Mon Top 1983

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Direction ensuite son diptyque adolescent de 1983. Et là quelle gifle !

Par la surpuissance de sa mise en scène, Coppola nous fait devenir un membre des Greasers, on rit, on picole, on se bat, on pleure avec eux. L'aspect daté du film devient curieusement un atout car on réalise que ce cinéma n'existe et n'existera plus. On assiste à l'enterrement de première classe du Nouvel Hollywood, et on n'oubliera jamais Dallas, Ponyboy, Johnny, Darrel, Sodapop.

NB : Je suis littéralement obsédé par l'audace, la force émotionnelle de l'ouverture (et donc de la fermeture) de ce film. Impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux en y repensant.

M.... je dois absolument partir, je ne pourrai donc vous parler de "Rusty James" que demain. Un indice : je ne m'en remets pas.

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A chaque fois que je revois un Pialat je suis sidéré de constater à quel point il est indépassable sur bien des points. L'intelligence des dialogues, la façon dont il diagnostique les failles béantes d'une famille (et donc d'une société) en une scène de repas, cette violence qui se mêle à la douceur, la direction d'acteurs et sa faculté à nous faire croire que ceux-ci ne jouent pas mais sont (Ici observez Sandrine Bonnaire ou même Cyril Collard, c'est prodigieux) et bien entendu sa mise en scène, jamais ostentatoire mais d'une précision absolue.

Il était tellement fort qu'on en oubliait presque qu'il était également un très grand acteur.

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Revoir "Sans soleil" aujourd'hui permet de mesurer l'importance de Chris Marker, en tant que cinéaste bien sûr, mais aussi bien au-delà tant les multiples questionnements qu'il initie sont profonds et éternels.

En travaillant la conscience multiple il s'insinue dans l'intime, en revisitant le passé il nous projette dans l'avenir, en déstructurant il va vers la cohérence et l'unicité. il affranchit l'art du documentaire de toute convention, il tisse une toile gigantesque, géographique, temporelle, spirituelle, d'apparence complexe, et pourtant l'ouverture et la fermeture le prouvent, il pose au final une question simple qui est probablement celle toute entière posée par le cinéma : « Par-delà les croyances, les évènements du monde inscrits à jamais dans l'évolution des peuples, quelle image, qui pourrait s'avérer banale pour son voisin, nous bouleverse à jamais, nous ramène en permanence vers le même point, de départ... et d'arrivée ? »

Ou serait-ce une voix, par exemple celle de Florence Delay...

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Du grand cinéma "sans avoir l'air d'y toucher"...

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Attention petit bijou inconnu !

Bruce Beresford n'est pas un grand metteur en scène, il semble le savoir, et c'est probablement ce qui permet à ce "Tendre bonheur" d'être ce qu'il est, c'est-à-dire un film simple et donc d'une grande beauté.

Rappelant inévitablement des œuvres comme "Crazy Heart" et "Alabama Monroe", il aborde un sujet rude avec une douceur déchirante, comprenant que souvent le démonstratif est l'ennemi de l'émotion, que celle-ci passe parfois par un plan qui prend son temps, une ligne de dialogues épurée, ou un simple regard, à l'image de cette fin où le visage de Tess Harper, alias Rosa, en dit bien plus que de longues phrases et vous cloue sur place.

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Étonnamment ce James Ivory est très peu connu et pourtant quelle splendeur !

On pense énormément au "Fleuve" de Renoir mais ici ce n'est pas l'exotisme qui est mis en avant, le réalisateur des "Vestiges du jour" questionnant l'Histoire, en particulier celle des colonies, par l'intermédiaire du destin croisé de deux femmes, merveilleusement interprétées par Julie Christie et Greta Scacchi dans son tout premier rôle.

Romantique, politique, élégant, émouvant...

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Bien entendu on ne peut que penser à "Funny Games" (Le tourisme en Autriche doit certainement beaucoup à ces deux films), même violence à plat, même volonté de mettre le spectateur en position de voyeur, de questionner sa culpabilité, de tester son degré d'approbation. Chez Haneke les œufs seront mortels, ici c'est la saucisse qui sert de carburant à la monstruosité. Le chien (autre saucisse mais sur pattes) joue également dans les deux cauchemars éveillés un rôle non négligeable.

Mais il y a une différence de taille, ici les racines du mal sont connues, ou plutôt racontées par le biais d'un monologue intérieur qui sert d'accélérateur de perversion; la solitude, le trauma rongent. Tiens tiens ça ne rappellerait pas un peu "Shining" cette folie qui aura incubé longuement avant d'exploser ? Et comment ne pas avoir le chef-d’œuvre de Kubrick en tête quand on scrute les décors et l'utilisation de l'espace comme objet d'étouffement ?

Il y a des films dont personne ne se remettra jamais vraiment, ni celui qui l'aura vu ni celui qui l'aura créé : "Schizophrenia" restera l'unique fiction réalisée par Gerald Kargl.

NB : Si vous ne savez pas si vous devez vous jeter à l'eau, un petit indice pourrait vous encourager ou vous faire définitivement rebrousser chemin, il s'agit du film préféré de Gaspar Noé. CQFD.

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Aller chez Alain Tanner c'est comme voyager sans connaître sa destination, à l'image d'un Bruno Ganz magistral qu'on croirait sorti d'une errance à la Wenders.

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Dernier film de la carrière de Bresson et la preuve que l'homme n'aura jamais rien perdu de sa radicalité, de sa noirceur, de son œil tristement lucide porté sur la société et la nature humaine, bref de sa petite musique qui aura influencé tant de réalisateurs.

Que ce soit Bernanos ou ici Tolstoï, les mots des auteurs auront résonné tout au long de son œuvre, jamais cinéma et littérature n'auront été ainsi mariés, jusque dans la parole scandée qui peut faire saigner des oreilles ou provoquer une émotion presque primitive.

En visitant ou revisitant sa filmographie je me suis aperçu d'une chose : cet artiste avait un don qui va presque à l'inverse de ce qu'on a toujours mis en avant chez lui, soit l'aridité, celui de la dernière scène qui vous anesthésie, quitte à utiliser la grosse artillerie. Dans "L'Argent" point de grosse artillerie finale mais un plan qui vous travaille longtemps, longtemps, longtemps.

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"Le Verdict" est typique des films de procès 80's qui n'ont pas pris une ride tant leur mécanisme est implacable, vous tenant en haleine de la première à la dernière minute.

Sidney Lumet était un maître du polar, aussi doué dans le film de commande que dans l'artisanat, avec toujours ce petit truc en plus qui faisait la différence : ici cette très jolie cerise sur le gâteau avait les traits de Charlotte Rampling.

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Comme quoi on peut fustiger le système hollywoodien en utilisant les codes de son cinéma, comme quoi on peut faire un biopic certes classique dans sa forme mais jamais ampoulé ni tristement conventionnel, comme quoi le souffle romanesque est primordial dans ce type d’œuvres, comme quoi une actrice qu'on n'a pas toujours trouvé transcendante peut nous mettre à terre, comme quoi Sam Shepard avait très tôt une classe folle...

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Yilmaz Guney signe là une œuvre puissante car il n'évite jamais la frontalité de la violence, même lorsqu'elle n'est évoquée que par un regard, et qu'il fait exister chaque enfant sans pour autant perdre de vue ce qui l'intéresse en premier lieu : dénoncer l'horreur d'une situation et du régime qui le favorise.

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J'ai enfin découvert "Basket Case". Typiquement un film à regarder confiné-déchiré, sorte de mix entre Cronenberg sauce "Faux-semblants" et John Waters, avec un soupçon de Clive Barker.

De ces comédies horrifiques B, voire Z, qu'on allait débusquer dans les vidéo-clubs dans les années 80-90 (Là je parle pour les vieux hein).

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Je conservais de ce "Zelig" le souvenir d'un bout à bout de scénettes et ma mémoire ne m'avait pas trop trahi.

C'est ce qui fait probablement la limite de ce film, qui peine par moments à progresser dans son récit, mais attention ces scénettes sont pour la plupart hilarantes, et l'entame est selon moi un résumé de tous les talents de Woody Allen.

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Comme pratiquement à chaque fois que je (re)visite la filmographie de Clint Eastwood je me suis aperçu en revoyant enfin cet "Honkytonk Man" que ce film au demeurant sympathique et émouvant s'apprécie particulièrement si on le soumet au reste de l’œuvre du "Clint humaniste". En effet il traite ici un de ses thèmes récurrents, que ce soit pour le meilleur avec "Un monde parfait" ou même le pire avec son récent "Cry Macho", la transmission, la filiation au sens large.

D'autant plus touchant ici que le sens n'est pas large puisqu'il partage le haut de l'affiche avec son propre fils.

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Je devais avoir des œillères quand j'étais jeune, c'est pas possible. Je l'avais vu plusieurs fois mais rien à faire, je le trouvais moyen. Et là, la révélation. Impressionnant comme ce film a bien vieilli. Allez boum, + 2 !!!!!!

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Promesse de campagne de Marine Le Pen : elle présidente de la République, ce jeu deviendra réalité. Il va de soi que les participants ne seront pas très très blancs.