Novembre 2018 / Musique

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Un EP tendre, joli, qui s'écoute comme une sorte de musique de fond habitée. Mais rien ne reste. Si ce n'est le souvenir que la pop rencontre un moment du spleen, au carrefour d'un geste indé, et charmant de cette fragilité.

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Des albums peuvent sidérer en un seul morceau, vous plonger dans un état que seule la musique déniche. C'est le cas de celui-ci avec sa piste terminale, "Harmonium in the Well" qui vous souffle du spleen dans l'âme.

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Canon de la bossa nova, avec ce que Chabat appelle, en onomatopée, le "gouzizouguizou", cet incunable du genre éveille une cohorte de souvenirs, tant la connaissance des morceaux excède l'album seul.

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De ce 2ème EP signé Nicolas Tarik, se dégage un vraie joliesse des textes et de l'interprétation. De son flow swing et soul, samba et variété, une empreinte modeste mais agréable se dégage de cet EP qui va comme des amourettes fugaces.

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Succédant au génial "Rythmes et botaniques", cet EP confirme le talent d'écrivain et le flow de Faye. Je ne peux pas cacher, en revanche, ma légère déception de ne pas y retrouver des compo aussi excellentes.

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Objet de tous les maelström, mélangeant ego trip du rap US, soft porn et culture gay, l'univers de Nicki Minaj est le fruit de mille carrefours. Et musicalement ? Et bien rien que de très sage et de très FM lookalike.

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Remarquablement efficace dans ses beats binaires et son flow entre hip hop pur et variétoche de dancefloor, cet LP 30min de Jain égraine les petits morceaux qui sont autant de friandises pop et dansantes.

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En 2016, Blood Orange avait déjà séduit la presse avec "Freetown Sound". Avec celui-ci, ça semble confirmé. Pour ma part, comme avec The Weeknd, cet ersatz post-MJ, séduit par sa suavité sans apporter le gain de la vraie luxure.

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Best of, mix et live, tout cela à la fois pour célébrer l'ancrage de Justice dans la pop music. Chaque morceau, conservé et mis à neuf par des remix inspirés qui donnent ce sentiment étrange de redécouvrir ce qu'on connaît par cœur.

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La hype assez large autour de Flavien Berger, élu en tête de proue d'une sorte de low-électro, s'est dégonflé de mon côté en écoutant cet album. Bien moins saisissant que "Léviathan", peut-être plus artificiel. En tous cas, moins convaincu.

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Hymnes enfiévrés du film de Richard Lester, compilation de tubes des Fab Four, considéré comme un des meilleurs albums des très riches 60s, ce sommet canonique n'a pas pris une seule ride et dégage toujours autant de twist & shout !

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Si ce qu'on appelle le feu, la fièvre en musique représente quelque chose, ce serait cet album. Incandescent de bout en bout, embrasant les nuits américaines des 60s naissantes, James Brown y règne là en maître sensuel.

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Ecouter cet album de rock, de soul mais surtout R'n'B gospel, après l'"Apollo" de James Brown c'est prendre le risque imparable de l'aimer moins. Et c'est ce qui arrive à cet album groovy, plaisant mais bien trop sage à côté de Brown.

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Matrone et impératrice britannique de la cuisse de laquelle sont nées les reines de folk mais surtout de la pop façon Lady Gaga (à qui son personnage dans "A Star is Born" doit beaucoup). Un album qui fond dans l'oreille et pas dans la main.

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En 2018, j'avoue : je n'attendais rien de Lenny Kravitz. Gloire fanée du pop rock légèrement borderline mais suffisamment hype pour la FM, cet album me donne tort et rend grâce à l'interprète enfiévré en quelques morceaux savamment efficaces.

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Y a quelques mois, je découvrais et moquais les origines de la bossa nova avec "Getz/Gilberto". Là je m'inflige la découverte de Buck Owens et son Bakersfield sound, ridiculisé à raison dans l'"Inside Llewyn Davis" des Coen.

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Origine du garage rock, empruntant au free jazz et à la funk leur rythme endiablé, au rock son énergie électrique, cet album des Sonics est un incunable des grands moments de la musique moderne. Un accélérateur de lâcher-prise.

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Si l'entrain, l'enthousiasme, la fièvre pendant des heures veulent dire quelque chose en musique, elle s'incarne avec évidence dans la musique endiablée de Jerry Lee Lewis. Aussi sautillant que son "presque" homonyme (le comique doux dingue).

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Déjà, dès ce premier album, on a une sympathie pour le diable, pour le sel frémissant qui bouille à travers chaque morceau. Par la voix dilettante de Jagger mais surtout par les riffs érotisant de Richards.

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Le soul, la proto-funk, le groove impeccable et impérissable d'Otis Redding y trouve là son écrin sacré. Et sacrificiel tant on y sent l'interprète y offrir le meilleur de son talent. Des galettes qui peuvent vous enflammer une nuit torride.

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Au royaume des albums cultes, siège cet incunable de la pop music, signé par les Beach Boys. Archétype de la musique de baloche, avec ces chalalala et ses "dance, dance, dance !", son efficacité est toujours d'actualité.

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Grande figure du free jazz, John Coltrane égraine dans cette déclaration cuivrée une ode au jazz le plus libre, le plus débridée, celui des caves enfiévrées, loin des salons BCBG où le jazz le plus académique a fini sa route.

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Le mitan des années 60, dans le jazz US, est riche d'une pléthore de musiciens habités par le blues et le cuivre des grandes alalies. Entre John Coltraine, Otis Redding et B.B. King, c'est un parterre de génies qui se presse.

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On ne compte pas ni ne trie les grands albums des Beatles. Ce "Rubber Soul" ouvre la pop synthétisée par les Fab Four vers une horizon plus hippie, à la croisée de leurs tubes originels et du génie expérimental de "Sgt. Pepper".

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La qualité de ce live, c'est que Dutronc y gomme ses tubes pour faire primer l'énergie de bal, au cœur de sa musique. Les meilleurs morceaux restant ceux où le violon s'envole, se grise pour faire voltiger la musique et presser à la danse.

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Chilly Gonzalez, plus besoin de le rappeler, est un polymorphe de la musique. En remettant sur l'établi les sonorités pianistiques, trouvant le fond de mélancolie qui tapisse nos oreilles. De la routine musicale, il sourd la délicatesse.

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Plus que chez Dylan, la country semble ici synthétisée dans sa figure la plus archétypale. Ce qui fait que l'album dégage une fraîcheur sincère, et pas le sentiment commun dans les prod 2010s d'une imitation artificielle.

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Chamayou donne à la musique de Saint-Saëns, symphonique, puissante, tellurique, simili-wagnerienne, contemporaine de Mahler, l'ampleur de ses grands fracas, la dimension de ses éclats hallucinants.

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Le 3ème album d'OrelSan se double d'une sorte de jumeau au masque de vers. En redoublant certains morceaux ("Tout va bien") ou en invitant Damso ("Rêves bizarres"), la fête n'est pas finie et a encore du beau spleen à exhaler.

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J'avais été très séduit par "Evolve". Mais cet "Origins", en prolongeant l'electropop de grands barnums à grands coups de strong beats gâche la fraîcheur que peut avoir ce genre de musique par excès de volontarisme festif (façon Coldplay).