Pages noires en 2024

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On a souvent comparé Egolf, disparu trop tôt, à William Faulkner. Et à raison. Une écriture compacte, riche et coup de poing. Une vision sans concession de la Corn Belt et de la bêtise ambiance, et surtout de sa violence quotidienne. Un personnage-catharsis qui restera dans les mémoires. Superbe.

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Peut-être l'un des écrits les plus aboutis et puissants de l'écrivain mystique ; le verbe est superbe, spectaculaire, organique mais surtout révolté contre les puissances de l'argent et les chrétiens de façade, et surtout la défense de la figure du pauvre, toujours rattachée à celle du Christ. Livre concis, précis de chapitres cisaillés à la spatule, jamais feutré et toujours sanglant, bourré de formules chocs et de colère saine.
Et surtout un texte qui attend la fin, celle de l'Apocalypse, Bloy citant à plusieurs occasions ses visions mystiques de la Salette, conférant au texte une teinte encore plus brute.

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“Ce qui commence dans le mal s'affermit par le mal.”

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"Dérision ! Si vous êtes des administrateurs tellement médiocres, des cerveaux tellement stériles, qu'en présence des routes à ferrer, des canaux à creuser, des rues à macadamiser, des ports à curer, des landes à défricher, des écoles à bâtir, vous ne sachiez que faire de vos ouvriers, du moins ne leur livrez pas comme une proie nos édifices nationaux à démolir, ne leur dites pas de se faire du pain avec ces pierres. Partagez-les plutôt, ces ouvriers, en deux bandes; que toutes deux creusent un grand trou, et que chacune ensuite comble le sien avec la terre de
l'autre. Et puis payez-leur ce travail. Voilà une idée. J'aime mieux l'inutile que le nuisible."

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Les influences de Lovecraft et des poètes français du XIXe s. sont bien là, dans une langue aussi cisaillée qu'imagée et un voyage baroque-ment cauchemardesque. On y ressent quelques panoramas vivants peints dans la Contrée des Rêves.
Le conte initiatique est toutefois classique dans sa construction, les personnages manquent de relief, un manque dommageable quand on ressent, et connait, le profond désespoir que voulait mettre en avant Michel Bernanos.

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Ce n'est pas l'organisation du récit que je préfère mais Morand avait un tel verbe, une telle façon d'écrire. Des phrases superbes, la crasse et une certaine pudeur qui se lient.

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La lecture est absolument douloureuse. Bien des passages font mal, et Styron sait parfaitement le transcrire dans une langue froide et carrée. Entre les portraits littéraires décrits au bord de l'abîme et une introduction sur un ton académique au mal profond qu'est une dépression nerveuse, Face aux Ténèbre recèle des forces qui sont autant des faiblesses et inversement.
Peut-être, et certainement, trop court. Dansant sur plusieurs pieds au fil d'un récit très court, le texte embrasse plusieurs pans de la maladie mais gagne son pari sur un format court, brutal et à l'attention du plus large public.

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Un classique de la littérature horrifique/fantastique, bien rythmée, à la thématique plaisir/douleur simple mais efficace malgré quelques ressorts narratifs un peu gros et faciles.

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Roman d'anticipation/science-fiction très daté dans son esthétique post-hippie et terriblement actuel dans sa dénonciation. Ancien gauchiste devenu star de la télé, mélange politique/média, transhumanisme-capital-terminal en voie de totalitarisme et lobbies tout puissants. Bien écrit, bien construit, Jack Barron et l’Éternité bénéficie de l'écriture musclée et excellemment rythmée de Norman Spinrad.
J'ai toujours regretté les romans de SF/fantastiques d'avoir des faiblesses en ce qui concerne la conclusion de leur histoire. Il n'en est rien ici, la trame est bien équilibrée et cette balance saine entre action, noirceur, humour, développement thématique en font un excellent roman.

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C'est intéressant de lire ce gendre de Karl Marx étriller le monde industriel et l'esclavage consenti de ses masses laborieuses à grands renforts de classiques grecs (Platon, Xénophon) même si en quelques courtes dizaines de pages, cela aurait mérité un développement plus profond. Pour l'époque un opuscule novateur mais qui a pris un sérieux coup de poussière. Superbement bien écrit mais préférer l’œuvre de Kasimir Malevitch, auteur soviétique plus frontal mais avec des comparaisons plus actuelles avec la société de surveillance et même le transhumanisme.

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"La France, c'est la Toussaint perpétuelle et il y a un ministre chargé de la vie des morts, une espèce de jules spécialisé dans le poncif poignant, les lieux communs impénétrables !"

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Je jure d'écrire a minima une chronique sur ce machin ; J'ai longuement hésité entre le 2/10 formel ou un 9/10 pour les fou-rires nerveux. Jamais il n'est réellement question des deux médiums ensemble, ou alors de façon extrêmement lunaire (c'est un euphémisme) ou bien raccordé par un deus ex machina ésotérique new age (l'alchimiiiiiie).
My Dying Bride, c'est du black metal ?
Parler de la guerre au sens large, c'est automatiquement jouer du NSBM ?
La verticalité symétrique du corpse-paint de Maniac, c'est de l'art contemporain ?
Theodor Kittelssen aussi ?
Un brasseur de bières aussi ?
Des définitions Larousse toutes seules.
Putain mais.

Très drôle, de colère.

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Excellente introduction

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Introhttps://www.senscritique.com/livre/Wittgenstein_et_les_limites_du_langage/8247159duction intéressante à la pensée de Simone Weil, philosophe chrétienne française du XXe s. Nourrie des classiques grecs, rejetant le politique et le collectif afin de se concentrer sur le sacré de la personne humaine, soit ce qui lui est étrangement "impersonnel". Parfois décousu malgré le peu de pages.

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Très court, affreusement court, mais du grand Barbey, comme toujours. Le verbe superbe, qui rend olfactive toute référence à cette Normandie tout juste sortie du Moyen-Âge.

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Beaucoup de cartes postales, mais très parlantes sur la réalité de la ville de Rouen au tout début du XXe siècle. Une ville qui avait encore son esprit de l'Ouest, avec sa vie centrée sur la Seine et le travail agricole, notamment du pays de Caux.
Un monde désormais disparu.

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Malcolm Lowry est essentiellement connu pour son magistral *Au-dessous du Volcan* relatant la déchéance de cet ex-consul britannique alcoolique au Mexique, mais d'autres romans et diverses publications, dont des poésies, auront su donner plus de nuance et de relief à l'alcoolisme tant décrit et écrit chez cet auteur, disparu à 48 ans.
Alors qu'Au-dessous du Volcan n'est pas encore publié, ce roman qui ne sera jamais terminé projette un Lowry très largement autobiographique, écrivain toujours alcoolique, toujours au Mexique, qui vient dans le récit finir la rédaction d'un roman (qui n'est autre qu'Au-dessous du Volcan).
Encore plus désespéré, à l'écriture superbe, la déchéance y est documentée comme une chute inexorable, presqu'ulysséenne. Le mescal se sent en bouche et le soleil mexicain brûle la peau.