Cover Pictures (2024)

Liste de

72 films

créee il y a 9 mois · modifiée il y a 4 jours

Sans plus attendre
6.5

Sans plus attendre (2007)

The Bucket List

1 h 36 min. Sortie : 27 février 2008 (France). Drame, Aventure, Comédie

Film de Rob Reiner

Paul_ a mis 4/10.

Annotation :

1er janvier

Le sujet du film m'intéressait pour un projet personnel. Heureusement que les deux acteurs tiennent tout parce qu'autrement l'écriture manque cruellement d'inspiration, entre les défis de la liste d'un consensuel absolu et l'opposition grossière, vue et revue, entre le richissime entrepreneur insupportable et le pauvre mécano noir et gentil. Mais le duo fonctionne et ce plan sur les lunettes impossibles de Nicholson au moment où il apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre est une trouvaille.

Conann
6.6

Conann (2023)

1 h 44 min. Sortie : 29 novembre 2023. Fantastique, Drame, Action

Film de Bertrand Mandico

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

5 janvier

Au cinéma.

On ne peut pas remettre en cause la générosité singulière de ce cinéma, le travail des décors, maquillages et costumes, la sensualité de la mise en scène et de la photo. Mandico a des idées à revendre mais je trouve sa radicalité souvent cheap, dans les dialogues (trop pleins de bons mots qui veulent faire mouche, par exemple « démons et merveilles ») ou dans l'histoire bien moins profonde qu'elle n'en a l'air. Il reste un oiseau rare du cinéma français.

Les Liaisons dangereuses
7.2

Les Liaisons dangereuses (1988)

Dangerous Liaisons

1 h 59 min. Sortie : 22 mars 1989 (France). Drame, Romance

Film de Stephen Frears

Paul_ a mis 7/10.

Annotation :

7 janvier

Au cinéma.

J'en prends tous les jours des blockbusters de cet acabit. Les deux acteurs sont géniaux et habitent leurs personnages, les cadrages, la reconstitution sont au cordeau, et les gros plans remplacent habilement les lettres du roman pour pénétrer les sentiments des personnages. Malkovich en fait peut-être un poil trop, on a du mal à croire à la reddition de Tourvel dans ces conditions, mais la musique, l'atmosphère et cette jolie fin où Merteuil enlève littéralement le masque en ont fait une chouette séance.

Perfect Days
7.4

Perfect Days (2023)

2 h 03 min. Sortie : 29 novembre 2023 (France). Drame

Film de Wim Wenders

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

11 janvier

Au cinéma.

Plus on regarde des films et plus on devient difficile... J'ai trouvé ces moments de contemplation un peu fabriqués et le film me semble trop soucieux de ses effets, à l'image de ces sourires béats automatiques, des seconds rôles de rigueur pour apporter de la variation, et de ce dernier plan assez artificiel où l'on force l'émotion. Le personnage aussi paraît doté d'un stoïcisme (presque) à toute épreuve. Mais l'idée du film est belle forcément, sans doute un peu plus belle que sa réalisation.

Cléo de 5 à 7
7.4

Cléo de 5 à 7 (1962)

1 h 30 min. Sortie : 11 avril 1962. Comédie dramatique, Musique

Film de Agnès Varda

Paul_ a mis 8/10.

Annotation :

12 janvier

Au cinéma – revu (Lycéens au cinéma).

Un film qui gagne à être revu, car c'est à la fois : un documentaire sur Paris, un exercice de style en temps réel, un portrait de femme, une méditation sur la superstition et un même un reportage sur l'art de Michel Legrand... Ce noir et blanc saturé est magnifique, Cléo est magnifique. Le film est stimulant et enthousiasmant comme peut l'être le meilleur de la Nouvelle Vague, il nous intime d'enlever nos lunettes de soleil pour ne pas voir la vie en noir mais en rose (Édith Piaf est un modèle de Cléo).

Conan le Barbare
6.9

Conan le Barbare (1982)

Conan the Barbarian

2 h 09 min. Sortie : 7 avril 1982 (France). Fantasy, Aventure

Film de John Milius

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

13 janvier

Quel choc ce devait être à sa sortie ! Le film est bien sûr troué de kitscheries mais il y a quelque chose d'une furie primitive, violence sans concession qui fonctionne. Et la musique superbe semble annoncer celle d'Howard Shore pour Le Seigneur des Anneaux.

Les Trois Mousquetaires - Milady
5.6

Les Trois Mousquetaires - Milady (2023)

1 h 55 min. Sortie : 13 décembre 2023. Aventure, Action, Drame

Film de Martin Bourboulon

Paul_ a mis 3/10.

Annotation :

29 janvier

Au cinéma.

J'avais vraiment été indulgent avec le premier en fait. Mélange du pire de Netflix et du pire du téléfilm français. Cinquante nuances de marron. La caméra à l'épaule façon jeu vidéo. Si peu la camaraderie, jamais le panache. Il y avait tellement la place pour faire mieux.

Les Trois Fantastiques
6.4

Les Trois Fantastiques (2023)

1 h 36 min. Sortie : 15 mai 2024. Drame

Film de Michaël Dichter

Paul_ a mis 3/10.

Annotation :

2 février

Au cinéma.

Le teen movie creuse dans les sillons déjà bien marqués du genre, et le film social est assez consternant : la mère fumeuse et désœuvrée, le frère qui sort de prison... Et puis toujours ce traitement du harcèlement à l'école que je trouve souvent ridicule au cinéma. La musique aussi est envahissante. Un premier film pénible, mais qui coche toutes les cases pour des diffusions dans le cadre de l'Éducation nationale...

Les Chambres rouges
7.3

Les Chambres rouges (2023)

1 h 58 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Thriller

Film de Pascal Plante

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

2 février

Au cinéma.

Les intentions de Plante sont plutôt aimables : une mise en scène taiseuse qui laisse faire le travail au spectateur, et parvient à construire une tension en suggérant uniquement (à l'exception de la musique qui surligne toujours un peu trop à mon goût). On reste au plus proche d'un personnage qui nous interroge, même si son opacité peut paraître un poil fabriquée. En fait les qualités du film me semblent se retourner contre lui, puisqu'en osant aucun discours, il devient un peu mou, et derrière le choc visuel, il n'y a pas vraiment de nœud réflexif. La fin à cet égard, en plus d'être invraisemblable, reste confuse. Mais quand on aime les thrillers, c'est froid et fincherisant à souhait.

Chungking Express
7.7

Chungking Express (1994)

Chung Hing sam lam

1 h 42 min. Sortie : 22 mars 1995 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Paul_ a mis 8/10.

Annotation :

4 février

Au cinéma – revu.

Voilà déjà neuf ans que j'ai vu ce film pour la première fois... J'aurais dit quatre ou cinq, assez troublant comme j'en gardais un souvenir intact, peut-être en raison de mon obsession pour « Baroque » de Galasso et « California Dreamin' » évidemment – dont je ne me souvenais pas, en revanche, que la chanson était autant rejouée, presque ad nauseam. Rien n'a trop changé donc, la mélancolie du chassé-croisé amoureux, la mise en scène qui se répète comme un disque rayé, le soupçon d'ennui qui va avec, et les acteurs bien sûr, terrifiants de charisme (les gros plans sur Tony Leung qui enlève sa casquette de policier...). Et je me rends compte que 1994 était tout de même une sacrée année pour le cinéma, entre ce film, Pulp Fiction, Le Tango de Satan, Au travers des oliviers ou même Pages cachées (et non, pas Léon et The Shawshank Redemption).

La Zone d’intérêt
7.2

La Zone d’intérêt (2023)

The Zone of Interest

1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Jonathan Glazer

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

8 février

Au cinéma.

L'étiquette d'installation que l'on peut accoler au film ne m'a pas dérangé, à partir du moment où les moyens qu'il déploie sont absolument cinématographiques. Le hors-champ bien sûr sur lequel on aura rarement autant joué, le son avec le travail titanesque de Johnnie Burn (voir l'article de Libération), mais surtout le cadrage (comme dans Under The Skin, on dirait que le film est vu par un extraterrestre : quelle meilleure idée pour dire la distance et l'absurdité ?) et la photographie que j'aime beaucoup, ni brune, ni sombre, ni en noir et blanc comme 99% des films sur le sujet, mais d'un blanc cru, la lumière naturelle donnant, comme certains bâtiments anachronisants, un aspect moderne suggérant l'immutabilité du mal. Alors, certes, Glazer appuie sans doute trop l'ironie et son emploi de certains codes du film d'horreur n'est peut-être pas des plus judicieux, on peut aussi reprocher au film de répéter des variations sur le même thème une fois son concept posé, mais j'ai trouvé cette navigation stimulante, dans la gestion de l'espace, dans le jeu minimal des acteurs (Sandra Hüller aura joué deux rôles glaçants en 2023), dans les dialogues neutres bien sentis. En quittant vers la fin son dispositif de huis clos à ciel ouvert, le film retrouve des choses plus convenues, mais la dernière scène m'a beaucoup ému, je ne l'ai pas trouvé grossière comme certains, son message n'est pas si clair, quelque chose résiste et prolonge la réflexion du film. Et ce métier si particulier, auquel je n'avais jamais pensé, mériterait un autre film à lui seul (un nouveau Perfect Days, à la fois plus sombre et plus lumineux, et d'autant plus beau ?).

Harry Potter à l'école des sorciers
6.9

Harry Potter à l'école des sorciers (2001)

Harry Potter and the Sorcerer's Stone

2 h 32 min. Sortie : 5 décembre 2001 (France). Aventure, Fantastique

Film de Chris Columbus

Paul_ a mis 7/10.

Annotation :

18 février

Revu (+1).

À un moment il faut arrêter de bouder son plaisir. L'adaptation est d'une fidélité quasi-parfaite, grâce à l'esprit british, la force simple de l'univers reconstitué, les effets spéciaux qui n'ont pas vieilli, l'efficacité didactique des scènes. On prend le temps de s'arrêter sur les choses, comme dans cette scène très belle dans sa simplicité où les nouveaux élèves, dans leurs barques, s'émerveillent devant le château. La musique aussi est une machine à faire remonter en enfance. Tout n'est pas parfait bien sûr, le manichéisme, le jeu des enfants, mais cela finit par devenir attachant, le plaisir de participer à cette aventure est palpable à l'écran, et le Quidditch, le miroir, les échecs (Ron joue la Scandinave – intéressant aussi de lire le papier de l'IM Jeremy Silman qui a construit une vraie partie malheureusement amputée dans le film : Harry donne mat à la dame ?!) sont des morceaux de bravoure qui excitent les sens et ravissent l'imagination.

Harry Potter et la chambre des secrets
6.7

Harry Potter et la chambre des secrets (2002)

Harry Potter and the Chamber of Secrets

2 h 41 min. Sortie : 4 décembre 2002 (France). Aventure, Fantastique

Film de Chris Columbus

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

18 février

Au cinéma – revu (+2).

J'avais le DVD, c'est sans doute celui que j'ai le plus vu. Est-ce la raison pour laquelle ce n'est pas mon préféré ? Dans mon souvenir, j'avais aussi du mal avec le livre. C'est qu'il y a beaucoup de nouveaux personnages qui me sont peu sympathiques : Dobby (la scène du gâteau m'a toujours beaucoup gêné pour Harry), Lockhart (même si Branagh est évidemment parfait), Mimi Geignarde, Lucius... Jamais été fan non plus des voix dans la tête d'Harry et des anamorphoses, il y a un côté téléfilm d'horreur, avec ce thème entêtant de la Chambre des secrets qui ne me plaisait déjà pas enfant. Même si le Basilic est réussi, le final avec Jedusor planté là comme un piquet souffre aussi d'une mise en scène qui frise le ridicule. Et puis, c'est dû au roman mais l'intrigue répète un peu le schéma du premier, une salle cachée dans le château, la forêt interdite, le whodunit... Pourtant, vu au cinéma pour la première fois, dans la superbe salle du mk2 Bibliothèque comme Le Seigneur des anneaux il y a un an, le spectacle du film – qui reste rondement mené et pas avare en trouvailles visuelles et d'humour – sur lequel viennent se superposer mes souvenirs d'enfance du même film, procure un plaisir assez indéfinissable.

La Bête
6.3

La Bête (2023)

2 h 26 min. Sortie : 7 février 2024. Drame, Romance, Science-fiction

Film de Bertrand Bonello

Paul_ a mis 7/10.

Annotation :

20 février

Au cinéma.

Grand film malade, qui remue des effluves de Marienbad et de Lynch, malheureusement trop inégal à mes yeux. Après Nocturama que j'avais adoré, c'est un plaisir de retrouver le cinéma cérébral et formaliste de Bonello, son rapport à la musique, son goût des mannequins ou sa manière de filmer Paris. Seulement l'exposition incroyablement laborieuse du film ne joue pas en sa faveur, sa verbosité non plus, qui n'aide pas les deux acteurs avec lequel j'ai beaucoup de mal : Seydoux est sans doute irréprochable ici mais à part en incel, McKay, un peu le pendant anglais de Finnegan Oldfield, ne me convainc pas et leur couple ne produit absolument aucune alchimie. En fait je me dis que j'aurais sans doute été nettement plus embarqué par le lyrisme du film avec un duo de comédiens inconnus. Il y a une très belle scène d'incendie et la durée se justifie ensuite, pour ce morceau réussi dans la villa californienne où Bonello s'essaye à un home invasion lynchien, toujours est-il qu'on aurait pu sabrer une bonne demi-heure. Et je ne partage pas la vision du futur du film, ces sempiternels espaces froids et minimalistes qui me semblent rejouer un imaginaire dystopique mortifère et usé jusqu'à la corde. À l'image du QR code au générique, Bonello a ce côté boomer ou en tout cas "cinéma de papa" défiant envers la technologie et l'époque qui transparaissait déjà dans Nocturama ou Zombi Child, et qui n'est pas sa facette la plus attachante. Ceci dit, même si le film est un peu boiteux et qu'il manque sans doute de grâce, il faut saluer son ambition et son hybridité, qui restent précieuses au cinéma en 2024.

Les Glaneurs et la Glaneuse
7.6

Les Glaneurs et la Glaneuse (2000)

1 h 22 min. Sortie : 7 juillet 2000 (France). Société

Documentaire de Agnès Varda

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

22 février

Des patates en forme de cœur, une horloge grâce à laquelle on ne voit pas le temps passer, des glaneuses sur une toile qui fuient littéralement l'orage... Varda glane au petit bonheur la chance des trouvailles poétiques. Son film n'est sans doute pas des plus marquants mais son humanité, l'infinie tendresse de son regard ont presque une vertu thérapeutique. Et le dispositif du journal filmé, à la Marker, avec son montage libre, hasardeux, musical, est toujours aussi attachant. On a envie de faire le sien.

Daaaaaalí !
6.2

Daaaaaalí ! (2023)

1 h 18 min. Sortie : 7 février 2024. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Paul_ a mis 3/10.

Annotation :

24 février

Au cinéma.

Faudrait qu'il fasse attention : plus Dupieux fait des films, moins il fait du cinéma. À cette vitesse, on va même commencer à se demander s'il en a jamais fait. En tout cas il est en train d'inventer des films autodestructibles, toujours plus courts, plus fun, plus décalés, plus légers dans ce monde de brutes (sic). Ça en devient performatif : à part la scène du couloir au début, le film n'est pas drôle, mais le public rit avant même de savoir pourquoi il rit, parce que c'est Dupieux et qu'il faut rire. Donc vas-y que ça nous ressert les trucs de faiseur, le rêve, la mise en abîme ad nauseam (mais sans l'inquiétante étrangeté de Réalité). Avec par-dessus le marché ce rapport toujours plus ambigu au féminin, et la gêne d'assister au martyre du personnage de Demoustier insultée et mansplainée tout du long. Et si l'idée d'avoir six acteurs est intéressante, elle renforce vraiment cette sensation d'être devant des sketches de Canal. Du prêt-à-filmer.

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
7

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (2004)

Harry Potter and the Prisoner of Azkaban

2 h 22 min. Sortie : 2 juin 2004 (France). Aventure, Fantastique

Film de Alfonso Cuarón

Paul_ a mis 7/10.

Annotation :

25 février

Au cinéma – revu (+1).

Sans doute mon préféré, comme pour tout le monde, et si je mets 7 au premier, je suis obligé de mettre 7 à celui-ci. Toujours aussi troublant de revisiter des scènes aussi chargées par les affects de l'enfance : la boucle temporelle en particulier me fascinait, et le moi d'aujourd'hui, c'est un peu celui qui envoie les cailloux dans la nuque du moi enfant, parce qu'il sait trop bien ce qui va se passer ensuite. Mais Harry qui prend la place de son père pour faire le Patronus, c'est quand même une très belle idée. Bravo Rowling avant tout, et bravo Cuarón pour la réalisation impeccable (les Détraqueurs !). Même si – il faudrait vérifier dans le livre – il y a toujours un poil trop de gothique burtonesque à mon goût (les citrouilles, les corbeaux, la Cabane hurlante), et que cet épisode amorce un tournant vers cette esthétique sombre que les suivants vont singer sans réfléchir.

Harry Potter et la coupe de feu
6.5

Harry Potter et la coupe de feu (2005)

Harry Potter and the Goblet of Fire

2 h 37 min. Sortie : 30 novembre 2005 (France). Aventure, Fantastique

Film de Mike Newell

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

3 mars

Au cinéma – revu (+1).

D'abord la meilleur intro de la saga, avec « The Story Continues » de Patrick Doyle sur le logo métallique de la Warner, les deux stridences des flûtes qui font frissonner de nostalgie et la gravité du thème qui annonce définitivement le virage vers une histoire plus sombre. Ensuite, évidemment, on a compris la recette depuis un petit moment maintenant, Harry qui se retrouve toujours précipité malgré lui au cœur des événements, l'enquête avec les fausses pistes et l'adjuvant qui se cache sous les traits de l'opposant ou vice versa comme ici (le policier est le genre auquel Rowling emprunte le plus volontiers), une suite d'épreuves qui mènent systématiquement à un affrontement final... Mais franchement j'ai trouvé ce volet pas si pire que sa réputation, son identité visuelle est forcément moins forte que le précédent, le film perd en matérialité, peut-être parce que c'est la première fois qu'on s'éloigne autant des murs minéraux de Poudlard, les effets numériques sont inégaux (le Magyar est très bien fait, la deuxième épreuve sous-marine beaucoup moins) et préfigurent les laideurs à venir (ce liquide électrique qui sort des baguettes et dénature l'immatérialité, la magie même des sorts), mais autrement ça reste encore une fois du grand divertissement, surtout au cinéma. Il y a encore pas mal de morceaux de bravoure, la première épreuve avec l'attente d'Harry dans la tente et son retour triomphant dans l'arène, le bal de Noël avec son chassé-croisé amoureux qui donne lieu à une peinture drôle et attendrissante de l'adolescence (même si la crise de jalousie de Ron est grossière, et que le mauvais jeu des acteurs commence à se voir... mais bon, j'ai toujours un faible pour les teen movies) et bien sûr le final cauchemardesque avec le Accio sur le Portoloin (quelle belle idée de Rowling, et quel autre moyen que le cinéma pour traduire ainsi le montage des lieux) et le retour du cimetière accueilli par les applaudissements pleins d'ironie tragique. La conclusion paradoxale, c'est qu'on a peut-être été durs enfant en ramenant toujours les films aux livres, alors que c'est un univers qui ne pouvait qu'être mis en images, et que le mal-aimé Mike Newell ne s'en sort pas si mal non plus. Même si, à mesure que je revisite la saga, les souvenirs que je garde de chaque épisode se font à chaque fois plus troubles, comme si je les avais consignés dans ma Pensine personnelle parce qu'ils étaient de plus en plus lourds à porter...

Dune - Deuxième partie
7.7

Dune - Deuxième partie (2024)

Dune: Part Two

2 h 46 min. Sortie : 28 février 2024 (France). Science-fiction, Drame

Film de Denis Villeneuve

Paul_ a mis 4/10.

Annotation :

5 mars

Au cinéma.

Je n'avais déjà plus aucun souvenir du premier, je voulais vérifier pourquoi, j'ai compris. Encore une fois je ne comprends absolument pas l'engouement, et j'aurais mis 3 si je ne trouvais pas Villeneuve sympathique et passionné, et dont j'ai envie de croire – même si j'en doute – qu'il est écrasé par son cahier des charges. Rarement vu un truc aussi mou, aussi mat, aussi ouaté... Il n'y a aucune surprise, aucune prise de risque dans les choix de mise en scène vus mille fois ailleurs. On est dans le climax permanent, plus précisément dans le teasing permanent, et le film ne vit jamais au présent. Les enjeux politiques du roman sont probablement passionnants mais ils sont noyés dans ce spectacle cosmétique, avec son défilé de mannequins, qui ne donne rien, ou si peu, à penser. C'est étrange comme il semble toujours y avoir un écart entre les intentions de Villeneuve, plus faiseur qu'artiste (et en cela bon élève de Nolan), et son cinéma, toujours moins organique, toujours moins audacieux.

La Bataille de Solférino
6.5

La Bataille de Solférino (2013)

1 h 34 min. Sortie : 18 septembre 2013. Drame

Film de Justine Triet

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

8 mars

Pas étonnant que Bégaudeau apprécie autant, c'est letourneuresque en diable. Mais ici le film, en voulant être malaimable exprès, le devient vraiment. Les acteurs, Macaigne en tête, sont impressionnants et les portraits brossés par Triet assez frappants de justesse, entre le pervers narcissique, la mère débordée ou le copain bonasse. Le dispositif permet certaines trouvailles (le baby-sitter génial ou le chien prototype de Messi dans Anatomie d'une chute) et le film recherche ce fameux point d'hystérie dans la durée et dans la parole, mais c'est comme s'il s'enlisait dans son naturalisme et dans son engagement, refilant sa gueule de bois au spectateur là où d'autres parviennent à lui communiquer une ivresse folle. Le personnage d'Harari (sosie troublant du De Niro de Taxi Driver) ne fonctionne pas et si l'idée était intéressante, le montage avec le documentaire paraît finalement assez gratuit. Mis à part pour l'exercice de style, les intentions de Triet demeurent obscures. Le naturalisme n'est pas pour tout le monde, et elle se délestera heureusement de ses oripeaux pour atteindre une forme d'équilibre avec Anatomie d'une chute.

Le Nom de la rose
7.6

Le Nom de la rose (1986)

The Name of the Rose

2 h 10 min. Sortie : 17 décembre 1986 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Jean-Jacques Annaud

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

9 mars

Au cinéma.

On a connu pire blockbuster. Le plus grand mérite du film revient évidemment à Eco et son talent de vulgarisateur brillant, avec ses Easters eggs que le spectateur déniche avec plaisir (Jorge de Burgos pour Borges – et le labyrinthe qui fait évidemment penser à la bibliothèque de Babel – ou Baskerville pour Conan Doyle). Sean Connery, sorte de mélange de Sherlock et de Qui-Gon Jinn, est comme un poisson dans l'eau dans ce cadre et cette atmosphère spectaculaires. Mais malgré les cautions scientifiques de Pastoureau et Le Goff au générique, on sent bien qu'on est dans un film grand public, qui joue sur des représentations usées, entre les méchants Inquisiteurs et les paysans pouilleux. Le whodunit n'est pas non plus très haletant, et le film est sans doute un peu long. Reste cette licence dans la peinture morale, cette manière de prendre à bras-le-corps les vices (même si la satire des moines est souvent outrée) et de tout montrer, à l'image de cette scène de sexe mémorable, qui rend le film appréciable.

Harry Potter et l'ordre du phénix
6.3

Harry Potter et l'ordre du phénix (2007)

Harry Potter and the Order of the Phoenix

2 h 18 min. Sortie : 11 juillet 2007 (France). Aventure, Fantastique

Film de David Yates

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

10 mars

Au cinéma – revu (+2).

Je continue à remonter mes notes pour ne pas sacrifier mes souvenirs d'enfance sur l'autel d'une prétendue lucidité, reste que celui-ci est clairement un cran en-dessous des précédents. Difficile de dire à quoi ça tient, peut-être d'abord à la place qu'occupe la satire d'Ombrage, dont je ne me souviens pas si elle était aussi grossière dans le roman, d'autant plus frustrante que l'arc sur la collusion entre le ministère et les forces du Mal est intéressant (et rappelle évidemment les liens entre la bureaucratie allemande et le nazisme). L'ampleur politique que prend l'histoire est passionnante, mais le traitement n'est pas à la hauteur, notamment en termes de mise en scène. Le film ne prend pas le temps de poser ses scènes (d'ailleurs il fait 20 min de moins que le précédent alors que c'est le tome le plus long), d'introduire proprement l'Ordre du Phénix, l'Armée de Dumbledore (et la tristement galvaudée Salle sur demande) ou même les séances d'Occlumancie. L'affrontement final à cet égard est brouillon et exsangue, parce qu'on n'a pas pris la peine de dramatiser les enjeux qui le préparaient ; il n'est pas très crédible non plus, avec ces enfants qui tiennent tête aux Mangemorts et la mort de Sirius qui est carrément expédiée. Les dernières minutes sont ainsi bizarrement tristes et sans âme (alors que les autres films se terminaient systématiquement sur un climax émotionnel) et elles se concluent sur une de ces formules creuses et niaises qui semblent s'être multipliées au fur et à mesure des épisodes. Et puis visuellement on a perdu aussi en qualité, avec cette photo bleue-grise quelconque, comme si un Détraqueur planait sur le tout le film et lui en avait sucé la vie. Au bout du compte, il reste très peu de choses à se mettre sous la dent, Luna peut-être et la sortie de scène des jumeaux Weasley. Bref, je préfère encore le baroque kitsch du 4, là où le 5 se prend trop au sérieux.

Les Dents de la mer
7.2

Les Dents de la mer (1975)

Jaws

2 h 04 min. Sortie : 1 janvier 1976 (France). Épouvante-Horreur, Thriller, Drame

Film de Steven Spielberg

Paul_ a mis 7/10.

Annotation :

11 mars

Au cinéma – revu (Lycéens au cinéma).

J'ai rien noté et je me suis un peu assoupi mais c'est toujours possiblement mon Spielberg préféré (je n'en ai pas vu beaucoup). Le genre semble naître sous nos yeux : la suggestion, la caméra subjective, la musique... Et puis comme souvent chez Spielberg la satire gentille du politique et ce personnage-relais du scientifique. La deuxième partie sur le bateau, longue à dessein, est impressionnante techniquement.

Harry Potter et le prince de sang-mêlé
6.3

Harry Potter et le prince de sang-mêlé (2009)

Harry Potter and the Half-Blood Prince

2 h 33 min. Sortie : 15 juillet 2009 (France). Aventure, Fantastique

Film de David Yates

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

11 mars

Revu (+1).

Et soudain, pile à partir du moment où Dumbledore dit « What you are looking at are memories » jusque dans l'orphelinat, des frissons et une sacrée madeleine de Proust. Je ne contemple plus les souvenirs de Jedusor, je contemple mes propres souvenirs, de moi, treize ans, regardant la bande-annonce ou plutôt le teaser du film en boucle sur mon iPod Nano vert pomme 4ème génération (bijou de technologie pour l'époque), entre deux compilations de dribbles de Cristiano Ronaldo à Manchester United, saison 2008-2009.

Qu'est-ce qui fait qu'on se souvient ? Dans ce cas je pense que c'est le désir. Le teaser avait fonctionné à plein, j'étais tellement excité par cette nouvelle adaptation (je me rappelle que le Half-Blood Prince était le premier tome que j'avais lu en anglais, trop impatient pour attendre la traduction), qu'au moment d'en voir les premières images j'y ai laissé comme une partie de moi. Mon iPod Nano vert pomme 4ème génération est un de mes nombreux Horcruxes.

Sinon, toujours bien aimé l'ambiance jaune de celui-ci, la mélancolie de Drago, le Felix Felicis, le placebo pour Ron, les souvenirs de Jedusor donc et le début des Horcruxes. Le retour du teen movie aussi, avec le philtre d'amour et l'aveu à l'infirmerie. Et aussi cette réplique, une des plus drôles de la saga : « But I am the chosen one ! ». Sectumsempra et le plan de Rogue avec la cabane d'Hagrid en feu. Rogue dont j'avais même oublié qu'il tuait Dumbledore ! Et que les révélations sur sa véritable identité d'agent triple devaient attendre le prochain épisode. La mémoire est une chose bien étrange...

Dersou Ouzala
8.3

Dersou Ouzala (1975)

Dersu Uzala

2 h 22 min. Sortie : 22 décembre 1976 (France). Aventure, Biopic, Drame

Film de Akira Kurosawa

Paul_ a mis 8/10.

Annotation :

13 mars

Au cinéma.

Celui-là, j'attendais de le voir depuis des années, alors quel bonheur ce fut d'apprendre sa sortie en version restaurée ! Et ça valait le coup d'attendre. Comment fait Kurosawa pour filmer ainsi les éléments ? Et les faire entendre ! Le crépitement du feu, la botte qui crisse sous la neige, le gémissement du vent, les bruits de la forêt... Rarement la nature aura paru aussi vivante au cinéma : il faut voir cette tension narrative si simple produite par la tombée de la nuit menaçant la construction d'une cabane de fortune, ou la puissance du torrent d'une rivière, à deux doigts d'emporter Dersou n'était sa débrouillardise... La fin m'émeut moins, parce qu'en matérialisant le contraste avec la ville, elle frôle le traitement plus convenu du bon sauvage. Mais j'avais oublié ce qui faisait un grand film, et un grand cinéaste : l'attention à la matière et au temps (le soleil qui se couche presque en temps réel, le passage des saisons, la scène des retrouvailles).

L'enquête est close
6.6

L'enquête est close (1951)

Circle of Danger

1 h 26 min. Sortie : 12 juin 1953 (France). Drame, Thriller, Romance

Film de Jacques Tourneur

Paul_ a mis 6/10.

Annotation :

18 mars

Au cinéma.

Sans doute n'ai-je pas vu assez de films hollywoodiens des années 1940-1950 pour apprécier véritablement la singularité de Tourneur, mais j'ai du mal à suivre l'engouement autour de son travail. Il y a bien quelque chose de moderne dans ce film étrange, sorte de faux film noir, avec une enquête plus existentielle que policière, dont on comprend très vite qu'elle ne va mener nulle part. Mais les prétendus motifs qui travaillent le film sont peut-être trop discrets pour stimuler vraiment la réflexion : concrètement tout cela n'est pas très palpitant à suivre. Le traditionnel suis-moi je te fuis de la romance m'ennuie, et si la fin est belle dans l'idée, la convention d'époque veut qu'on l'expédie, ce qui me semble atténuer sa force. Restent une belle veste en cuir et le cadrage et la composition des jolis plans finaux dans la lande écossaise.

L'Empire
5.6

L'Empire (2024)

1 h 50 min. Sortie : 21 février 2024. Aventure, Comédie, Drame

Film de Bruno Dumont

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

20 mars

Au cinéma.

Comme souvent chez Dumont, on est obligé de faire le tri, alors :

J'ai aimé : le début magnifique dans son naturalisme presque rohmérien, une belle poignée de plans assez exceptionnels (les vaisseaux-cathédrales !), le rendu étonnant des effets spéciaux pour un film à petit budget, les effets de montage héroïcomiques, les hésitations des acteurs amateurs, Camille Cottin, les sabots des chevaux, les larmes d'Anamaria, les têtes qui tournent à la fin.

Je n'ai pas aimé : le scénario, aussi codifié que l'image l'est peu, avec sa binarité simpliste, la longueur du film et le manque cruel de rythme (le format sériel de P'tit Quinquin semblait plus adapté), Luchini qui cabotine, le retour décevant du duo des gendarmes, la rareté des scènes comiques et l'absence du mal, dont on parle beaucoup mais qui n'est jamais vraiment montré comme dans les autres films de Dumont.

Harry Potter et les reliques de la mort - 1ère partie
6.6

Harry Potter et les reliques de la mort - 1ère partie (2010)

Harry Potter and the Deathly Hallows: Part 1

2 h 26 min. Sortie : 24 novembre 2010 (France). Aventure, Fantastique

Film de David Yates

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

24 mars

Au cinéma – revu (-1).

Ma première véritable déception dans cette rétrospective. Je ne sais pas pourquoi j'en gardais un aussi bon souvenir, peut-être le rythme tranquille et la mélancolie diffuse du film, alors qu'en le revoyant je ne sais plus quoi faire de cette ambiance d'attente, avec son panorama de paysages pour le National Geographic. Il y a un effet de surplace, de teasing assez désagréable, comme souvent quand les films sont coupés en deux (voir Dune). Et puis j'avais oublié tout un tas de trucs complètement improbables et pas crédibles, l'infiltration sans idées du Ministère où l'on met bien deux minutes à reconnaître Harry, le même Harry qui se bat avec un tabouret contre Nagini alors qu'il a une baguette, pareil pour le trio qui au lieu de l'utiliser préfère tape son meilleur sprint devant les Snatchers dans une séquence laide, le bref séjour chez Lucius où les Mangemorts mettent tout le temps du monde à appeler Voldemort... Et Ron qui refait sa crise de jalousie, insupportable. Restent les mêmes choses que j'avais aimées il y a treize ans, la danse avec Hermione sur « O Children » et le Conte des Trois Frères, toujours aussi beau. (Et le « They are coming » de Kingsley, mais ça c'est le livre.)

Harry Potter et les reliques de la mort - 2ème partie
6.8

Harry Potter et les reliques de la mort - 2ème partie (2011)

Harry Potter and the Deathly Hallows: Part 2

2 h 10 min. Sortie : 13 juillet 2011 (France). Fantastique, Aventure

Film de David Yates

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

27 mars

Revu (+1).

Très fade, mi-figue mi-raisin, toujours embêtant pour un final qui est censé être spectaculaire. À part quelques plans d'ensemble sur Poudlard, l'image est toujours aussi moche, avec ces coloris de plus en plus vert-gris. Même Gringotts est beaucoup moins bien que dans mon souvenir (je crois que j'ai fait une confusion avec Le Hobbit). J'ai l'impression que plein d'opportunités de mise en scène ont été ratées et qu'elles auraient pu nourrir l'épique, par exemple quand Harry revient d'entre les morts (avec cette idée jouissive, digne de Cioran, qu'on doit au livre, de contempler son propre deuil). Il faut avouer cependant que la solitude du héros est bien rendue, à travers ce détour par la Pensine alors que la guerre fait rage, puis les adieux à Ron et Hermione et la marche suicidaire dans la Forêt Interdite. Et cet épisode fait la part belle à aux personnages les plus attachants de la série, Neville, Rogue ou McGonagall et sa fameuse réplique, « I've always wanted to use that spell ». Mais je ne sais pas, même si l'ambiance de ce dernier opus se doit d'être forcément plus sombre, on a vraiment perdu la magie de l'univers, jusque dans l'épilogue où il aurait été bienvenu de renouer avec la veine enfantine de Columbus. Et puis, pour finir, entre les Horcruxes et les Reliques, quelle confusion pour le spectateur qui n'aurait pas lu le livre ! On comprend mal la passation de la baguette de Sureau, encore moins la résurrection d'Harry.

Pauvres Créatures
7.3

Pauvres Créatures (2023)

Poor Things

2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique

Film de Yórgos Lánthimos

Paul_ a mis 5/10.

Annotation :

27 mars

Au cinéma.

Je pensais détester mais finalement ça va, sans doute parce que Lánthimos montre plus d'empathie pour son protagoniste dans ce film. Trop, peut-être, avec ce programme d'émancipation féminine hyper convenu, jusqu'à cet épilogue insupportable avec le général mutilateur qui achève de bien ridiculiser les hommes — on avait compris. Au-delà des acteurs impeccables et des dialogues plutôt bien sentis, ce sont surtout les décors et les costumes, cette Europe fantaisiste et en carton-pâte, un peu à la Annette, qui m'a plu.

Paul_

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