Oeuvres filmiques vues en 2018

Bis repetita, again and again !
On repart pour une nouvelle année en essayant de découvrir toujours plus de films ( 138 en 2017 et 168 en 2016 ).
Ce coup-ci je vais essayer d'annoter plus ou moins succinctement toutes les œuvres que je vais pouvoir visionner.

Liste de

58 films

créée il y a presque 7 ans · modifiée il y a 5 jours
Cinquième Colonne
6.7

Cinquième Colonne (1942)

Saboteur

1 h 49 min. Sortie : 21 décembre 1949 (France). Policier

Film de Alfred Hitchcock

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

"Cinquième colonne" pour le cinquième film américain du réalisateur.
Un thriller à l'atmosphère noire maîtrisée et distillée tout au long du récit. On retrouve une fois de plus les thématiques chères à Hitchcock : la figure du faux coupable, un homme ordinaire placé dans une situation extraordinaire, la confrontation avec une femme fatale à l'apparence glaciale...
Le film préfigure fortement "La Mort aux Trousses" jusqu'au final iconique des deux films ( la statue de la Liberté et le Mont Rushmore).
L'efficacité et le suspense sont privilégiés au profit de la pure crédibilité de l'intrigue comme c'est usuellement le cas chez Hitchcock.
Voilà donc un film agréable et sympathique qui se situe tout de même loin des grands chefs-d’œuvres et autres films du maître plus ambitieux.

Batman
5.4

Batman (1966)

Batman: The Movie

1 h 45 min. Sortie : 6 septembre 1967 (France). Aventure, Comédie, Policier

Film de Leslie H. Martinson

Zoumion a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nouveau visionnage.

Adaptation cinématographique de la série "Batman" sortie la même année, ce long-métrage est un pur nanar volontaire.
Bien qu'il souffre de sa condition d'épisode télévisé à rallonge avec tout ce que cela induit comme défauts, le film offre un joyeux bordel ringard et jouissif que l'on savoure sans prétention aucune. Une sorte de trip sous acide influencé par le kitsch et le pop-art.
A mes yeux le film est dans le registre bien plus intéressant et généreux que les versions de Joel Schumacher.

La Marque du tueur
7.3

La Marque du tueur (1967)

Koroshi no rakuin

1 h 38 min. Sortie : 15 juin 1967 (Japon). Action, Gangster, Drame

Film de Seijun Suzuki

Zoumion a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Découverte.

Mon premier film de Seijun Suzuki et quelle expérience ce fut ! Une oeuvre fascinante et surprenante à bien des égards.
Le réalisateur s'affranchit des conventions pour livrer un petit OVNI de genre bien typé et irrévérencieux. Mélange des genres ( polar, chanbara, film érotique...), des registres. Le travail sur la destructuration du récit et de la forme est remarquable ( histoires qui s'imbriquent l'une dans l'autre, multiples "films dans le film"... ). Sukuzi dresse également un portrait critique et acerbe de la société nippone à travers ce personnage du tueur aux multiples obsessions ( armes, violence, femmes, sexe ). Tout le film est d'ailleurs marqué par l'obsession.
Le film a également un côté très charnel et se donne au spectateur, l'abreuvant véritablement. Pas étonnant qu'il ait inspiré une multitude de cinéastes contemporains qui inscrivent leur travail à travers cette même ligne directrice ( Tarantino pour ne citer que lui ) ou même au niveau de la symbolique ( l'autocuiseur dans le "In the Mood for Love" de Wong Kar-wai par exemple ).
Un nouveau témoignage qui démontre que l'esprit contestataire de la Nouvelle Vague et le refus du formalisme ne sont définitivement pas incompatibles avec le système des studios.
"La marque du tueur" représente en tout cas une très belle découverte qui donne envie de s'intéresser plus en détails à la vaste filmographie de ce monsieur.

Ben-Hur
4.4

Ben-Hur (2016)

2 h 06 min. Sortie : 7 septembre 2016 (France). Historique, Péplum

Film de Timur Bekmambetov

Zoumion a mis 1/10.

Annotation :

Découverte.

https://zupimages.net/viewer.php?id=20/01/rqg7.jpg
Je pense que ça résume à peu près tout.
Énième adaptation du roman éponyme, le film est surtout un remake totalement aseptisé de la version de 1959. Il ne propose absolument rien, aucune idée de cinéma ou quoi que ce soit d'autre ( là est peut être l'exploit après tout ).
Même si on rigole à de rares moments le tout n'est même pas un nanar. C'est juste consternant.

Starship Troopers
7.4

Starship Troopers (1997)

2 h 09 min. Sortie : 21 janvier 1998 (France). Action, Science-fiction, Guerre

Film de Paul Verhoeven

Zoumion a mis 9/10.

Annotation :

Découverte.

Découverte très tardive de ce petit bijou de Paul Verhoeven. A la fois solide et énorme film de "série B" maniériste qui recycle les codes des genres ( sitcoms, film d'action d'époque Reagan, film de guerre... ) et violent pamphlet à l'égard de l'Amérique militariste et colonialiste, le long-métrage est un petit monument de subversion, très loin de la simplicité avec laquelle il a été jugé à sa sortie.
Une belle baffe qui me donne envie de découvrir le cinéma du "hollandais violent". Tant de lacunes à combler...

La Rivière rouge
7.7

La Rivière rouge (1948)

Red River

2 h 13 min. Sortie : 10 août 1949 (France). Western, Drame

Film de Howard Hawks

Zoumion a mis 9/10.

Annotation :

Découverte.

Voilà donc le premier western de Howard Hawks que j'avais à cœur de découvrir depuis un bon moment, c'est maintenant chose faite !
J'aime beaucoup le cinéma de Hawks, son amour des personnages et de la complexité humaine.
Et quel chef d’œuvre que ce "Red River", le réalisateur arrive à s'émanciper des clichés du genre pour nous livrer un film introspectif.
Un conflit entre un père et son fils adoptif sur le fond d'une incroyable épopée.
Grâce à l'usage de la voix off dans son introduction, Hawks ancre la petite histoire dans la grande en s'inspirant du "Chisholm Trail" et de l'acheminement du bétail du Sud au Nord. Il nous offre d'ailleurs des images saisissantes, presque documentaires sur les conditions de vie âpres et rugueuses de ces hommes que la nature n'épargne pas.
John Wayne est tout simplement monstrueux et s'offre l'un des plus beaux rôles de sa carrière, à la fois malade tyrannique obsédé par sa quête mais terriblement humain. Face à lui Montgomery Clift ne démérite pas dans son rôle de jeune cow-boy fougueux avide de liberté.
Hawks n'aura finalement pas réalisé beaucoup de westerns par rapport à d'autres grands noms mais il aura indubitablement participé à légitimer et rendre le genre plus mature.
Un de mes westerns préférés !

Mister Dynamite
6.3

Mister Dynamite (1986)

Lung hing foo dai

1 h 37 min. Sortie : 16 août 1986 (Hong Kong). Aventure, Action

Film de Eric Tsang et Jackie Chan

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

Voilà donc le film où Jackie Chan a failli perdre la vie suite à une chute d'une dizaine de mètres lors du tournage.
Film d'aventure parodique, "Mister Dynamite" peut être considéré comme la réponse de Hong Kong à la saga "Indiana Jones".
Fun, décomplexé et inventif dans sa façon de jouer avec les codes du genre, le film offre quelques séquences vraiment marquantes entrecoupées de moments plus plats où le rythme redescend malheureusement.
Je ne connais que très peu le cinéma de Jackie Chan mais son enthousiasme et sa maîtrise des arts martiaux sont communicatifs.
Sympathique !

Nocturnal Animals
7

Nocturnal Animals (2016)

1 h 56 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Drame, Thriller

Film de Tom Ford

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

Second long-métrage de Tom Ford, "Nocturnal Animals" est un thriller psychologique qui mérite que l'on s'y attarde.
Formellement magnifique, porté par une interprétation magistrale ( Jake Gyllenhaal mais surtout Michael Shannon et Aaron Taylor-Johnson qui bouffent la pellicule ) et narrativement assez complexe en mêlant les différentes strates de temporalité, le film ne parvient cependant pas réellement à innover et surtout à concrétiser ses ambitions. On sent clairement l'influence de David Lynch mais là où ce-dernier aurait créé un labyrinthe mental chaotique, le film de Ford est un peu plat et vain.
C'est pourtant intelligent tant au niveau de l'écriture scénaristique que visuellement à travers la symbolique. Certains moments sont très beaux ( le générique d'ouverture vraiment troublant, le rodéo nocturne...) mais il manque cependant quelque chose.
Un film que j'aurais voulu adorer, à mon sens on passe à côté d'un petit chef d’œuvre.

Underworld
5.5

Underworld (2003)

2 h 01 min. Sortie : 24 septembre 2003 (France). Romance, Action, Fantastique

Film de Len Wiseman

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

Je dois dire que je partais avec beaucoup d'aprioris et que je m'attendais à voir une belle daube, au final ce n'est pas aussi catastrophique que ce que j'imaginais.
Le postulat est loin d'être novateur et les figures du vampire et du loup-garou ont été moult fois exploités mais Wiseman a le mérite de construire une œuvre qui possède sa propre identité et de dépoussiérer les mythes en les transposant dans un contexte urbain et contemporain. Exit les pieux et l'ail et bonjour les fusils aux balles à rayons ultraviolets.
Les influences sont nombreuses, tant au niveau cinématographique ( "Matrix", "Blade" ) que vidéoludique ( "Vampire : La Mascarade", "Devil May Cry" ). Dieu sait que j'ai justement horreur de la majorité des progénitures post matrixiennes ( va t'en "Equilibrium" ! ) mais dans ce cas c'est passé.
L'ambiance gothique et sombre est assez travaillée à travers l'utilisation d'une photographie très bleue, les gunfights sont dynamiques.
L'amourette façon Roméo et Juliette moderne m'a gonflé mais dans l'ensemble c'est correct.
Peut-être est ce l'effet produit par Kate Beckinsale en vampire sexy dans sa petite tenue moulante en cuir qui m'a surtout captivé... Oui après réflexion je pense que c'est ça.

Underworld 2 : Évolution
5

Underworld 2 : Évolution (2006)

Underworld: Evolution

1 h 46 min. Sortie : 8 mars 2006 (France). Action, Fantastique, Science-fiction

Film de Len Wiseman

Zoumion a mis 3/10.

Annotation :

Découverte.

Suite directe du précédent opus, "Underworld 2 : Evolution" adopte la démarche classique d'une suite qui consiste à vouloir en offrir toujours plus. Plus d'action, plus de violence, plus de sang.
Après un prologue intéressant, le film se rebranche sur l'intrigue laissée en suspens. Malheureusement Wiseman abuse de flash-backs pour restituer son univers et rend le tout très indigeste, d'autant que le film met un temps fou à démarrer ( les personnages mettent une plombe à comprendre ce que le spectateur a saisi en 5 minutes ). On a donc plus d'action mais ces séquences tombent totalement dans la surenchère et deviennent inintéressantes. L'esthétique gothico-urbaine qui ne m'avait pas déplu passe aussi à la trappe.
Que reste t'il ? Pas grand chose si ce n'est Kate Beckinsale. Et ça Wiseman l'a bien compris puisqu'on a le droit a une scène d'amour émoustillante mais assez frustrante, la caméra esquivant habillement tout angle coquin.
Ok c'est ta femme Len mais tu aurais pu partager un peu...

Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans
4.8

Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans (2009)

Underworld: Rise of the Lycans

1 h 32 min. Sortie : 25 février 2009 (France). Action, Fantastique, Thriller

Film de Patrick Tatopoulos

Zoumion a mis 2/10.

Annotation :

Découverte.

L'indispensable opus "préquelle" d'une saga. Pas grand chose à dire...
Le film abandonne le côté urbain et steampunk de la saga au profit d'un Moyen Age fantastique mais c'est mauvais.
Narrativement c'est le néant, où comment étirer un flash-back de 5 minutes dans le premier opus en un film de 1h30...
Malheureusement on ressent clairement le côté post "Twilight" du bordel dans les enjeux et la narration.
En plus de ça il n'y a plus Kate Beckinsale.

Evolution

Evolution (1954)

08 min. Sortie : 1954 (France).

Court-métrage de Jim Davis

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

"J'essaie de laisser l'imagination des spectateurs aussi libre que possible en utilisant des formes abstraites plutôt que des formes définies. Le spectateur peut simplement se détendre et regarder les films comme on écoute de la musique". Voilà ce que déclarait Jim Davis, cinéaste de l'avant garde américaine au sens anhistorique du terme, à propos de ses travaux.
C'est clairement ceci, le court-métrage est une musique visuelle. Le travail sur la plasticité de l'image est intéressant et les formes préfigurent en quelque sorte une représentation du monde nouveau.
C'est peut être une influence pour le "Fantasia" des studios Disney. Le cinéma expérimental a de toute évidence toujours fortement préfiguré le cinéma plus traditionnel.

Le Solitaire
7.4

Le Solitaire (1981)

Thief

1 h 58 min. Sortie : 20 mai 1981 (France). Action, Policier, Drame

Film de Michael Mann

Zoumion a mis 9/10.

Annotation :

Nouveau visionnage.

Premier long-métrage cinématographique de Michael Mann, "Thief" ou "Le Solitaire" ( je préfère le titre anglais ) est à mon sens l'un de ses meilleurs films. Ce qui est fascinant c'est qu'il définit déjà tous les motifs de son auteur.
Le héros est ainsi un personnage obsessionnel, un acharné du travail comme l'est d'ailleurs Mann sur son plateau. Un homme qui ne laisse rien au hasard. A ce sujet on peut noter le soin du réalisateur quant à la crédibilité du film. Il s'est entouré de vrais truands parfois recherchés par les autorités. Et il faut voir justement la manière avec laquelle James Caan se comporte lorsqu'il s'agit de percer un coffre ou de manipuler des outils spécifiques. Tout est parfaitement maîtrisé et le tout a parfois des allures de documentaire.
Mais la performance de l'acteur ne s'arrête pas là et il signe une formidable composition en s'emparant de ce protagoniste, braqueur dur à cuire mais dont la relative humanité finira par signer sa perte. En effet son existence est incomplète et il voit dans le personnage de Tuesday Weld la possibilité de construire quelque chose qui lui manque et qui donnerait un sens à sa vie. Ce couple offre d'ailleurs toute sa puissance émotionnelle au film qui s'illustre notamment dans cette scène très touchante où les personnages confrontent leur vie abimée et leur désir de rattraper le temps perdu ( il semble d'ailleurs que cette séquence du café soit fréquemment diffusée aux élèves de l'Actors Studio )
Une autre des constantes de l'univers de Mann est l'ambiance de ses films, de véritables symphonies urbaines et nocturnes. Je trouve qu'il faut d'ailleurs dans ce sens rendre hommage à Walter Hill, très bon réalisateur urbain, et établir une parenté entre les deux cinéastes n'est pas dénué d'intérêt. Hill étant le premier à avoir filmé la nuit de façon plus clinique et métallique ( dans "The Driver" ) en opposition avec ce qui se faisait plus tôt. Je pense par exemple à "Dirty Harry" ou "Taxi Driver" qui sont plus organiques. A postériori on peut voir Mann et Hill comme les plus grandes influences de Nicolas Winding Refn sur "Drive".
Bref il y a tellement à dire sur ce film, sur la BO hypnotique et envoutante de Tangerine Dream. Un chef d’œuvre qui annonce déjà "Heat" ou "Collatéral".

Le Verdict
7.4

Le Verdict (1982)

The Verdict

2 h 09 min. Sortie : 14 février 1983 (France). Drame, Policier

Film de Sidney Lumet

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Premier film de Sidney Lumet que je vois ( il était temps... ) et je dois dire que je l'ai bien apprécié.
Frank Galvin ( Paul Newman ) est un avocat déchu et alcoolique qui fait le tour des chambres funéraires afin d'obtenir de nouveaux clients. Un ami lui offre une lourde affaire d'erreur médicale avec laquelle il va se confronter à une puissante et arrogante institution religieuse et des avocats de la défense peu scrupuleux...
Le film de Sidney Lumet est centré sur la rédemption, c'est à mon sens le principal sujet. Le fait de situer l'action et d'avoir tourné à Boston n'est pas un hasard, la ville étant un véritable pôle religieux.
Il est intéressant de savoir que la première version du scénario écrite par David Mamet ne comportait pas de verdict à proprement dit à la fin du film, ce fut une demande des producteurs qui ont tenu à ce que ça soit rajouté. Le film en définitive ne s'attarde pas sur le procès, mais comme nous le disions sur le personnage de Newman.
Lumet prend son temps pour dresser le portrait d'un homme brillamment complexe et touffu que l'acteur intensifie avec sa gestuelle et son regard.
J'ai beaucoup aimé la sobriété générale du film. Chaque plan, chaque mouvement de caméra est réfléchi et pointilleux. Techniquement grâce au travail sur les couleurs et la lumière, Lumet arrive à instaurer une ambiance vieille, froide et même fantomatique par certains aspects. La première scène où Newman est filmé en contrejour est un bon témoin.
Justement Galvin dans ce film c'est un fantôme. Un homme qui n'a plus goût à rien si ce n'est l'alcool. Son évolution lors du film est moteur. Ainsi alors qu'initialement il ne voit que la possibilité de ramasser des deniers d'un commun accord et donc de fermer les yeux sur cette affaire sordide, il reprend conscience à divers moments ( la très belle scène du polaroid ) et décide de se racheter une conscience vis à vis des autres et surtout de lui-même.
Lumet ne sombre jamais dans le manichéisme lorsqu'il met en scène la confrontation de Galvin avec l'autorité religieuse malgré une critique très virulente des institutions qui nagent dans la corruption, le chantage et les diverses magouilles en tout genre. En effet en face le personnage de Newman reste égocentrique et rancunier tout au long du film et ce juste équilibre permet au réalisateur de poser un regard personnel sur ce qui lui tient à coeur : l'injustice.

Le Gang Anderson
6.5

Le Gang Anderson (1971)

The Anderson Tapes

1 h 39 min. Sortie : 1 septembre 1971 (France). Policier, Action, Gangster

Film de Sidney Lumet

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

Bertrand Tavernier parle de ce "Anderson Tapes"comme étant le film pré-Snowden ou Wikileaks.
C'est bien le caractère éminemment prophétique de cette oeuvre qui est fascinant, sortie quelques mois avant le scandale du Watergate. Lumet dénonce la multiplicité et l’omniprésence des systèmes d'écoute et d'espionnage dans notre société. Tout le monde espionne tout le monde ici, que ça soit le Fisc, le FBI ou l'amant jaloux... et cela dans la plus grande illégalité.
Intéressant de constater aussi que ce sujet est plus que jamais d'actualité de nos jours. Quelques temps après l'affaire des écoutes illégales des USA ( qui aura tout de même bien été étouffée, triste...) ou à l'heure où des systèmes tels que les drones se multiplient, toutes ces questions méritent encore d'être posées.
Lumet applique tout ce sous-texte à un film de casse assez typique de cette décennie où tous les codes sont respectés. L'originalité réside dans le fait que les braqueurs s'attaquent à un immeuble tout entier ainsi que dans l'utilisation d'une structure narrative non linéaire qui peut être interprétée comme étant une transcription morcelée de témoignages.
Le film a une tonalité assez légère et comique qui se manifeste à la fois par des personnages pittoresques mais aussi et principalement par le traitement que Lumet accorde à son sujet. L'exagération des différents systèmes d'espionnage et finalement leur intérêt quelconque ( les bandes sont effacées ) rendent la situation grotesque. On y voit aussi Christopher Walken pour un de ses tous premiers rôles au cinéma.
Sympathique et divertissant.

Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du sanctuaire
4.2

Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du sanctuaire (2014)

Seinto Seiya Rejendo Obu Sankuchuari

1 h 33 min. Sortie : 25 février 2015 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Keiichi Satô

Zoumion a mis 1/10.

Annotation :

Découverte.

Je comprends pas l'intérêt de ce truc, sérieusement... A qui ça va parler ? Aux fans de la première heure ? A une nouvelle génération désireuse de découvrir l'univers du manga ? Certainement pas...
Bon je ne vais pas lister tous les défauts du film parce que sinon j'en aurais pour la journée.
Moderniser "Les Chevaliers du Zodiaque" pourquoi pas ? Mais dans ce cas pourquoi vouloir autant se rattacher à la série TV et surtout vouloir condenser un arc narratif de plusieurs dizaines d'épisodes en un film de 1h30 ? Pourquoi ne pas avoir fait quelque chose d'original ( comme Spielberg avec "Tintin" par exemple ) ?
Tous les moments emblématiques sont passés au blender pour accoucher de quelque chose d'absolument imbuvable. Il n'y a juste aucune émotion, rien. Le vide absolu...
Et Dieu que c'est laid !!! Il y a vraiment un directeur artistique derrière ceci ? On dirait une vieille cinématique de jeu vidéo c'est juste infâme. Globalement on peut constater que le cinéma d'animation nippon a tendance petit à petit à lui aussi sombrer dans l'utilisation intégrale de CGI. C'est triste car l'archipel s'opposait en cela aux USA, j'y vois une réelle perte d'identité...
Pour en revenir au film, c'est catastrophique de A à Z mais ce n'est pas étonnant, le projet sentait la merde depuis le début.

Psycho
5.5

Psycho (1998)

1 h 45 min. Sortie : 27 janvier 1999 (France). Épouvante-Horreur

Film de Gus Van Sant

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

Comment aborder cette œuvre ? Un remake au sens littéral et une reproduction quasiment identique du "Psychose" d'Alfred Hitchcock.
Je ne sais pas trop quoi en penser, c'est une sorte d'expérience et de réflexion pavlovienne.
Il y a malgré tout des différences avec le matériau original, 38 ans les séparant ce qui n'est pas négligeable. Le contexte n'est pas du tout le même.
Le film de Gus Van Sant est déjà en couleurs et intuitivement cela me semble assez inenvisageable. On perd énormément en symbolique et en puissance émotionnelle par rapport à l'original qui utilisait avec une telle maestria le noir et blanc ( certes pour des raisons économiques aussi ).
Cette version est également plus "crue". Le code Hays n'étant plus de vigueur, on peut représenter la violence plus frontalement. La cultissime scène de la douche se voit ainsi être plus sanglante. De même certaines séquences ont une forte connotation érotique, je pense par exemple au plan subliminal lors du meurtre du détective privé ou bien lorsque le personnage de Bates en position de voyeur jouit littéralement lorsqu'il observe celui de Marion Crane.
Bref c'est vraiment une expérience déroutante dont la démarche est peut être plus celle d'un artiste contemporain que d'un cinéaste ( opposition très schématique je vous l'accorde mais dans l'idée ).
J'ai quand même trouvé cela intéressant, surtout ce côté pavlovien que j'énonçais. On se plaît à anticiper le film, à se rappeler les plans et la mise en scène originale et à les comparer avec les éléments sémantiques de celui-ci. Et puis en tant que gros fan du "Psychose" original, il n'y a pas à dire ça fait toujours son effet.
Je pense que Gus Van Sant a d'ailleurs surtout voulu rendre hommage à Hitchcock et pas dénaturer son travail comme beaucoup l'ont dit. Et puis cela a certainement poussé à l'époque des curieux à découvrir l'original, chose dont je ne peux que me réjouir.

Les Derniers Jours de Pompéi
5.9

Les Derniers Jours de Pompéi (1959)

Gli Ultimi Giorni di Pompei

1 h 40 min. Sortie : 6 avril 1960 (France). Péplum

Film de Mario Bonnard et Sergio Leone

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

"Les Derniers Jours de Pompéi" est un péplum que l'on attribue généralement à Sergio Leone. De ce fait on oublie le travail de Mario Bonnard ainsi que d'une ribambelle d'autres artistes qui se feront tous leur réputation, à savoir Sergio Corbucci, Duccio Tessari en assistants réalisateurs et un certain Lucio Fulci en assistant producteur. En trois mots : du beau monde !
On s'attend logiquement à un film de qualité, ce qui est le cas à mon sens. Malgré tout il ne constitue pas une référence du genre.
Le film est un péplum avant tout centré sur la politique. Alors qu'il rentre après six années de guerre, le centurion Glaucus ( incarné par le toujours aussi sculptural Steeve Reeves ) apprend le brutal assassinat de son père tué par des chrétiens en quête de richesses, plongeant la population de Pompei dans la tourmente. Une des bonnes idées du film c'est ça, le fait de mêler religion, pouvoir et trahisons pour former une véritable tragédie. Le film a d'ailleurs un fort aspect théâtral qui transpire dans tous ses aspects et qui est appréciable. Cela permet de mettre en valeur de très beaux décors et une belle reconstitution de la ville de Pompéi. La séquence de destruction finale suite à l'explosion du volcan reste réellement impressionnante aujourd'hui.
Je trouve que le péplum italien généralement est avant tout le royaume des chefs opérateurs et des décorateurs, plus que celui des réalisateurs. Citons en exemple le formidable travail de Mario Bava sur "Les Travaux d'Hercule" qui est une référence.
Narrativement comme je le disais le film se concentre sur la politique. On y voit les différentes strates de la société où l'on parle et complote beaucoup. Tout ceci est entrecoupé de séquences de baston assez surréalistes ou notre ami Glaucus savate du crocodile, du lion, du gladiateur ou du comploteur encapuchonné à la pelle. Évidemment cela s'inscrit dans la tradition du muscle opéra et le rôle de Reeves n'est pas foncièrement différent de ceux où il incarne des demi-dieux, Hercule en tête.
Tout ceci donne un caractère bis franchement sympa au film.
Je ne sais pas véritablement quelle place et importance a eu "Les Derniers Jours de Pompéi" dans la future carrière de ses auteurs mais je pense qu'il est possible d'y voir une esquisse. Plusieurs séquences sont fortement empreintes de lyrisme ( le chant des chrétiens en prison ) qui marquera durablement le cinéma de Léone et même le bis italien dans son ensemble.

Monstrosity

Monstrosity (1963)

1 h 04 min. Sortie : septembre 1963 (États-Unis). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Téléfilm de Joseph V. Mascelli

Zoumion a mis 4/10.

Annotation :

Découverte.

Un petit film de SF américain qui semble tout droit sortir des années cinquantes, décennie où on a réalisé des tonnes de séries B du même acabit.
Marrant de noter que le titre français "Le cerveau atomique" n'a pas grand chose à voir avec le film. S'il est bien question de transplantations cérébrales, le tout n'a rien à voir avec le nucléaire. Mais ça sonne sûrement mieux comme titre. Ah le charme de cette époque révolue...
Bon sinon on retrouve pas mal d'ingrédients typiques de ces productions. Le savant fou, la relecture de Frankenstein, le laboratoire futuriste où tout clignote de partout...
La fascination pour la science et le pouvoir scientifique est un des ingrédients majeurs du genre 50s. Ici aussi on craint le savant et le côté potentiellement destructeur de ses inventions.
Le postulat du film est ceci dit plutôt sympa, il y a un côté Women in Prison ( je ne suis pas sûr que le genre existait déjà à cette époque ) où de jolies créatures sont enfermées et soumises à l'autorité d'une vieille tyrannique, avide d'un nouveau jeune et beau corps. Il y a quand même une sacrée orientation érotique tout au long du film.
Et puis il y a quelques idées originales, notamment la transplantation dans le corps du chat. A contrario il y en a d'autres dont on ne comprend pas forcément l'utilité, comme la présence d'une voix off qui explique à outrance les éléments du film pourtant évidents.
Dans l'ensemble c'est assez classique et représentatif des petites productions de SF d'alors.

You're Next
5.8

You're Next (2013)

1 h 35 min. Sortie : 4 septembre 2013 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Adam Wingard

Zoumion a mis 4/10.

Annotation :

Découverte.

Voilà un film dont j'ai du entendre parler dans un vieux "Mad Movies" lors de sa sortie et qui me faisait fortement de l’œil depuis tout ce temps.
On le sait le slasher c'est un genre qui a été éculé jusqu'à la moelle, tourné et retourné dans tous les sens. Rapidement devenu lassant à cause d'une surexploitation qui a souvent rimé avec manque d'inspiration, il a cependant vu quelques tentatives raviver sa flamme, celles-ci s'inscrivant le plus souvent dans une démarche maniériste. Je pense à la saga "Scream" que j'apprécie ( du moins les deux premiers ) ou le récent "La Cabane dans les Bois".
Arrive donc ce "You're Next" dont j'ai entendu beaucoup de bien.
" Anticonformiste, fort bien construit et pensé, un modèle du genre..." et j'en passe.
Après visionnage je dois dire que je suis déçu.
La séquence d'ouverture commence par un gros clin d'oeil un peu lourd à "Scream" justement. On y voit Jack Nicholson euh non pardon Larry Fessenden ( ce mec est son sosie ) en pleine partie de jambes en l'air avant de se faire trucider.
Ensuite on rentre dans le sujet avec la famille qui va se réunir et à qui il va arriver des noises. Malheureusement Adam Wingard n'arrive pas à instaurer une réelle tension dramatique ou une quelconque ambiance dérangeante dans cette première partie qui se déroule mollement. Ne comptons pas sur les jump scares foireux pour rattraper le tout.
Subitement le film change de ton et prend à contrepied le mythe de la "final girl". La victime devient bourreau.
Le film instaure son identité en mêlant le slasher et le home invasion tout en adoptant un registre assez comique, malheureusement l'humour noir tombe bien souvent à plat tout comme les twist qui ne surprendront pas les amateurs. Oui nous aussi on a vu "Scream" monsieur Wingard.
Reste les meurtres et l'emphase qui leur sont accordés mais bon c'est faible et on à déjà vu bien mieux et inventif ailleurs.

Voyage sur la planète préhistorique
3.7

Voyage sur la planète préhistorique (1965)

Voyage to the Prehistoric Planet

1 h 18 min. Sortie : 1965 (États-Unis). Science-fiction

Film de Curtis Harrington et Pavel Klushantsev

Zoumion a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Découverte.

Encore un film qui se destine aux amateurs de SF rétro, "Voyage sur la planète préhistorique" est un décalque d'un film soviétique de 1962 intitulé "La Planète des tempêtes". Sans vergogne, Curtis Harrington a même effacé le nom des acteurs russes et leur a donné une fausse identité afin de dissimuler l'origine du métrage.
Détail le plus curieux et intéressant, tout ceci s'est déroulé en pleine Guerre Froide. Quelques temps après la crise des missiles de Cuba, ce bougre de Roger Corman ici producteur a donc failli plonger définitivement le monde dans le chaos !
En tout cas ce film m'a donné envie de voir l’œuvre originale par curiosité.
On est vraiment dans l'aspect le plus fourbe du cinéma d'exploitation mais c'est aussi ce détail qui donne son charme à ce film. Godfrey Ho n'aura finalement rien inventé !

Basic Instinct
6.9

Basic Instinct (1992)

2 h 07 min. Sortie : 8 mai 1992 (France). Drame, Thriller, Érotique

Film de Paul Verhoeven

Zoumion a mis 9/10.

Annotation :

Découverte.

Je continue mon exploration du cinéma de Paul Verhoeven avec "Basic Instinct" et une fois de plus j'assiste à un très grand film.
Comme à son habitude le cinéaste fait preuve d'insolence et d'une audace folle en définissant véritablement le thriller érotique.
Il critique une fois de plus l'Amérique puritaine et ses paradoxes, un monde où l'on peut trouver un politicien corrompu entreprenant une relation plus qu’ambiguë avec une ancienne gloire du rock accro à la drogue et à la débauche sexuelle. Il nous offre une vision choquante et décadente de cette société et ne nous épargne rien.
Ce qui est fascinant c'est la tension omniprésente qu'il appose au film et la gestion du suspense qui est héritée d'Alfred Hitchcock. Le film est d'ailleurs bourré de références au cinéma du maître, "Vertigo" étant la plus notable. Que ce soit dans ce décor de San Francisco et la manière de le représenter, la chevelure et le physique de Sharon Stone qui rappelle ceux de Kim Novak ou bien dans cette idée de dédoublement de la femme désirée, Verhoeven cite Hitchcock mais ne se contente pas de ça. Il réinterprète le tout afin de lui donner sa propre identité.
Le scénario dresse un trio de personnages mais se centre sur celui de Catherine Tramell ( Sharon Stone ). Elle est l'interprétation moderne de la femme fatale du film noir. Véritable mante religieuse irrésistible, c'est elle qui décide de tout et envisage les évènements à venir.
Le personnage de Nick Curran ( Michael Douglas ) a quant à lui tout du anti-héros, c'est un flic cynique au passé trouble et addict à la drogue et à l'alcool qui va tenter vainement de contrôler Tramell sans y parvenir. Il y est soumis tant dans la vie et son enquête professionnelle que sexuellement ( c'est notamment elle qui domine les ébats et qui l'attache ).
Enfin le personnage de Elizabeth Gardner ( Jeanne Trippelhorn ) est certes mis en retrait par rapport aux deux autres mais il n'en est pas moins intéressant. Très mystérieux, il gravite autour de Curran et est en quelque sorte en symétrie opposée à celui de Tramell.
Cette structure narrative complexe et une psychologie des personnages extrêmement travaillée représente le cœur du film.
Chef d’œuvre de perversité et orgasmique à souhait, ce "Basic Instinct" est un film d'une intelligence fédératrice qui aura indubitablement marqué son époque.

Douze Hommes en colère
8.7

Douze Hommes en colère (1957)

12 Angry Men

1 h 36 min. Sortie : 4 octobre 1957 (France). Policier, Drame

Film de Sidney Lumet

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

Premier film de Sidney Lumet et indubitablement un premier coup de maître qui est devenu un classique.
Le film est l'archétype du huit-clos poussé à son paroxysme. Il se déroule presque intégralement dans une pièce où un jury de douze hommes va devoir délibérer sur le sort d'un jeune accusé. L'action se déroule quasiment en temps réel. Unité de temps, de lieu et d'action sont donc respectées.
Lumet dresse ici un émouvant plaidoyer pour une justice plus égalitaire et un réquisitoire contre la peine suprême en posant une question simple :
Comment douze hommes tirés au sort, qui ne connaissent pas l'accusé et qui n'ont qu'une vague connaissance des faits vont-ils pouvoir statuer sur le choix de vie ou de mort de l'individu en question ? Le réalisateur ne critique pas frontalement le système judiciaire de son pays qui requiert l'unanimité des jurés et qui permet ce fameux "doute légitime" mais plutôt ce qui entoure tout ceci. Un juge visiblement lassé et peu concerné, un avocat de la défense incompétent et ce fameux jury où l'on découvre des hommes avant tout représentatifs d'une certaine Amérique de cette époque. Tout l'équilibre du film repose sur la construction de ces douze protagonistes. Et c'est à mon sens une grande réussite puisque le scénario de Réginald Rose parvient à construire des protagonistes crédibles qui ont chacun leur identité.
Le film évite également habilement le piège dans lequel il aurait pu tomber, à savoir l'aspect moralisateur et bien pensant. On ne saura jamais si l'accusé est réellement coupable ou non.
La mise en scène de Lumet est également admirable, on sait que l'exercice du huit-clos est périlleux surtout pour un premier long-métrage. Pourtant il s'en sort à merveille en multipliant notamment les angles de prises de vue, filmant successivement au-dessus, à niveau du regard puis en dessous des protagonistes afin d'instaurer une tension et une claustrophobie de plus en plus oppressantes. Le tout est renforcé par la chaleur insoutenable et la laideur de cette pièce enfumée où l'on ressent la crasse et la sueur des protagonistes en colère. Ce n'est qu'à la fin ou Lumet adoptera des prises de vues plus larges qui permettront au spectateur de respirer à nouveau.
Le film se conclut sur une belle touche d'humanisme où le personnage de Henry Fonda et celui du vieil homme joué par Joseph Sweeney échangent chaleureusement leurs prénoms avant de conclure sur un "so long" et de retourner vaquer à leurs occupations.

Frankenhooker
6.3

Frankenhooker (1990)

1 h 25 min. Sortie : 21 août 1991 (France). Épouvante-Horreur, Comédie

Film de Frank Henenlotter

Zoumion a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Découverte.

Une première approche avec le cinéma de Frank Henenlotter que je découvre grâce à ce "Frankenhooker" ( amusant la proximité des deux noms ).
Le cinéaste est en compagnie de Abel Ferrara ou William Lustig un des piliers de l'underground américain des années 1980.
C'est quoi ce "Frankenhooker" ? Et bien comme son titre peut le laisser suggérer c'est une sorte de remake/variation de Frankenstein avec des femmes de petite vertu. Exit donc le château gothique et l'ambiance expressionniste de l'original et bonjour les quartiers new-yorkais dégueulasses et non moins lugubres de cette version.
Le film est absolument et complètement barré ! C'est une ode au cinéma bis, à sa créativité et sa subversion. Mélangeant allégrement le gore, l'humour et l'érotisme, il ne fait pas de concessions et ce côté jusqu'au-boutisme est plus qu'appréciable !
Jouant avec les codes de Frankenstein par exemple dans la représentation de l'histoire d'amour, Henenlotter en bon cinéaste indépendant qu'il n'est n'oublie pas d’égratigner sévèrement la société américaine en abordant en filigranes des thématiques variées ( argent, insalubrité new-yorkaise et décadence de la société américaine, culte de l'apparence...).
Une vraie petite pépite que je ne peux conseiller ! Au passage merci à Carlotta de l'avoir édité en DVD/Blu-ray dans leur sympathique collection "Midnight Collection"

Les flics ne dorment pas la nuit
7.5

Les flics ne dorment pas la nuit (1972)

The New Centurions

1 h 43 min. Sortie : 11 janvier 1973 (France). Policier

Film de Richard Fleischer

Zoumion a mis 8/10.

Annotation :

Découverte.

La vie quotidienne de policiers américains dans le Los Angeles des années 1970, voici ce que nous dépeint Richard Fleischer, grand cinéaste américain qui n'a acquis que tardivement une réelle reconnaissance. C'est certainement du à son positionnement générationnel puisque si son cinéma est résolument très moderne, il reste associé au classicisme hollywoodien.
"Les flics ne dorment pas la nuit" ( très beau titre français ) est davantage une chronique sur la police qu'un véritable film policier car il est en rupture avec les codes du genre d'alors. Ainsi il n'y a pas de réelle intrigue, d'actes ou de climax et le scénario est avant tout introspectif.
On suit les péripéties banales des agents qui tentent de faire régner l'ordre, entre disputes conjugales et maltraitance infantile. En ce sens il y a une rupture très intelligente avec l'incipit qui montre les policiers soumis à un entraînement quasi-militaire qui ne leur sera finalement pas d'une grande utilité. En effet la violence est ici sournoise, survenant toujours là ou ne l'attend pas.
Le film exhibe donc un système qui broie l'homme. Que peut-il faire face à une société qui sombre chaque jour un peu plus dans la violence, le racisme, l'homophobie... ? Et bien pas grand chose. Triste sort pour ces policiers dont personne ne peut comprendre mieux qu'eux ce véritable sacerdoce qui les éloigne de leur famille et de leur vie privée. Fleischer met l'accent sur ce travail néfaste qui ne permet plus aux hommes de décrocher et pose un regard très humaniste sur cette véritable errance.
Ce qui est marquant et très malheureux c'est que ce film reste fortement d'actualité 45 ans après sa sortie... C'est dire l'ampleur de ce constat pessimiste qui ne semble pas prêt de se refermer.

Les Vikings
7.2

Les Vikings (1958)

The Vikings

1 h 56 min. Sortie : 15 décembre 1958 (France). Action, Aventure, Historique

Film de Richard Fleischer

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

"Les Vikings" est le parfait archétype du film d'aventure classique hollywoodien des années 1950, caractérisé par sa portée romanesque et son sens du spectacle primant sur la véracité historique qui sera pointée du doigt par les historiens.
Richard Fleischer retranscrit toute l'ampleur d'une œuvre qui nous transporte à l'époque de ces violentes luttes de pouvoir. Le réalisateur a la bonne idée d'unifier son intrigue à la reconstitution des assauts menés par les Vikings sur l'Angleterre. Le récit est libre et met l'accent sur l'écart culturel entre les deux puissances à tous les niveaux. Ainsi le travail sur les décors, la représentation des moeurs, habitudes et coutumes est remarquable. Fleischer pointe également leurs contradictions sur la notion de sauvagerie, chaque camp se montrant aussi barbare que l'autre et il n'y a pas de réel gentil ou méchant à l'image du guerrier remarquablement interprété par un Kirk Douglas plus charismatique que jamais.

La Forêt pétrifiée
6.8

La Forêt pétrifiée (1936)

The Petrified Forest

1 h 23 min. Sortie : 2 mai 1936 (France). Drame

Film de Archie Mayo

Zoumion a mis 6/10.

Annotation :

Découverte.

"La forêt pétrifiée" est le film qui a permis de lancer la carrière de Humphrey Bogart en lui donnant un rôle de gangster à la mesure de son talent. Réalisé par Archie Mayo, cette adaptation assumée d'une pièce de théâtre est un huit-clos presque intégral qui mélange les ingrédients ( western, film de gangsters, drame...) afin de dresser un vrai portrait sociologique d'un pays alors en pleine crise, qui n'a plus de repères et qui est résolument pétrifié.
En ce sens on a presque affaire à un "pré-noir" tant il semble baliser la route pour tous ces polars qui feront bientôt succès.
La principale réussite du film vient de l'écriture qui parvient à mettre en scène des personnages crédibles et consistants, tous ayant des vies emplies de regrets et l'arrivée du personnage de Bogart en catalysera les frustrations. L'atmosphère est crépusculaire et le récit mis en valeur par une belle photographie. Le trio d'acteurs ( Howard, Davis, Bogart ) est également très bon.

Get Out
7.2

Get Out (2017)

1 h 43 min. Sortie : 3 mai 2017 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Jordan Peele

Zoumion a mis 7/10.

Annotation :

Découverte.

Jordan Peele réalise un premier film inégal mais qui vaut cependant le détour. A défaut de renouveler le genre du thriller à tendance horrifique comme j'ai pu le lire à droite et à gauche, il reste réjouissant. On ressent clairement les influences de Peele notamment "Shining". A travers la rencontre entre un jeune homme noir et sa belle-famille qui tourne peu à peu au cauchemar, le film aborde la thématique du racisme, celui de l'élite bourgeoise libérale où comme on se plait à le dire on aurait aimé voter Obama une fois de plus mais où on a malgré tout besoin d'esclaves pour faire le sale travail.
La thématique du racisme reste avant tout pour moi un support à l'horreur et au fantastique et n'est pas pleinement exploitée même si je trouve la fin qui évoque "La nuit des morts-vivants" de Romero assez juste. Mais on sent que ce n'est pas ce qui intéresse le plus Jordan Peele.
"Get out" c'est avant tout un petit thriller à l'ancienne disséminant la tension sans les artifices habituels de l'horreur contemporaine jusqu'à un twist assez renversant. Dans ce sens, la performance de Chris joué par Daniel Kaluuya est très crédible et symboliquement très forte.

La Grande Muraille
4.6

La Grande Muraille (2016)

The Great Wall

1 h 44 min. Sortie : 11 janvier 2017 (France). Aventure, Action, Fantasy

Film de Zhāng Yì-Móu

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

Premier film de Zhang Yimou pour ma part, l'un des cinéastes majeurs de la cinquième génération chinoise. Evidemment je me doute que cette production américano-chinoise ne représente pas la meilleure des vitrines pour le bonhomme. Le marché chinois est aujourd'hui le nouvel eldorado des gros blockbusters qui se rentabilisent parfois uniquement grâce à celui-ci ( "Pacific Rim" par exemple ). On sent donc dans "The Great Wall" une volonté forte d'appâter le peuple chinois.
Et bien verdict c'est assez insignifiant et il y pas mal de défauts. Le plus gros étant l'américanisme dégoulinant de l'écriture qui se ressent dans les trous scénaristiques, les personnages insipides...
Les effets numériques sont également assez inégaux, oscillant du correct au franchement laid.
Malgré ceci j'ai bien aimé la surenchère et le sens de l'épique de Zhang Yimou. Je trouve son utilisation de la couleur très appuyée et intéressante, le tout ayant parfois des airs de sentai. Agréable dans une période où beaucoup de blockbusters sont fades à ce niveau.
Les scènes d'action sont inventives et rendent hommage au wu xia pian, notamment dans cette utilisation de la verticalité et de ses traditionnels combats câblés.
Bon choix aussi que d'avoir confié la musique à Rawin Djawadi dont les partitions marquées par une forte utilisation des tambours illustrent bien l'action.
Voilà donc un film pas trop chiant qui se laisse voir mais qui ne marquera pas.

Cocktail
5.2

Cocktail (1988)

1 h 44 min. Sortie : 8 février 1989 (France). Romance, Comédie dramatique

Film de Roger Donaldson

Zoumion a mis 5/10.

Annotation :

Découverte.

"Cocktail" est un film pleinement ancré dans les années 1980 donc si vous êtes allergiques aux chemises à fleurs et autres extravagances capillaires ou stylistiques typiques de cette époque, passez votre chemin.
Tom Cruise incarne Brian Flanagan, un jeune homme ambitieux qui de retour de l'armée et faute de diplômes, trouvera un emploi en tant que barman. Il va découvrir les ficelles du métier et le monde de la nuit avec son ami et mentor Douglas Coughlin ( Bryan Brown est juste excellent dans le rôle ).
Un bon tiers du film c'est donc ça, Tom Cruise qui joue du shaker ( plutôt bien d'ailleurs les tricks sont impressionnants ! ) et de son sourire ravageur pour faire tomber les minettes. Dans l'esprit Cruise retrouve un rôle de beau gosse tel qu'il a dans "Top Gun". C'est frais et certaines répliques sonnent bien.
Le reste du film est moins intéressant et tombe dans la romance à l'eau de rose. Donaldson n'en oublie cependant pas son sujet mais les multiples séquences érotico-soft sont assez ringardes.
Il reste de ce film, culte pour beaucoup, un objet qui vaut surtout pour le charisme de Tom Cruise et les séquences de flair ( l'art du bar ).

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