On The Road

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Mike Norton : j'ai foiré, j'ai eu peur, je suis qu'un lâche, je pense qu'à moi, toujours qu'à moi. Ce qui m'arrive, je le comprends pas, j'ai la trouille, je suis mort cent cinquante fois déjà et il continue à me traîner là-bas...
Melquiades Estrada : je suis venu ici pour m'en sortir, j'ai peut-être dit des choses fausses, mais il me comprenait et me respectait ; c'est ce qui compte le plus. Je suis consterné que ça soit devenu un cauchemar, je suis devenu un instrument de tortures, la raison de la vengeance d'un homme : j'en suis désolé.
Pete Perkins : Je ne me suis pas comporté en homme, j'ai cédé à mes plus bas instincts, mais j'ai mes raisons. Le pt'it, je l'ai amené trop loin pour qu'on s'arrête, on ira jusqu'au bout, il doit pardonner, il doit souffrir, il doit comprendre...

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C'était pourtant bien parti au début : ces baisers, ces virées et tout ce pognon qu'on fauchait avec facilité. C'était tellement bien, moi et Clyde, ensemble. Et puis il y a eu les flics, tout ces gens qui nous pointaient du doigt pour des crimes que nous n'avions pas commis. Illinois BAM ! Michigan BAM ! Oklahoma BAM ! Texas BAM ! Louisiane BAM ! Bruits de gâchettes et bagnoles à toute allure, pas de temps pour voir nos parents... Mais ne vous inquiétez pas pour nous : Bonnie et Clyde sont immortels.

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Il y a un indien dans les fourrés qui me surveille, un magna de l'industrie qui me recherche, mort ou vif, et des chasseurs de primes qui me collent au train ! Est-ce que j'aurais dû prévoir cette balle à côté de mon cœur ? Non ! Et bien pourtant, elle y est bien casée et j'ai entamé mon ultime voyage en belle compagnie. Le noir et blanc ambiant me fout les chocottes et la basse lancinante qui rythme mes pas kaléidoscopiques n'arrange rien. William Blake aurait-il un jour écrit ça ? Qui sait ? Une chose est sûre : quand je serai arrivé à destination, il n'y aura plus ni démons, ni interruptions, juste une paix bien méritée.

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Même pas hippies, que dalle ! Et on est direct catalogué comme fauteurs de trouble. Je crois qu'on comprendra jamais la philosophie de vie de nos compatriotes. Nous, on aime la Liberté, c'est notre drogue première, notre sang en a besoin et notre esprit aussi ! On s'en nourrit et y a que très peu de gens -des gens biens- qui le comprennent. On est un peu en marge de la société, on roule un peu plus vite que le reste du monde, un peu plus au-dessus, mais qu'est ce que ça peut vous faire ? On vous a rien dit, c'est vous qui avez mal interprété ! Personne n'a le droit d'entraver nos mouvements : la Liberté, ça n'a pas de prix, ça se gagne et ça se perd loyalement... enfin, ça devrait.

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J'ai tout pour plaire, je suis doué, je peux aller à Harvard et pourtant, je ne suis pas heureux. Un jour, je balance tout, je lâche prise et je me lance. L'Humanité me révulse trop, j'étouffe, il me faut de l'air pur tout simplement. Au cours de mon voyage, je vais rencontrer des âmes en peine comme moi, je fais un bout de chemin avec eux et puis, je repars vers mon but final : l'Alaska. Là-bas, j'espère me retrouver et comprendre où j'en suis. J'aurai traversé un millier de places somptueuses, j'aurai vu bien plus que n'importe qui, j'aurai peut-être appris qui je suis vraiment, qui se cache derrière ce nom : Christopher McCandless.

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Il n'a pas connu la Fin, il n'était pas encore né quand l'éclair a frappé : il est un enfant de l'Apocalypse et je ne sais pas quel père je dois être... Coriace ? Aimant ? Toutes ces questions me tourmentent tellement que j'en viens à manquer de vigilance. Il faut se méfier de tout et de tous, plus rien n'est sûr. Peut-être qu'au bout de la route, quand on aura atteint la mer, on sera sauf ? Ici, tout est ravagé, dévasté, oublié... Et le passé ne cesse de me déstabiliser... Nous sommes constamment sur nos gardes. Désormais, c'est la loi du plus fort qui régit l'Humanité , rien d'autre ! Et je dois le lui montrer !

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Moi, ce voyage, je l'aime bien. On est tous ensemble, en famille, et on va à MON concours de beauté. Papa est très fier, Maman essaie de contenter tout le monde, Dwayne ne parle pas plus que d'habitude, Frank aime les garçons et Grand-Père parle de choses que je ne comprends pas encore. Tout roule à merveille jusqu'à ce qu'il faille pousser le van, qu'on mette quelqu'un dans le coffre et que je sois pratiquement disqualifiée ! A un moment, il va bien falloir que tout le monde s'entende pour qu'on y arrive. Je veux gagner ce concours, c'est mon rêve ! Je ne suis pas une perdante : parole d'Hoover !

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« Puisque je vous dis que j'ai gagné ! Laissez moi aller chercher mon gain, laissez-moi agir comme je l'entends pour une fois. Je ne suis pas têtu pour rien ! Même si tu veux pas m'y conduire, fils, j'irai à pied ! A force, tu ne voudras pas me laisser et même si ta mère t'en dissuade, je sais que tu vas venir, que vous allez tous venir ! » Papa, qu'est ce que j'aurais aimé que tu restes ici, jamais je n'ai voulu tout ce qui t'es arrivé, jamais je n'ai voulu que tu sois blessé. Pardonne moi et oublions le Nebraska, je t'en prie ! On peut repartir à zéro maintenant ?

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Francis : nous sommes trois frères, mais pourtant il semble que nous nous connaissons à peine... Quand l'un de nous cache une chose à l'autre, nous plongeons immédiatement dans de puérils pugilats. Que dirait Papa et que dirait Maman ? Et puis, si Jack avait laissé Citron Sucré tranquille et puis, si Peter avait pas acheté son satané serpent... Ah ! quel bonheur de voyager ensemble je vous jure !
Peter et Jack : si vous redoutez les couleurs exotiques et les décors hindis surchargées bien cadrés, trouvez-vous immédiatement un autre train que le Darjeeling et surtout, si vous ne supportez pas les grincheux superviseurs de voyage, grand frère en prime, et amateur de rituels chakraistiques, sautez par la fenêtre !

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On est deux amies inséparables, on est dans la Ford verte rutilante de Louise et on fonce au Mexique. Depuis le début de notre week-end improvisé, on a traversé un tas d'émotions, pas forcément partagées par le bon paquet de salauds qui veulent notre peau. Au début, c'était bien sympa et puis, ça a dérapé. Je crois que Louise serait d'accord avec moi, c'est un sale engrenage ce dans quoi on s'est fourré ! Mais on peut encore s'en sortir : notre amitié est plus forte que n'importe quel monticule rocheux texan, dixit Louise. On peut tout faire ensemble ! La loi, effrayer et peut-être même vaincre le non-dit !

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«  Pas de tricks or treats, pas de grand huit, pas de barbe à papa, pas d’anniversaire, pas de Noël. Tu rigoles Buzz ? Non, on est Témoins de Jéhovah à la maison. » Bon, il faut que je remédie à ça avant qu'il y retourne, je sais que je ne suis pas son père... Il me rappelle tellement le gamin que j'ai été, je vais lui filer un coup de main. Il va d’abord falloir qu'on échappe aux flics et que j'évite de me prendre une balle, et puis il faut aussi que je me trouve une Ford, comme Papa. Le gamin n 'a pas froid aux yeux, j'aurais pu être son père, si je n'en étais pas là... En tout cas, il s'en sortira mieux que moi, ce mioche !

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Mon chou, t'es à moi, rien qu'à moi ! Ta mère, on s'en fout, de ce que j'ai fait aussi, on part en virée rien que nous deux, rien que notre amour à la Roméo & Juliette, Lula ! Ok Sailor, on embarque ! On est des sauvages, on est sexy, c'est nous : Sailor & Lula, les amants maudits ! Y'a les sorcières, les bonnes fées et nous, sur la route. Les barges, les situations détestables, répugnantes parfois, ma veste en peau de serpent et ton rouge à lèvre obsédant, bébé ! C'est notre nuit et je te protégerai de tout, je suis le plus enragé des hommes, le plus amoureux de tous, on est déchaînés, Lula ! On balance la réalité par dessus-bord : nous, on veut de l'adrénaline -mais jusqu’où- ?

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AHHH..., tous jeunes et tous cons ! Je me trimballe un no life, une poupée Barbie et une gamine même pas capable de reconnaître une star quand elle en voit une. Il y a des saloperies de morts vivants partout. Ça fait trois fois que je me salis les bottes en essayant d'en buter un, rien à faire : les taches de sang ne partiront pas. Rien ne pourra m'arrêter pour trouver le Graal : des paquets de satanés Twinkies ! Paré de mon chapeau de cow-boy et armé de mon fusil de chasse, qu'importe où j'irai, rien ne me fera peur. Supermarchés, camions de livraisons, j'ai tout essayé. Mais je continuerai jusqu'à en crever.

Annotation :

Ah ! l'évolution ! La grande ère du virtuel... Suis-je vraiment fait pour y vivre ? Suis-je bien à ma place sur ce site de rencontre ? En un clin d’œil, je m'évade mais ce n'est jamais rien de plus qu'un rêve. Et si je me jetais à l'eau ? De toute façon, je n'ai rien à perdre, je dois coûte que coûte faire quelque chose de ma vie, je dois conquérir le cœur de ma belle et surtout je dois impérativement retrouver le négatif n°25 de Sean O'Connell ! Rien de mieux que de suivre les indices que ce dernier m'a laissés pour enfin partir à l'aventure, non ? (Je n'avais certes pas imaginé qu'il ferait aussi froid...)