New Order en 20 titres

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1980
"In A Lonely Place" est la face B du tout premier maxi de New Order, dont la face A, plus connue mais peut-être aussi plus conventionnelle se nomme "Ceremony". Ces deux titres sont l'héritage direct de Ian Curtis puisque Peter Hook, Stephen Morris et Bernard Sumner ont co-écrit les titres quand leur ancien chanteur était encore vivant.

Ce titre, lent, introspectif et un poil psychédélique, est encore fortement marqué par le son Joy Division de "Closer", leur second album. C'est cela dit une excellente entrée en matière dans la discographie du groupe.

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1981
Alors que les trois survivants de Joy Division ont inclus Gilian Gilbert dans leur line-up pour compléter leur trio avec des claviers et une guitare additionnelle, c'est en novembre 1981 que sort le premier album de New Order, "Movement", toujours produit par Martin Hannett.

"Dreams Never End" est le premier titre du disque et reste à mon avis l'un des monuments du groupe. Certains fans, peut-être un poil plus fermés d'esprit que les autres, disent de ce titre que c'est la dernière fois que New Order sonnera aussi bien. Il est vrai que la composition de ce morceau, axé autour d'un rythme frénétique, d'une ligne de basse bien pêchue et de guitare distordue fait de "Dreams Never End" une transition parfaite entre la musique hallucinée de Joy Division et une envie de sons plus joyeux qu'on retrouvera par la suite. A noter qu'il s'agit d'un des rares titres quasiment entièrement composés par Peter Hook au sein du groupe, ce qui explique pourquoi il chante ici.

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1981
La même année que "Movement", New Order enregistre également plusieurs maxis, dont ce "Everything's Gone Green". Il s'agira de l'ultime collaboration du groupe avec leur premier producteur Martin Hannett. Ce dernier, entré dans une profonde dépression depuis le décès de Ian Curtis, est devenu alcoolique et cocaïnomane. Il est devenu un poids pour le groupe qui souhaite étendre ses expérimentations.

Et avec ce "EGG", New Order fait usage pour la première fois du séquenceur, qui, couplé avec la batterie ultrapuissante et métronomique de Stephen Morris et les basses mélodiques de Peter Hook vont faire recette puisque c'est avec cette méthode de composition que le groupe va composer désormais. Pour l'anecdote, ce titre a été inspiré au groupe quand Rob Gretton, leur manager, a donné un joint au batteur Stephen Morris afin de "calmer son jetlag" au retour d'une tournée. Ce dernier, fumant peu à peu, remarque que tout était alors devenu vert autour de lui...

Autres singles importants de cette période : "Procession", "Mesh/Cries And Whispers"

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1982
New Order, désormais en auto production, continue de composer des titres dans la lignée de "Everything's Gone Green". "Temptation" est également une grande avancée, dans le sens ou Bernard Sumner, devenu de facto le chanteur du groupe, s'éloigne de son modèle Ian Curtis pour écrire et déclamer ses paroles. Désormais, le son New Order se veut un poil plus joyeux, en restant doux amer.

"Temptation", long d'environ 8 minutes (dans sa version maxi 45 tours), s'est vu décliner dans une poignée d'autres versions au long des années 1980, tout d'abord avec une version un arrangement différent pour la version 45 tours, puis complétement réécrite de zéro pour les sessions de la compilation "Substance" en 1987, plus fidèle à l'arrangement live que le groupe jouait à cette période.

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1983
En mars 1983, New Order sort certainement son plus gros succès à ce jour, l'énormissime "Blue Monday". Hommage direct à Kraftwerk, Giorgio Moroder et aux disques d'italo disco que Bernard Sumner et Stephen Morris ont découvert lors de leur première tournée américaine, le morceau marque le premier tournant total dans la discographie du groupe.

Arrangé à 85% autour de synthétiseurs, de boîtes à rythmes, de vocodeurs et autres percussions synthétiques, Peter Hook se faufile tant bien que mal et cale une ligne de basse mélodique inspirée par Ennio Morricone. Sachant qu'à la base, "Blue Monday" a été composé pour être jouée "automatiquement" en guise de rappel lors des concerts du groupe, le sort en a décidé autrement.

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1983
Plus tard la même année, New Order sort "Power, Corruption and Lies", son deuxième album. Ce disque éloigne pour de bon certains fans de Joy Division, encore habitués au "doom & gloom" des quatre de Manchester. C'est pourtant avec ce long format que New Order débute pour de bon sa carrière de groupe indie pop à la frontière entre rock et musique électronique.

J'ai choisi "We All Stand" car c'est le morceau le plus atypique du disque. C'est un titre lent, atmosphérique mais quand même relativement optimiste. Il est inspiré par certains disques de reggae dont Ian Curtis était friand. Le morceau sera interprèté de manière plus énergique et synthétique sur scène.

A la même époque (1983/84), New Order enregistre une tripotée de singles forts intéressants, comme "Confusion" (produit par Arthur Baker) ou "Thieves Like Us".

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1985
Avec le succès européen de "Power, Corruption and Lies" sous le coude, New Order poursuit sa carrière et tente peu à peu de "conquérir" les Etats Unis. C'est avec leur troisième album, "Low Life", distribué là bas par le label de Quincy Jones (c'est pas rien) que le groupe finira par avoir finalement un peu de succès.

"Low Life" poursuit la veine dance/rock entamée sur les disques précédents, mais le groupe peaufine néanmoins subtilement cette formule, et notamment sur un titre comme "This Time Of Night" : sur une base entièrement programmée (séquenceur + boite à rythme), le groupe entier joue des instruments acoustiques par dessus, créant une musique là encore puissante et véritablement intéressante.

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1986
New Order entre dans cette seconde partie de décennie 1980 en livrant "Shellshock", un titre produit par John Robie afin d'illustrer une séquence dans le film "Rose Bonbon" de John Hughes. Plus pop que jamais, le groupe travaille pour la première fois avec des instruments électroniques un peu plus bon marché (mais plus fiables, notamment sur scène) qui rends leur son un peu plus commun par rapport aux groupes et artistes de la même période. "Shellshock" brille cependant par son arrangement pour le moins baroque, à la croisée entre rythmique hip hop et pure synthpop inspirée par les Pet Shop Boys (dont Bernard Sumner est un grand ami)

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1986
Toujours en 1986, New Order produit "Brotherhood", leur quatrième album. Toujours auto produits, ils décident de faire avec ce disque une chose amusante en séparant sur chaque face leurs deux inspirations principales : sur la face A, cinq titres rock et acoustiques, sur la face B, quatre titres plus électroniques et pop.

Pour conclure l'album, le titre "Every Little Counts" avec son tempo réduit et les paroles burlesques signées Bernard Sumner. Pour l'anecdote, c'est ce titre un peu hors du commun qui avait été présenté aux chefs des différents labels... Imaginez leur surprise.

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1987
1987 est une année de tournée pour New Order, donc le groupe ne passe pas trop de temps en studio. Pourtant, à la demande de Tony Wilson, le boss du label Factory qui connaît pas mal de problèmes avec le fisc, le groupe se voit dans l'obligation de livrer une compilation pour renflouer les caisses. Étant donné qu'ils ont enregistré un paquet de maxi qui n'apparaissent pas sur les albums, il était tout indiqué pour eux de compiler les faces A sur un disque et les faces B sur un second. Ce sera l'album/compilation "Substance".

Le groupe entre tout de même en studio avec Stephen Hague (producteur de Pet Shop Boys) pour réenregistrer certains titres comme "Temptation" et "Confusion", mais également deux titres inédits, dont "True Faith" qui sera un énorme succès mondial. L'autre titre, "1963", peut-être à tort moins connu, est tout aussi excellent.

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1987
Plus tard la même année, New Order s'accompagne une nouvelle fois d'Arthur Baker afin de livrer un titre pour la B.O du film new yorkais "Salvation". Ce sera "Touched By The Hand Of God", qui sortira en décembre de cette année.

C'est l'un des rares titres électroniques de New Order composés principalement par le bassiste Peter Hook; et le clip, hilarant, sera réalisé par Katheryn Bigelow.

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1989
L'été 1988, alors que Manchester deviens Madchester avec l'explosion de l'acid house dans les clubs, New Order part enregistrer leur cinquième album, "Technique", à Ibiza. Sur place, ils découvrent de nouvelles drogues et décident de livrer leur album le plus pop à ce jour, fusionnant pour de bon leur côté indie rock avec leur côté électronique.

Le meilleur titre du disque selon moi est "Dream Attack", qui fait un excellent résumé de tout ce qui fait la force du groupe.

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1990
A la suite de la tournée "Technique" l'été 1989, le groupe se sépare officieusement pour que Bernard Sumner et Peter Hook puissent poursuivre des projets "solo". Mais pourtant, la fédération anglaise de football remarque que le groupe a composé des instrumentaux pour illustrer des émissions de football à la télé. Ils font alors appel au groupe pour composer l'hymne british de la coupe du monde 1990.

Ce sera "World In Motion", seul titre du groupe à atteindre la place de N°1 dans les charts. Le morceau est souvent oublié dans les conversations liées au groupe car considéré trop sirupeux par certains fans, mais la plupart des anglais s'en souviennent car le footballeur John Barnes livre un rap légendaire sur le break du morceau.

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1993
Le groupe, qui s'est reformé brièvement en 1990 pour "World In Motion", décide de se séparer pour de bon. Mais dans le même temps, le label Factory connaît des difficultés qui laissent entendre qu'ils vont mettre la clé sous la porte. Tony Wilson supplie alors le groupe de sortir un nouvel album pour sauver le label.

Très mécontents d'être rappelés de leurs projets solo, le groupe se reforme bon gré mal gré pour livrer "Republic", l'album le plus décrié du groupe (malgré un succès phénoménal aux Etats Unis, allez comprendre). Assez faiblard dans l'ensemble, seul le premier single, "Regret", reste à mon avis le dernier tour de force de la première période du groupe.

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2001
En 1998, New Order se reforme pour jouer quelques concerts. Dans le même temps, leur manager, Rob Gretton, tombe gravement malade et décède l'année suivante. Cette perte motive le groupe à revenir pour de bon pour livrer un nouvel album. Ce disque, finalement livré en 2001 marque également le retour pour le groupe à un son très guitare, ce qui plaît énormément aux fans et aux journalistes.

L'ensemble de l'album est vraiment excellent et donne un nouveau souffle plus contemporain au groupe. Le titre d'ouverture (et premier single), "Crystal", témoigne donc assez bien de ce retour. Malheureusement, les bonnes choses ne vont pas durer...

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2002
Après le succès de "Get Ready", le groupe repart en tournée et les vieux démons se réveillent. Bernard Sumner devient un véritable dictateur, au grand déplaisir de Peter Hook. Cependant, le groupe continue. En 2002, le groupe s'adjoint les services des Chemical Brothers pour pondre "Here To Stay", un single qui servira de générique au film "24 Hour Party People", sorte de biopic sur la vie de Tony Wilson et l'histoire de son ancien label Factory.

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2005
New Order passe finalement beaucoup de temps en studio dans la première moitié des années 2000 et produit finalement "Waiting For The Sirens' Call" avec quelques années de retard. C'est la goutte de trop pour Peter Hook qui se jure qu'il n'enregistrera plus jamais avec le groupe. L'album, faiblard, est certainement trop produit et trop formaté pour la radio pour vraiment retrouver ce qui faisait la force du quatuor à ses débuts. Pour autant, quelques titres sont assez bons, comme le morceau qui donne son nom à l'album.

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2005/2013
En 2007, après une ultime tournée, Peter Hook quitte New Order et le groupe splitte à priori pour de bon. Pourtant, en 2011, New Order se reforme pour donner des concerts visant à récupérer des fonds pour leur ami cinéaste Michael Shamberg. Ce dernier va malheureusement décéder, et le groupe lui, va continuer à tourner, mais... sans Peter Hook qui dés lors va intenter un procès aux trois autres.

En 2013 sort "Lost Sirens", 8 chutes de studio retravaillées datant des sessions de "Waiting For The Sirens' Call". Les titres, bien que toujours aussi moyens pour du New Order, restent quand même sympathique. Ce "I'll Stay With You" en est la preuve.

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2015
Toujours sans Peter Hook qui est parti fonder le groupe The Light pour rejouer sur scène la musique de Joy Division et de la première période de New Order, le groupe mancunien continue de tourner et annonce un nouvel album pour 2015. Nommé "Music Complete", cet album reviens plus ou moins aux sources synthétiques de New Order.

Je trouve l'ensemble faiblard quand même, mais quelques titres comme ce "Singularity" prouve que quand Bernard Sumner s'y colle sincèrement, New Order nouvelle génération peut encore faire de belles choses.

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2020
En pleine crise de covid, le groupe qui était en tournée se voit forcé d'y mettre un terme. Ils peaufinent alors une chute studio de "Music Complete" pour en faire un nouveau single. Plutôt assez anecdotique, "Be A Rebel" figure dans la liste en tant que dernier titre officiel du groupe à ce jour.

A suivre ?