Mon Top 1949

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Ce mélo - road movie social et rital est définitivement une splendeur. Le regard de Bruno est un truc de fou, à te faire verser toutes les larmes du monde.

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Ce "Nous avons gagné ce soir" est l'adaptation libre d'un poème et il est scandé comme tel, avec une nervosité folle, on pourrait même parler ici de violence, de manière à ce que le spectateur ressente presque physiquement les coups reçus par le protagoniste.

1 heure et 13 minutes sans qu'on puisse reprendre son souffle. Éprouvant donc, du cinéma en mode uppercuts au menton et centrifugeuse.

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Qu'Orson Welles ait ou non participé à la mise en scène importe finalement peu tant ce "Troisième homme" est de toute façon baigné de son influence et de son charisme. L'influence des plans à la "Citizen Kane", le charisme monstrueux de l'acteur tel qu'on pourrait le croire de toutes les scènes alors qu'il en est bien souvent absent.

Ça plus la beauté vénéneuse d'Alida Valli, la cithare entêtante d'Anton Karas magnifiée par une très belle restauration, une ambiance hitchcockienne et un propos politique aussi complexe et à divers niveaux de lecture qu'un "M le maudit", on est bel et bien dans du gros gros culte.

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Comme souvent chez le grand Duvivier c'est noir, ici même très très noir et violent, d'une grande modernité autant dans le fond que dans la forme. L'inventivité de la mise en scène est par instants stupéfiante, certains plans, comme le tout dernier, sont de ceux qui vous poursuivent, quant au propos il est anticonformiste et assurément choquant pour la société de l'époque.

Une œuvre totalement inconnue et pourtant majeure de plus au palmarès de cet immense réalisateur, et très étonnamment puissamment féministe venant d'un homme qu'on disait misogyne.

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Georges Feydeau, Claude Autant-Lara, Danielle Darrieux, Jean Desailly, Jean Aurenche.... Gros gros 5 majeur quand même, et à l'arrivée on est très loin du simple théâtre filmé qu'on pouvait craindre.

Un ouragan comique prénommé Amélie, quel bonheur !!!!

NB : J'ai passé mon temps à imaginer un remake avec Clavier dans le rôle du génial Desailly, pourvu que Dany Boon n'ait jamais cette idée !

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Dans les cinéphilies du monde entier il y a des réalisateurs injustement mis de côté, et en Italie Pietro Germi en est certainement un des exemples les plus évidents. On cite toujours de lui "Divorce à l'italienne" alors qu'il a à son actif un paquet de sacrés films, tous genres confondus, à l'exemple du solide polar "Meurtre à l'italienne" ou de ce "Au nom de la loi", film de mafia implacable, orchestré comme un mélange entre western lyrique et drame campagnard.

Ici, contrairement à certaines œuvres du genre portées aux nues qui ont pourtant tendance à rendre l'horreur glamour et à montrer la violence avec une certaine complaisance, tout est regardé avec une vérité et une froideur terrifiantes.

Et Charles Vanel en patriarche, c'était quelque chose.

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Nicholas Ray était une sacrée pointure en matière de films noirs. Celui-ci se situerait plus près de "Traquenard" que du "Violent", avec à nouveau cette alchimie remarquable entre polar, romance et mélo. Moins facile d'accès probablement car plus accès sur la psychologie des personnages, et c'est justement ce qui en fait un objet fascinant au fur et à mesure que le récit progresse et se complexifie.

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Je continue et finis (pour l'instant) de déclarer ma flamme à Clouzot, avec un de ses films mal-aimés, probablement parce qu'il est d'apparence un mélo très classique. Et pourtant le récit est en permanence surprenant, l'interprétation est merveilleusement théâtrale, et bien entendu il y a la mise en scène du maître.

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Typiquement le genre de western que j'aime, qui privilégie le psychologique au spectaculaire, et s'éloigne des archétypes du genre. A la manière de "L'Étrange incident" ça pourrait s'appeler "Dans la tête d'un tueur" et examine intelligemment le remords, la conscience mais aussi la notion de mal. Et si c'est moins frappant en terme de mise en image que le film de William A. Wellman on voit dès les débuts de Samuel Fuller que le gars n'est pas manchot.

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Cette fois c'est dit, je t'aime Ida. J'aime ton immense courage, la façon incroyable dont tes films aux sujets brûlants pour ton époque sont documentés, la manière dont tu assumes le mélo sans jamais basculer dans le too much.

Parce que tu es élégante, intelligente, sensible... Bref parce que tu es Ida Lupino.

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Je suis très étonné qu'un film de Robert Siodmak avec Gregory Peck, Ava Gardner et Melvyn Douglas soit finalement si peu connu. Surtout qu'il trahit élégamment Dostoïevski, que les dialogues font mouche, que la mise en scène est au cordeau. Et j'ai même pensé au "Flambeur" de Karel Reisz pour cette faculté à nous faire toucher du doigt le plaisir morbide que représente le jeu, la plongée vers les abysses dès la première mise.

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Jean-Paul Le Chanois était loin d'être un génie de la mise en scène mais il signait parfois un film surprenant par son propos politique très engagé, qui signifiait une volonté de voir la société évoluer.

Pour les femmes dans le formidable "Cas du docteur Laurent" avec Gabin ou pour les enfants et l'enseignement qu'on leur prodigue dans cette "École buissonnière" moins innocente qu'il n'y parait. Avec un Bernard Blier qui incarne impeccablement une sorte de révolutionnaire de la pédagogie à la Célestin Freinet.

Tavernier aimait beaucoup ce film, et comme toujours il avait raison.

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Joli récit initiatique signé Carol Reed. Si le fond est dramatique le traitement reste finalement assez joyeux, les fautes des adultes étant regardées à hauteur d'enfant. En parallèle de ces aventures en huis clos il y a le polar, toujours surprenant et qui parvient étrangement à tenir en haleine. Et même si Michèle Morgan n'a pas le premier rôle elle est... (Choisir le qualificatif que vous préférez)

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Dorénavant quand on évoque le nom de Luchino Visconti c'est la plupart du temps associé à ses grandes sagas d'époque, et Les Acacias a d'ailleurs ressorti quatre d'entre elles en juillet dernier. Ce serait presque oublier qu'il fut un acteur essentiel du néoréalisme le plus pur, avec par exemple cette "Terre tremble", plongée quasi-documentaire au sein d'un village de pêcheurs siciliens. Les acteurs ont beau être amateurs, le récit tiré en partie de leur propre vie, Visconti signe déjà une saga familiale épique et au souffle très romanesque. Avec un talent de metteur en scène saisissant, que ce soit dans l'intimité d'une maison ou dans des scènes où l'hostilité de la nature éclate sous nos yeux.

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L'un des Michael Powell - Emeric Pressburger les moins connus et c'est bien injuste car c'est à la fois so british par l'élégance absolue et redoutablement captivant par quelque chose qui rappelle l'ambiance du "Seconds" de John Frankenheimer. Un petit suspense, de l'amour, un personnage esquinté, le cocktail est redoutable.

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Howard Hawks : 1 - Billy Wilder 0, mais de peu hein !

Je n'attendais pas grand chose de ce film et pourtant en gros c'est "La Scandaleuse de Berlin" en un peu mieux. Peut-être parce que Cary Grant était un génie à mettre en doute mon hétérosexualité.

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Celui-ci est probablement le Decoin le plus injustement boudé. Film d'aventures, d'amitié virile et tendre comme dans "La Belle équipe" du grand Duvivier, il s'agit presque du pendant documentaire d'un chef-d’œuvre absolu (mais on frôle l'euphémisme quand on parle de chef-d’œuvre avec Jean Grémillon), "Le ciel est à vous".

Plein du souffle du romanesque "Au Grand Balcon" se veut pourtant au plus près de la vérité d'une époque, et on palpe celle-ci à chaque instant, probablement grâce au scénario d'un homme pour qui l'aviation n'avait que peu de secrets : Joseph Kessel.

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Le "Retour à la vie" c'est celui en 1946 de cinq déportés et prisonniers de guerre en cinq sketches proposés par quatre réalisateurs.

Chez André Cayatte on gère le testament de la tante tout juste sortie des camps, allongée sur un matelas, comme déjà (ou enfin) morte.

Chez Georges Lampin on fictionne sa vie pour la reprendre ou faire semblant de vivre à nouveau, sur fond de vaudeville plein de légèreté. Et au détour d'un plan, comme si de rien n'était, on ferme le gaz .

Chez Henri-Georges Clouzot on rejoue la noirceur du "Corbeau", l'humanité et l'inhumanité, la compassion et la vengeance, dans le même plan.

Chez Jean Dréville on revient de la guerre pour s'apercevoir qu'on n'a plus rien, que seuls nos chiens ne nous ont pas oubliés. Il y aussi une femme allemande qu'on ramène et qu'on aime, mais qui subira la haine aveugle.

Admirable d'homogénéité malgré les changements de ton ce film à sketches est d'une intelligence rare. Lucide, terriblement lucide...

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Ne pas être un metteur en scène de génie et le savoir permet parfois de faire de l'excellent cinéma. A l'exemple de Mark Robson qui travaille le film noir sans fioriture, presque à plat, et se repose sur un atout de taille XXL : le charisme et la classe désarmante de Kirk Douglas.

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Il est probable que le nom de Don Hartman, illustre inconnu, explique en partie la faible popularité de ce film, et ce malgré la présence de Robert Mitchum et Janet Leigh. Et pourtant ce drôle de conte social et romantique que n'aurait pas renié Capra est un petit délice d'intelligence, d'ingéniosité qui fait toujours semblant d'emprunter des chemins balisés pour mieux s'en détourner et surprendre le spectateur.

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Dieu sait si ça me coûte de le dire car ça fera plaisir à certaines crapules mais c'est probablement le western le moins western que j'ai vu. En revanche c'est une comédie d'aventures débridée, folle, qui convoque jusqu'à l'absurde et au burlesque, qui rappelle énormément en cela le John Huston de "L'Homme qui voulut être roi". Autres points communs : un côté politique étonnant, et l'aspect buddy movie avant l'heure.

En résumé la seconde partie qui part en vrille m'a bien plus séduit que la première, et j'ai trouvé ça un peu longuet quand même.

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Un Grémillon, l'un de mes réalisateurs chouchous, qu'il me restait à rattraper. C'est un Grémillon mineur, dont le scénario signé Jean Anouilh n'y va pas avec le dos de la cuillère, ce village du bord de mer breton étant peuplé de personnages pour le moins "typés", entre cramés du ciboulot et bossus.

Mais l'aspect social (Attrait de l'argent, du pouvoir, de la possession et de la séduction, lutte des classes) est particulièrement bien senti bien qu'appuyé, le rythme est vif, et il y a le charme fou de Suzy Delair et la présence hypnotique de Michel Bouquet, pourtant dans l'un de ses premiers rôles.

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Jacqueline Audry n'a certainement pas la renommée qu'elle aurait méritée et son adaptation de Colette en est une nouvelle preuve. Si on n'y retrouve pas l'audace folle d'une "Olivia" sa "Gigi" est fraiche, vive, à l'image de Danièle Delorme, la plus belle ingénue du cinéma français.

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Mario Monicelli connaissait par cœur Steno qui connaissait lui-même par cœur Totò, ce qui permettait certainement à ces trois figures du cinéma italien de tourner très rapidement. On ne va pas se mentir, ça se sent un peu et tout n'est pas parfait, mais c'est un film étonnant, une sorte de néoréalisme comique, presque de la parodie, en particulier dans la représentation des intérieurs.

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"Scandale aux Champs-Élysées", film de 1949, a une bonne tête de polar mineur, mais si la partie enquête n'est pas dinguissime il y a ce ton souvent badin, ces personnages hauts en couleur, ces dialogues qui pétillent. Bref c'est une curiosité que je ne peux que conseiller aux amateurs de raretés françaises.