Pin-up par Yann et Berthet

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1- Remember Pearl Harbor

Dottie, jeune américaine, rousse aux yeux verts, voit Joe son amoureux partir combattre dans le Pacifique suite au désastre de Pearl Harbor. Pendant que Joe cherche à survivre, Dottie fait son chemin. Suivant son amie Tallulah au Yoyo’s club, cabaret où elle travaille comme entraineuse, Dottie y rencontre Milton, un dessinateur de strips. Il la convainc de poser pour lui. D’abord comme modèle pour une décoration de carlingue du bombardier B. 17 de Earl, puis comme personnage vedette de son strip : "Poison Ivy" (personnage inspiré d’une ennemie de Batman, qui doit son nom à une herbe sauvage, le sumac grimpant ou encore herbe à puce, bois de chien ou sumac vénéneux). Dottie y remplace Tallulah qui devra se contenter de devenir l’épouse de Milton. Naissance d’une jalousie. Et début d’impressions à distance, car Milton reproduit sur ses dessins le tatouage RPH de Dottie, un secret entre elle et Joe.

Première édition en album : septembre 1994 (l’album s’intitulait juste Pin-up 1). 44 planches.

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2- Poison Ivy .

Dottie a reçu une lettre de rupture signée Joe (comme l’explique le scénariste dans Yann dans une interview, Joe préfère toujours la créature dessinée à la femme réelle). Ayant cessé de poser pour Milton, elle travaille dans une usine de construction d’avions bombardiers (on la voit aussi femme de ménage dans un bar). Dans le même temps, Joe est fait prisonnier par les japonais (ambiance d’un camp rappelant le film « Le pont de la rivière Kwaï »). Le colonel Eigrutel vient convaincre Dottie de reprendre le personnage de Poison Ivy à des fins de propagande (pour soutenir le moral des troupes). Joe a l’occasion d’apercevoir la silhouette de Dottie sur la carlingue de l’avion de Earl, qui pense avoir ainsi un talisman infaillible. Quant à Dottie, elle est entrainée contre son gré dans un concours à destination des Marine’s : celui qui trouvera la signification de son tatouage gagnera une nuit avec elle. Pour cela, elle part dans le Pacifique avec Milton qui n’en demandait pas tant. La confrontation pourrait sonner l’heure de la vengeance, mais pour qui ?

Première édition en janvier 1995 sous le titre Pin-up 2. 44 planches.

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3- Flying Dottie

La première planche situe l’action au moment de la bombe d’Hiroshima et de la capitulation japonaise. Pendant que Dottie pose pour Milton, Tallulah qui l’a épousé promène leur petite Dottie ( ! ) sous la surveillance du colonel Eigrutel. La fin du conflit incite Milton à chercher une sortie acceptable pour Poison Ivy (belle idée). Cela tombe bien, Dottie en a marre de poser pour Milton. Pendant ce temps, un meurtrier s’attaque à des jeunes femmes, autour du bar Atomic café. Dottie ne trouve pas mieux que des poses pour des photos de charme plus ou moins osées voire perverses. Quant à Joe, il est revenu dans le coin, mais aveugle. L’album comporte pas mal de jeux de mots et des références explicites au cinéma hollywoodien. Les couleurs de Topaze contribuent au rendu de l’époque. Le titre aurait sans doute mieux convenu à l’album précédent, mais il trouve sa justification dans la résolution de l’enquête.

Première édition en décembre 1995 sous le titre Pin-up 3. 44 planches.

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4- Blackbird

Les années ont passées (début du deuxième cycle). En pleine guerre froide, Dottie est mariée avec Gary Powers, un pilote sensé faire de l’observation météo. En réalité, il pilote un U2, avion espion qui survole le territoire de l’URSS. A la suite d’une avarie, il est recueilli par les Russes qui le torturent pour connaître ses secrets. Pendant ce temps, Dottie fait ce qu’elle peut à la maison avec le fils de Gary, un préado frondeur, alors que Dottie, la fille adolescente de Milton et Tallulah découvre d’anciens strips de son père du temps de "Poison Ivy". Les américains réussissent à récupérer un fragment de l’avion de Gary pour déterminer s’il s’agissait ou non d’un accident. Ensuite, le milliardaire Howard Hughes enlève Dottie pour lui proposer un marché qui lui permettrait de récupérer son mari sain et sauf. Encore une fois, l’ambiance d’époque est bien rendue (et mise en valeur par les couleurs de Topaze) et le scénario astucieux (Dottie séjourne dans le Bates motel, allusion au "Psychose" d’Hitchcock et Hughes regarde en boucle "Gilda" avec Rita Hayworth), fait intervenir de nombreux points qui lui donnent de la crédibilité. A noter encore pas mal de pointes d’humour toujours dans le même style un peu provocateur.

Première édition en février 1998 sous le titre Pin-up 4. 44 planches.

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5- Colonel Abel

Un épisode de qualité, toujours en pleine guerre froide. Dottie s’est engagée auprès de Howard Hughes, le milliardaire maniaque, pour qu’il fasse jouer ses relations et sauver Gary Powers, son mari tombé aux mains des Russes. Dans l’enfer des geôles russes, Gary tente de sauver sa peau, tandis que Dottie fait l’impossible pour assister à son procès : une mascarade à l’image des procès organisés à l’époque. L’intrigue se passe dans le milieu de l’espionnage, avec agents doubles, dormants, etc. L’ensemble est peut-être un peu riche pour un album de 44 planches, mais beaucoup de détails sonnent justes : le caractère de Howard Hughes, l’ambiance de l’époque, etc. Le tout est agrémenté par l’itinéraire incroyable de Dottie qui disparaît dans un accident d’avion, alors que son mari subit les assauts sexuels de celle qui l’interroge et qu’on réalise que Joe l’a volontairement quittée parce qu’il ne se sentait plus (revenu aveugle de la guerre) en état de lui donner ce qu’elle était en droit d’attendre. Une double planche où l’on retrouve des strips de Milton est typique de l’ensemble avec plusieurs formes d’humour, absurde et léger dans les strips, beaucoup plus vachard dans la réalité familiale vécue par Milton. Couleurs toujours signées Topaze.

Première édition en février 1999 sous le titre Pin-up 5.

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6- Gladys

Le strip "Poison Ivy" est désormais adapté au cinéma : projection d’une scène particulièrement violente en ouverture de l’épisode. Pendant ce temps, Howard Hughes (qui mange de la soupe Campbell’s) est à la recherche de Dottie dont il est persuadé qu’elle a réchappé de la catastrophe aérienne au retour de Russie. Effectivement, elle contacte Milton, mais leurs retrouvailles sont observées par une black qui agit pour le compte du réseau dirigé par le colonel Abel. La black l’héberge avant d’assister impuissante à l’arrestation du colonel. C’est la période à laquelle JF Kennedy est élu président des États-Unis. Dottie joue un jeu très dangereux, jusqu’au moment où son mari Gary revient aux États-Unis suite à un échange avec le colonel Abel. Mais Gary revient avec une femme ! La blonde qui le cuisinait et venait de temps en temps le câliner dans sa cellule. Encore un épisode bien complexe (peut-être un peu trop, sans compte des scènes de violence un peu gratuites) avec de nouvelles références qui font mouche et l’illustration de la guerre froide. Les couleurs signées Topaze mettent bien en valeur l’ambiance et les décors.

Première édition en juin 2000 sous le titre Pin-up 6.

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7- Las Vegas

Début du troisième cycle. Dottie travaille désormais dans un casino à Las Vegas où elle est physionomiste. Rencontre plutôt explosive avec Frank Sinatra, car celui-ci croit que sur son seul nom, il peut faire d’elle ce qu’il veut. Or il se prend râteau sur râteau et elle se montre insolente. Mais ce n’est qu’un début, car Dottie se laisse embarquer dans l’histoire de Hugh Heffner et ses bunnies. Histoire compliquée, car Dottie vit avec une femme aux tendances suicidaires et que Dottie tue un homme qui la menaçait. Dottie planque le cadavre dans le désert, mais on l’a observée et suivie. Du coup, elle perd son job, c’est pourquoi la proposition de Hugh Heffner arrive au bon moment. Las Vegas, ses couleurs, son animation et son ambiance trouble, voilà qui colle plutôt bien avec cette série. Sinatra et ses relations avec la mafia aussi. Cette fois signées Bertrand Denoulet, les couleurs sont dans la lignée de ce que faisait Topaze jusqu’à l’album précédent.

Première édition en août 2001.

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8- Big Bunny

L’épisode commence avec quelques planches d’une opération américaine de repli au Vietnam : évacuation d’un blond surnommé « Snake eyes » qui a sur lui la photo d’Angie, une Bunny du journal Playboy, qu’il doit épouser à son retour. Séquence suivante : enterrement d’Angie auquel « Snake eyes » assiste, mais aussi Dottie et Hugh Heffner qu’un homme tente d’assassiner. « Snake eyes » et Dottie font échouer cette tentative, font connaissance et commencent à flirter. Mais une femme est venue visiter l’appartement de Dottie qui était attendue par deux hommes de main. Ceux-ci enlèvent la visiteuse, croyant récupérer Dottie. Ils oublient son sac à main qui contient des sachets de drogue. Pendant ce temps, Jane Fonda vient au Vietnam poursuivre son œuvre militante pour le retrait des troupes américaines et Joe ( !) réapparaît. Chez elle, Dottie est menacée par Virginia Hill, figure de la mafia locale qui vient récupérer un magot. Pendant ce temps, des hommes de Greenbaum cuisinent Pinky, la playmate du mois, qu’ils ont récupéré chez Dottie. Pinky leur propose de leur livrer l’endroit où se cache Virginia Hill, cette dernière récupérant un magot par opportunisme. Détenant Pinky, Greenbaum tient un moyen de pression sur Dottie qu’il veut réintégrer dans son équipe, parce que c’est la meilleure et parce qu’ainsi elle ne risquerait pas de dévoiler ses sales combines. Quelle surprise quand même quand elle aperçoit Joe. Encore un album au scénario assez riche, avec des traits d’humour noir et la description crédible d’un milieu où l’intervention de personnes réelles donne du piquant (couleurs Bertrand Denoulet).

Première édition en août 2002.

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9- Venin

Jamais à court de ressources, Dottie qui a dû fuir Las Vegas, a trouvé refuge à Hawaï où elle est plongeuse à la recherche du seul serpent du coin qui vit dans les profondeurs : son venin est recherché par les laboratoires pharmaceutiques. Mais son ancien employeur n’a pas renoncé à la récupérer : il a envoyé une équipe à ses trousses. A sa tête, une femme déterminée et sans état d’âme : derrière elle, les cadavres se comptent à la pelle. Le choix d’Hawaï n’est pas gratuit, car l’album illustre l’ambiance là-bas et exploite certaines coutumes comme le tatouage. Par contre, l’intervention d’un médecin japonais laisse perplexe. Pour une fois, l’album comporte 56 planches (au lieu des 44 traditionnelles) ce qui permet de développer l’intrigue. C’est dommage que les auteurs n’aient pas eu l’envie ou la possibilité d’utiliser ce format dès le début de la série, elle y aurait gagné en profondeur. L’humour bien particulier de la série est toujours là. Ainsi Dottie appelle Tallulah le serpent qu’elle traque depuis longtemps dans les profondeurs. Fin du cycle de Las Vegas, même si aucune scène ne s’y passe (couleurs David D.)

Première édition en novembre 2005.

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10- Le dossier Alfred H.

Je vois deux façons d’aborder cet épisode. Soit on y cherche avant tout les correspondances avec ce qu’on connaît d’Alfred Hitchcock et on peut être déçu, car il tourne « Schizo » qui n’est pas dans sa filmographie et les auteurs prennent quelques liberté par rapport à sa mentalité. L’autre façon d’aborder l’épisode, c’est de suivre les auteurs qui montrent qu’ils connaissent bien Hitchcock, sa vie, son œuvre et d’apprécier leur façon de broder autour pour proposer quelque chose de personnel. Dans ce cas, ce n’est vraiment pas mal, car le début rappelle fortement le film « En quatrième vitesse » un des musts du film noir qui correspond bien à la série. Dottie devenue détective privée tombe sur une garce nommée Grace McGuffin qui a tout de Grace Kelly avec qui Hitchcock a effectivement tourné. Une scène rappelle « Les oiseaux » et les fameuses apparitions d’Hitchcock dans ses films jouent un rôle fondamental dans l’intrigue. Hitchcock évoque Truffaut avec qui il s’est longuement entretenu au sujet du McGuffin dans un livre que tout cinéphile connait. L’épisode présente une enquête à suspense comme Hitchcock en raffolait et il fait sa propre pub comme dans la réalité. Alors, même si l’histoire ne convainc pas à 100 %, l’épisode permet de conclure la série d’une manière tout à fait satisfaisante. (couleurs Dominique David).

Première édition en novembre 2011.

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Un gros volume qui fait pas moins de 496 pages et qui est au format moyen (26,3 x 20,5 cm) alors que les albums sont au format 32 x 24 cm. La différence est sensible mais n’empêche pas de profiter d’une série qui mérite largement la découverte. L'album présente les couvertures actuelles, mais ne propose aucun bonus.