Mon Flop 1985

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Je crois avoir compris pourquoi j'avais été incapable de noter ce naufrage lorsque j'y avais été confronté la première fois.

Tout simplement parce que si durant 95 minutes on ressent le plaisir que provoque le nanar, si chaque réplique, chaque séquence musicale, chaque mimique de Francis Huster ou moustache de Gérard Klein déclenchent un rire, si on sait que quand Orphée hurle de douleur son « Euridiiiiiice » le moment mériterait la postérité au même titre que le « Adriaaaaaaan » de Rocky, si on n'en croit pas ses yeux la première fois où on pénètre dans le monde Jeanne Mas, celui en rouge et noir, on est rattrapé quelques instants plus tard par une certaine gêne, un brin de tristesse même, en pensant que le duo qui a bercé votre vie cinématographique et musicale avec "Les Parapluies de Cherbourg" ou "Les Demoiselles de Rochefort" est le même que celui qui, comme Orphée et sa moto, s'est pris le mur des années 80 en pleine tronche.. P..... d'années 80 qui auront décidément fait beaucoup de dégâts en matière vestimentaire, et pas que !

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Madame takeshi (qui ne remerciera jamais assez les habitants du village * pour cette soirée de rêve) et moi nous sommes régalés devant ce qui s'avère être l'alchimie parfaite entre "Apocalypse Now' et "La Ligne rouge".

Un conseil d'ami à ceux qui prévoiraient une petite balade digestive dans un pays où tout le monde est bridé et parle par onomatopées : méfiez-vous de ceux qui portent des lunettes de soleil, ils ne vous veulent pas forcément du bien.

* https://www.senscritique.com/liste/c_est_toi_qui_decides_liste_tournante_participative_interact/2556401?mode=preview

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Note à moi-même : revoir pour la 443ème fois "Les Moissons du ciel" afin de me laver les yeux.

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D'où l'inutilité de faire un remake, surtout quand tu t'attaques à un monument et que tu t'appelles Ulu Grosbard... Et que tu as une caméra en plomb.

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Celui-ci je l'ai revu pour vérifier si mes réserves au sujet du JLG des années 80 étaient justifiées et je réévalue ce "Sauve qui peut (la vie)" car si le sexe, les insanités, bref la provocation bien bien datée, sont un sérieux frein il y a les fulgurances formelles, l'effet que produisent ces ralentis image par image, ces plans qui ressemblent à des photos en mouvement, cette manière de chercher en permanence...

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Il s'agit du dernier film de David Lean, et comment dire ça en restant correct, ça se voit un peu. L'homme qui nous a offert tant de fresques majestueuses retente ici sa chance mais c'est aussi étriqué que beau, ça se suit sans déplaisir (Même si on sent quand même bien les 2h37) mais ça manque de souffle et d'imagination. Propre, trop propre.

Sur un sujet proche je vous conseille plutôt d'aller faire un petit tour du côté de James Ivory et son "Chaleur et poussière".

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Jacques Doillon fait partie de ces réalisateurs dont il est délicat de revoir certains films, disons pour situer ceux des années 80 en particulier, car ils sont souvent marqués par une "mode" de l'époque qui voulait qu'un certain cinéma d'auteur français porte un étrange regard sur les femmes, sur leur corps gratuitement dénudés, joue avec les mœurs et les sujets limites.

Je suis le premier à réclamer qu'on recontextualise les films pour pouvoir les juger mais cela n'empêche pas que je reste moi-même bloqué, et c'est peut-être heureux, par l’ambiguïté malsaine de certaines de ces œuvres. Dont celle-ci qui ne franchit ostentatoirement aucune limite morale tout en les frôlant allègrement, et il est bien heureux que cette vision de la sexualité, de la gent féminine, soit derrière nous car elle n'était vraiment pas glorieuse.