MMXXI en cinérama

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C'est rare qu'un film me mette autant le popotin entre deux chaises. Formellement très réussi, ce film de genre cumule une photographie impeccable, une narration qui ne prends pas son spectateur pour un imbécile, une direction d'acteurs sans fausse note, un parti-pris antispectaculaire qui sait diriger l'attention sur le centre de son récit : éclatement de la famille autour de l'impossibilité d'un deuil, sa conception morale et religieuse.

C'est réussi, vraiment. Mais je n'ai pas réussi à vraiment en être bouleversé, à m'enthousiasmer. J'ai senti une gêne quelque part, peut-être dans cette propension à vouloir faire nickel chrome, à bien jouer avec le symbole et l'idée.

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Je le regarde en retard et c'est l'un des derniers Jean Le Charpentier que je n'avais pas encore regardé.

Et c'est peut-être une erreur de le voir quasiment en dernier après tous ses autres chefs d’œuvre car je sens bien que c'est une adaptation qui ne laisse pas le loisir au réal' de faire vraiment ce qui lui chante. Le viscéral du "Prince des Ténèbres" manque, la révolte politique de "New York 1997" ou "Invasion Los Angeles" aussi. Sauf dans la mise en scène et la direction d'acteurs qui reste impeccable. Un bon film de genre malgré tout.

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Véritable paradoxe, le tandem Grangier-Gabin bien entendu soutenu par le dialoguiste Michel Audiard permets d'avoir une comédie qui vaudra, quoi qu'il arrive, le détour. Anticonformiste, antibourgeois, anti-cons, Archimède est tout cela à la fois. Le film n'est au final qu'une compilation de scènes mettant en valeur le profond décalage entre l'anarchiste et les conventions.

On rit, on rit mais on commence à voir l'un des (rares) soucis avec Gabin en "fin" de carrière, il s'est enfermé dans son personnage. La gouaille est parfois tirée au forceps. Mais l'humanité criante d'Archimède est là, quoiqu'il arrive.

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Ça n'a aucun sens. Tetsuo ou même Pinnochio 964 en avait un. Enfin, peut-être que si, ce film en a. La folie de l'énergie créatrice blablabla. Peut-être. M'en fous.

N'empêche que c'est 54 minutes de pure folie visuelle et surtout sonore dans une débauche de folie constante. Filmé dans un noir et blanc granuleux, d'effets déments et d'un fond musical qui se distingue par un rock alternif (un peu) et de harsh noise analogique traditionnel à la Masona ou Merzbow (beaucoup). C'est débile mais c'est beau. C'est débile mais ça cogne, c'est un combat entre Dragon Eye Morrison et Thunderbolt Buddha (!!!), constant sur le fil du rasoir.

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Il y avait plein de choses pour en faire une excellente série B qui aurait pu rester dans les mémoires : cette esthétique Noël prise à contrepied dans le champ du fantastique, l'idée de la boite de Pandore et du vœu de fin d'année encore une fois à contrepied, Danny Glover encore sympathique, Leelee Sobieski sur laquelle j'ai réussi à avoir un crush à vie en cinq secondes, des références aux classiques (on pense parfois à Agatha Christie, un peu Hitchcock).

Tout cela pour rien. Mal écrit, mise en scène nulle, un rythme bâtard, des CGI infects et au final cette boite de Pandore qui ne sert strictement à rien (un butin tout ce qu'il y a de plus matériel aurait pu produire le même film). Vraiment dommage.

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Pas désagréable à regarder pour être tout à fait franc mais je parle surtout de la phase test. C'est le cœur du JdG et c'est pour ça que je continue encore à regarder et apprécier. Question de génération sûrement, j'ai aussi été un gamin qui a eu envie de casser sa Nes/Snes/PS1 un million de fois face à des jeux à la difficulté trop punitive ou des purges mal codées.

Pour le reste, comme le """lore""" JdG n'est qu'un prétexte à la grivoiserie pour des vidéos indépendantes, pas de quoi s'étonner. La mise en scène est assez pénible, les références ne me font pas rire, seul le perso de Seb reste sympathique à suivre et je trouve ça trop geek pour être geek. Ennuyeux assez rapidement et j'ai dû souffler du nez deux fois maximum.

Les goûts et les couleurs toussa.

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[Cycle View Askewniverse 1/9]

15 ans au moins que j'entends parler du film, du cycle et des inévitables Jay et Silent Bob. 15 ans que je repousse. Peur d'être déçu peut-être.

Je n'aurais pas dû. Si l'idée de départ confine au court-métrage, voire moyen, aucune scène ne sert réellement de remplissage, toutes sont magistrales et je suis mort de rire un nombre incalculable de fois, si ce n'est fasciné (l'échange sur Star Wars et les prestataires de services confine au sublime).

Vain ? Pas du tout, le monologue de Randall à la fin donne toute la saveur sucrée-salée à l'ensemble et légitime cette monotonie, le parti-pris quasi film à sketch, le noir et blanc granuleux. Thème peu original : la lâcheté devant son existence sans intérêt, la facilité du fatalisme et la petite vie minable. C'est tellement bien traité...

Puis c'est tout à fait perso, mais l'esthétique 90, nouvel Hollywood des années 90, cette musique grunge, ces gueules, cette Amérique profonde de 1994. Bref les années 1990, moi ça me fait toujours quelque chose.

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Je vais avouer tranquillement que ce Cronenberg m'a moins mis une claque que La Mouche, Chromosome 3 et surtout Videodrome. Plus retenu, sans le fantastique pour symboliser son travail sur le rapport au corps et ses modifications.

Mais néanmoins un très bon film. Déjà, Jérémy Irons. J'adore cet acteur mais sa double performance est absolument bluffante. Incroyable, réussir à autant gérer les nuances sur les deux personnages pourtant faux jumeaux. Incroyable également que cet acteur ait fini une décade plus tard à cachetonner sur l'épouvantable Donjons et Dragons.

Plus lisse, plus froid mais surtout plus à propos pour le propos, Frayeurs se démarque par une réalisation vraiment élégante.

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[Cycle View Askewniverse 2/9]

J'étais tombé sous le charme de Clerks et de ses dialogues féroces, son humour absurde et référencé sans non plus tomber dans le fan service pour geeks fainéants.

Les Glandeurs (ou "Mallrats" en VO) se distingue par un budget nettement plus conséquent et une narration moins "sketch", à même d'insister sur l'évolution (ou non) de ses personnages. Hélas, ce que Clerks avait d'organique et d'intimiste, Les Glandeurs compense par un aspect aventurier un peu cosmétique et un humour qui ne tombe pas à chaque au bon endroit. Si l'aspect geek était dans le premier film largement légitimé, la référence devient parfois lourde ici.

Néanmoins, un bon spectacle et surtout un casting qui fait rêver : Jeremy London très bon, la divine Shannen Doherty dans sa belle période, Michael Rooker qui cabotine (mais toujours avec ce petit côté "Henry" qui rend mal à l'aise), mais surtout ce qui deviendra le duo culte de "My name is Earl" : Jason Lee et Ethan Supplee.

Puis Jay et Silent Bob.

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Qu'en penser ?

D'un côté un fantastique très anxiogène et étouffant qui a compris comment gérer une mise en scène en ce sens. Un fourmillement d'idées et une narration, dosant le dit et le non-dit, qui fait passer le film à toute vitesse. Une épaisseur réelle chez les personnages servie par un casting 4 étoiles.

Néanmoins, peut-être une idée de fond trop abstraite là où le premier visait franchement le Maccarthysme. On toujours politiser le film mais on prends vite le risque du hors-sujet. Trop plein de la psychanalyse utilisée par l'ennemi pour contraindre nos protagonistes qu'ils sont fous ? Oui, mais entre le coller aux régimes totalitaires et juste esquissée l'époque des années 1970 où la psycho était reine, le risque est grand. Contrairement à un The Thing aussi, on n'est pas encore dans cette paranoïa à se demander qui est qui, ce qui est dommage pour un film qui sait gérer une telle tension.

Mais très agréablement surpris tout de même.

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Les adaptations de Lovecraft sont très rarement heureuses. Je ne dirais pas que "Die Farbe" soit réellement un très bon film mais les intentions sont louables et vu le (très) peu de moyens engagés, le résultat est loin d'être décevant.

Alors oui, c'est très cheap. On remarque dès les premières minutes que l'utilisation du monochrome n'est pas qu'esthétique ou symbolique, mais aussi présente pour pallier les très nombreux manques techniques. C'est visible mais on louera l'intelligence de la réalisation pour le faire oublier.

Malgré une contextualisation dans l'Allemagne des années 1930, 1940 puis 1970, le matériau de base est respecté jusque dans son rythme rampant et ses non dits. Il retransmet bien l'incompréhension des protagonistes devant l’indicible.

Une narration trop éclatée entre les différents flashbacks, un déséquilibre entre les arcs rendent le film un peu trop branlant, c'est dommage car la simplicité aurait pu donner une œuvre encore plus efficace d'autant qu'elle est minimaliste de base. Et puis, cette couleur qui vient du ciel, j'ai beau être tolérant... Trop cheap tue le cheap.

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D'une nullité... Certainement écrit par un adolescent de treize ans et si c'est la vérité, je ne serais même pas étonné...

Relecture ultra-cheap des chasses du comte Zaroff. Pas d'idée, pas de rythme, illogique et irrationnel au possible, Slave Girls n'a ni la folie ni la drôlerie d'un nanar. L'ennui absolu.

Heureusement que le réalisateur a tout misé sur la plastique de ses actrices (en même temps, c'est le principe du film) car même d'une durée d'1h11, c'est très long.

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On peut parler des exagérations, du parti-pris de Blier sur la thématiques femmes/modernité. Oui.

Mais ça n'enlèvera jamais rien aux superbes échanges entre Marielle, Rochefort et Blier père. Rien du tout. Et c'est maintenant que je goûte vraiment à cette réplique inoubliable sur Proust.

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Alors, si ce n'est pas un film érotique, je pense que les scènes de nu et sexuelles sont les plus gratuites de l'histoire du cinéma.

Sorte de mélange informe entre Max Pécas, un sous-Julie Lescaud et une adaptation ratée d'un roman de SAS De Villiers. Pas un rond mais un gros nanar avec plein de seins et de fesses. Il semblerait que dans la France des années 80, toutes les femmes sortaient d'un Playboy et ne portaient pas de soutien-gorge y compris à la préfecture de police (sans compter qu'elles sont toutes bi)

(très) Macho et (très) débile mais (très) drôle.

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Quel étrange film estonien. Mais quel beau film européen.

Filmé dans un noir et blanc absolument somptueux, on songe à un mélange fantastique et païen qui joue habilement avec les influences de Tarkosvki et Bergman. Jamais prétentieux, le film a néanmoins une narration parfois absconse (voulue ou parce que ma connaissance du folklore estonien est fort lacunaire ?). Mais le plaisir est sans cesse là, dans ces légendes médiévales et païenne, une lecture également chrétienne mais désenchantée. La terre des dieux, le sang du Christ, entremêlés. Époustouflant. Les scènes oniriques vers la fin, un peu poseuses parfois d'accord, sont inoubliables.

La thématique, parfois usée jusqu'à la corde mais qui ici, révèle son intemporalité : comment trouver une âme et une poésie à un monde qui en manque cruellement ?

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« La vie est un long fleuve tranquille », « Tatie Danielle », « Le bonheur est dans le pré », c'était bien loin...

Qu'est-ce que c'est mauvais... que c'est mauvais... Les ressorts humoristiques qui font à peine souffler du nez sont tous ressortis du premier opus, largement plus drôle... Le profil de la bourgeoisie parisienne est d'un cliché... Celui des chinois qui travaillent comme des automates, parfaits et d'une moralité à toute épreuve (allant jusqu'à citer Lao Tseu et Confucius à chaque phrase) est d'une stupidité intergalactique.

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Jean Rollin pousse dans ses derniers retranchements la formule qu'il a mis au point avec "Le Frisson des Vampires" : une poésie macabre gothique que l'on retrouve jusque dans les rares dialogues mais qui prennent à rebours les codes de la littérature gothique classique. Mais surtout des plans esthétisés malgré le manque abyssal de moyens, des filtres couleur à l'italienne, de l'érotisme velu 70s, des châteaux, des femmes vampires qui marchent lentement au milieu de ruines et de cimetières de campagne, le vernis rural...

...Le film est d'une lenteur... Quasiment muet la première demi-heure, les longueurs s'étirent et s'étirent sur des plans atmosphériques qui pourtant fonctionnent. L'amateurisme des acteurs qui essaient de jouer très sérieusement une pièce de théâtre renforce étrangement l'atmosphère spectrale, comme un rêve brumeux, du film. Requiem Pour un Vampire pourrait être soporifique mais il fonctionne. Belle expérience.

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[Cycle View Askewniverse 3/9]

Il est marrant ce film. Non pas qu'il soit spécialement drôle... Les allusions sexuelles et graveleuses étaient largement plus réussies dans Clerks et même certaines dans Mallrats. Ben Affleck avec sa coupe années 1990 est parfois horripilant. En fait, c'est une comédie sentimentale assez convenue, très convenue même... Mais c'est fait avec une certaine franchise et clairement Joey Lauren Adams porte tout le film sur elle.

Pas un film désagréable mais les ficelles sont un peu trop grosses pour être vraiment aspiré dans le vortex.

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"Je renais… Je revis… Oh nom de Dieu de bordel de merde…"

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Deuxième opus du cycle des Templiers d'Amando de Ossorio. Le premier, "La révolte des morts-vivants" (La Noche del terror ciego en vo) a été un véritable coup de cœur avec ses ambiances gothiques espagnoles, ses templiers muets et son ambiance putride.

Le deuxième volet est malheureusement un poil de en deça. Trop de temps sur des relations sentimentales dont on a que faire (les échanges téléphoniques avec le gouverneur sont sensés être drôles ou c'est vraiment nanar ?) mais dès que les templiers réapparaissent, c'est de nouveau caviar. Les scènes de fin sont esthétiquement (très) réussies et on partage l'urgence des survivants dans l'église.

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Quand je commence à regarder un film de Jean-Pierre Melville que je n'ai pas encore vu, je me dis toujours dans le premier tiers qu'il n'y aura pas moyen, que je ne pourrais jamais dépasser ce style si froid, si millimétré du réalisateur, quelque chose de si mutique...

...Le temps passe et simplement, tout simplement, les hommes, juste les hommes...

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J'ai quand même apprécié le film dans son ensemble. Le travail sur l'image et le son est impérial, l'apport fantastique (formel en tout cas) très bien dosé et clairement Morfydd Clark porte largement le rôle sur ses épaules (Jennifer Ehle est excellente aussi).

(SPOILER éventuel) Mais les toutes dernières secondes mettent par terre ce qui aurait pu être un vrai petit chef-d’œuvre. Le film est sensé reposer entièrement sur l’ambiguïté entre ce qui est, ce qui paraît, ce que l'on pourrait penser et ce qui se passe dans la tête de Maud. C'était réussi, mais la conclusion donne vraiment le sentiment que la réalisatrice souhaite donner sa lecture à elle et dire ce qui est. Un peu déçu.

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Le concentré de série B (voire Z) des années 1980 et qui subsistera en partie durant la décennie suivante, au rythme d'exercices de fitness alors très en vogue (!)

Linnea Quigley, vous la connaissez déjà comme adorable punkette sexy à cheveux rouges dans Le Retour des Morts-Vivants. Véritable star du film d'horreur, reine des "scream girls" pendant au moins une décennie, vous la verrez faire du fitness au bord de la piscine en compagnie de zombies, avec un tueur en série. Un film à sketch juste pensé pour le fun, très léger, très frais mais qui évidemment ne va pas bien loin. On souffle du nez, c'est glam, c'est kitch, sans plus.

Juste pour la nostalgie.

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Je continue mon cycle Jean Rollin (un peu dans le désordre).

Premier film en couleurs du réalisateur français, la première partie du film est pour le moins curieuse au sens où l'on a plus l'impression d'assister à une œuvre de Jesus Franco. Couleurs criardes, musique lourdingue, gros plans forcés, rythme inégal, montage sauvage et acteurs largement sous le seuil de l'incompétence. Mais les cimetières reprennent leur droit, les ruines, les chateaux, la nudité spectrale et surtout la poésie dans les plans atmosphériques qui en font des caisses.

Film curieux car si les atmosphères sont très réussies, elles égalent l'anémie du budget et une narration totalement brumeuse. C'est simple, on n'y comprends pas grand chose et il semble que Rollin lui-même s'en rende compte et fasse répéter à ses protagonistes le sens de l'histoire avec le moins de naturel au monde.

Dommage. Cet amateurisme formel met à genoux une œuvre graphique unique.

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Une comédie mineure surtout lorsqu'on voit qui réalise et le duo de tête De Funès / Girardot. La faute à une construction douteuse, succession de sketch sans réelle colonne vertébrale mais qui ont au moins le mérite de fonctionner. Ceci étant, un moment agréable.

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Giallo bien serti, qui réussit à miser sur l’enchevêtrement des ambiances entre classicisme gothique et urbanisme moderne avec une beau casting (Barbara Bouchet <3) et surtout la musique de Bruno Nicolai, vraiment inoubliable.

Un scénario qui tient en haleine mais qui finit par montrer quelques incohérences vraiment trop grosses pour les ignorer (comment le commissaire pouvait-il savoir pour le nombre total de victimes à venir ?) et un final malheureusement trop tarabiscoté pour y croire.

Mais tout le reste, aucun souci.

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Vide et caricatural. Esthétiquement poseur.

Tout juste divertissant quelques scènes mais justement cela ne va jamais au-delà. Les quelques tentatives d'auteuriser (j'assume le néologisme) tombent à plat devant tellement de prétention.

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Rattraper mon retard en classiques du cinéma, tel est mon credo de MMXXI. Chose que je ne commence que fin mars.

Film superbe. Mais alors superbe. Tant dans sa narration, sa construction, son esthétique. Les thèmes, on pourrait éventuellement se dire que Bergman les esquisse superbement pour encore mieux ne pas les conclure. Mais justement. Justement c'est pour ça que le film parle si justement.

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"Un film expressionniste de Jean Rollin". La couleur est annoncée, Jean Rollin fera aussi personnel qu'il veut. Au point de faire siens le rythme et la narration. Brumeux, parfois opaque, lent, très très lent. C'est simple, plus que jamais ça passe ou ça casse. "Les Démoniaques" se joue entièrement au feeling et vraiment rien d'autre.

Les acteurs surjouent d'une puissance (surtout Joëlle Cœur), la nudité est à tous les étages (surtout avec Joëlle Cœur, décidément d'une sensualité incroyable), il n'y a pas de moyens, le récit est éclaté, des coupes sauvages dans le montage, quelques faux raccords rigolos, les effets spéciaux à la ramasse...

...MAIS ÇA MARCHE... Pour moi. C'est une œuvre poétique qui fait sienne ses imperfections. J'étais dedans, je buvais les dialogues dont une grande partie est déclamée en vers, de façon surjouée. Ce rythme propre, cette mise en scène propre que Jean Rollin a poussé jusqu'à son paroxysme était l'occasion de pouvoir coucher sur pellicule ses obsessions et ses thèmes : la malédiction, la mer, les ruines, le destin, la mort, les femmes tragiques à la beauté suave et empoisonnée, le retour de l'au-delà.

Une œuvre aussi imparfaite et kitch que magistrale. Une œuvre baroque et personnelle.

Annotation :

Parce que euh, bon, bah oui hein, tu sais parce qu'enfin tu vois, c'est comme ben, oui, euh, voilà quoi.

(Je pensais avoir tout vu !)