Mon Top 1980

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Cela faisait longtemps que ça me démangeait mais cette fois c'est le grand saut. Le fait d'avoir revu pour la énième fois, mais là sur grand écran, dans une salle survoltée, ce monument horrifique me fait hurler "Stanley, je te donne un 10".

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Cela faisait longtemps que ça me démangeait mais cette fois c'est le grand saut. Le fait d'avoir revu pour la énième fois, mais là sur grand écran, dans une salle survoltée, ce monument horrifique me fait hurler "Stanley, je te donne un 10".

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Anaïs Demoustier est non seulement une actrice formidable mais en plus elle a bon goût. Pour sa carte blanche elle a choisi Maurice Pialat, réalisateur que je vénère...

"Loulou" c’est tout le génie de Pialat qui donne l’impression aux spectateurs de vivre au sein de ces tranches de vie banales par la simple qualité de sa mise en scène. Et puis il y a Guy Marchand (désarmant de naturel), Isabelle Huppert (quand elle ne faisait pas 153 films par an), et Gérard Depardieu (du temps où il était un ouragan qui ne sentait pas obligé d'être en représentation perpétuelle).

Du très très grand cinéma, d'une modernité absolue.

https://twitter.com/takeshi2922/status/1141759900546228230

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Très très belle surprise que cet "All That Jazz" dont j'avais toujours retardé le visionnage tant j'étais persuadé de tomber sur un truc ringardos à peine plus évolué que "Flashdance".

En réalité c'est un pur film de descente aux enfers, un film sur la dépendance, l'excès, l'obsession, sur tous ceux qui n'ont qu'un moteur : brûler leur vie pour être capable de la vivre.

C'est intense et le dénouement tout simplement bouleversant.

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Quelle surprise que ce film aussi célèbre en Australie qu'inconnu chez nous !

"Héros ou salopards" fait partie d'un genre à part entière, celui des films de procès, et en cela il est d'une efficacité redoutable, mais lorsqu'il sort du "tribunal" il propose des épisodes censés éclairer notre point de vue et donc celui des "jurés" mais qui provoquent en réalité un trouble puisqu'il travaille les points de vue à la "Rashomon".

Mais en réalité le suspense n'est pas le propos du film car il s'agit surtout d'une réflexion profonde et complexe sur la guerre, sur les crimes qui s'y perpétuent, sur les sacrifiés et les bourreaux, la vérité et le mensonge, le courage et la lâcheté, le sens de l'honneur qui ne se trouve pas forcément où on l'attend. Et la fameuse question : « Qu'aurais-je fait à leur place ? ».

Bref c'est un film d'une grande richesse et qui peut poursuivre bien au-delà du mot Fin.

Et décidément Bruce Beresford est un drôle de réalisateur, capable de pondre des trucs de commande d'une affreuse paresse ou des œuvres très personnelles telles que "Tendre bonheur" ou ce "Breaker Morant" qui par quelques plans finaux vous mettra à genoux.

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Ça c'est le Luc Moullet frontalement politique, qui se transforme quasiment en sociologue pour montrer qu'en 1978 (Oui oui déjà) le monde partait bien bien en sucette, préparait sa perte en voyant dans le capitalisme l'alpha et l'oméga du développement. Mais attention ce développement ne devait bien entendu concerner qu'une partie de l'humanité, laissant le pauvre pauvre, le noir esclave et préparant le riche toujours plus riche.

Mais Moullet reste Moullet et son discours n'est jamais sentencieux, bien au contraire, prouvant qu'on peut être ludique et intelligent.

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Pour vous présenter tous mes vœux pour la nouvelle année qui s'annonce, j'ai choisi un film symbolique de ce qui m'a le plus marqué lors de celle qui s'achève.

Bien entendu il y a eu plein de merveilleuses nouveautés dans les salles mais je retiendrai surtout le retour en force du cinéma de patrimoine, en grande partie grâce aux multiples restaurations de copies, qui attire certes un public restreint mais qui provoque souvent des discussions enflammées, des moments de partage précieux. On part rarement de ces projections sans refaire le film, qu'un débat soit prévu ou non. J'en profite pour saluer ces exploitants, ces bénévoles qui font vivre le(s) vrai(s) cinéma(s), et au-delà le lien social. On mate des vieux films qui ont retrouvé une nouvelle jeunesse, on en parle autour d'un verre et d'un petit morceau, parfois les soirées se prolongent en nuits...

Un petit mot quand même sur ce "Breaking Away" qui vient d'être restauré en cette fin d'année : il est solaire, positif, il parle de la jeunesse, de l'envie de vivre, de l'amitié, de l'amour, et c'est aussi pour ça que je l'ai choisi.

http://fr.web.img4.acsta.net/r_1920_1080/pictures/18/06/18/14/05/2253200.jpg

NB : Je suis bien conscient que tout le monde n'a pas la chance d'avoir autour de lui des salles du type dont je parle plus haut, mais si elles existent, n'oublions pas de les privilégier, ce ne sera pas quand il n'y aura plus que des mastodontes passant tous les mêmes films que nous devrons venir pleurer. La diversité est l'affaire de tous, et franchement on se sent plus vivant quand on agit (même à un petit niveau) que quand on subit. M... mais qu'est-ce qu'il m'arrive, je parle comme un politicien maintenant.

Oubliez tout ce bla-bla solennel et profitez juste des gens que vous aimez, on se retrouve en 2019... (Promis je serai redevenu un cancre juste curieux de tout d'ici là)

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Comme souvent avec Blake Edwards ce film est un bonbon, du plaisir pur. Parfois burlesque parfois plus désabusé le récit est malin, le rythme endiablé. Et puis il y a le trio d'acteurs, la beauté insolente de Bo Derek, le charme désarmant de Julie Andrews et la performance XXL du trop rare Dudley Moore.

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Un titre qui résonne étrangement en ce moment et qui laisse croire à un film grisâtre, âpre, "à la soviétique". Et pourtant "Moscou ne croit pas aux larmes" n'est pas si loin d'un feel good féminin à l'américaine, on y rit, on y aime, mais surtout on y croit en des lendemains qui chantent.

Mais si parfois on se croirait dans un roman-photo ou un soap-opéra cette freque témoigne en réalité de l'histoire d'un pays, d'un bouleversement en marche, d'illusions bientôt perdues.

Ce film ne ressemble à aucun autre et étrangement quand le rideau se ferme après 2h30 on se prend à rêver qu'une série eût existé, à la manière de "Huit heures ne font pas un jour" de Fassbinder, pour ne pas quitter ces personnages aussi attachants au bout du compte que caricaturaux sur le papier.

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Sans abandonner le sulfureux Derek Jarman va ici franchir un cap, utilisant à plein son imagination esthétique d'artiste plasticien. Il s'empare de Shakespeare pour mieux l'amputer, le trahir, pour y intégrer son univers onirique où tout repère explose. C'est visuellement fou, et ça souffle fort, très fort...

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En 1980 Chantal Akerman accepte la proposition de Jean Frapat et réalise un film pour la série alors diffusée sur TF1, "Grand-mères". Elle en choisit trois, et sans jamais le dire raconte par ce biais sa propre aïeule maternelle disparue à Auschwitz. Toujours cet art du portrait détourné...

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C'est fun, ça ne se prend pas une seconde au sérieux, ça mélange les genres avec brio, parvenant même à donner à la romance un grain de folie qui lui permet de ne pas alourdir le récit, bien au contraire. Et puis il y a la composition jubilatoire de Malcolm McDowell et le charme coquin de la trop sous-estimée Mary Steenburgen.

Du bonheur en barres...

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La comédie romantique est un genre où l’inventivité n’est pas légion, mais en 79 Pakula réunissait Burt Reynolds, Jill Clayburgh et Candice Bergen dans ce récit malheureusement méconnu et pourtant malin, intelligent, émouvant, truffé de dialogues pétillants. Et que de nostalgie et de mélancolie dans un titre...

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C'est ce que j'aime particulièrement chez Hal Ashby, il met de la gravité sur la légèreté, ou de la la légèreté sur la gravité, il mélange les tons mais raconte toujours des choses plus profondes qu'il n'y parait. Avec ici une idée de génie : prendre Peter Sellers (dans l'un de ses tout derniers rôles), roi de la folie burlesque, pour jouer totalement à plat, et Shirley MacLaine, à cette époque totalement au creux de la vague. C'est aussi ça l'art du casting.

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D'après les dires du distributeur ce film fut en Yougoslavie l'équivalent chez nous de "La Grande vadrouille" en terme de carton au box-office et du "Père Noël est une ordure" pour ses répliques cultes. Pas si étonnant car ça sent en effet le cinéma populaire mais du populaire bien éloigné du nôtre. Ça manie le burlesque et la satire politique, il y a de la souffrance sous ces rires à la mitraillette, le rythme échevelé de ce road-movie ne parvient et ne cherche pas à masquer le drame de l'époque.

Une nouvelle preuve qu'Emir Kusturica n'a décidément rien inventé (La scène finale non tournée de ce "Qui chante là-bas ?" devenant même la scène d'ouverture d'"Underground"), il a simplement été suffisamment malin pour nous faire croire que son cinéma était révolutionnaire. Heureusement tout finit par se savoir...

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Il suffit d'avoir rencontré une fois dans sa vie Nicole et Félix Le Garrec pour savoir ce qu'est l'esprit de lutte et de résistance, celui qui ne s'éteint jamais, et plus fort celui qui vous fait tenir debout et rester en vie.

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Un grand merci au bien nommé albatard grâce à qui j'ai enfin pu mettre la main sur ce truc aussi déglingué qu'un Klaus Kinski en sublime combinaison blanche