Mon périple dans la littérature jeunesse

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On ne commence pas par du récent, mais voilà, c'est comme ça. L'enfant océan se présente comme une réécriture du Petit Poucet de Perrault, qui est d'ailleurs cité en début de chaque partie. On y suit le périple des frères Doutreleau qui, croyant que leur père va les tuer, quittent le foyer et s'en vont vers l'océan.

Le récit est fragmenté par les témoignages de différents personnages, que ce soient ceux des frères aînés du petit Yann (aka le Petit Poucet) ou bien ceux de PNJ qui ont croisé leur route. Ce parti pris est dynamique, dans le sens où chaque chapitre nous amène un personnage radicalement différent, avec sa manière caractéristique de raconter les choses. En même temps, ce choix est un peu effrayant au début : les premiers chapitres font parler l'assistante sociale (avec un niveau de langage correct), puis la mère Doutreleau, qui vit dans une ferme. Et le choc est violent, à plus d'un titre : vas-y que ça parle mal, vas-y qu'on te sort l'argument de la scolarisation des gosses pour toucher les allocs... Ca passe mieux ensuite, quand on voit des profils plus variés de personnes issues de différentes couches sociales. Mais en y repensant après coup, les passages donnant voix aux parents dépeignent des gens frustres, certes pour lancer l'action, mais en même temps la suite du livre désavoue complètement son début. Donc spoilers, les parents ne sont pas méchants, mais comme ce sont des pauvres, ils ont quand même comme but de tout faire pour toucher les allocs. Wouhou !

Autre point pas top-top : L'enfant océan ne va pas au bout de sa démarche. Déjà dans sa volonté de réécrire le conte. Les références au Petit Poucet sont extrêmement appuyées : les 7 frères menés par un tout petit et malin garçon, à un moment l'assistante sociale rêve de l'histoire de Perrault, la figure de l'ogre est également présente... et oh! un personnage justement symbolise l'ogre, il a même 7 filles, mais ça ne va guère plus loin justement. Contrairement au conte, il n'y aura pas de rencontre entre ces deux fratries. Le simple fait que ce personnage ait 7 filles comme dans le conte, c'est juste un gros coup de coude dans les côtes, c'est tout. Et puis on ne comprend pas la portée de l'intérêt qu'a l'Océan pour les Doutreleau. Même s'il est évident que c'est une obsession du muet Yann, elle n'est à aucun moment expliquée par un autre personnage. Est-ce parce qu'ils sont pauvres et qu'ils n'ont jamais vu la mer ? Est-ce parce que c'est synonyme de liberté ? Je sens le symbole d

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A travers Max, c'est tout un pan méconnu de l'histoire de l'Allemagne nazie que l'on découvre : le programme Lebensborn, ces bébés conçus pour développer la race aryenne, la germanisation des Polonais, la fin chaotique de la Seconde Guerre mondiale. C'est hyper bien documenté, il n'y a rien à redire là-dessus.

C'est cru, aussi. Et pour un narrateur qui commence son histoire alors même qu'il n'est encore qu'un foetus, ça fait bizarre. Mais ça souligne d'autant plus la dureté du régime en place et des conditions de vie en Allemagne, à travers le regard d'un enfant conditionné dès le commencement de son existence.

La lecture est déconcertante et durant la moitié du livre, il n'est pas vraiment évident de savoir si on accroche ou pas. Le roman a, dans un premier temps, un côté docu-fiction vu à travers les yeux d'un enfant apathique. Ce n'est vraiment qu'à partir de la rencontre entre Max et Lukas, un Polonais recruté dans les rangs des "Allemands du futur", que la machine commence vraiment à s'emballer, alors que les certitudes s'effritent en même temps que le régime nazi. La véritable mise à l'épreuve commence, le documentaire sur les Lebensborn devient un roman captivant et intéressant sur un enfant qui voit son univers se désintégrer.

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Un conte moderne qui reprend le cliché qu'on voit un peu partout dans les oeuvres reprenant des personnages de contes de fée : le héros qui doit souffrir, comme punition, l'exil dans notre monde. Tel est le sortilège qui est lancé sur Ilian, un prince qui n'a rien fait d'autre que de naître d'une mère morte en couches, ce qui lui vaut l'inimitié de son frère. Il se retrouve ainsi en pleine France des années 30, où il trouve refuge auprès d'un couple tenant une boutique de guimauves.

Le Livre de Perle est une lecture sympa, même si perso le début ne m'avait que moyennement convaincu (la succession de points de vue dès le départ, alors qu'on sait à peine qui est qui, rend le début très confus, je trouve). Timothée de Fombelle compose ici un conte original, mêlant notre monde pas si féérique que cela avec le monde merveilleux mais pas si idyllique du personnage principal, le tout sur fond de romance un peu too much sur les bords, mais ça passe.

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On reste dans l'ambiance des contes de fée qui se confrontent au monde moderne, avec une réécriture du Petit Chaperon Rouge. La forêt laisse place à la ville (de toute façon, la forêt, c'est tellement pas XXIe siècle), qui présente tout autant de dangers que la verdure originelle, car elle aussi abrite ses propres prédateurs.

L'adaptation est plutôt bonne (elle a au moins le mérite d'aller jusqu'au bout de sa démarche, cf mon annotation de l'Enfant océan), avec des illustrations réalistes qui permettent d'affirmer un peu plus sa transposition à notre époque, mais aussi l'identification du lecteur (jeune, mais pas trop).

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Sisanda, une jeune Kenyane, souffre d'une grave maladie cardiaque. La guérison est possible, mais bien trop onéreuse. Un jour où Sisanda lit à sa mère un article sur un grand marathon national, cette dernière, coureuse à ses heures perdues, décide d'y participer pour réunir la somme qui pourrait sauver sa fille.

Ce bouquin aurait pu s'appeler Quickstarter, en fait.

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Gros, gros coup de coeur sur ce bouquin, qui a priori ne me tentait guère.

La passe-miroir, c'est un peu de la politique fantasy pour jeunes, avec son lot de clans, d'alliances et de manipulations. Au milieu de tout ça, Ophélie, une ado de 15 ans, qui se retrouve contrainte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas et qui ne l'aime pas. Une jeune fille effacée et maladroite, qui ne cessera de s'affirmer sur cet échiquier pour lequel elle aurait dû se cantonner au rôle de simple pion.

Ce serait tellement le bouquin de littérature jeunesse que j'aimerais mettre entre les mains de n'importe quel ado (pour son héroïne, son intrigue, son style littéraire de qualité)... mais il reste trop mature pour ceux que j'ai sous la main (beaucoup de références au sexe, notamment). Je vais donc ronger mon frein et le filer à mes petites soeurs en attendant.

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Deuxième tome de La Passe-Miroir, et il y a de quoi dire qu'on tient là, alors que nous sommes à la moitié de la saga, une série de livres qui n'a rien à envier aux Anglo-Saxons.

On retrouve ici une Ophélie qui cherche à prendre sa vie en main, indépendamment des desiderata de sa famille ou de celle de son fiancé. Elle n'est cependant pas le seul personnage que Christelle Dabos fait évoluer : beaucoup de masques tombent, laissant apparaître l'humanité ou la monstruosité là où on l'attend le moins.

L'intrigue principale met beaucoup de temps à prendre place dans le livre, du fait de sa densité. Car outre la série de disparitions qui a lieu dans l'ambassade du Clairdelune, on suit également les premiers pas d'Ophélie à la cour de Farouk, tout comme le dévoilement d'une toile de fond mystique. A travers Dieu, les esprits de famille aux noms de divinités et les Livres qui sont en leur possession, s'esquisse un propos sur le fatalisme et l'obscurantisme.

Enfin, on retrouve avec plaisir la plume de l'auteure, toujours inventive dans la construction de son univers et intelligente dans sa langue.

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Dans ce livre, on suit les histoires de Santino et Lucio, que tout sépare. Santino a 6 ans, vit tranquillement en Sicile avec ses parents et ses grands-parents, jusqu'à ce qu'il assiste à l'assassinat de son père et de son grand-père par la Mafia. Lucio, 12 ans, vit à Livourne avec sa mère malade qui vit recluse chez elle et sa petite soeur dont il doit s'occuper. Pourtant, leurs existences radicalement différentes vont finir par converger.

Le livre est sympa, mais inégal. La première partie est bien rythmée, du fait de l'alternance des points de vue qui est bien pensée, mais aussi de l'attente de la rencontre entre les deux personnages. La deuxième partie sombre un peu plus dans la facilité et, si elle éclaircit la connexion entre les deux garçons, elle en dit bien moins sur la Mafia, thème du livre. Ca essaie d'impulser l'histoire, mais ça donne juste l'impression de lire un bien long dénouement.

Je le garde sous le coude, la couverture et l'histoire réunis, ça va en faire saliver plus d'un dans mon collège.

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Antoine apprend, le jour de ses douze ans, qu'il est l'héritier de pouvoirs télépathiques qui se transmettent de grand-oncle à petit-neveu. Son quotidien s'en retrouve chamboulé.

Un roman sympathique et simple, qui a énormément plu aux élèves de Sixième de mon bahut. Je ne partage pas leur hype à 100%, je dois être trop vieille pour l'apprécier autant qu'eux, mais je comprends, et je suis contente, que ça nourrisse leur imaginaire. En ne positionnant pas son personnage, doté de ses tout nouveaux pouvoirs, dans des situations extraordinaires (Antoine n'est clairement pas Harry Potter), l'identification se fait aisément, la télépathie du héros devient un fantasme du jeune lecteur.

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Comme La Passe-Miroir, Cinder est un roman sur lequel j'avais beaucoup de préjugés, d'autant plus qu'on a là une couverture qui m'évoque tous les stéréotypes de la littérature Young Adult. Pourtant, j'ai été comblée par ma lecture.

Cinder est une jeune cyborg qui est sous la tutelle de sa détestable belle-mère. Sa vie bascule quand le prince Kai lui rend visite pour lui demander de débugger un androïde détenant des données cruciales pour mettre fin au conflit larvé entre la Terre et la Lune, dirigée par la cruelle reine Levana.

La réécriture du conte de Cendrillon dans un monde futuriste est réussie sur tous les points. Le parti pris est assumé du début à la fin, tout en étant enrichi par un univers et une situation politique captivants, ce qui fait oublier à quel point les plot twists sont prévisibles à des centaines de pages à la ronde.

Gros big up pour les personnages, qui sont des moyens pour Marissa Meyer de renverser les clichés des contes de fées : Cinder est une jeune fille capable et qui se définit bien plus par sa personnalité et ses compétences que par son crush, tandis que le prince Kai, derrière ses techniques de drague, paraît plus fragile, résigné par ce qu'implique la paix entre la Terre et la Lune.

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Suite de Cinder et réécriture partielle du Petit Chaperon Rouge, Scarlet fait aussi bien que son prédécesseur, mais pas mieux, faute d'une héroïne prometteuse au départ, mais que je trouve ultra décevante sur la fin. Ceci étant dit, c'est un plaisir de retrouver Cinder, qui continue à botter des culs et commence à manipuler son pouvoir, et de goûter à un roman bien plus sombre.