Michel Vaillant : Intégrale COMMENTÉE.

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1959

En un sens, Graton invente l’IROC avant l’heure. Une compétition entre divers champions sur quelques épreuves. Ça oppose européens et américains, avec respectivement Michel Vaillant et Steve Warson en favoris. Et pour commencer, on n’y va pas de main morte : En un album il nous case une course à Buenos Aires, sur l’ancien Spa, l’ancien Nurburgring, mais aussi et surtout les 500 miles d’Indianapolis et les 24 heures du Mans !

Passons sur le barème de ce mini-championnat qui est assez ridicule (1 pt pour le vainqueur et basta, et tout le monde semble penser que seul Michel et Steve peuvent gagner une course).

Michel commence par gagner l’Indy 500, historiquement sa 2e victoire connue sur circuit (il avait gagné à Montlhéry dans une histoire courte). Lors de sa préparation pour Le Mans, à un moment tu as son frère Jean-Pierre qui prend le volant d’un prototype type Le Mans en sautant dedans comme ça, en costard. On s'en faisait pas à l'époque.

Sans trop spoiler, notons la grandeur d'âme excessive de Michel en fin d'album... j'imagine bien un pilote de F1 faire ça aujourd'hui dans la même situation. Et quand il va voir Warson à l'hosto, on se croirait dans une cour d’école « Steve je veux devenir ton copain »… L'ensemble reste donc assez naïf. Reste qu’une amitié durable est née.

Si les descriptions seront toujours un peu trop envahissantes dans cette BD, les premiers tomes sont vraiment trop surchargés de ce côté là. Question dessin, c’est encore perfectible, un peu figé, mais ça a énormément de charme.

Très bon album.

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1960

Un pilote sans visage arrive pour défier les cadors du championnat, il parvient à garder l’anonymat en championnat du monde de F1 ! Faut dire qu’avec deux mécanos seulement au courant, ça devait être moins dur... encore une fois on imagine le délire de faire ça aujourd'hui. Notons aussi l'intrigue B, avec l'arrivée des russes qui viennent défier les européens chez eux.

Je ne spoilerai pas le nom du pilote sans visage mais si après 56 ans vous ne l'avez toujours pas lu, faites comme Jean, Allez-y ! Car cet album est une réussite.

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1961

Donc dans le 3e album après une série d’épreuves Europe contre Amérique sur quelques circuits, puis une série d’épreuves d’Europe contre Russie sur quelques circuits, voici… Une série d’épreuves… Europe contre Amérique et Russie sur quelques circuits. Bon. C’est la vie.

Michel ajoute encore les 12h de Sebring à son palmarès. Pour changer un peu quand même, il y a un rallye cette fois. Les dessins sont de qualité et il y a quelques moments forts.

Mais je ne vous ai pas parlé de l’enquête ! Et oui, car il y a des sabotages (Ce ne sera guère que le 1er des 478 de la série) à cause d’un vilain monsieur. Point positif, contrairement au pilote sans visage qu'on pouvait griller assez facilement, ici c'est pas prévisible. Point négatif, l’intérêt est assez peu limité, si ce n'est un moment de suspense qui coupe le souffle. Michel risquera sa vie souvent dans les albums, mais rarement comme dans une scène de cet album le danger aura été si fort, brutal et immédiat... malgré le côté deus ex machina de sa survie.

Ça reste un album très plaisant mais pas comme ses deux prédécesseurs.

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1962

Non le 4e album n'est pas une confrontation sur quelques circuits entre Europe, Amérique, Russie et Japon.

Pour ne pas lasser le lecteur, de temps en temps, Graton fait un album hors compétition. Comme Guy Ligier parlait d’une « année de transition » pour dire une « année pourrie », ces albums sont des albums de transition que les fans de course pure lisent moins souvent et avec moins d’intérêt, en attendant le retour de la vraie compétition.

MAIS ce premier du genre, route de nuit, reste un des meilleurs de ces albums hors compétition. Soit, Graton crée une incohérence pour aiguiller le lecteur sur une fausse piste concernant l'identité du méchant de l'histoire (car oui comme dans 90% des albums y'a un méchant) mais, particulièrement les dernières pages et la poursuite nocturne, sont délectables. Bon album.

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1963

On avait déjà eu un avant goût dans une histoire courte et dans Le grand défi, voilà un album entier sur les 24 heures du Mans.
Les fans, sa préparation technique, humaine, les médias, les essais, et la course elle-même. Et puis on commence à parler superstition. Bien vu, c'est un classique chez les pilotes.

On fait aussi connaissance avec les méchants américains qu’on retrouvera souvent (Cramer et Hawkins) ennemis de Michel et Steve. On y fait également la connaissance de Françoise Latour qui aura un grand rôle par la suite dans la BD.

Le principal souci de cet album finalement… c’est qu'ils en ont fait un film plus tard, mais c'est une autre histoire. L'album reste un grand classique et une des masterpiece de la série.

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1964

Forte de sa victoire au Mans, la marque Vaillant va aux states pour essayer d’y vendre ses voitures. Un constructeur français, faut vraiment être dans une BD ! A peine arrivés ils gagnent la panaméricaine et une foule d’autres courses, en fait, 6 des 7 courses où ils sont engagés. Les américains sont vraiment des manches !

La trahison de Steve Warson (outre annoncer la couleur bien trop tôt car sans connaitre le titre, ça n'est évident que très tardivement dans l'album) est la toile de fond et sert à remonter l’intérêt que le vieux Joseph un peu clownesque ne parvenait pas à maintenir durant le premier tiers de l'album.

Relancer la panaméricaine était relativement gonflé de la part de Graton mais les explications finales de Warson sont, en fait, un peu longues et pas passionnantes.

Un album un peu en deçà de ceux sortis jusqu'ici.

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1964

Michel Vaillant va faire des cascades pour des films. Cet album prône plus la sécurité qu'on ne pourrait le croire, insistant bien sur le côté aussi calculé que possible des cascades. Il y a aussi les prémices à la dénonciation de la presse à scandales. De ce côté là, l'album est intéressant.

Mais pour le 5e album consécutif il y a un méchant, pour la 4e fois Michel y risque sa peau. Finalement il a plus risqué sa vie en dehors que sur les circuits à cause de ces cons là (mais à part une petite gueulante, dans l'ensemble il le prend plutôt bien)... Et ça c'est déjà redondant. Alors qu'il reste 63 albums. Passable.

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1965

Le 8e pilote, le 8e album, hasard ? Je ne crois paaaas...

... non en fait j'en sais rien. Bref. Une nouvelle fois, Graton est précurseur. Il y invente la filière avant l’heure. Au milieu de 7 jeunes apprentis pilotes, l’arrivée d’un 8e pilote russe, pose souci, surtout à l'américain. Les antagonismes viennent des différences culturelles, des clichés que ces jeunes ont des autres nations, plus que leurs performances.

Il n’y a pas de méchant à proprement parler, et ça fait du bien. Une vraie réussite.

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1965

Commençons par le point positif : Question dessin, c'est du beau boulot. Superbe reproduction des rues d'Amsterdam. La désorientation de Michel est d'ailleurs très bien rendue.

Mais le point négatif... qu'est-ce que c'est chiant ! Longuet, avec des péripéties que je qualifierai de "meh" beaucoup de blabla sur fond d'espionnage... un des albums que je prends le moins de plaisir à relire. Objectivement ce n'est pas le moins bon, mais clairement un des plus fastidieux à lire.

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1966

Pour la première fois depuis quelques albums, l’album suivant parle de F1 et cette fois sur un championnat entier, avec l'évolution du classement général.

Un japonais vexé de ne pas avoir pu piloter pour Vaillante comme demandé, décide, en bon samouraï, d’aller les battre par esprit de revanche, ce avec des moyens dérisoires. Et, débutant en F1, avec un seul vieux japonais de 95 ans en mécano et une poubelle à conduire face aux nouvelles Vaillante révolutionnaires et la puissance de leurs usines… petit à petit, il y arrive ! Et pas seulement les Vaillante, pour faire bonne figure, il se paye aussi plusieurs fois Jim Clark, allez, c’est la fête !

Le dénouement du championnat n'est pas forcément le plus attendu, c'est déjà ça. En terme de course, une valeur sure.

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1966

Après leurs victoires en F1, pour changer, ils se re-barrent du vieux continent pour aller reconquérir l’Amérique, mais les mêmes re-méchants veulent les réempêcher d’aller re-gagner les re-500 miles d’Indianapolis.

Mais tout de même, il y a quelques nouveautés question circuit, de nouvelles têtes, et Bill France en personne, le patron de la NASCAR à l'époque, a aidé Graton à se documenter. Cela dit le terme de "champion des USA" sans dénomination plus précise et décidé sur 3 courses, j'ai jamais entendu parler de ce titre un peu fumeux, je me demande si Bill France ne s'est pas un peu foutu de sa gueule.

Malgré cela les courses sont cool, c’est tout ce qu’on demande. Bon cette fois encore Michel Vaillant gagne Indianapolis facilement mais encore une fois Graton est doublement visionnaire : Michel a gagné Indy sur une voiture européenne juste avant Clark et Hill. Et y'a une bagarre sur le bord du circuit 14 ans avant la castagne du Daytona 500 entre les frères Allison et Cale Yarborough.

Bon album compétition.

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1967

L’intrigue se situe dans un château lugubre. Une fois n’est pas coutume, l’ambiance et les dessins (très bon album à lire tard le soir) sont d'une grande qualité. Question intrigue mmmmmouais... quand on voit la couverture on se dit que ça jure quand même vachement avec Michel Vaillant, mais comme c'est assez peu prévisible et comme je l'ai dit, l'atmosphère est une réussite, j'aime bien.

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1968

Pas grand chose à dire sur celui-ci. L'intrigue de base m'a laissé de marbre, la deuxième partie où nos héros tentent d'empêcher l'explosion d'une usine a une tension efficace, mais ce n'est pas le meilleur des albums. Notons qu'il s'agit du dernier au format 62 pages, Graton va amputer ses albums d'un quart dès le suivant.

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1968

Tentative de Chuck Danver, un ami de Warson, d'attendre Mach 1 à Salt Lake City, pour l'époque, l'exploit technique représente un défi pas inintéressant, mais pas de quoi non plus sauter au plafond. Notons quelques dessins passables (la petite sœur fait autant gamine de 13 ans que Warson centenaire grabataire).

Cet album vaut surtout dans la chronologie Michel Vaillant (enfin, personnellement je suis pas très fan de ce nouveau personnage...) pour l’apparition du « leader », une sorte de méchant diabolique à la James Bond, qui tire sa fortune d’on ne sait où, parce que dans aucun album il n'y aura de voiture leader sur le marché public, le lecteur n'aura un début d'explication que 25 ans plus tard !

Il a des sbires armés jusqu’aux dents et on verra dans les albums suivants des installations gigantesques et peu probables. Comme je le disais, c'est aussi le premier album au format 46 pages.

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1969

Vaillante (motorisé par Ford) retourne ensuite aux USA pour participer au championnat NASCAR. Les méchants pilotes Cramer et Hawkins sont toujours là, mais sous probation, donc ils ne font pas trop chier. Du coup c’est le leader qui va venir tenir le rôle d’emmerdeur public.

Il propose 100 000 dollars a qui battra les Vaillante ! Woaw ! C’est bien le tiers de ce que gagne le dernier de la course du Daytona 500 aujourd’hui ça, quand même, quand même ! Mais Michel Vaillant gagne à Darlington. Et dans le soleil couchant, le leader grommelle « tu me le paieras Vaillant » on croirait le docteur Gang dans l'Inspecteur Gadget...

Cet album malgré la couverture qui joue à fond sur le spectaculaire, met tout de même en avant le côté plus technique qu'il n'y paraît de la NASCAR, les courses sont divertissantes, une réussite.

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1969

Des engins de chantier Vaillante qui explosent mystérieusement, le pitch donne envie, mais dans les faits... J'imagine que je m'ennuie moins en lisant cet album que le tome 9 parce qu'il y a 16 pages de moins. M'enfin cet album m'ennuie tout de même vraiment et n'ayant pas les qualités qui sauvaient Le retour de Steve Warson, je le classe moins bien.

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1970

Voici un nouvel album sur Le Mans. 4 Leaders sont là, et elles prennent de grosses poignées de secondes à ses adversaires dès les essais. La veille de la course, Michel Vaillant a reçu un mystérieux message et va sur le circuit la nuit dans une jolie scène, pour voir le circuit comme jamais auparavant.

Mais, plus invraisemblable, il rencontre un fantôme, le fantôme du leader. Qu’est-ce que j’ai peur. Ce fantôme l'avertit de sa future défaite, et le lendemain durant la course, toujours grimé en fantôme (bien que Graton essaie de rajouter du mystère en faisant croire qu'il pourrait peut-être être un vrai fantôme... ouais...) il passera son temps à se foutre de la gueule des Vaillantes. En passant, il est chef d’une entreprise gigantesque et il passe toute la course à se foutre de la gueule des vaillantes dans la forêt… Bonjour l’ordre des priorités, ça va vieux, tes responsabilités elles sont pas trop écrasantes ?

La course gagne progressivement en suspense et les Leader malgré leur vitesse supérieure, ont bientôt des soucis techniques qui permettent aux autres d’espérer. Le rush final clos un bon album et... ah oui, cet album est aussi le début de l’amour fou entre Jean Graton et Jacky Ickx. (Ça va même parfois être assez lourd)

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1970

Je confirme ce que je disais ci-dessous, dans cet album Jacky est pilote sur Vaillante en championnat du monde de F1 avec Michel et Steve, à l'époque où les ailerons arrivaient en masse.

A cause de je ne sais plus quelle grognasse qui travaille pour je ne sais plus qui, Warson se met à soupçonner Vaillante de le désavantager. D’ailleurs, Ickx devrait surveiller son langage, Warson l’envoie sur les roses quand il essaie de lui parler de cette affaire, résultat, Jacky OSE lui balancer en insulte suprême « Va te faire cuire un œuf » ! Quelle vulgarité, Jacky ! En fin d’album d’ailleurs, Steve va donner une grosse fessée à la grognasse en guise de punition, bizarre qu’elle n’apprécie pas.

Warson a déjà déconné par le passé et il ré-déconnera pas mal plus tard, alors de ce côté là, j'avoue que ça ne m'arrache qu'un haussement d'épaules.

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1971

Pas grand chose à dire dessus si ce n'est que le duo que forment Betty et son cousin est parfois assez fendard. M'enfin sinon, c'est dans la moyenne des albums, sans plus.

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1971

Il était logique que ça arrive, Michel Vaillant à moto. J'imagine que les fans y trouveront leur compte car on voit une certaine variété de type de courses sur deux roues (et une apparition du regretté Jean-Pierre Beltoise) personnellement, je reste assez neutre.

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1972

A force de parler du leader, des sabotages à répétition et des méchants, je suis sûr que certains se sont demandés : « Comment rendre Michel Vaillant plus réaliste ? » Et ben forcément : Avec les installations du Leader. Construites dans une montagne désertique, un immense circuit sous-terrain ultra perfectionné, un réseau de train, une plaine de jeux, un hôtel, des jardins et une piscine. Non je n’invente pas. C’est dans l’album !

Ah oui, notons qu'on attaque ses installations, et qu'il suffit aux coupables de déposer un écusson Vaillante sur le sol pour que toute la presse soit au courant (forcément, on parle juste d'une installation ultra secrète) et juge Vaillante coupable directement et ouvertement. Pas mal.

Du côté course Michel ajoute une nouvelle victoire à Sebring à son Palmarès, c'est toujours ça de pris. La fin ouverte reste une des plus frappantes de la série.

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1972

Un nouveau rallye ? Là Graton fait fort, dans « Rush » ils participent à un rallye de 23 000 kilomètres ! En plus notons une scène d'une violence inhabituelle, des méchants brulent la main d’un pilote en l’écrasant sur un pot d’échappement. Techniquement, c’est quand même un des meilleurs albums. Magnifique. Et puis, voir François Cevert distribuer des gnons ça n’a pas de prix.

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1973

Un de mes coups de cœur ce Série Noire. Dans cet album, rien ne sourit à Michel, il accumule les pépins et les soucis techniques et le zéro pointé au championnat du monde de Formule 1, alors qu’il est censé lutter pour le titre. La presse se déchaine bientôt contre lui, sauf quelques-uns, de vrais amis journalistes de Jean Graton qui ont vraiment écrit un papier sur le sujet, juste pour l’album.

Chose rare pour ce héros vertueux dont les doutes dans la vie sont souvent dues à ses relations avec d'autres personnages, ici, il semble être d'une étonnante fragilité, on connait d'ailleurs ses pensées comme jamais auparavant. Bien qu'entouré par son équipe, ses amis et sa famille, il paraît bien seul, et tout est fait pour que le lecteur ressente de l'empathie.

Techniquement, relevons la magnifique double page de la voiture en flamme, qui, dans l'album, est plus belle encore que sur la couverture.

Un des chefs d’œuvres de la série.

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1973

Là où l'album précédent est assez réaliste, ici, on peut se dire que Graton a perdu la tête. Car au début de l’album on croit que Vaillant roule sur la lune. C’est plus réaliste que les installations du leader mais c’est quand même gros. En réalité c’était un essai dans le désert, ouf.

M'enfin l'album ne décolle pas pour autant. Y’a une histoire d’espionnage industriel, le retour d'un ancien méchant... décidément, le monde est petit. Y’avait une chance sur 10 000 pour que Michel et ce bad guy se rencontrent à nouveau, et pourtant... On se croirait dans Tintin, il tombe toujours sur Rastapopoulos de manière fortuite.

Le gros de l'album reste à mon sens plutôt inintéressant.

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1974

Un album à la construction inhabituelle, comme une suite d'histoires courtes vaguement reliées entre elles. Il ne manque pourtant pas de bons moments. D’abord, le mariage de Michel avec Françoise. Une bataille idiote entre Regazzoni et Warson aux sports d’hiver, un rallye, et enfin, Françoise qui s’inquiète lors d’une course de Michel, car désormais c’est son mari qu’elle voit risquer sa vie. Évidemment c'est Mme Ickx la rassure, quelle surprise.

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1974

En préambule, parlons du tour en "caméra embarquée" de Vaillant à Monaco. Graton ne savait pas quel chiffre indiquer au compte tour… mais son chouchou est venu à la rescousse : Ickx lui a indiqué quels chiffres mettre.

Bref, un album mémorable à plus d'un titre.

D'abord, après de nombreuses tentatives, Michel Vaillant devient enfin Champion du monde.
Ensuite, le personnage de Ruth y est introduit.
Enfin, on découvre aussi que Jean-Pierre Vaillant est un sacré manager : Un couple, Gabriele et Yves, sont pilotes chez Vaillant : Et à un moment, il passe le micro à Gabriele qui, à la radio, parle à Yves… et fait sa demande en mariage alors que le type est au volant en pleines 24 heures du Mans !

Malgré la résistance de, ô surprise, Jacky Ickx, Michel après 26 albums, finit donc par accrocher le titre.

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1975

Le Safari était une épreuve géniale, surtout à l'époque... Dois-je rappeler sa difficulté légendaire, 5000 km de routes pourries et d’animaux sauvages.

Seulement il y a encore un méchant. Jusqu'ici, dans TOUS les albums où Michel dispute un rallye y’a toujours un méchant et/ou des sabotages, il ne peut jamais disputer un rallye tranquille ! Comme si le safari n’était pas assez dur comme ça sans avoir à se coltiner un pyromane pour l’occasion !

Bref les sempiternels méchants lors des rallyes, ça commence à bien faire, je reste donc mitigé sur cet album.

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1975

Avant que la relation Warson/Ruth n'entame son côté montagne russe et, disons-le, son côté n'importe quoi, cet album parvient encore à installer du mystère entre eux. Une drôle d'atmosphère entre eux, des non-dits, un érotisme très suggéré vu la sagesse de la série de ce côté là.

L'Indy 500 est toujours une course géniale à suivre (malgré ENCORE les sabotages) mais l'attitude du leader dans cet album, et le face à face entre ce dernier et Steve, restera le moment le plus marquant à mon goût concernant ce grand méchant.

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1976 (Oui oui)

Un coup de cœur cet album.

Un homme d’affaires, Douglas White arrive en F1. A l'époque où il n'y a pas de Superlicense et où n'importe qui peut s'engager s'il a une voiture, il pilote sa propre voiture. Pourtant malgré son inexpérience, d'emblée, il est redoutable, car sa machine est exceptionnelle. Mais on soupçonne sa voiture, et surtout son moteur de non-conformité. Mais faire démonter un moteur à une écurie à l’époque c’est pas comme maintenant où on le fait comme on change de chemises, et il va falloir faire avec ce nouvel adversaire.

Notons quand même la dérisoire et presque naïve tentative de Graton de faire un truc plus désabusé à la fin (je ne la spoilerai pas). Je m'explique. Graton finit sa BD de manière bien morale, bien nette, des gens pas corrects reçoivent la punition qu'ils méritent. Mais il rajoute un bref texte épilogue où il dit "dans le futur il se passera ceci, ceci et cela de pas joli" et précise qu'il rajoute ce texte parce que, dans la vraie vie, on lui a trop reproché d'idéaliser ses personnages.

C'est pour ça que je dis que ça a franchement un côté naïf et même dérisoire :

- Dérisoire car 3 lignes désabusées qui ont un côté "à l'arrache" quand la BD en elle-même finit de manière politiquement correcte, j'ai envie de dire qu'on s'en fout.
- Naïf car ce message à ses détracteurs à un côté "nananère alors vous voyez que je peux mal finir mes histoires" étant donné sa brièveté, et plus encore, le fait qu'il souligne dans l'album même que ça leur est destiné.

Mais bon, même si je parle beaucoup de cette fin, j'adore tout de même cet album. Graton a réussi à faire une histoire vraiment prenante au-delà des courses en elles-mêmes et ce n'est pas si fréquent. (Notons quand même qu’il prend ses rêves pour des réalités, sur ce coup il n’a pas anticipé la réalité. A un moment, le père Vaillant lit un journal qui titre : Poulidor gagne le tour de France. Raté.)

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1976

San Francisco Circus démarre avec de la Formule 2 et de la NASCAR, mais comme son nom l'indique et la couverture le suggère, c'est une longue poursuite dans San Francisco avec un énième méchant qui prendra le pas sur le reste. Vous commencez à connaitre le refrain : Techniquement c’est toujours superbe (on sent l'influence de Bullit) mais l’histoire n’est toujours pas passionnante.

Notons quand même le portrait hilarant de Steve Warson que fait le Sergent Barry en fin d'album qui à lui rend seul la lecture de l'album jusqu'au bout indispensable, bien que dans sa globalité... mmmouais.