 80s pouvaient délivrer.

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Idem : dans la même veine, mais un univers légèrement différent qui légitime l'album.

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Idem, en se bonifiant. Plus j'écoute ce groupe, plus sa diversité (dans la continuité) m'impressionne et m'interpelle.

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[ maloryknox ]

Ce groupe n'aura eu de cesse de me surprendre au cours de leur discographie dans leur unité, dans leur ligne directrice forte qui n'empêche pas pour autant d'explorer dans les environs. Un mélange des genres savant, jamais lassant. C'est rare. Même si ce dernier album me paraît être celui qui dispose des moins bons arguments, il achève (pour l'instant) une très belle trajectoire.

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Il y a bien quelques bons passages sur cet album, mais il est beaucoup trop long, il se perd dans diverses expérimentations pour un résultat final très inégal. En moyenne, rien de folichon.

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Pristine, un peu comme les Blues Pills (les styles sont vraiment proches par endroits, ça en devient aussi troublant que lassant), se laisse aller de plus en plus à des ballades vraiment inintéressantes. Je n'ai rien contre les temps plus ou moins morts, les passages presque au repos entre deux effusions, mais quand ça constitue la moitié d'un album, ça commence à constituer une forme de remplissage qui ne me botte pas du tout. Surtout quand c'est de l'ordre du morceau de diva, avec seulement la chanteuse et sa voix (ou presque). Le "I Felt a change" des Blues Pills m'avait déjà bien gonflé sur leur dernier album, avec Elin Larsson quasi seule au piano, mais alors ici, c'est bouchées doubles.