Périple cinématographique en 2015 (avec commentaires)

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3/01/2016

Joli documentaire humaniste et optimiste où la réalisatrice porte un regard tendre sur cette petite classe cosmopolite qui rayonne par sa diversité et en même temps par sa ressemblance. Évidemment, c'est quelque peu naïf et pas du tout représentatif d'une réalité malheureusement bien moins rose mais c'est un feel-good movie à regarder pour clore joliment une année 2015 particulièrement sombre.

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Ça fait un bail que je m'étais pas autant ennuyé, avec les fameux micro- siestes toutes les 10 minutes. Et pourtant, les 3 autres films de Wenders (Paris-Texas, Les Ailes du Désir et L'Ami Américain) m'ont vraiment plu. Ici, ce n'est pas le cas et les errements des personnages contamine tout le métrage, du montage à la mise en scène. Wenders filmait aussi l'inaction dans les Ailes du Désir mais y insufflait une atmosphère incroyable que je ne retrouve pas ici, c'est vraiment terne comme un Tarkovski (le N&B n'a fait qu'aggraver les choses).

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Un polar qui dynamite les codes et qui est anti-spectaculaire au possible, Blue Ruin ressemble à s'y méprendre un obscur film absurde scandinave et on ne peut deviner les premières minutes qu'on affaire à un métrage américain. La mise en scène a ici toute sa place et raconte l'histoire sans avoir grandement besoin des dialogues et ça fait grave plaisir (le boulot sur le bruitage est excellent)! Juste dommage qu'au clap de fin, on ressent d'un coup la vacuité de l'entreprise et on se dit qu'une écriture moins superficielle n'aurait pas fait de mal à ce petit thriller vraiment atypique qui mérite le coup d'oeil.

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27/12

Woaw, ça fait tellement bizarre de voir Bruxelles devenir un décor cinématographique! Une énième variation de Roméo et Juliette vraiment réussie avec une putain de mise en scène à l'américaine et un rythme en termes de montage imparable. Les acteurs, qui sont non-professionnels, sont tous excellents et le film se termine sur une sublime reprise de Back to Black de Winehouse en plus! Bien évidemment que c'est caricatural et un peu manichéen et qu'il y a quelques maladresses de débutant mais moi je me le suis pris comme une bonne série B plutôt que comme une chronique sociale réaliste de Bruxelles. Ce duo de réalisateurs belge renvoie les Dardenne au vestiaire (et en passant, presque tout le cinéma français actuel) et rappelle un peu le talent de leur compatriote Michaël Roskam. Je l'ai vu à la vieille du nouvel an dans une salle en folie donc peut-être que je surnote un peu à cause de l'effervescence autour qui m'a emporté aussi. Faudrait que je le revois pour confirmer ce joli 7!

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Woaw! Un docu-fiction incroyable sur l'esclavage et sur les répercussions sur la société américaine actuelle (les réalisateurs ne prennent pas de gants, les pires atrocités sont exposées crument). C'est brillamment mis en scène, à la fois baroque et ultra réaliste tout en nous dispensant de manichéisme facile.
Y a tout le cinéma italien 70's que j'adore là dedans, c'est subversif à souhait et ça assume sa vulgarité racoleuse et sa violence gratuite (tout en l'arrondissant de moments poétiques assez inattendus, magnifiés par le sublime thème ironique de Ortolani qu'on réentendra 40 ans après dans un film complétement différent...Drive!)!

Par contre, attention aux âmes sensibles: certaines séquences sont vraiment insoutenables, surtout celles mettant en scène des enfants. A ne pas mettre entre toutes les mains donc...

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Très beau drame social, un genre que j'affectionne beaucoup. J'aime aussi les films dépeignant la vie de la white trash, de ces oubliés de l'Amérique et ici, c'est traité avec une telle justesse. Il y a pas mal de scènes vraiment fortes et la réalisatrice dessine de jolis portraits de femmes qu'on voit rarement au cinéma!
Gros bémol par contre: la photographie très bas gamme, digne d'un DTV de Steven Seagal, mais j'imagine que c'est à cause du manque de moyens.

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20/12

Très bon téléfilm France 2 avec en rôle titre l'incroyable Corinne Touzet italienne et un John Turtorro qui a l'air d'avoir passé des vacances sympathiques à Rome (sans lui, j'aurai même foutu 1/10).
Nan mais expliquez moi les gens, j'ai envie de savoir pourquoi...

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J'avais adoré Audition mais là, ce carnaval gore mal branlé et totalement vain m'a insupporté très vite. La photographie léchée d'Audition laisse place à du format VHS bien baveux et des couleurs criardes, avec des jeux de contraste qui foutent la micraine. Pourquoi pas! Mais ce n'est pas accompagné par une mise en scène à la hauteur du délire malheuresement (j'ai par contre bien aimé les grands angles qui déforment les perspectives et rendent oppressant certains décors du récit), et les effets gratuits de réalisation comme les jump-cut grossiers ne font qu'accentuer l'aspect brouillon de l'entreprise.

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6/12

Ouais bon, cette comédie confirme une nouvelle fois que j'ai vraiment du mal avec l'humour...hum...comment dire?...particulier des asiatiques. Mais bon, alors que je m'apprêtais à me faire chier devant un film que je m'obligeais à voir juste parce que c'est quand même la honte de n'avoir vu que Shaolin Soccer dans la filmo d'un des cinéastes les plus populaires d'Asie; j'ai passé plutôt un bon momment. Un feel good movie d'une telle générosité, ça met de très bonne humeur! Avec une cadence ouf, Chow nous raconte sa romance pas neuneu pour un sous d'une manière incroyablement cartoonesque (même les décors et les paysages ont l'air de sortir tout droit des Looney Tunes, c'est assez dingue) et arrive à me convaincre par ses scènes d'action du même ordre (la roulade avec le méchant judoka dans les escaliers!). Ouais bon, l'histoire s'essoufle lors de la dernière demi-heure, Chow se reposant sur un final un peu trop classique mais c'était cool!

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Olalala... J'ai beaucoup de sa sympathie pour le réalisateur du chef d'oeuvre que fut Le Magnifique mais là...Le casting s'agite de partout pour rien car autour c'est le vide: que ce soit la camera ou l'environnement. Il y a rien de plus lassant qu'un mouvement incessant des acteurs et des figurants alors qu'il en ressort que dalle de l'image!

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On dirait un vieil anime des années 70's avec une animation d'une image la seconde quoi...
Puis c'est vulgaire et tellement vain, il y a rien à en tirer de tout ce bain de sang et de sperme!

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Thriller à l'allure documentaire typique du cinéma nordique actuel, Hijacking est efficace dans sa narration, la tension est toujours palpable même si on peut regretter un final un peu facile. Aussi, le film se concentre tellement sur les 2 héros pas très intéressants (le chef d'entreprise et le cuisinier) qu'on finit par moins ressentir la menace tellement que les pirates somaliens et les autres otages sont relégués au second plan. Je vais surement regarder bientôt l'hollywoodien Captain Phillips pour établir une comparaison amusante!

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Ça fait du bien de voir un blockbuster en total décalage avec ce qui se fait actuellement. Ni cynique, ni tourné en dérision,ni "réaliste" et ni pseudo-torturé; Tomorrowland laisse place à l'imaginaire comme à la belle époque de Spielberg ou des grands films des années 50 et raconte son histoire avec premier degré, croyant absolument à l'univers qu'il déploie.
Sans atteindre le génie des Indestructibles ou du Géant de Fer (il manque l'humour percutant et l'écriture des personnages de ses films précédents, la niaiserie y est plus présente et la direction artistique est parfois douteuse), on retrouve tout de même le talent inné de montage de notre cher Brad Bird et sa manière tellement fluide de filmer l'action et d'instaurer un rythme infaillible. Puis même dans le fond, il y a toujours ce petit arrière goût amer dans les thématiques optimistes et un peu naifs de Bird qui rendent le film étonnamment subversif au milieu des merdes qu'on se tape actuellement.

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On est vraiment dans les balbutiemments du buddy movie cop typique qui règnera en maitre dans les années 80 et 90, donc c'est assez timide dans l'ensemble et ça a surtout pris un sacré coup de vieux. La réalisation est inexistante d'ailleurs (étonnant pour le mec derrière The Warriors), tout le casting est vraiment pas terrible (Eddy Murphy pas crédible pour un sous en jeune malfrat au sang chaud) tout comme les dialogues d'une débilité inouïe puis c'est pas drôle bordel de merde! Même le charme 80's n'opère, c'est dire que le film est vraiment dispensable...

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Sorte de sous Sentiers de la Gloire absolument caricatural, Les Hommes Contre déçoit par son aspect très terne qui contraste radicalement avec le cinéma italien flamboyant de l'époque. Même si c'est plutôt bien exécuté comme film de guerre avec des séquences de bataille filmées frontalement (un nombre impressionnant de figurants), ça s'apparente au final à du néo-réalisme un peu chiant...

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Petite comédie faussement subversive, avec presque que des gags téléphonés et qui tombent à plat. Dans le même genre, OSS 117 2 fout à Torrente une grosse claque à tous les niveaux. Etonnament, le côté intrigue policière tient la route et les scènes d'action à la fin sont même plutôt réussies! Aussitôt vu, aussitôt oublié.

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Mouais... Je m'attendais à un grand film noir, je tombe sur un sous-Billy Wilder sans l'ingéniosité,le génie des dialogues et de la puissance dramatique du cinéaste du Gouffre des Chimères.

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Bien moins surprenant et classe que Skyfall et où est passée la photo à tomber par terre du précédent opus?

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Le film est divisé en 3 parties abordant un genre particulier: le petit drame anglais typique, le thriller et ensuite le fantastique/l'horreur. Le truc que j'ai aimé dans ces 2 premières parties, c'est la manière avec laquelle le cinéaste fait présager le genre qui suivra en distillant une atmosphère étrange, anxiogène dans les situations très terre-à-terre et sans grand intérêt qu'on se tape (et je pense que c'est fait exprès vu que le mec se fout du déroulement de son histoire qui a ni queue ni tête). C'est vraiment subtil et très bien pensé! Puis vient la dernière demi-heure où le héros commence peu à peu à perdre pied et la dernière séquence dans la forêt, complétement WTF mais j'ai bien kiffé car c'est plutôt bien réalisé et il y a un minimun de tension(on sort un peu du naturalisme british et un peu chiant de la première heure).
Ouais bon, les 2 premiers tiers m'ont fait bailler de ouf et le mindfuck de conclusion ne mène nulle part finalement, c'est pour ça que je ne peut noter plus de 5. Mais c'est un OVNI à voir tout de même!

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C'est comme Easy Rider en fait, il se passe rien, le rythme est inexistant. En plus, c'est platement réalisé, impersonnel et même Jack Nicholson fait pâle figure (Bob Rafelson est aussi bon metteur en scène que directeur d'acteurs). C'est dommage parce que le héros de Shining dans un road movie 70's aurait vraiment de la gueule dans les mains d'un grand cinéaste!
C'est chiant.

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C'est l'histoire d'amour de 2 rejetés de la société: un retardé mental et une handicapée motrice sèvère. C'est le sujet casse-gueule pour se taper un film d'auteur européen austère et misérabiliste ou un ramassis de niaiserie et de bons sentiments à l'américaine. Mais heuresement, c'est tombé entre les mains d'un coréen qui en fait du grand cinéma à la fois poétique, drôle, sinistre et terriblement émouvant. Servi en plus par un duo d'acteurs principaux absolument phénoménaux (j'ai vraiment cru que l'actrice était réellement handicapée...) et on obtient le plus beau film que j'ai vu cette année!

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1/11

Je m'attendais à une grande chronique sociale, ce n'est qu'une petite comédie dramatique molle du genoux et inoffensive, avec des personnages, excepté le principal, peu exploités. D'ailleurs, j'ai pas trop cru au héros, à cause de l'élégance à l'anglaise de Irons, qui trahit un peu son rôle d'immigré pauvre de Pologne.

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Un anti-teen movie à gros potentiel qui est malheureusement gâché par une mise en scène faiblarde.

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11/10

Je pensais que Russell derrière la caméra allait rendre la suite d'Ipcress un peu plus funky. Malheureusement, c'est pas le cas: on se retrouve avec une petite parodie de James Bond très pantouflard et même pas drôle (alors qu'il y avait de la matière comme le super-villain en mode gros texan capitaliste, chrétien et anti-rouge). Heureusement qu'il y a ce final assez ouf qui relève le niveau.

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Ouf, Roskam, l'auteur d'un des plus grands films de ces 5 dernières années, ne s'est pas fait broyer par rouleau-compresseur hollywoodien contrairement à certains de ses coreligionnaires européens. C'est sûr qu'il a mis forcément de l'eau dans son vin cinématographique mais il nous livre une très belle mise en scène et nous fabrique une production américaine pur jus qui tient vachement la route. Et puis y a Tom Hardy, exceptionnel, dans un rôle assez intéressant de pov' gars qui gâche bien des secrets.
Juste dommage pour le scénario ultra conventionnel!

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20/09

Réalisé avec 3 francs 6 sous, L'Enfer des armes est un gros coup de poing dans la gueule d'une énergie et d'une fougue assez incroyables!
C'est dérangeant et poisseux au possible, transpirant ce HK étouffé par ce mondialisme déjà grandissant à l'époque, et à la fois fun, jouissif, parfois très drôle (ces 3 binoclards complétement dépassés par les évènements).
Mon Tsui Hark préféré pour l'instant, malgré le director's cut affublé de quelques scènes coupées VHS.
A quand une restauration digne de ce nom?

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Petit western crépusculaire vraiment attachant, avec son lot de magnifiques chevauchées et de paysages de l'Ouest à couper le souffle, mais qui manque vraiment d'une ampleur pour que ce soit vraiment un tant soit peu mémorable.
J'ai surtout pas trop kiffé son aspect contemplatif juste pour faire...contemplatif. Les nombreuses scènes où ils ne se passent pas grand chose sont souvent inutiles car la mise en scène n'est pas assez forte pour nous transmettre des émotions (n'est pas Cimino qui veut).
Je pense que Gil aurait du s'en tenir à un petit intrigue efficace et tenu.

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Comme pour l'autre Martino que j'ai vu, c'est le même constat: le cul entre 2 chaises. Entre un film qui se veut malsain, étrange et un bis de giallo efficace avec enquête etc....
Le réalisateur n'arrive pas à joindre les 2, et donc ne va pas au bout de ses 2 perspectives.
C'est très frustrant parce qu'il y avait du potentiel vu la belle réalisation et la musique!

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Encore une oeuvre surcotée de ouf! 100 films US indés ressemblent à ce truc quoi, on se fait grave chier et on se demande à quoi ça ressemblerait dans les mains d'un John Hugues: il l'aurait rendu surement beaucoup moins lourd, il parlerait avec une justesse dingue du mal-être adolescent sans avoir besoin d'aborder frontalement le suicide et surtout, il y aurait du rythme, du fun et des personnages pas aussi insipides que ceux qu'on se tape ici!

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La variation bis à l'italienne des Douze Salopards d'Aldrich en quelque sorte: totalement jouissif! Après la claque qu'était Big Racket (foncez pour ceux qui l'ont toujours pas vu) et la déception Keoma, Castellari a remonté d'un coup dans mon estime.