* Plaisirs taillés en pièces !
Liste perso pour ne pas tirer le rideau - rouge - là-dessus : le Théâtre, art imparable et incomparable, est le parent pauvre de SC ! Hélas !
Les comédiens (les spectacles, sujets, mises en scène) que j'ai vus jouer "pour de vrai". Longtemps après, je palpite encore d'émotions.
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28 personnalités
créée il y a plus de 8 ans · modifiée il y a presque 8 ansClaude Brasseur
Annotation :
Pièce : "Le Souper", de Jean-Claude Brisville. Décembre 91.
Rôle : Fouché.
Sujet : deux chefs politiques occultes et ennemis jurés obligés
de souper en tête-à-tête et de pactiser vite pour donner un stable
gouvernement à la France 3 semaines après la honte Waterloo...
La suite ci-dessous...
Claude Rich
Annotation :
Pièce : "Le Souper", de Jean-Claude Brisville. Décembre 91.
Rôle : Talleyrand.
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : intrigue
et comédiens 4 étoiles !
Deux acteurs prodigieux et complices jusque dans les blancs
du dialogue imaginé entre leurs personnages tout en noirceur
d'âme !
Jean-Pierre Bacri
Annotation :
Pièce : "Cuisine et dépendances", de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Avril 93.
Rôle : Georges.
Sujet : Des retrouvailles... caviardées ! De personnages - dont
un, célébrité jouant l'Arlésienne - dont les portraits se dessinent
au fil des scènes.
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Agnès Jaoui
Actrice, réalisatrice et scénariste
Annotation :
Pièce : "Cuisine et dépendances", de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Avril 93.
Rôle : Charlotte.
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : Fallait
y penser. Et oser. Quoi ? Faire de la scène la coulisse culinaire
d'où partent plats préparés en direct et bonnes bouteilles vers
la coulisse de théâtre - donc pour rien ! - et un pseudo repas.
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Jean-Pierre Darroussin
Annotation :
Pièce : "Cuisine et dépendances", de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Avril 93.
Rôle : Fred.
Pour incarner des quadras réunis pour banqueter, mais pas
dans leur assiette sur le plan existentiel, les comédiens sont
non seulement excellents mais très en forme, triomphe oblige !
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Zabou Breitman
Annotation :
Pièce : "Cuisine et dépendances", de jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Avril 93.
Rôle : Martine.
"Cuisine et dépendances", du duo d'auteurs Bacri-Jaoui, est
entré dans les annales artistiques comme un spectacle phénomène : double carrière de pièce à Paris ; 4 Molières raflés
en marge d'une grande tournée en province ; adaptation en film
- à succès - dans la foulée !
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Sam Karmann
Annotation :
Pièce : "Cuisine et dépendances", de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Avril 93.
Rôle : Jacques.
Théâtralement, ça ne tombe jamais à plat. Car ces intermèdes
de repas sont écrits, mis en scène (Stéphan Meldegg) et surtout
joués dans un style cordon bleu ! C'est si juste, si humain.
Nathalie Baye
Annotation :
Pièce : "Adriana Monti", de Nathalia Ginzburg. Novembre 87.
Rôle : Adriana.
Sujet : Début de journée pour un couple à peine marié, à peine installé dans un appartement à Rome, mais qu'on cerne vite mal assorti... au point d'en être encore à chercher une raison logique d'être ensemble !
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Patrick Chesnais
Annotation :
Pièce : "Adriana Monti", de Nathalia Ginzburg. Novembre 87.
Rôle : le mari, avocat aisé, adolescent attardé.
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : Pour
remonter sur les planches avec un vrai désir de comédienne, Nathalie Baye ne pouvait qu'être séduite par un personnage
au féminin singulier. Sorte de "ravissante idiote", qui attendrit
et déconcerte à la fois, par son comportement, ses réactions.
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Micheline Presle
Annotation :
Pièce : "Adriana Monti", de Nathalia Ginzburg. Novembre 87.
Rôle : sa mère à lui, possessive et hyper bourgeoise.
L'auteur, Nathalia Ginzburg, s'appuyant juste sur des situations banales, du quotidien, s'ingénie à disséquer dans l'amer le grand malentendu sur lequel se sont fondés bien des couples : il l'a prise en pitié, esseulée et éméchée ; elle a été séduite par son aisance
à la fois masculine et financière !
La suite dessous...
Catherine Arditi
Annotation :
Pièce : "Adriana Monti", de Nathalia Ginzburg. Novembre 87.
Rôle : la jeune femme de ménage, qui déménage ! Confidente forcée d'Adriana.
Nathalie Baye met tellement de coeur à personnaliser la quête d'identité de son personnage qu"on se plaît à jouer le jeu
avec elle !
Suzanne Flon
Annotation :
Pièce : "L'Antichambre", de Jean-Claude Brisville. Janvier 93.
Rôle : Mme Du Deffant, femme d'influence sur le retour (d'âge).
Sujet : Un face à face historique, mais non authentifié, entre
deux des femmes phares du 18e siècle, quand le pouvoir s'est
en partie exercé dans les fameux salons tout en brassages d'idées novatrices, réformatrices...
Face à face sous-tendu part l'idée que la femme, être fort, peut tout supporter sauf être supplantée par une autre ! Et pas que
pour l'adultère !
Henri Virlogeux
Annotation :
Pièce : "L'Antichambre", de Jean-Claude Brisville. Janvier 93.
Rôle : le Président Hénaut, confident confit dans les honneurs.
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : Brisville ("Le Souper") fait cette fois la part belle au beau sexe et au beau texte.... Du théâtre-bonheur, grâce aux acteurs. qui rend plus adultes et même plus intelligents !
Planent les fantômes lettrés de Diderot, d'Alembert, Voltaire...
Emmanuelle Meyssignac
Annotation :
Pièce : "L'Antichambre", de Jean-Claude Brisville. janvier 93.
Rôle : Julie de Lespinasse, roturière apprenant, ambitionnant vite !
Surprise éblouie de revoir Suzanne Flon loin de sa douceur naturelle pour camper une femme aux jugements durcis par l'âge. L'actrice, au sommet de son art, se borne à jouer de plus en plus tassée, sur une diction parfaite, silences compris !
Un peu en retrait, mais impossible de ne pas aimer son jeu onctueux et sûr, il y a Henri Virlojeux, comédien rare par son authenticité et son humilité.
Gérard Jugnot
Annotation :
Pièce : "Espèces menacées", de Ray Cooney. Février 99.
Rôle : un comptable grisâtre.
Sujet : Quitter son boulot en croyant n'avoir dans sa sacoche
que son écharpe, ses gants et un reste de sandwich et y trouver,
à la maison, plus de 7 millions de francs, ça pousse à a enchaîner les mensonges pour les garder !
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : du bon vaudeville de moeurs post-Labiche, sans amant ni cocu, mais riche de dérapages scéniques et verbaux autour du rapport à l'argent...
Martin Lamotte
Annotation :
Pièce : "Espèces menacées", de Ray Cooney. Février 99.
Rôle : Le principal trublion perturbant les rêves de nouvelle vie.
Pour faire rire, est utilisé le meilleur moyen, le mensonge qui, poussé à l'extrême, peut faire plonger dans un tourbillon violent,
très violent même...
Le duo des ex-complices en humour café-théâtre fait mouche
au 1/10e de seconde pour les répliques pour aller crescendo,
trépignando !
Richard Berry
Annotation :
Pièce : "Partenaires", de David Mamet. Février 94.
Rôle : acteur bankable et carriériste.
Sujet : immersion dans du cinéma...chiavélique ! Ou montrer crûment, au travers de trois personnages, comment le fric passe avant l'art, les hautes, aspirations, en tout cas au départ...
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : sans finasser, on ne peut pas adhérer à fond si l'on se range parmi
les cinéphiles avant tout collectionneurs d'émotions sur grand
écran.
Daniel Russo
Annotation :
Pièce : "Partenaires", de David Mamet. Février 94.
Rôle : producteur soudain propulsé et prenant la grosse tête.
Plaisir, néanmoins, de voir une pièce caricaturale très bien construite. La mise en scène française de Bernard Stora doit respecter le rythme, les effets voulus (ping pong verbal de fausses amabilités, mimiques brusques de suspicion, vocabulaire cru...)
par David Mamet pour rendre ses personnages à la fois risibles
et odieux.
Fabienne Babe
Annotation :
Pièce : "Partenaires", de David Mamet. Février 94.
Rôle : secrétaire vraie-fausse écervelée.
Richard Berry, tête d'affiche oblige, entraîne un jeu très agité
et blablateur qui les a peut-être tous fait faire une introspection
sur soi, le milieu des producteurs, auteurs, comédiens...
Jean Benguigui
Annotation :
Pièce : "Marchands de caoutchouc", d'Hanoch Levin. Octobre 94.
Rôle : "séducteur" n° 1, à la virilité fatiguée.
Sujet : chassé-croisé de séduction et de rivalité amoureuse entre
3 personnages - 2 hommes, 1 femme - autour d'un héritage-stock
de 10.000 "caoutchoucs"... ou préservatifs !
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : Y'avait
- hé oui, Yahvé ! - un auteur israélien dont le théâtre puissant,
mordant, depuis 1968, restait méconnu ici... Divine découverte !
Le texte s'appuie sur le vaudeville pour mieux s'en éloigner. Le ton devient vite grinçant, humour juif oblige, avec l'argent omniprésent.
Wojciech Pszoniak
Annotation :
Pièce : "Marchands de caoutchouc", d'Hanoch Levin. Octobre 94.
Rôle : "séducteur" n° 2, à la virilité fatiguée.
Aucun des 3 personnages ne va vraiment vouloir, pouvoir sortir
de l'engrenage qui fait richement rimer stupidité avec cupidité.
Des tirades propulsent l'auteur au niveau du Molière de "L'Avare"
ou du Balzac du "Père Goriot" !
Christine Murillo
Annotation :
Pièce : "Marchands de caoutchouc", d'Hanoch Levin. Octobre 94.
Rôle : pharmacienne seule, aguicheuse par intérêt.
Levin ne ménage pas les siens. Et ose sonder l'âme humaine
jusqu'au délire (la diction accentuée de Pszoniak fait merveille),
l'autocomplaisance (Benguigui est génialement médiocre), la folie douce (Murillo épousant en fin de compte tous les désarrois féminins). Oui, ça va très loin, ce qui fait la force de la farce !
Tsilla Chelton
Annotation :
Pièce : "Le mal de mère", de Pierre-Olivier Scotto. Novembre 95.
Rôle : Madeleine, la mère, entre Maud (sans Harold) et "Tatie Danielle", qui s'impose d'abord, aigrie et désemparée à la fois,
dans le cabinet de son psy de fils, quadra...
Sujet : Un an (indices fugitifs et subtils de progression dosée)
de face-à-face virant petit à petit à la psychothérapie mutuelle,
au rapprochement complice, à des retrouvailles tant espérées.
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : On rit franchement ou avec une pointe d'étranglé devant un duo très attachant, à dorloter pour ses décalages provisoires, ses fêlures intérieures si humaines et la gravité qui le fige par moments...
Pierre-Olivier Scotto
Annotation :
Pièce : "Le mal de mère", de Pierre-Olivier Scotto. Novembre 95.
Rôle : Le psy et le fils, prénommé Moïse (tilt symbolico-biblique : enfant trouvé, adopté...), un peu trop agacé, retranché derrière
son statut professionnel, pour ne pas intriguer d'emblée.
L'écriture mise beaucoup sur la notion très psy de "transfert".
La mise en scène de Françoise Seigner (lignée théâtrissima !) électrise ce face-à-face en jouant sur la mobilité, le contexte psy (divan, marionnettes...) laissant le public s'amuser à délirer dans les interprétations freudiennes, lacaniennes.
Surtout, quel régal de vivre théâtralement à l'heure Chelton ! Tsilla pour les proches, qui défie son âge, les abîmes du jeu,
en restant égale à elle-même. Toujours juste dans l'énergie
et la complexité du personnage !
Jean-Louis Trintignant
Annotation :
Pièce : "Love letters", de A.R. Gurney. Janvier 95.
Rôle : Tom.
Sujet : comment "un homme et une femme" en arrivent à gâcher
leur amour tout en se l'écrivant toute leur vie !
Ce qu'il me reste de mon enthousiasme de spectateur : Aimée
et Trintignant n'existent comme interprètes et personnages, juste assis à une table, face à la salle, que par leurs voix.
Et le public reste sans !
Anouk Aimée
Annotation :
Pièce : "Love letters", de A.R. Gurney. Janvier 95.
Rôle : Alexas.
Mais peut-on vivre si longtemps la passion selon... St Fiasco ! Rendre ça aussi crédible que captivant, avec gravité et légèreté alternées, est justement le talent d'écriture de l'auteur. Il réussit,
à coups de judicieux extraits de lettres-tirades, à faire connaître
son duo : sentiments en quasi-constant décalage ; étapes de vie
- adolescence au temps de "Only you" - qui l'ont influencée ; évolution des caractères excluant tout happy end...
Mais comment se creuse-t-on le disque dur d'ordinateur pour être aussi juste et sobre en terme d'évocation humaine ?!
Mais pièce statique, trop, cela dit ! Mise en scène... Ah bon !
Mais, surtout, deux sublimes âmes de comédiens à l'unisson.
Michel Bouquet
Annotation :
Pièce : "Le roi se meurt", d'Eugène Ionesco. Octobre 93.
Annot's à venir...