Nicolas Winding Refn

Annotation :

Film de galériens tout en coin de quartier, toujours très intéressant de constater les débuts granuleux d'un futur tacticien de l'image.
C'était déjà bien passé la première fois, mais là je suis encore plus rentré dedans, déjà parce que le magnétisme de l'acteur principal est une dinguerie, surtout pour ça d'ailleurs, tout en retenue de colère face à ces déboires, tout en regards désabusés face aux trahisons, c'est très très fort, mais j'ai aussi particulièrement aimé car j'avais pas capté la particularité du script, puisque le mec s'évertue à essayer de combler des dettes qui le mettent en péril, alors que dès l'ouverture du film on le voit planquer une énorme liasse qu'il semble avoir économisé.
Du coup le paradoxe "Mais putain va chercher ta liasse et c'est bon !!!", avec la misère narrative du type, c'est très très intriguant.
Vraiment cool à suivre.

Annotation :

Développement de style de vrai début de confiance, terminé caméra épaule, bonjour construction de plans, fondu au rouge, un peu d'opéra, sensibilité artistique, y a un peu de Drive là dedans, je m'attendais à un truc un peu dur mais c'est pas le cas.
Le film n'est pas très palpitant à suivre parce qu'il ne traite finalement de pas grand chose, mais voir la triforce Mikkelsen/Bodnia/Buric reste très agréable pour moi, et artistiquement y a toujours quelque chose à grignoter chez l'autre.
C'était bien mais je constate finalement que j'ai pas grand chose à dire.

Annotation :

Mou et pompeux, cette petite oeuvre intimiste justement sous-côté n'aura d'utilité que pour la leçon de vie qu'elle donnera à son géniallissime mou et pompeux papa.
Difficile pour moi de m'accrocher à quelque chose, j'ai senti que j'allais me faire chier les 5 premières minutes, et ce sentiment ne m'a jamais quitté.
On essai de s'imposer Lynch ou Kubrick quand on est un petit merdeux, car on ne comprends pas que tout réside dans l'impact émotionnel, et que ça ne suffit pas de filmer des gens pénétrer dans une pièce obscure.
C'est vraiment vraiment pas terrible, c'est même dingue qu'après 48h je ne m'en souvienne déjà plus.

Annotation :

C'est difficile de pas être absorbé par le faciès atypique de Mikkelsen et par la justesse de ses interprétations, mais même si Pusher II est un peu plus structuré que le précédent, je crois que je l'aime juste un peu moins.
Apologie de l'intégration nasale, de la connerie et de l'humiliation personnelle, c'est encore avec une fraicheur bienvenue que le film reste captivant à suivre, autant dans le développement que dans la chute de ses personnages, Kurt-le-Con à l'appui.
Ça paye pas de mine mais c'est simple, c'est court, ça file tout droit et c'est du très bon travail.

Annotation :

Nouveau film et nouveau concept au sein d'une énergie similaire, si on a d'abord l'impression que l'acteur principal ne tiendra peut-être pas le film sur ses épaules, il en sera tout autrement.
Journée suffocante pleine de bonnes intentions, qui commencera dans l'amour pour terminer dans sa version la plus macabre, excellente descente en enfer avec l'accumulation de drogues et de mauvaises décisions, son lot de personnages déplaisants et d'embrouilles collectives, ce rideau qui s'ouvre et se referme, ces allers et retours incessants.
J'ai vraiment une affection particulière pour cet opus car je le trouve très très fort.

Annotation :

Difficile de noter cette oeuvre atypique qui jongle constamment entre génie et suffisance, au travers d'un scénario qui peine pourtant à nous produire du contenu.
Alors certes la performance de Tom Hardy est énorme, certes on peut se satisfaire de contempler un cinéma que l'on ne voit pas tous les jours, mais j'avoue ne jamais vraiment avoir été pris par le film, au point de regarder ma montre 2 ou 3 fois, et ça, c'est jamais très bon signe.
Néanmoins, l'identité visuelle est telle qu'on ne cesse de repenser aux passages marquants qui sont pour le coup assez nombreux, et qui donnent à ce métrage une ampleur trop importante pour passer à côté.

Annotation :

45 premières minutes hypnotisantes, captivantes, portées par un cinéma aux arguments aussi troublants qu'évocateurs, puis 45 dernières minutes aux limites cinématographiques trop ennuyeuses, portées par ce même cinéma qui semble cette fois-ci se diriger sur un chemin qui flotte au milieu de nulle part, y compris pour son metteur en scène.
Faut quand même se le manger le truc, c'est pas évident.

Annotation :

C'est con mais j'aimerai bien beaucoup aimer Drive, je regarde de manière appliqué, je passe mon temps à essayer d'y trouver de bonnes raisons, mais je ne peux m'empêcher au final de ressentir cet arrière gout amer, même si dans la vraie vie j'aime bien l'amertume, mais pas trop quand même non plus.

Pire encore, j'ai l'impression que j'aime de moins en moins.
Le personnage de Gosling finit par m'agacer, la sur-esthétique est bien trop abusive et à mon sens bien trop inapproprié par moment, et l'histoire est ce qu'elle est, c'est à dire pas forcément grand chose non plus.

Alors oui je suis sensible à ce genre de cinéma, car il sort de l'ordinaire et semble porté par une formidable passion artistique, mais comme autant je trouve cela cohérent dans des projets comme Bronson ou Neon Demon, comme autant Drive me fait un peu le même effet que l'inutilité prétentieuse de la mise en scène de Only god forgive, la lisibilité en plus.

Peut-être un jour qui sait.

Annotation :

Bon ben ça passe pas, même après 2 visions, ça passe pas du tout.
Only God Forgives me donne l'impression d'être un objet brillant, posé sur une étagères vide.
Refn construit des scènes esthétiques, mais qui ne parviennent jamais à avoir un impact ou une personnalité suffisantes, car elles flottent autour de rien du tout.

Après avoir vu les bonus du film, notamment une très bonne ITW de Refn, cela confirme bien ce que je pensais.
Il compare la réalisation du film à une chute de dominos, il commence par la scène 1, puis selon le rendu re-travaille la scène 2 etc... il devait y avoir plus de dialogues à l'origine, mais l'accents Anglais des autochtones n'était pas bon, donc il a du revoir le concept... bref, les grands penseurs trouveront une myriade de raisons à la grandeur du film, moi j'ai l'impression qu'il c'est retrouvé au montage avec peu de matière, et qu'il a fignolé un truc un peu barré pour rattraper le coup.

Annotation :

Je suis un peu vacciné et j'ai un peu moins aimé que la première fois.
La première heure reste vraiment excellente à mon sens, l'esthétique me semble indispensable pour ce genre de sujet, la bande sonore est dingue, Elle Fanning aussi, son changement d'expression, sa prise de confiance, tout est calibré pour du haut niveau visuel dans un contexte assez fascinant faut le dire, c'est très très fort.
Pourtant la deuxième heure est ronflante, on retombe dans "y a plus grand chose à raconter donc je me regarde faire du mic-mac", ça devient long et gratuit et sans grande accroche de mon côté.
Je râle mais on voit pas souvent ce genre de chose hein.