Mon best of McSolaar

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Jimmy Jay atteint l'apothéose de son art pour un sample qui dès les premières notes nous fait comprendre à quoi on a affaire. Solaar quant à lui lâche un rap à l'image de cet album : posé, construit, intelligent, poétique. Ce qui se fait de mieux.

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Le premier morceau que j'ai découvert de l'As de Trefle. A sa sortie. J'avais 6 ans. C'est avec ce grinçant pamphlet, très underground, musicalement et thématiquement plus proche des canons du rap français, que l'histoire d'amour entre Solaar et moi a tracé ses premières lettres.

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Juste après "Temps Mort" dans l'album Prose Combat, il y a ça : un featuring choral au rythme et lyrics démentiels. Tout le monde est de la partie : à la prod, Pigalle Boom Bass, Jimmy Jay et les Sages Poètes de la Rue ; au chant, Solaar, le Posse 501, les Sages Poètes, Menelik, Soon E MC... Les cavaliers de l'apocalypse ! Le titre, un allographe, est à l'image du morceau : complexe, ludique, clever. Un grand wouah !

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Aux yeux des profanes, un des morceaux les plus emblématiques du MC. Il est clair que "Cinquième as" est l'album le plus "rap" de sa discographie, sans doute aussi celui de la maturité, et "Solaar pleure" son porte-étendard. Mais même pour les avertis, la puissance de ce morceau reste assez monstrueuse.

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Un chef d'oeuvre méconnu du sixième album de Solaar. Ce morceau a la sombre clarté des titres de génie, posé qu'il est sur un son jazzy, contrebasse et cuivres, tout en balancement. Très calme, à l'image de son créateur, il gagnerait à être plus connu.

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Cette balade poignante issue du premier album de Solaar, l'un de ses meilleurs, a ému son lot de coeurs brisés. Au delà de l'étonnante sincérité des textes, Claude pose ici les bases de ce qui fait sa patte si singulière dans le monde bigarré du rap français : la douceur du poète, la liberté des thématiques, des DJ mélomanes et de talent pour l'entourer.

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A la fin de l'album "Cinquième As", trois bonnes minutes après le très bon "Si je meurs ce soir", on découvre ce court morceau d'anthologie. Une thématique inédite dans la discographie de Solaar dans le même registre que "Demain c'est loin" d'IAM en plus court. Beaucoup trop court.

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Une terrible diatribe à l'encontre d'une connaissance du Cinquième As. Le style de la critique juste sur un son inégalable. Parmi la bonne dizaine de chef d'oeuvres que compte "Prose Combat", Superstarr tire son épingle.

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Le deuxième titre du single "Gangster moderne" qui m'a fait découvrir Solaar. A l'ombre de son grand frère, ce morceau le complète avec brio, dans la même veine poisseuse et aiguisée. Sans conteste un des meilleurs morceaux underground de De-Clau.

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Preuve que Solaar n'a pas attendu trois albums pour varier les plaisirs et étaler la diversité de ses influences, son premier album compte parmi ses titres ce morceau de référence, lui aussi assez méconnu. Très groove et pop, il pétille à l'oreille, a fortiori dans une discographie rap. Le genre de morceau qui doit aussi être brandi par les opposants du MC pour le déclasser de la grande famille Rap, à tort.

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Chaque album de Solaar - à l'exception notable de "MC Solaar", seul album raté de sa disco en ce qui me concerne - commence par une introduction musicale. Celle-ci, la première, immerge complètement l'auditeur dans l'univers solaarien : la musique avant le rap, l'ambiance au lieu des artifices.

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Ce morceau en trois actes souligne une des veines les plus caractéristiques du style de Solaar : le story telling. Comme "Armand est mort" ou "Victime de la mode" dans son premier album, comme "La belle et le bad boy" ou "Playmate" dans "Cinquième As", comme "Le nouveau western" ou "Dieu ait son âme" dans cet album ou une bonne dizaine d'autres morceaux de sa discographie, Claude aime à raconter la vie de personnages plutôt que la sienne. Un goût pour la narration qui a contribué à étendre son univers thématique, lexical et musical au delà des canons classiques. En l'occurrence, ça fonctionne diablement bien !

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Aux côtés des morceaux romantiques, poétiques ou autobiographiques, Solaar accorde toujours une place primordiale à la dénonciation d'une société violente et inégalitaire. Sur la forme, certains morceaux comme les excellents "Dégâts collatéraux", "Les colonies" ou "Arkansas", symboliquement regroupés dans le même album, son cinquième, se distinguent par leur punch et leur vindicte, faisant de cet album celui d'une saturation face à la misère sociale constatée par l'artiste. Tous envoient du lourd pâté.

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Preuve que l'As de Trèfle sait être cabotin et rouler des mécaniques, comme il est de rigueur dans ce milieu bling-bling qu'est le rap, il nous propose avec ''Dakota'' un morceau décapant et sciemment provoc à l'excès. Un exercice jouissif qu'il accomplit avec brio et toujours avec goût.

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J'aurais pu revenir, pour compléter ce top modeste, sur tout un tas de morceaux que je trouve trop cools (et qui le sont, si si) tels que "Qui sème le vent récolte le tempo", "Dieu ait son âme", "Illico Presto", "Baby Love" ou en fait quasiment tous les morceaux de Prose Combat et de Cinquième As. Ils méritent leur place ici.

Mais comme cette liste n'est pas là pour présenter toute la disco de LaarSo mais bien pour faire découvrir la variété de son oeuvre, je conclue avec "Marche ou rêve", un de ses derniers tubes, mis en musique par Tom Fire sur un reggae onirique et balancé. Pour une dernière fois mettre en avant la fibre politique du MC, lui qui s'est engagé contre les enfants soldats, la guerre et la misère. Mic drop.