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Oh Paul !

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16 livres

créee il y a presque 10 ans · modifiée il y a presque 4 ans

L'Homme pressé
7.5
1.

L'Homme pressé (1941)

Sortie : 1941 (France). Roman

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Lewis et Irène
7.9
2.

Lewis et Irène (1924)

Sortie : 1924 (France). Roman

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 10/10 et a écrit une critique.

Flèche d'Orient
7.2
3.

Flèche d'Orient (1932)

Sortie : 1932 (France). Nouvelle

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

Plus on plonge dans Morand, et plus l’étonnement grandit, décidément ce diable d’homme n’est jamais là où on l’attend. Lui le chantre des années folles, de la mondanité brillante, du cosmopolitisme bruissant comme des bulles de champagne à la rapide agonie, il est aussi capable de plonger en quelques seconde dans le froid effroi humain, qui nait soudain au contact de l’amour - comme dans Lewis et Irene - ou au contact de la nature brutale, comme dans cette fulgurante flèche d’Orient. Une flèche qui file dans l’air comme l’avion qui emmène le héros de Paris à Bucarest, suite à un pari un peu idiot. Voyage initiatique, à contre-courant, grâce auquel Dimitri perdra tout ce qu’il était pour devenir ce qu’il pourra. Cette fois, pas de femmes, pas de plaisirs facile, mais un lent engourdissement, aussi suave qu’une ivresse de vodka. Dimitri s’enfonce dans le delta du Danube, presque s’en apercevoir, et la nature l’engloutit. Comme par magie, la seule magie de l’écrivain Morand.

"En Occident, la nature n'existe pas; c'est de l'aquarelle. Vois-tu, Dimitri, on ne peut vivre que là où la nature commence... Elle commence quelques kilomètres environ après Budapest ; soudain, l'air est plus volatile, le froid plus cuisant, le soleil plus intense, tout s'abandonne, tout se laisse vivre ou se laisse mourir, aucune longe ne retient les animaux, aucune morale ne gâte les hommes, les fleuves s'étalent, la plaine fuit jusqu'au ciel, la pensée s'affranchit."

L'Europe galante
7.3
4.

L'Europe galante (1925)

Sortie : 1925 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

C'est une affaire entendue : Morand me fascine, me caresse, m'émeut, me fait rire, bref dans toutes les acceptions du terme me séduit. Et c'est pas avec cette Europe galante que les choses risquaient de se calmer, puisqu'ici il écrit depuis et sur les Années Folles. In media res, avec l’acuité et l'intelligence qu'on lui connait. Plus la légèreté, l'ironie, la maitrise, l'émotion, la poésie qui sont toujours les siennes.
Ouais, j'arrête, je sais bien qu'un homme amoureux - fût-ce d'un style - n'est jamais cru. N'empêche une chose m'a frappé à la lecture de ces 14 petites merveilles : c'est la ressemblance entre Cendrars et Morand. L'un est plus écorché que l'autre, moins mondain, plus direct peut-être, mais les deux sont de grands aristocrates, de la langue et du coeur, des vrais aristocrates dans l'acception nietzschéenne du terme, sans cesse ouverts aux autres mais ne se reposant que sur eux-même, et traversant le monde avec des yeux émerveillés, toujours et malgré tout.

Milady, suivi de Monsieur Zéro
7.6
5.

Milady, suivi de Monsieur Zéro (1936)

Sortie : 1936 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 9/10.

Annotation :

Parues initialement en 1936 sous le titre Les extravagants (à ne pas confondre avec le premier roman de Morand qui ne sortira que 13 ans après sa mort), ces deux nouvelles présentent en miroir des héros qui plus qu’extravagants sont surtout complètement obsédés : l’un par un cheval (il est militaire à Saumur) et l’autre par l’argent (il est banquier dans le Minnesota). Des obsessions que Morand se plait à pousser jusqu’à leurs ultimes extrémités, faisant de ce diptyque une extraordinaire aventure dans la folie et la passion, décortiquées dans un style beaucoup plus chirurgical et technique que ses nouvelles mondaines des années 20 — car le jeu sur la langue passe ici par un travail assez impressionnant sur les jargons, qu’ils soient de l’équitation ou de la finance : vivre quelque chose vraiment, c’est avant tout savoir le dire complètement.

"La Loire jouait en silence, à sa guise, prenant son temps. Gardefort l'aimait parce qu'elle s'écoulait lente et noble, parce que, seule de nos fleuves, elle était à grande échelle et à la taille des nouveaux mondes, parce qu'elle restait oisive et ne servait à rien, en notre âge où tout doit servir à quelque chose. Un miroir à châteaux."

Tais-toi
6.9
6.

Tais-toi (1965)

Sortie : 1965 (France). Roman

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Morand à 75 ans passés n’a rien perdu de sa verve, de son ironie, de sa tendresse aussi. Il continue à avoir des choses à dire (et des choses à taire). Ce petit apologue en forme de Citizen Kane frenchy est diablement réjouissant. Morand furète, Morand moralise (euh, dans le bon sens du terme, hein), et avec un peu plus de recul que quand il avait 20 ans, mais tout autant d’attachement, il éclaire de ses mots si bien choisis le petit théâtre des hommes. Il y a ici, quarante ans après ses débuts, un côté « bon cru ». Un vieux Bourgogne, charpenté, gouleyant et séveux, qui reste longtemps sur le palais une fois bu.

Ouvert la nuit
7
7.

Ouvert la nuit (1922)

Sortie : 1922 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Fermé la nuit
6.8
8.

Fermé la nuit (1923)

Sortie : 1923 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Ecrit pour compléter Ouvert la Nuit (énorme succès de librairie en 1922), ces quatre nouvelles permettent à Morand de progresser encore dans le portrait croqué à la volée. Un poète irlandais truculent, un fin de race allemand, un ministre tonitruant et une merveille de chirurgien esthétique forment les quatre figures de ce revigorant quadrilatère nocturne. On y retrouve la méthode merveilleuse de ce bon vieux Paul, liant les formes et la forme : choisir des situations et des personnages chatoyants pour aiguillonner sa plume, et trouver des trésors d’expression pour faire briller de mille feux ces personnages et ces situations. En outre, c’est peut-être le recueil qui m’a le plus fait penser à du Cendrars - parfois il fallait que je regarde la couverture pour être sûr que je n’avais pas attrapé Bourlinguer à la place - et en vérifiant je me suis amusé à constater qu’à l’époque Blaise n’écrivait pas de prose. Si influence il y eut, elle n’est pas celle que j’avais pu imaginer.

"Il chercha de l’œil mon admiration, la trouva, s'en reput et sourit, passant son doigt entre son col de chemise et son cou trop gras comme font les cuisinières aux daubes pour les empêcher d'adhérer au moule"

Tendres stocks
6.2
9.

Tendres stocks (1921)

Sortie : 1921 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Hécate et ses chiens
7.5
10.

Hécate et ses chiens (1954)

Sortie : 1954. Roman

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Tout n’était donc pas dit, puisque 30 ans après Morand revient sur le lieu du crime, les années folles, dont il s’était plu à l’époque à décrire l’insouciance et la pétillance. Voilà le revers de la médaille, comme un caillou dans la chaussure qu’il faut expier. Passés les premiers chapitres, délices de formules parfaites dont Paulo a le secret, le récit devient fiévreux, maladif, au rythme de phrases courtes, comme à bout de souffle. Histoire d’un couple en rupture de ban, dans la chaleur marocaine, il s’agit là d’un curieux conte des 1001 nuits où l’imagination maladive d’un trop jeune homme le pousse à sombrer dans le vice. Morand funambule sur la corde du cauchemar, voilà qui est rare…

Bug O'Shea
7.6
11.

Bug O'Shea (1936)

Sortie : 1936 (France).

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Cette fois, tonton Paul nous prend par le collet pour nous plonger dans la pègre irlandaise de Chicago, années 30. Prohibition et fusillades, cette longue nouvelle commence comme un épisode des Incorruptibles, dans le cortège funéraire du formidable Bug O’Shea, bandit bigger than life que tout le Milieu vient voir défiler les pieds devant dans les rues de la ville. Puis, changement de cap, direction le pays natal, l’Eire aux landes vertes battues par le vent, où un fantasques milliardaire veut acheter un château, non loin de la tombe de ce même Bug O’Shea, qui dans ses dernières volontés a exigé d’être enterré dans la terre de ses ancêtres. Un voyage dans l’espace et le temps, magnifique occasion de traverser sur les chapeaux de roues un pays de mythes et de fantômes, si loin de la modernité étasunienne. Comme toujours, ça va vite, c’est cocasse, haut en couleurs, les femmes sont belles et mystérieuses, les hommes grande gueule et courageux, et le livre refermé, on n’a qu’une envie : vivre, nous aussi, la grande vie.

Éloge du repos
7.1
12.

Éloge du repos (1937)

Sortie : 1937 (France). Essai

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 8/10.

Annotation :

Alors que la France offre à ses travailleurs les congés payés, Morand se penche sur la question du loisir : comment apprendre à prendre son temps. Un texte qui lie à la fois les considérations sociologiques sur une civilisation qui ne sait plus jouir de l’oisiveté et les rêveries sur les bienfaits de cette même oisiveté lorsqu’elle est traitée comme un art de vivre. Avec verve et intelligence, comme toujours…

Montociel
13.

Montociel (1947)

Rajah aux Grandes Indes

Sortie : 1947 (France). Roman

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

N’en étant pas à une facétie près, voilà que dans ce - gros- roman un peu oublié (ouais, 1947 n’est pas une super époque pour lui, d’un autre côté) Paulo s’amuse à se mettre dans la peau d’un jeune gandin de l’an II, parti faire fortune aux Indes et qui devient Rajah. Pas forcément passionnant de bout en bout (l’exercice est traité avec grâce, bien sûr, mais reste un exercice déjà beaucoup vu), l’histoire de cet aventurier qui finit par s’ennuyer est tout de même truffé de petits diamants morando-indiens de la plus belle eau.

Les Ecarts amoureux
7.5
14.

Les Ecarts amoureux (1974)

Sortie : 1974 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Morand ne voyage pas que dans l’espace, mais aussi dans le temps. Au programme : les derniers jours de Sénèque, quelques souvenirs des Saint-Simonien au Caire, et deux naines de Vénétie nées dans la même famille à 400 ans d’écarts. Trois variations discrètement nostalgiques sur l’art de passer à côté.

Le Prisonnier de Cintra
7.6
15.

Le Prisonnier de Cintra (1958)

Sortie : 1958 (France). Recueil de nouvelles

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 7/10.

Annotation :

Cinq nouvelles d’après-guerre, aux sujets très différents, et pas toujours très abouties (c’est dans ces cas là qu’on aimerait que Morand soit un peu moins un homme pressé), mais toutes écrites d’une plume amusée et sûre d’elle qui réserve de très jolis bonheurs de lecture.
« Mlle de Briséchalas avait lu tous les livres, s’y était peu à peu ruinée, et sa chair pourtant était gaie ; elle n’avait d’ailleurs point de chair, comme il apparaissait lorsqu’elle levait son visage osseux, stigmatisé par le martyre de la lecture ; visage dont on avait envie de parler en termes techniques, tant cette femme s’était identifiée à sa passion : les traits réguliers semblaient bien mis en page, avec « quelques rousseurs », encadrés par des cheveux dorés sur tranche, et sur le front pur fil, deux petits frisons dessinés comme des lettres capitales ; le nez était parcouru d’une couperose qui ressemblait à un filigrane et les prunelles pointues brillaient comme des caractères de plomb sur une peau plus mate qu’une page de papier vergé. »

So British !
16.

So British !

livre de Paul Morand

Chaiev a mis 6/10.

Annotation :

7 textes très courts issus de revues, écrits entre 1932 et 1977 et regroupés par l’éditeur à cause de leur thème commun, les Anglais. Même si ça n’a rien d’inoubliable, c’est toujours agréable de lire ces articles - un peu des billets de blog avant la lettre - sur nos voisins excentriques que Morand aimait tant : chasse au renard, Oscar Wilde, façon de s’habiller, de parler, de se comporter aux colonies, yachting, tout y passe.

Chaiev

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