⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Pérégrinations littéraire : été 2019
Je l'avoue : l'année universitaire commence à se faire longue et laborieuse (je crois que c'est un constat général : la troisième année de Licence leste beaucoup plus l'étudiant de travail pour le voir couler au fond de l'étang). Pour tenir psychologiquement jusque-là, je me vois donc commencer la ...
Afficher plus21 livres
créée il y a plus de 5 ans · modifiée il y a presque 5 ansL'Europe sociale n'aura pas lieu
Essai
livre de François Denord et Antoine Schwartz
Marius Jouanny a mis 6/10.
Annotation :
Les auteurs formulent une socio-histoire très pertinente de la construction européenne, donnant des informations précieuses à une critique de ces institutions essentiellement inventées pour libéraliser l'économie des pays d'Europe. Simplement, je m'attendais à une démonstration moins historique et plus sociologique sur le fonctionnement des institutions et de ses acteurs. Il n'empêche qu'à la veille des élections européennes, la démonstration des auteurs est on ne peut plus précieuse et nécessaire à prendre en compte.
Perso, ça me conforte dans mon abstentionnisme, tant cette mise en perspective permet de se rendre compte à quel point le jeu électoral pour ces élections est dépourvu du moindre espoir de changement : « there is no alternative » est toujours le mot d'ordre des institutions européennes, quoi que cela leur en coûte. La seule chose à espérer, c'est que l'addition finisse par être trop salée et finisse par multiplier les mouvements protestataires dans les pays européens qui prennent déjà une certaine ampleur avec les écolos ou bien les Gilets Jaunes.
La Chambre de Giovanni (1956)
Giovanni's Room
Sortie : 1956 (États-Unis). Roman
livre de James Baldwin
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Dans ce deuxième roman, James Baldwin formule l'un des plus beaux textes que j'ai pu lire sur la passion amoureuse, la honte et le dégoût de soi qui en découle, la joie aussi. C'est d'autant plus percutant que le récit est finalement d'une noirceur sans nom : qu'on apprécie ou pas ce pessimisme sans concession, difficile d'imaginer qu'il laisse indifférent.
Walden ou La Vie dans les bois (1854)
(Traduction Louis Fabulet)
Walden; or, Life in the Woods
Sortie : 1922 (France). Récit
livre de Henry David Thoreau
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
Les digressions de Thoreau à n'en plus finir et sa posture moraliste ont eu raison de ma patience. Pourtant, il y a plein de choses à prendre, je m'y remettrais sûrement un de ces quatre.
L'Entraide (1902)
Un facteur de l'évolution
Mutual Aid: A Factor of Evolution
Sortie : 1902 (Russie). Essai, Politique & économie
livre de Pierre Kropotkine
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
J'ai lu près de cinquante pages, mais je remettrais ça à plus tard.
Vol de nuit (1931)
Sortie : 1931 (France). Roman
livre de Antoine de Saint-Exupéry
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Un petit roman qui se lit très facilement, et qui vaut aussi bien pour l'ambiance qu'il brosse, celle des vols nocturnes des avions postaux et de sa poésie dépeignée avec une grande sensibilité, que pour le milieu professionnel qu'il décrit avec un souci du détail. C'est typiquement le genre de roman qu'on apprécie engloutir en peu de temps, mais qu'on aurait voulu un peu plus long pour qu'il prenne complètement son envol.
La Zone du dehors (2001)
Sortie : 2001 (France). Roman
livre de Alain Damasio
Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Damasio propose dès son premier roman de la très grande SF, parfaitement en phase avec son époque. Imaginer une distopie basée sur les idéaux et les méthodes de nos démocraties libérales, il fallait bien que quelqu'un le fasse ! Le livre va d'ailleurs bien plus loin que ce postulat de départ : les 500 pages sont très denses, au risque de perdre en lisibilité, au point que la lecture se révèle assez exigeante et souvent aride.
Outre le développement d'un univers très cohérent, avec son propre vocabulaire, références, etc. (au point qu'un chapitre entier est consacré à un cours de philo que le personnage principal professe à ses étudiants en citant Foucault, Deleuze et des auteurs fictifs), l'auteur développe des personnages très attachants. Il explore pour chacun d'entre eux leurs subjectivités (d'un paragraphe à l'autre, le livre écrit à la première personne change de narrateur) atteignant pour certains passages des sommets de sensualité.
Surtout, il ne fait pas que décrire une distopie mais construit un dispositif utopique qui vient la combattre, avec une idéologie et des méthodes de luttes qui lui sont propres. Ainsi, il fait de son livre un formidable récit politique, qui pose avec le sens de la dialectique des questions aussi essentielles que celle de la violence, ou des possibles alternatives au mode de vie capitaliste. Certes, il n'hésite pas à tomber dans un certain culte de l'ego qu'il dénonce par ailleurs. Mais indéniablement, l'exercice imaginatif et philosophique qu'il propose sort vraiment des tripes, et m'a complètement emporté avec lui.
Le Mythe de Sisyphe (1942)
Essai sur l'absurde
Sortie : 1942 (France). Essai, Philosophie
livre de Albert Camus
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
La thèse de Camus avec ce livre est tellement à contre-courant, à la fois dense et paradoxale, qu'il va falloir que je laisse décanter pour m'y replonger.
Grève générale
Sortie : avril 2008 (France). Recueil de nouvelles
livre de Jack London
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Très bon recueil de deux nouvelles engagées de London. L'une imagine ce qu'il adviendrait de son pays si les ouvriers parvenaient à organiser une grève générale pure et dure. L'autre est une réécriture très ingénieuse de Dr Jekyll et Mr Hyde où un professeur d'université conservateur se change en ouvrier pour aller enquêter sur les milieux populaires. C'est très plaisant à lire, et non dénué d'une certaine réflexion politique.
La Femme au collier de velours (1850)
Sortie : 1850 (France). Roman
livre de Alexandre Dumas
Annotation :
J'ai arrêté à la moitié, c'est bien la première fois avec Dumas. Je m'attendais à un roman historique sur la période de la Terreur. Finalement, c'est une sorte de récit moral qui m'a perdu de vue, tellement les portraits qu'il brosse manquent de consistance.
Je suis vivant et vous êtes morts (1998)
Sortie : janvier 1998. Biographie
livre de Emmanuel Carrère
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
A croire que ce sera l'été des rendez-vous manqués, j'ai arrêté celui-ci au quart pour la bonne et simple raison que la narration de Carrère sur la vie de K. Dick comprend des résumés des romans de K. Dick que j'ai pas encore lu. A reprendre donc quand j'aurais lu plus de romans de K. Dick, car dans le genre biographie romancée celle-ci est top.
La France contre les robots (1946)
Sortie : 1946 (France). Essai
livre de Georges Bernanos
Annotation :
J'aurais peut-être dû persister un peu plus dans la lecture de ce livre, tant Bernanos assène quelques remarques fulgurantes. Mais son apologie de la nation française, confondante de redondance et complaisance, m'a trop agacé pour que je continue à explorer la pensée de l'auteur dans ce livre...
Maintenant, il faut des armes
Sortie : février 2007 (France). Essai, Politique & économie
livre de Auguste Blanqui
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Cette compilation des principaux textes d'Auguste Blanqui, reliés par de pertinentes contextualisation historiques comme seules les éditions La Fabrique savent en faire, avec une préface du Comité Invisible en cerise sur le gâteau, est un sacré morceau pour gauchiste ! Au-delà du plaisir un peu complaisant à lire la plume incisive d'un des plus grands révolutionnaires de l'histoire de l'humanité, le livre met en lumière l'intelligence de ses raisonnements largement occultée par l'hégémonie marxiste, alors même que les analyses historiques de Blanqui concernant les révolutions de 1830 et 1848 valent leur pesant d'or.
On ne peut certes pas nier que la méthode révolutionnaire de Blanqui, qui s'apparente plus au coup d'Etat insurrectionnel qu'à la révolution sociale, tout comme sa foi dans le pouvoir émancipateur de l'instruction publique, lui font souvent prendre ses désirs pour des réalités. Mais son obsession pour les rapports de force politiques et militaires mettent tout autant à nue les limites de la mécanique marxiste : même avec des conditions matérielles et une conscience de classe favorables à la révolution, un soulèvement a besoin de connaissances pratiques et d'audace pour réussir. Et avec son "Instruction pour une prise d'armes", Blanqui affirme avec fougue la nécessité d'une pensée pratique et tactique de la révolution. Tout comme, d'un autre côté, il fustige avec des arguments convaincants les pensées utopiques tout comme les doctrines réformistes. Par ailleurs, sa lucidité sur les récupérations en tout genre des idées socialistes par les tribuns démagos annonce le piétinement de ces idées tout au long du XXème siècle jusqu'à aujourd'hui. Bref, s'il y a clairement des passages moins importants dans ce recueil, force est de constater que les écrits de Blanqui, même s'ils étaient toujours circonstanciés et réagissaient directement aux événements de son temps, éclairent étonnamment bien le présent.
Un objet culturel non identifié
Sortie : octobre 2006 (France). Essai
livre de Thierry Groensteen
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Groensteen fait le bilan du statut et la légitimité culturelle de la bande dessinée en France lors de la publication de l'essai au milieu des années 2000. Il faut donc remettre les choses dans leur contexte, puisque la situation a grandement évoluée depuis (au point d'ailleurs que Groensteen a publié un autre ouvrage sur le sujet en 2017 "la bande dessinée au tournant"). Cependant la lecture de cet essai n'est pas inutile pour autant loin s'en faut, car l'argumentaire aiguisé parvient à démontrer avec justesse les ambiguïtés du médium bande dessinée qui le traversent toujours aujourd'hui. A chaque chapitre, l'auteur adopte un point de vue différent pour expliquer pourquoi la bande dessinée est encore souvent stigmatisée et bien moins légitime qu'un autre art comme celui du cinéma, pourtant apparu après elle. Il va ainsi analyser en quoi l'histoire de la bande dessinée (qui s'adressait presque exclusivement aux enfants jusque dans les années 50) les stratégies commerciales des éditeurs, le statut social des auteurs, le traitement médiatique des nouveautés ou bien encore le regard académique effarouché contribuent chacun à leur manière à rabaisser le statut de la bande dessinée auprès des autres objets culturels. La thèse est nuancée, car il s'adonne à une critique aussi bien des acteurs extérieurs qu'intérieurs au monde de la bande dessinée (quitte à ne pas se faire que des amis). Surtout, au milieu d'une production en pleine réinvention et en pleine expansion depuis plus de 20 ans, sa réflexion permet de remettre les pendules à l'heure, en évitant de verser dans l'optimisme outrancier : contre la standardisation et pur faire valoir ses qualités artistiques, la bande dessinée a encore du chemin à parcourir.
La Guerre civile en France (1871)
The Civil War in France
Sortie : 2007 (France). Essai, Histoire
livre de Karl Marx
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Au-delà du fiel (ô combien compréhensible) de Marx à l'égard de la répression de la Commune et du gouvernement de Thiers, ce court essai développe une analyse assez brillante des rapports de force politiques entre la Commune et Versailles et des innovations sociales, économiques et politiques gigantesques du fonctionnement de la Commune durant quelques mois. En le lisant, il est difficile de ne pas pester avec lui contre l'indulgence des communards à l'égard des versaillais au moment où ils auraient pu empêcher ces forces réactionnaires affaiblies de nuire. La question est cruciale, car elle pose la question des moyens que doit se donner une force révolutionnaire. J'ai lu le texte avec en vis-à-vis des commentaires très pertinents de Lénine qui tira les leçons de la Commune en 1917, au risque de tomber dans l'excès inverse : l'autoritarisme. Au moins, voilà un qualificatif qu'on ne peut pas flanquer aux communards.
L'Enracinement (1949)
Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain
Sortie : 1949 (France). Essai, Philosophie
livre de Simone Weil
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
Il est difficile de lire cet essai se Simone Weil de bout en bout tellement elle aborde des sujets variés : la nation, la condition ouvrière, la science, etc. Du coup, j'ai passé beaucoup de passages et je me suis un peu lassé de cette manière d'avancer presque digressive. Pourtant, il y a beaucoup de choses marquantes. Par exemple, en substituant la notion de droit à celle de devoir, S. Weil trouve là une bonne manière de retourner le problème des droits de l'homme. D'autre part, sa vision du déracinement social des ouvriers et des paysans apporte une réflexion profonde sur des cas concrets. Le problème est qu'elle se contente trop souvent de prendre le point de vue l'Etat (que doit-il faire ? comment doit-il agir ?) ce qui a tendance à limiter le champ de sa pensée. En tout les cas, la pensée de Simone Weil n'en est pas moins fascinante pour moi : je suis juste un peu frustré de ne pas parvenir à m'y plonger pleinement.
Capitalisme, désir et servitude (2010)
Marx et Spinoza
Sortie : 2010 (France). Essai, Philosophie
livre de Frédéric Lordon
Marius Jouanny l'a mis en envie.
Annotation :
C'est dingue, j'ai beau avoir lu des dizaines d'articles de Lordon, vu certaines de ses interventions/conférences, je n'arrive toujours pas à me faire au style jargonneux de ses essais spinozistes...
Gouverner par le chaos
Ingénierie sociale et mondialisation
Sortie : 6 mai 2010 (France). Essai
livre de Lucien Cerise
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Voilà un très bon essai complémentaire à ceux du Comité Invisible, qui développe les techniques issues des sciences cognitives et marketing die de l'ingénierie sociale utilisées par les Etats et les entreprises modernes pour contrôler les populations. Sa concision est une force, parce qu'elle ramasse en moins de cent pages tout un tas de concept essentiels pour comprendre à quel point ces techniques redéfinissent la manière de gouverner et logiquement de pouvoir s'ériger en contre pouvoir, et à quelle point leur emprise dépasse ce qu'on peut imaginer. La savante mécanique déployée pour rabaisser les masses, les diviser, les dépolitiser et en fin de compte les réifier forcerait l'admiration si elle n'avait pas de conséquences aussi désastreuses. En fin de compte, la thèse de fin de l'histoire de Fukuyama, au-delà de traduire un mythe de naturalisation de l'ordre social néolibéral, traduit le programme politique de l'oligarchie occidentale : nous endormir pour toujours dans une société qui aurait aboli toute forme de vie, c'est-à-dire toute forme d'imprévisibilité dans les comportements sociaux. Tout cela fait froid dans le dos.
Finalement, j'aurais mis un point de plus si la thèse ne s'était pas un peu égarée dans des interprétations psychanalytiques un peu essentialistes. S'il est en effet pertinent d'associer l'abêtissement des masses à un état d'immaturité pré-œdipien et presque fœtal où l'altérité n'existe pas, il l'est beaucoup moins de reprendre le concept un peu nébuleux de "théorie de la jeune fille" de Tiqqun pour faire des raisonnements foireux sur la soi-disante inclination spécifiquement féminine à se restreindre à la sphère de l'intime, au détriment de l'action sociale. L'une des causes de la dépolitisation de notre société serait donc sa féminisation. C'est pour le moins douteux.
La Personne et le sacré (1941)
Sortie : 1941 (France). Essai, Philosophie
livre de Simone Weil
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Dans ce bref essai, Weil reprend beaucoup de choses qu'elle a déjà développé par ailleurs dans ses autres écrits, mais celui-ci a néanmoins deux grands mérites. D'une part, il condense et lie les éléments de sa réflexion de manière singulière, traçant une ligne droite entre sa réflexion politique et sa réflexion spirituelle et rendant ainsi sa pensée plus cohérente. D'autre part, son développement sur le sacré est précieux, car il permet de prendre de la distance sur ce que nos sociétés modernes sacralisent, pour s'élever vers d'autres principes autrement plus importants : la beauté, la justice et la vérité. Certes, Weil pêche de la même manière que dans ses autres œuvres, en niant la possibilité d'une intelligence collective notamment. Mais sa réflexion sur le malheur et son impossibilité d'être formulé par le langage est foudroyante : elle permet à la fois une critique inédite de la représentation politique, et permet une définition vertigineuse de ce qui est sacré chez l'homme, à savoir "cette partie du cœur qui crie contre le mal", irréductible à toute déchéance.
La Rébellion zapatiste (2005)
insurrection indienne et résistance planétaire
Sortie : 2 mars 2005. Essai, Histoire
livre de Jérôme Baschet
Annotation :
Je ne l'ai pas lu en entier, mais je peux tout de même juger de la qualité documentaire remarquable de l'essai. Baschet retranscrit non sans un regard critique la pensée zapatiste et l'évolution du mouvement depuis les années 90. Au bout de presque 200 pages, j'ai sauté les derniers chapitres pour lire directement la dernière partie, celle qui fait état des acquis de l'autonomie indigène au Chiapas. C'est de loin la partie la plus passionnante, tant elle montre combien la stratégie des zapatistes s'est avérée payante, tout en conservant certaines nuances. Par la confiance accordée au travail de coordination démocratique plutôt qu'à l'autoritarisme militaire, ils ont construit des institutions éducatives, de santé, de justice et de concertation politique exemplaires. Certes, ils n'abolissent pas l'économie et leur système n'est pas idéal, mais ils en ont pleinement conscience. Et mine de rien, leur entreprise contribue pleinement à la démarchandisation de secteurs clés de l'économie tout en revendiquant rigoureusement une déspécialisation de l'action politique.
La Société ingouvernable (2018)
Une généalogie du libéralisme autoritaire
Sortie : 19 octobre 2018 (France). Politique & économie, Culture & société, Essai
livre de Grégoire Chamayou
Marius Jouanny le lit actuellement.
De l'inconvénient d'être né (1973)
Sortie : 1973 (France). Aphorismes & pensées, Philosophie
livre de Emil-Michel Cioran
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Ce recueil d'aphorismes marque par la radicalité des propositions (la grande tragédie de l'homme n'est pas de mourir, mais de naître, etc.). Mais il ne faut pas rester dupe d'une démarche qui ressemble beaucoup à de l'esbroufe, une posture nihiliste que l'auteur ne suit pas jusqu'au bout. Car même s'il est très critique de la religion, son rapport au sacré est ambivalent, et donne parmi les aphorismes les plus marquants. En retournant la métaphysique de sacralisation de la vie, Cioran s'approche paradoxalement d'une singulière spiritualité. D'autre part, ses aphorismes sur l'histoire et l'engagement politique sont très drôles, et parfois saisissant tant leur regard rétrospectif sur l'histoire ne manque pas de provoquer le vertige.
Conseil : ça se lit très bien aux cabinets.