Cover Parcours vidéoludique commenté - 2025

Parcours vidéoludique commenté - 2025

Les années filent et ma passion pour le jeu vidéo ne tarit pas. Rien de particulier à dire pour cette cinquième édition de mes listes commentées. Si vous faites parti des rares qui me suivez vous savez déjà ce que j'aime. On restera sur le même cap pour cette année, avec toujours beaucoup ...

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4 jeux vidéo

créée il y a 26 jours · modifiée il y a 3 jours
CAPSULE

CAPSULE (2012)

Sortie : 14 février 2012. Aventure, Survie

Jeu sur PC, Mac

Karadras a mis 7/10.

Annotation :

Imaginez que vous vous réveillez seul, enfermé dans une capsule à la dérive au milieu de l’espace infini. Sans vu l’extérieur, votre seule interface sur le monde alentour est un vieil écran usé qui n’en transmet qu’une vision tronquée et simpliste. Vous êtes une petite croix blanche dans un océan d’encre noir. Jauges d’oxygène et de carburant dangereusement basses, vous reprenez le contrôle in extremis. Heureusement l’immensité n’est pas entièrement vide et recèle de rare mais précieuses ressources qui apparaissent sous la forme de points blanc et que le sonar permettra d’identifier à distance.
Juste assez pour rejoindre un avant-poste perdu qui offre un premier répit et un premier objectif. Désemparé, vous n’aurez d’autre choix que de suivre ce fil d’Ariane qui vous amènera à vous amarrer dans diverses installations désertées pour refaire le plein, avec pour seule piste quelques messages sans contexte extrait des bases de données. Une quête désespérée dont le péril réside dans les trajets à effectuer entre ces quelques haltes.

Le sentiment d’urgence est permanent : vous aurez enfin trouvé de quoi remplir votre carburant ? Ce sera votre oxygène qui sera basse, et inversement. Lorsque pour la première fois, un de ces gros carré blanc jusqu’alors synonyme d’objet inanimés se met soudainement à bouger vers vous comprendrez que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être et que l’espace recèle de nombreux danger.
Vous ne saurez jamais à quoi ressemblent les redoutables shulkers, votre pire cauchemar. Votre imagination fera le travail, aidez par un travail minutieux sur le son. Le plus symbolique et celui qui vous accompagnera tout du long sera le bruit cyclique de votre respiration difficile. Dans Capsule, les créatures ne chercheront pas à briser votre coque mais vous siphonneront de votre énergie pour vous laisser mourir à la dérive, lentement.

Malgré la courte durée du titre, entre une et deux heures, il y a une courbe de difficulté bien relevée, surtout dans les derniers segments. Il faut apprendre à ne pas paniquer et à ne pas agir trop précipitamment pour ne pas gâcher ses ressources. Grâce à cela, le jeu reste intéressant jusqu'au bout. Mes seules reproches sont certaines mécaniques non expliquées comme le jumpstart et le scénario présenté par des textes peu passionnant à lire.

Une expérience d’horreur et de survie dans le vide spatial unique. Lorsque vous serez à court de carburant, dans l’espace personne ne vous entendra suffoquer.

Returnal
7.9

Returnal (2021)

Sortie : 30 avril 2021. Action, Roguelike/Roguelite

Jeu sur PlayStation 5, PC

Karadras a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

D’ordinaire le format rogue-like est plutôt cantonné à des productions indépendantes, très souvent en 2D. Voir un studio qui fait partie de l’écurie Playstation choisir cette approche, en y incorporant son ADN de shooter arcade/bullet hell, pour en faire une expérience de AAA est une chose aussi rare que délectable.

Peu vendu mais ayant néanmoins fait beaucoup parler de lui à cause de sa difficulté ; c’est surtout parce que le grand public n'était pas prêt. Returnal est certes exigeant et punitif, mais comme le sont tous les jeux du genre. Il a une approche plutôt “lite” du rogue avec peu de possibilités de builds, des raccourcis pour passer des niveaux entiers et il n’est même pas requis de battre les boss plusieurs fois.

Returnal c’est un gameplay précis et jouissif qui met à genoux tous les TPS que je connais, des environnements sublimes, des boss incroyables aussi bien sur les schémas d’attaques que la présentation et la symbolique, une ambiance sonore de maboul avec une bande-son de haute volée…du lourd.

S’il ne possède pas la rejouabilité infinie des cadors du genre, il contrebalance cela avec une composante narrative forte. Un scénario très cryptique, difficile à reconstituer et ouvert à de multiples interprétations. Le lore est aussi passionnant à découvrir que la portée de l'œuvre s'avère profonde. Et pourtant, tout ceci est optionnel et peu envahissant pour ceux qui ne viendrait que pour le challenge. Un choix parfait car rarement un jeu n’aura aussi bien intégré son game-design dans sa diégèse.

Les fans de la série Metroid ne manqueront pas de noter les grandes similitudes ludiques, thématiques et visuelles. La composante metroidienne est bien présente mais aurait pu être un peu plus ambitieuse, ce qui aurait permis d'améliorer la rejouabilité. Car Returnal, dans toute sa gloire, reste un jeu dont on fait vite le tour (relativement au genre) et peut finir par être redondant, et ce malgré la redistribution aléatoires des salles, objets et ennemis a chaque nouvelle partie.

Le dernier acte qui demande de revisiter l’ensemble des niveaux à la recherche d’objets cachés, ainsi que la Tour, une sorte de mode arcade infini (et la conclusion de l’arc narratif) ne sont pas là que pour augmenter la durée de vie, mais une invitation pour le joueur à expérimenter de nouvelles façon de jouer, d’autres armes et objets. Après avoir vu toutes les fins possibles, j'ai eu la sensation satisfaisante d’avoir maîtrisé les subtilités du jeu. Merci Returnal.

Deep Fear
7.1

Deep Fear (1998)

Sortie : 18 septembre 1998 (France). Action-Aventure

Jeu sur Saturn

Karadras a mis 4/10.

Annotation :

La tentative ratée de Sega de concurrencer l'énorme succès de Resident Evil. Co-produit par Rieko Kodama (Phantasy Star IV) avec Yasushi Nirasawa au design des monstres (Kamen Rider), et même Kenji Kawai à la bande-son, une fine équipe.

Deep Fear se distingue surtout par son décor. Se déroulant dans une plateforme sous-marine appelée “Big Table”, une sorte de laboratoire et de station de ravitaillement gérée par la marine américaine qui se trouve soudainement infectée par un parasite qui va peu à peu transformer l’équipage en monstres. Comme un mélange de Abyss de Cameron, The Thing de Carpenter et de film de zombie classique, mais version nanarland. Impossible de prendre ce jeu au sérieux tant les dialogues, le doublage, la mise en scène et surtout les situations sont ridicules.

Être piégé sous l'océan se traduit dans le gameplay par une jauge d’oxygène propre à chaque salle sur laquelle il faut toujours garder un œil et essayer de remplir en réactivant les différentes stations du système d’air de la base. Une bonne idée complètement sous-exploitée tant il est simple de recharger l’air, hormis lors de rares passages.

Ce jeu passe totalement à côté de ce qui fait un bon survival-horror. Un cas d’école de ce qui ne faut absolument pas faire. L’ambiance n’est jamais pesante ou vraiment horrifique malgré quelques tentatives vaines de faire monter la tension. Les environnements ne sont ni étranges, ni mystérieux, juste fades et répétitifs.
Les nombreuses cinématiques façon film catastrophe donnent la couleur : le gameplay est celui d'un jeu d’action déguisé en survival-horror. Oubliez les ressources limitées, la gestion de l’inventaire et les puzzles qui font le succès de RE. Ici les munitions et les soins sont disponibles en quantité illimité, il suffit d’aller se recharger dans la salle de stockage ou la trousse de soins la plus proche, lesquelles sont rarement très espacées. Impossible de susciter la peur dans ses conditions, sans établir et maintenir l’impuissance du joueur. En vérité, on est plus proche de ce qui sera fait avec les Dino Crisis que d’un RE.
Et si le disque 1 a quelques bons passages qui introduisent progressivement les mécaniques et font monter la sauce, le disque 2 n’est plus que du mauvais backtracking dirigiste, tout juste ponctué de monstres qui apparaissent entre les allers-retours fastidieux.

Une curiosité à réserver à ceux qui s’intéressent à l’histoire du survival-horror mais qui ravira aussi les amateurs de gros nanards.

Crow Country
7.6

Crow Country (2024)

Sortie : 9 mai 2024. Action, Survival horror

Jeu sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch

Karadras a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un de ces néo-rétro qui s’inspire des classiques mais ne se contente pas de les singer bêtement. Il s’en empare, leur insuffle une once de modernité bien dosée, et se crée une identité propre. Tout comme le choix d’une vue isométrique, son esthétique rétro est assez unique. Tout d’abord les modèles très polygonés et colorés qui rappellent FFVII, une référence inattendue pour un jeu d’horreur. Ensuite, ses décors qui, bien qu’ils soient en 3D, réussissent à s’approcher du rendu visuel des fonds précalculés de l'époque grâce à une série de filtres et d’effets.

S’il n’y a pas tromperie sur la marchandise (sauvegardes manuelles, soins/munitions limitées, exploration libre, énigmes, backtracking, nombreux secrets, etc.), on sent une volonté de rendre accessible une formule qui souvent, du fait qu’elle exige un certain investissement de la part du joueur, va repousser un public nouveau. Ainsi Crow Country va limiter certains facteurs de frustrations (inventaire quasi illimité, beaucoup d’indices pour éviter de tourner en rond, mini-boss optionnels) sans jamais trahir sa proposition et trop assister le joueur, une pratique plus que néfaste au jeu d’horreur. Avec à son level-design simple et élégant, il exploite intelligemment une aire de jeu relativement petite grâce à une interconnexion qui rend le backtracking rapide et gratifiant.

Inspirés de RE4, contenants et pièges sont nombreux. Ils sont un moyen d’éliminer les monstres (barils explosifs, etc.) d’obtenir des ressources aléatoires (parfois rien), ou d’ajouter une pression supplémentaire au joueur dans le cas des pièges, qui deviennent de plus en plus présents au fil des chapitres. Détruire ou désamorcer se fait toujours au prix d’une précieuse cartouche : réfléchissez bien.

A vouloir contenter les néophytes, son seul défaut est d’être trop facile en mode normal. Heureusement un mode difficile a été rajouté et je conseille à tous les habitués du genre de le sélectionner d’emblée pour ressentir le danger et renforcer l'immersion. Les monstres, déjà répugnant de base, deviennent encore plus nombreux et mortels pour une expérience plus gratifiante, selon moi. Si le jeu possède une atmosphère délectable, il n’est pas parmi les plus effrayants du genre. Ce qu’il réussit parfaitement c’est installer et entretenir le mystère, comme les classiques. Son histoire est intéressante du début à la fin et la conclusion est très satisfaisante.

Vivons-nous un nouvel âge d’or du survival-horror ? Sans doute que oui !

Karadras

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