On the row
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56 livres
créée il y a 12 mois · modifiée il y a environ 1 heureIl est des hommes qui se perdront toujours (2020)
Sortie : 5 mars 2020. Roman
livre de Emmanuelle Bayamack-Tam / Rebecca Lighieri
Chaiev a mis 5/10.
La Ville de plomb (1949)
Sortie : 1 janvier 1949. Roman
livre de Jean Meckert / Jean Amila
Chaiev a mis 6/10.
L'Escalier d'or (1922)
Sortie : 1922 (France). Roman
livre de Edmond Jaloux
Chaiev a mis 6/10.
Annotation :
«Je courais derrière Valère de siècle en siècle ! Une existence entière vouée à lire des vers, des romans, des mémoires historiques, semblait crever par places et laisser entrevoir de grands morceaux de rêves irréalisées, comme l’on découvre parfois, pris dans la vitrification d’un glacier, un cadavre qui y séjournait, intact, depuis des années.»
L’Assassinat de Joseph Kessel (2021)
Sortie : 20 août 2021. Roman
livre de Mikaël Hirsch
Chaiev a mis 6/10.
Cabane (2024)
Sortie : 21 août 2024. Roman
livre de Abel Quentin
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Sur les 250 premières pages, le livre est tellement brillammant mené qu’on se demanderait presque, si on avait le temps de penser entre deux chapitres si vite enchainés, pourquoi Quentin se donne la peine de romancer l’histoire du rapport Meadows (autrement dit The Limits to growth). Coqueterie d’auteur, prudence judiciaire ? Et puis quand le récit repart sur de toutes nouvelles bases, avec justement l’arrivée d’un narrateur journaliste, on comprend qu’à l’iverse des « Derniers jours du parti socialiste » le jeu entre fiction et réalité est ici mis en scène, réfléchi, et sert de pivot à la reflexion centrale de cette histoire qui se déroule sur cinquante ans : rater un embranchement est généralement une prérogative de personnage (qu’il soit réel ou fictionnel, dans le fond ça reste une anecdote) mais qu’arrive-t-il quand c’est une planète entière qui fait le mauvais choix ? Répondre à cette question par un roman plutôt que par une enquête, c’est en quelque sorte rendre à la tragédie sa dimension quasiment comique, en tout cas dérisoire et absurde. Ou dit autrement : seul les fous pensent pouvoir déménager une armoire en étant dedans...
"Vous êtes l'amour malheureux du Führer" (2024)
Sortie : 28 août 2024. Roman
livre de Jean-Noël Orengo
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Yep, je sais avec un titre pareil, c’était pas gagné. C’est peut être justement pour jouer la carte de la bonne suprise que Orengo à fait un tel choix. Et Grasset de lui emboiter le pas avec une couverture comme peu auraient osé en 2024. Bref, toutes les bonnes raisons de ne pas ouvrir le livre (sur Hitler et sa garde rapprochée ? Encore?) et pourtant c’eut été dommage. Ca commence un peu comme un Eric Vuillard – frontières troubles entre fiction et document, précision du regard, dextérité de la plume – et puis assez vite le livre trouve ses ancrages personnels, son ton, son originalité. Car bien sûr au centre du livre il y a la figure hors norme de Speer, personnage pivot de IIIe Reich qui pourtant parviendra à échapper à la peine capitale et sortira après vingt ans de prison pratiquement blanchi aux yeux de ses contemporains, mais au lieu de s’enferrer dans les questionenements un peu convenus, l’auteur parvient à donner un relief bluffant à son texte en préférant multiplier les angles d’attaque, oser les digressions, empiler les couches et les paradoxes quitte à ne même pas chercher particulièrement des réponses et des conclusions qui eussent été par définition trop simplistes.
Des électeurs ordinaires (2024)
Enquête sur la normalisation de l'extrême droite
Sortie : 3 mai 2024 (France). Politique & économie, Sciences, Essai
livre de Félicien Faury
Chaiev a mis 9/10.
Aux armes de Cardiff (1926)
Sortie : 2000 (France). Roman
livre de Louis Brauquier
Chaiev a mis 7/10.
Les Derniers Jours du parti socialiste (2024)
Sortie : 19 août 2024 (France). Roman
livre de Aurélien Bellanger
Chaiev a mis 5/10.
Annotation :
Bellanger me fait un peu l’impression d’être un skieur théorique, qui étudierait de loin les caractéristiques d’une horrible piste noire mais oublierait au moment de se lancer qu’il n’a plus de ligaments croisés à son genou gauche : bam la gamelle sensationnelle. Hmm, je ne sais pas trop ce que vaut ma métaphore, mais aussi après 500 pages d’une floutitude absolue (groosse journée de brouillard sur la station ce jour là) il y a de quoi manquer à son tour d’acuité. C’est fascinant ça d’ailleurs : plus le style de monsieur AB se veut acéré, et plus son fond, si brouillonnement touillé, est vaseux. On ne sait plus trop quoi penser en refermant ce pensum : le propos (la dérive d’une frange de la gauche française, enfin la gauche, disons d’une frange du parti socialiste, ce qui n’est plus trop la même chose depuis bien avant les analyses délicieuses de Terra Nova et les poétiques visées du Printemps républicain) est-il passionnant, déprimant, ou stérile ? Si j’en reviens à mes stems du début, le gros problème à mes yeux c’est que Bellanger se voudrait un moderne Balzac, mais qu’il n’a pour cela aucune technique valable à disposition dans sa petite sacoche d’écrivain. Faire de cette page déplorable de l’histoire politique française un récit serré et journalistique, ça passerait peut-être. Mais on ne peut pas se lancer dans une comédie humaine du XXIe avec un sens aussi réduit du romanesque ! Il n’y a dans tout ce magma répétitif aucune scène vivante, aucune intrigue en train de se développer sous nos yeux, aucun souffle, aucune subtilité. Juste des analyses amusantes mais mal étayées et des personnages qui ne sont que de ridicules marionnettes sans épaisseur et de sinistres minables qu’on était bien contents d’avoir soit perdu de vue, soit jamais connu ! On dirait en fait un « Profil d’une oeuvre » (très boursoufflé du coup) tentant de synthétiser une saga épique avec la précision d’un gasteropodologiste myope soudain sous le coup d’un terrible hoquet.
Les Jours de la peur (1974)
Le piste dell'attentato
Sortie : 10 mai 2024 (France). Policier
livre de Loriano Macchiavelli
Chaiev a mis 7/10.
L'Origine du capitalisme (2002)
Une étude approfondie
The Origin of Capitalism
Sortie : 16 octobre 2009 (France). Essai
livre de Ellen Meiksins-Wood
Chaiev a mis 8/10.
Le Protagoniste (1973)
l protagonista
Sortie : 2021 (France). Roman
livre de Luigi Malerba
Chaiev a mis 5/10.
Où l'on apprend le rôle joué par une épingle à cravate
Sortie : 2018 (France). Roman
livre de Juan José Millas
Chaiev a mis 7/10.
La Démocratie chez les abeilles
Un modèle de société
Sortie : 20 avril 2017 (France). Essai
livre de Thomas D. Seeley
Chaiev a mis 8/10.
Révolutions
Sortie : 11 octobre 2013 (France). Essai
livre de Vincent Lemire, Félix Chartreux et Mathilde Larrère
Chaiev a mis 7/10.
Le Secret de Caspar Jacobi (1983)
Il segreto di Caspar Jacobi
Sortie : avril 2008 (France). Roman
livre de Alberto Ongaro
Chaiev a mis 4/10.
La Fabrique du monstre
10 ans d'immersion dans les quartiers nord de Marseille, la zone la plus pauvre d'Europe
Sortie : 13 janvier 2016 (France). Essai
livre de Philippe Pujol
Chaiev a mis 5/10.
Le Serpent cosmique (1998)
L' ADN et les origines du savoir
Sortie : 1998 (États-Unis). Essai, Sciences, Culture & société
livre de Jeremy Narby
Chaiev a mis 6/10.
Le Goût de l'immortalité (2005)
Sortie : septembre 2005. Roman, Science-fiction
livre de Catherine Dufour
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Non seulement Dufour a beaucoup de cordes à son arc (imagination fertile, style délicieusement vénéneux, élégant pessimisme, goût des constructions narratives élaborées) mais de sucroit elle ne craint pas de retourner l’arme régulièrement pour en jouer comme d’une lyre, savamment désaccordée. C’est sûr qu’il pourrait y avoir quelque forfanterie à annoncer qu’on se voudrait une Yourcenar de la science fiction, mais en l’occurrence, Marguerite au fusil ou pas, c’est vrai que le mélange marche bien. Le futurisme est traité comme un motif de fond pour faire ressortir les silhouettes, en vue d’obtenir une sorte de décadentisme inversé, où cen’est pas le passé qu’on observe disparaître mais bien l’avenir qui fond et dégouline, et n’en finit pas d’apocalypser : Huysmans chez K. Dick, ou Baudelaire chez Volodine, en quelque sorte.
« Créer une histoire, c’est opposer des atmosphères. Raison pour laquelle j’ai incrusté d’immenses ruines nigérianes ou écossaises au cœur de lagons polynésiens, avec le succès que vous savez. On ne s’en lasse jamais : ces éléments hétérogènes produisent du rêve par simple friction. »
Marseille, une biographie (2013)
Sortie : 13 mars 2013. Récit
livre de François Thomazeau
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Pour éviter de se lancer dans une énième histoire de Marseille qui déroulerait dans l’ordre les éternelles anecdotes sur les colons grecs, les guildes de marchands du Moyen Age, les comtes de Provence, le coup de force de Louis XIV, la Peste, les fédérés entonnant la Marseillaise, le boom du XIXe et les bandits des années 30, Thomazeau prend des chemins de traverse d’ordre narratif : il construit son bouquin par décalages et sursauts, comme une enquête à la saveur très particulière, une plongée à la première personne dans les non-dits et les zones d’ombres d’une ville vénéneuse et envoutante. Il ne s’agit pas tant d’un tableau générique que d’une radiographie de ce qui attire et repousse Thomazeau, qui trouve le ton juste pour se transformer en traqueur d’âme citadine.
« Parce que Marseille, finalement, te permet de ne pas choisir entre ton passé et ton présent, entre la France et l’outre-mer. Parce que tu peux à tout moment sauter dans un bateau et repartir. Au pays de tes ancêtres ou plus loin encore, pour une nouvelle vie, une nouvelle identité. En tout cas, c’est l’impression que donne la ville. Qu’on ne fait qu’y passer, qu’elle n’est jamais finie, toujours en mouvement, en chantier, elle-même en transit. En vérité, Marseille est déjà un bateau ! »
L'Imposture (2023)
The Fraud
Sortie : 16 mai 2024 (France). Roman
livre de Zadie Smith
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
L’Imposture du titre (un peu plus péjorative encore en anglais : the Fraud) est celle dont on accuse Sir Tichborne, qui clame être de retour 14 ans après un naufrage, là où d’autres l’accuse de n’être qu’Artur Orton, boucher parti tenter l’aventure en Australie. Procès réel qui passionna le Royaume-Uni dans les années 1860, et qui va servir à Zadie Smith de toile de fond pour tricoter sa propre imposture : celle qui consiste à écrire un vrai faux roman historique aujourd’hui, puisque pour redoubler les faux-semblants, elle choisit comme personnage une certaine Mrs Touchet, cousine, et amante, d’un certain William Ainsworth, qui a lui aussi réellement existé, et qui fut lui aussi un auteur de romans historiques aujourd’hui totalement oublié. Dans les thèmes donc, tout est fait pour accentuer le côté pastiche de l’oeuvre, et dans le style choisi également. Mais pour corser néanmoins un peu le jeu, l’autrice se permet un unique anachronisme romanesque : celui de raconter son histoire dans le désordre le plus total, comme pour bien souligner que le présent est la chose la moins temporelle du monde.
« Ils ignoraient tout ce qu’il avait vu, où il avait vécu. Mais peut-être, se dit Mrs Touchet, est-ce toujours le cas. Nous nous méprenons tous les uns sur les autres. L’ordre social n’est qu’un ensemble d’erreurs et de compromis. La concentration d’un mystère si grand qu’on ne parvient jamais à l’appréhender. « S’ils savaient ce que je sais, ils ressentiraient ce que je ressens ! » Pourtant, même après avoir vu derrière le voile qui sépare les gens, qu’il est difficile de garder en tête la vie des autres ! Car tout s’y oppose. À commencer par la vie. »
Le Sang de nos ennemis (2023)
Sortie : 8 février 2023. Roman, Policier
livre de Gérard Lecas
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
Lecas parvient plutôt pas mal à enchevêtrer son intrigue policière et la période troublée qu’il a choisie comme écrin : 1962, la fin de la guerre d’Algérie et les remous afférents notamment à Marseille. Les deux flics qui se partagent l’enquête ne peuvent pas être plus opposés : l’un est le fils d’un résistant communiste l’autre un barbouze membre du SAC, autant d’occasion d’aller un peu scruter là où l’histoire politico-policière de l’hexagone grince aux entournures. Le grand mérite de l’auteur, outre une savante connaissance de la période, étant de savoir traiter son sujet sans fioritures inutiles ou psychologie simpliste et déplacée (l’inverse d’Izzo, en somme). A l'os, efficace et instructif, c'est déjà pas mal.
Aliène (2024)
Sortie : 5 janvier 2024. Roman
livre de Phœbe Hadjimarkos Clarke
Chaiev a mis 5/10.
Annotation :
Y’a un petit coté œuf mollet : trop mou pour être un œuf dur mais trop dur pour être un œuf coque. Et c’est pour ça qu’en ce qui me concerne j’aime pas trop les œufs mollets (alors que les œufs pochés, qu’on ne peut réussir qu’avec un sacré coup de main, alors là oui, mais ne nous éloignons pas plus, restons concentrés).
Ici, c’est pas tant mou ou dur le problème, qu’original ou poncif. Tellement de tics narratifs et de lieux communs (les clones, la campagne violente, les hallucinations qui n’en sont peut être pas à moins que si mais non, la nympho de service, le pédé de service, la déshumanisation du monde moderne, la brume le matin c'est joli mais ça fout les boules un peu quand même, les violences policières, la drogue, le sexe, le rock’n roll, ah non le rock ‘n roll non) tellement donc, qu’on se désespère à toutes les pages d’avoir à se coltiner ça, mais d’un autre côté l’ambiance, quelques phrases, quelques traits chopés ici ou là font qu’on tient quand même. J’ai tenu, mais c’était long et d’une longueur franchement inutile (y’a des longueurs utiles, mais là pas). Je sais pas, par mini éclairs je me disais « tiens, est-ce qu’elle loucherait pas un peu du coté de Gombrowicz ? », ce qui serait une bonne chose, quitte à se prendre des modèles inatteignables, autant en choisir des chouettes. Mais en fait non, à l’arrivée on dirait plutôt du Houellebecq pimpé. Bref, si vous hésitez, perso je vous conseil un petit combo Le Grand Jeu (Minard) / Le Chasseur (Vuillard) / Défaite des maîtres et possesseurs (Message), des oeufs brouillés, et au lit.
Quartier réservé (1932)
Sortie : 1932 (France). Roman
livre de Pierre Mac Orlan
Chaiev a mis 7/10.
Annotation :
« A toutes les époques qui suivent une grande guerre, l'idée du sang répandu impose ainsi des réactions imprévisibles. Ce sont elles qui deviennent les éléments essentiels du romantisme, qu'on peut appeler avec plus de clarté : le fantastique social.
Ce fantastique revêt, suivant les époques, des aspects différents, mais l'inquiétude populaire est toutefois la même. Les applications pratiques de la science ne font que renforcer ces images fantastiques en y mêlant un mystère nouveau. Plus la lumière est éclatante, plus l'ombre est épaisse ; c'est toujours dans l'ombre que l'humanité aime à rechercher ses angoisses ; c'est l'ombre des villes les mieux éclairées qui nourrit peut-être les plus étranges larves... »
Ces quelques lignes écrites par Mac Orlan en 1932 dans « Filles d'amour et ports d'Europe » correspondent assez parfaitement à l’étrange petit roman qu’il a concocté l’année précédente, lambeau d’histoire nocturne et hivernale lové au coeur du quartier des plaisirs d’un grand port méridional (probablement Marseille, que l’auteur affectionnait mais qu’il se plait à distordre et camoufler sous la neige et la mélancolie). Appairer deux termes aussi mal coordonnés que social et fantastique pourrait n’être qu’une boutade ou une provocation, mais Mac Orlan en précisant qu’il ne s’agit là que d’un nouveau masque du romantisme parvient à dépasser la posture, et ses textes creusent le sillon. Romantisme de la racaille, roman social à rebours et fantastique dans les tournures plus que dans les faits : les non-aventures de son non-héros ne valent que pour les marges, quasi kafkaiennes, qu’elles laissent entrevoir.
Une histoire du Milieu
Grand banditisme et haute pègre en France de 1850 à nos jours
Sortie : 2003 (France).
livre de Jérôme Pierrat
Chaiev a mis 6/10.
Annotation :
La tentative de faire une histoire unifiée et synoptique de la Pègre française est une gageure qui fonctionne assez bien dans la première partie du livre, traitant de la naissance du banditisme dans la France de la fin du XIXe jusqu’à la Première Guerre mondiale : origines et filiations dessinent un portrait original et vivant des milieux interlopes de Paris à Marseille, d’Alger à Buenos Aires. Mais passé ce premier temps, les bifurcations deviennent un peu trop différenciées pour que le postulat de départ puisse tenir : les deux poles que sont Paris et Marseille marquent à chaque décennie leurs idiosyncrasies, et les quelques tentatives pour ajouter la situation à Lyon, en Corse ou à Bordeaux ne font que rendre toujours plus opaque et inopérante une vision d’ensemble : plus de synthèse possible, mais une mosaïque de cas particuliers qui noient un peu l’intéret du lecteur (même si le travail d’investigation reste louable de bout en bout).