Mes Lectures BD 2021

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Parmi tous les jeunes auteurs de la BD française, Ugo Bienvenu est probablement le plus cérébral. Ses thématiques sont fouillées et réfléchies. Une science-fiction étroitement liée à nos questions sociétales. Et en plus j’adore son trait. Mais je le sens encore trop sage. J’ai l’impression que ses meilleurs œuvres sont à venir. J’attends toujours de lui une œuvre somme, un chef d’œuvre qui le mette sur le devant de la scène, car il mérite.

Petite interview de lui sur une autre de ses BDs (Préférence Système)
https://www.youtube.com/watch?v=eChG8T4y0dQ

Il a également lancé une collection
https://www.realistes.fr/cp/collection-n1/

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Un très bon complément au film d’Eastwood (american sniper), j’ai même envie de dire : c’est mieux qu’American sniper, plus proche du réel, normal c’est un docu, et finalement plus terrifiant.

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C’était tellement con, et tellement drôle. J’ai éclaté de rire à plusieurs reprises. Pour l’instant, le meilleur truc que j’ai lu de Fab, dès que je croise un truc à lui, je le prends sans réfléchir.

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Très beau dessin, mais l’histoire ne suit pas. Un petit voyage onirique, qui passe bien trop vite, sans grande surprise.

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La BD documentaire je peux aimer, à condition qu’il y ait un minium de créativité, un parti-pris d’auteurs qui m’accroche. Quand c’est juste de l’info balancée à froid, et que ça dépasse pas le billet de blog, je m’en fous un peu plus. Je mets 6 quand même, parce que Leila Slimani prend le taureau par les cornes et dit, sans détour, que les marocains sont une grosse nation de coincés de cul, englués dans leur bêtise islamique – ça fait toujours du bien d’entendre une critique un peu pamphlétaire (pourtant très sage) d’une femme qui sait de quoi elle parle, puisqu’elle le vit de plein fouet.

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Encore un auteur complétement taré dont il va falloir que je découvre le reste des œuvres. Totalement irrévérencieux, un bon gros nawak hyper mal dessiné, mais c’est ce qui fait son charme. J’ai mis 7 parce qu’avec ce genre de bizarreries, j’ai besoin d’un peu de temps pour savoir si j’aime ou si c’est une arnaque. Peut-être que les deux ne sont pas incompatibles.

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Coup de cœur. L’histoire d’une jeune ado et sa pote pendant les vacances d’été. Moi ça me renvoie direct à Duras. La Duras des Petits chevaux de Tarquinia et de 10h et demi du soir en été. J’y retrouve une même langueur estivale, la même ambiance électrique qui a l’air de peser sur les personnages. Exactement la même façon de raconter l’ennuie des vacances, avec chaque jour les mêmes gestes, et des gimmicks très Durassiens : par exemple, les héroïnes suivent de loin en loin quelques locaux qu’elles croisent chaque jour et observent à la dérobée leur vie et leurs problèmes.
Il ne se passe quasiment rien dans cette histoire, et pourtant on est absorbé.

C’est pas une BD française je précise, mais canadienne.

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Ne vaut que pour le dessin de Corben. L’histoire est osef.

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J’avais kiffé Ces jours qui disparaissent. Ici c’est toujours aussi carré, aussi bien écrit. Le découpage est ouf. Le dessin, sous ses lointaines influences manga, est en fait hyper maîtrisé (le moindre regard dérobé, les infimes expressions de personnages, c’est assez ouf ce qu’il arrive à faire passer). Bref, Le Boucher excelle vraiment dans la mise en scène. Après voilà, cette histoire ne m’a pas autant marqué que sa précédente. C’est dommage d’avoir un tel talent et le mettre au service d’une histoire si vite expédiée. Disons que je suis resté sur ma faim.

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Alors cette BD, c’est mon gros coup de cœur inattendu. Je suis amoureux de cette Juliette, et de Camille Jourdy. L’histoire d’une jeune trentenaire névrosée, un peu dépressive sur les bords, grignotée par la nostalgie. Elle quitte sa capitale pour revenir quelques jours dans sa famille, le temps pour nous de recevoir une bonne bouffée de quotidien. Je crois que c’est la première fois en BD que je ressens autant de soin sur les décors. On retrouve vraiment nos petites communes rurales. L’impression de traverser des villages pas loin de chez moi. Les pavillons, les quartiers résidentiels, les rues, les intérieurs, ça surprend le talent avec lequel elle restitue tout ça. Pareil pour les personnages, leurs comportements, leurs gestes. Et c’est presque là que se tient toute la grandeur de cette BD. L’histoire est tendre, apaisante, et incroyablement réelle.

Faut absolument que je lise d’autres trucs de Jourdy. Et faut que j’achète cette BD. Elle a sa place sur mes étagères.

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Tu sens que Jérémy Perrodeau a été influencé par Death stranding. Une évidence qui saute aux yeux. D’ailleurs j’ai la flemme de vous décrire la BD, donc je dirai juste ça : c’est un mix entre Inception et Death Stranding, et démerdez-vous avec ça.

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J’ai pas pu attendre plus longtemps. Après avoir adoré Juliette, je voulais lire l’autre BD de Camille Jourdy. Et ça se confirme, j’aime vraiment son travail. Sous son apparente simplicité, le style de Jourdy est plein de détails, de touches de réel, d’aspérités qui rendent l’ensemble riche et palpable. Ce qui me plait aussi, ce sont ses personnages : des gens normaux, des profils qu’on ne voit pas forcément en BD – un garçon solitaire, coiffeur dans une petite ville de province. Une femme quarantenaire, tout aussi solitaire, qui fume comme un pompier. Une jeune procrastineuse qui a arrêté la fac et qui redoute chaque jour que l’agence intérim l’appelle. D’ailleurs les personnages ne se racontent pas seulement par leurs actes, mais aussi par leur lieu de vie. La coloc dégueulasse de Aude, l’extérieur bordélique de Rosalie (des maisons comme ça, où les objets s’entassent sur le terrain, c’est le genre de trucs qu’on voit beaucoup dans les petites communes campagnardes).

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Pleine canicule, un type sort d’un train, a rdv à un hôtel, mais accumule les galères. Il va vivre une soirée pleine d’emmerdes, mais va aussi croiser une femme le temps d’une idylle. Théoriquement, c’est une jolie petite romance d’été. Théoriquement seulement. En fait ça passe bien trop vite pour qu’on retienne quoi que ce soit. Le récit propose plein d’échappées inutiles. On évoque rapidement le passé professionnel du héros, son passé sentimental, on rencontre brièvement d’autres personnages qui auraient mérité qu’on s’y attarde, puis on rencontre cette femme, et 10 pages plus loin la romance est déjà close, la BD est finie. Ce genre d’histoires a besoin de respirer, de prendre son temps pour qu’on puisse ressentir l’amour, la chaleur, l’instant présent. On sent que c’est ce genre de sentiments que veut nous faire vivre l’auteur, mais il va bien trop vite pour ça. Dommage.

J’irai quand même lire d’autres BDs de cet auteur, apparemment bien réputé.

Annotation :

Bel objet, belles éditions, comme d’hab chez Cornelius. Même le dessin est séduisant. Du crayon papier très clair, super lisible et bien fichu. Dommage alors que l’histoire soit à chier. Un truc spielbergien, dans lequel on suit des jeunes ados dans une banlieue (américaine?), avec une sombre histoire de tueur en série et de pulsions meurtrières. Franchement, c’est très mal raconté, gonflé de poncifs inutiles et de personnages auxquels on ne croit pas une seconde, et auxquels on n’a même pas le temps de croire puisque le récit est vite expédié. Ce serait comme faire tenir le It de Stephen King dans un court-métrage de 5min. Impossible de renforcer un enjeu, de faire vivre des personnages, le récit a l’air simplement de vouloir filer jusqu’à sa conclusion. Donc ouais, 4/10.

Annotation :

Cette BD c’est surtout un parti pris narratif, exprimé à demi-mot dans le titre d’ailleurs, celui de nous faire survoler le temps et l’espace en un simple mouvement de page. On y suit la vie de personnages, depuis leur jeunesse à un âge plus avancé, en prenant seulement des morceaux anodins de leur vie. Et ce qui sépare ces morceaux, ce sont de grandes ellipses, d’immenses enjambées qui nous font sauter l’essentiel. Les moments clés de leur vie ne sont pas montrés, on en a seulement les échos et les conséquences. Ce sera à nous alors d’imaginer les virages de ces trajectoires, de combler les trous, pour comprendre ce qui a pu foirer dans leur vie.

Voilà voilà. Ça craint, je vous spoile tout l’intérêt de la BD. Moi j’avoue que passé cela, les personnages eux-mêmes ne m’ont pas touché, donc le concept tombe un peu à plat. Toutefois je peux comprendre les raisons pour lesquelles cette BD plait à certains.

Annotation :

J’aime beaucoup le pitch de départ. Les toutes premières pages créent un petit choc qui nous happent direct. Avant de constater avec regret que le récit ne repose que là-dessus : raconter le rien qui va suivre ce petit choc. En fait, c’est un récit que j’aurais aimé voir en littérature, sous la plume d’un bon auteur (un echenoz par exemple, ou n’importe quel auteur qui sait broder de grands textes à partir de petits histoires cocasses), ou bien entre les mains d’un bon cinéaste (je pense à habeus papam de Moretti).

Ici, le format BD, et le choix de cases silencieuses, ne parviennent pas trop à raconter ce qui se passe dans la tête du personnage. On suit les errements de l’héroïne, et on essaie de comprendre ce qu’elle pense. On devine la stupeur, on soupçonne une forme de joie, de libération, en scrutant ses gestes et ses expressions. Et c’est tout ce qu’on aura, un grand silence, et beaucoup d’interrogations de notre côté.