Poètes Portugais (Chronologiquement)
32 livres
créée il y a presque 4 ans · modifiée il y a 13 joursEstômbar
Largo da Igreja
Poésie
livre de Ibn Ammar
Annotation :
IBN AMMAR (1031-1086)
Il est bon que vous n'oubliez pas
Que ce qui donne à l'amour une qualité rare
C'est sa timidité embarrassée.
Abandonnez-vous au doux arrière-goût des délices
Car elles sont filles de ses tourments.
Mais ne cherchez pas le pouvoir dans l'amour...
Car seul celui qui se sent esclave de sa loi
Peut se considérer réellement libre.
Poesías
Poésie
livre de Al Mutamid ibn Abbad
Annotation :
AL MUTAMID (1040-1095)
Invisible à mes yeux,
Je te porte toujours dans mon coeur
Je t'envoie un adieu fait de passion
et de larmes de pitié et d'insomnie.
Tu as inventé comment me posséder
et moi, l'indomptable, quel soumis je deviens!
Mon souhait est d'être toujours avec toi.
Qu'un tel souhait se réalise!
Assure-moi que le serment qui nous unit
la distance jamais ne le brisera.
Doux est le nom qui t'appartient
et ici il est écrit dans ce poème: I ’timâd.
Poemas del fuego y otras casidas
Poésie
livre de Ibn Sara As-Santarini
Annotation :
IBN SARA (1043-1123)
Cherchez-vous du réconfort dans le souffle du vent?
Dans sa brise il y a du parfum et du musc
Qui viennent jusqu'à vous, pleins d'arômes,
Fidèle messager de votre douce amoureuse.
L'air essaie les habits des nuages
Et choisit un manteau noir.
Un nuage chargé de pluie
Dit bonjour au jardin, le salue
Versant des larmes dans les fleurs souriantes.
La Terre presse le nuage
Pour que son manteau se termine.
Et le nuage d'une seule main
Tisse des fils de pluie
Et avec l'autre le décore
Avec une broderie de fleurs.
Les Chansonniers médiévaux (1280)
Chansons d'ami et d'amour
Cancioneiro da Ajuda
Sortie : 1280. Poésie
livre de Collectif
joandasilou a mis 8/10.
Annotation :
PAIO SOARES DE TAVEIRÓS (1200-12??)
Dans le monde je ne me connais pas de semblable,
Tant que je serai ce que je suis,
Car je meurs déjà pour vous, et - hélas!
Ma dame blanche et rouge.
Vous désirez que je vous dépeigne
Lorsque je vous ai vu en jupe!
Ce triste jour où je me suis levé
Que ne vous ai-je pas vu laide, alors!
Et, ma dame, depuis ce jour, hélas!
Tout m'est devenu fâcheux,
Et vous, fille de Don Paai
Moniz, et il vous a bien semblé
Que j'avais un manteau pour vous,
Et bien moi, ma dame, en cadeau
Je n' ai jamais eu de vous
Ni la valeur d'une ceinture.
Paio Soares de Taveirós
D. DINIS (1261-1325)
Mon ami, mère, n'est pas arrivé,
et c'est aujourd'hui le délai final;
oh mère, je meurs d'amour!
Il n'est pas arrivé, mère, mon bien-aimé
et aujourd'hui le délai limite est passé;
oh mère, je meurs d'amour!
Et c'est aujourd'hui le délai final;
pourquoi m'a-t-il menti, ce menteur?
oh mère, je meurs d'amour!
Et c'est aujourd'hui le délai limite;
pourquoi a-t-il menti, ce parjure?
oh mère, je meurs d'amour!
Pourquoi m'a-t-il menti, ce menteur?
il me pèse, car il a failli;
oh mère, je meurs d'amour!
Pourquoi a-t-il menti, ce parjure?
il me pèse, car il a menti pour son désir;
oh mère, je meurs d'amour!
Poesias
Poésie
livre de Francisco de Sá de Miranda
Annotation :
SÁ DE MIRANDA (1481-1558)
Avec moi-même, je me suis fâché
Je me suis mis en danger;
Je ne peux pas vivre avec moi
Et je ne peux pas fuir de moi-même.
Je fuyais la douleur des gens,
Avant que celle-ci ne grandisse:
Maintenant je m'enfuirais
De moi, si je le pouvais.
Quel moyen j'espère ou quelle fin
Du vain travail que je suis,
Car j'emmène avec moi-même
Un si grand ennemi de moi?
Rimas (1595)
Sortie : 1595 (Portugal). Poésie
livre de Luis De Camoes
joandasilou a mis 8/10.
Annotation :
LUÍS DE CAMÕES (1523-1580)
L'amour est un feu qui brûle et ne se voit pas
C'est une blessure qui fait mal et ne se sent pas
C'est un contentement mécontent
C'est un mal qui consume sans faire mal
C'est ne pas vouloir plus que vouloir bien
C'est marcher solitaire dans la foule
Ce n'est jamais se satisfaire d'être satisfait
C'est prendre soin de gagner en se perdant
C'est vouloir être prisonnier de bon gré
C'est, étant vainqueur, servir le vaincu
C'est être loyal avec qui nous tue
Mais comment son service peut-il faire naître
L'amitié dans le cœur des humains
Si l'amour lui-même est son propre contraire?
Obras Poéticas (1844)
Sortie : 1844 (Portugal). Poésie
livre de Leonor de Almeida Portugal
Annotation :
LEONOR DE ALMEIDA - MARQUISE DE ALORNA (1750-1839)
Je salue mon peuple
avec l'écharpe blanche habituelle.
Mais aujourd'hui je viens pour tuer
tous les enfants
poser leur nuque sur le baiser éternel des pierres.
Finir
le jeu de l'homme contre les puissants
sous les sabots durs du Temps.
Finir
la propagation de la viande jusqu'aux mâchoires du désert.
Finir
l'Histoire et ses dessins de carcasses creuses
dans les branches de la colère!
Que le fils de l'Homme ne naisse plus,
que les vautours mourants cachent le soleil
et la mer a brisé les aiguilles de l'infini!
Rimas (1791)
Sortie : 1791 (Portugal). Poésie
livre de Manuel Maria Barbosa du Bocage
joandasilou a mis 7/10.
Annotation :
BOCAGE (1765-1805)
Volez, gentils garçons tentateurs,
Fils de Vénus, dieux de la tendresse,
Adoucissez-moi la nostalgie amère et dure,
Portez ce soupir à mes amours:
Dites-leur qu'il est né d'un ennui
Que la beauté insère dans les cœurs;
Dites-leur que c'est un gage de la foi la plus pure,
Portion du plus fidèle des amateurs:
Si le sort pour moi est toujours avare,
Et offre à l'autre le bien que de moi il éloigne,
Et en plaintes Ulina leur envoie son affection:
Quand l'un d'eux se libèrera dans la vaste sphère,
Amenez-le-moi, en lui détournant le chemin;
Je suis si malheureux que cela me suffit.
Folhas Caídas (1853)
Sortie : 1853 (Portugal). Poésie
livre de Almeida Garrett
joandasilou a mis 7/10.
Annotation :
ALMEIDA GARRETT (1799-1854)
Quand je rêvais, c'était comme ça
Que dans mes rêves je la voyais;
Et c'est comme ça qu'elle me fuyait,
À peine je me réveillais,
Cette image insaisissable
Que je ne pourrais jamais atteindre.
Maintenant que je suis éveillé,
Maintenant je la vois s'éterniser...
Pour quoi? - Quand elle était vague,
Une idée, une pensée,
Un rayon d'étoile incertain
Dans l'immense firmament,
Une chimère, un rêve vain,
Je rêvais - mais je vivais:
Le plaisir, je ne savais pas ce que c'était,
Mais la douleur, je ne la connaissais pas...
Sonetos Completos (1886)
Sortie : 1886 (Portugal). Poésie
livre de Antero de Quental
Annotation :
ANTERO DE QUENTAL (1842-1891)
Aimer! mais d'un amour qui soit la vie ...
Qui ne soit pas toujours de timides harpèges,
Qui ne soit pas seulement les délires et désirs
D'un fol esprit ardent...
Un amour qui vive et brille! lumière fondue
Qui pénètre mon être - et pas que des baisers
Lancés en l'air - délires et désirs -
Mais l'amour... de ces amours qui vivent...
Oui, vivant et brûlant! et déjà la lumière du jour
Ne viendra pas le dissiper dans mes bras
Comme la brume du vague fantasme...
La flamme élevée du soleil ne flétrira pas...
Car que peuvent les astres des espaces
Contre les pauvres amours... s'ils sont la vie?
Entre deux mondes (1887)
O Livro de Cesário Verde
Sortie : 15 octobre 2011 (France). Poésie
livre de Cesario Verde
joandasilou a mis 10/10.
Annotation :
CESÁRIO VERDE (1855-1886)
Dans ce "pique-nique" de bourgeoises,
Il y a eu une chose simplement belle
Et qui, sans histoire ni grandeurs,
En tout cas, donnerait une aquarelle.
C'est quand toi, descendant du bourricot,
Tu es allée cueillir, sans impostures idiotes,
Dans um champ bleuté de pois chiches
Un bouquet rouge de coquelicots.
Peu après, au sommet d'une falaise,
Nous avons campé, le soleil brillait aussi;
Et il y eut des tranches de melon, des abricots,
Et une génoise mouillée de malvoisie.
Mais, tout violet, sortant de la dentelle
De tes deux seins comme deux colombes,
C'était le charme suprême de la collation
Ce bouquet rouge de coquelicots.
Só (1892)
Sortie : 1892 (France). Poésie
livre de António Nobre
joandasilou a mis 8/10.
Annotation :
ANTÓNIO NOBRE (1867-1900)
Mon voisin est menuisier,
Vendeur de Dame la Mort,
Il ravaude et coud, toute la journée,
Des habits de bois de toutes sortes:
Acajous, bordés de velours,
Flandre douce, pin nordique...
Et moi qui porte un pardessus
Qui commence à me lasser,
J'y suis allé hier: (C'était Carnaval,
Il y avait beaucoup à faire...)
- Bonjour, brave homme! Je veux un habit
En avez-vous un qui me serve? - Nous allons voir...
Il a regardé, farfouillé dans la maison.
- En voici un très bon marché.
- Est-ce à la mode? - C'est à la mode.
(Je l'ai aimé mais je n'ai pas voulu m'empresser:
Très serré, peu de largesse...)
- Quand puis-je le faire chercher?
- Au coucher du soleil. Je vais le faire repasser:
(Le brave homme a commencé à l'aplatir...)
Ô mes amis! Si je ne me trompe,
Je le jure sur mon âme et par les Cieux:
Aucun de vous, à mes funérailles,
N'ira, regardez!, plus dandy que moi!
Clepsydre (1920)
Clepsidra
Sortie : juin 1991 (France). Poésie
livre de Camilo Pessanha
joandasilou a mis 7/10.
Annotation :
CAMILO PESSANHA (1867-1926)
Mon cœur se serre
Un ballon éteint.
Il aurait mieux valu qu'il brûle
Dans l'obscurité incendiée.
Dans la brume fastidieuse...
Comme un cercueil dans la tombe.
Pourquoi plutôt ne pas éclater,
Rouge, dans une explosion?
Quel attachement le retient-il encore?
Immobile, misérable.
Que puisse l'écraser le wagon
D'un train haletant.
Le stupide, le vil butin.
Ô âme égoïste et faible...
Que puisse le ramener la mer de rouge.
Qu'il puisse être emporté par le reflux.
Fernando Pessoa, Œuvres poétiques
Sortie : 14 novembre 2001 (France). Poésie
livre de Fernando Pessoa
joandasilou a mis 10/10.
Annotation :
FERNANDO PESSOA (1888-1935)
Le poète est un simulateur
Il simule si complètement
Qu'il prétend même simuler la douleur
La douleur qu'il ressent vraiment.
Et ceux qui lisent ce qu'il écrit,
Dans la douleur lue, ils sentent bien,
Pas les deux qu'il a éprouvé,
Mais seulement celle qu'ils n'ont pas eu.
Et c’est ainsi que sur les rails des roues
Tourne, divertissant la raison,
Ce train mécanique
Qui s'appelle le cœur.
Poésies complètes
Obra Poética. Poesia Completa, Incluindo os Primeiros Poemas e Poemas Dispersos
Sortie : 1985 (France). Poésie
livre de Mário de Sá-Carneiro
joandasilou a mis 8/10.
Annotation :
MÁRIO DE SÁ CARNEIRO (1890-1916)
Un peu plus de soleil - j'aurais été braise,
Un peu plus de bleu - j'aurais été l'au-delà.
Pour l'atteindre, il m'a manqué un coup d'aile...
Si seulement j'avais échoué...
Hantise ou paix? En vain... tout a disparu
Dans une grande mer trompeuse d'écume;
Et le grand rêve s'est réveillé dans la brume,
Le grand rêve - O douleur! - presque vécu...
Presque l'amour, presque le triomphe et la flamme,
Presque le début et la fin - presque l'expansion...
Mais dans mon âme tout se répand...
Cependant rien, tout n'était qu'illusion!
La scene de la haine
A cena do ódio
Sortie : novembre 1989 (France). Poésie
livre de J.S. DE Almada Negreiros
Annotation :
ALMADA NEGREIROS (1893-1970)
La petite bergère est morte, tout le monde pleure. Personne ne la connaissait et tout le monde pleure.
La bergère est morte, morte de ses amours. Au bord de la rivière, un arbre est né et les bras de l'arbre s'ouvrent en croix.
Ses longues mains ne saluent plus de l'au-delà. La petite bergère est morte et a emporté ses longues mains.
Ses yeux rieurs ne se moquent plus de personne. La petite bergère est morte ainsi que ses yeux qui ont ri.
La petite bergère est morte, le troupeau est sans guide. Et le troupeau sans guide est l'enterrement de la bergère.
Où sont ses amours? Il y a des cadeaux à lui offrir. Personne ne sait si c'est lui et il y a des cadeaux à lui offrir.
De l'autre côté de la rivière, une sainte a échoué sur la plage venue de la mer. Habillée en bergère pour ne pas se faire remarquer. Le jour, c'était une sainte, la nuit, c'était le clair de lune.
La bergère en vie était une belle bergère; la bergère morte c'est la Dame des Miracles.
Livro de Mágoas (1919)
Sortie : 1919 (Brésil). Poésie
livre de Florbela Espanca
joandasilou a mis 7/10.
Annotation :
FLORBELA ESPANCA (1894-1930)
La vie n'est que cela: un enchaînement de bonnes et de mauvaises occasions, un enchaînement sans logique ni raison; nous devons la regarder avec courage et penser, mais sans évanouissements, que notre heure viendra, que nous aurons un jour où nous pourrons dormir, et ne plus entendre, ne plus voir, ne plus rien comprendre.
Ciume (1934)
Canções
Sortie : 1934 (Portugal). Poésie
livre de António Botto
Annotation :
ANTÓNIO BOTTO (1897- 1959)
Tu peux reprendre les roses que tu avais apportées.
Je ne les veux pas,
Ne me dis même pas
Que tu seras perpétuellement
La raison la plus brûlante
- La principale raison
De mes chansons.
Nous avions tort, mon amour!
Maintenant que je sais
Toute la saveur de tes baisers,
Je te veux moins, et je sens
La fièvre des autres désirs
Que tu ne peux pas comprendre...
Mais je me souviendrai de toi, je le jure!
Autant... autant que je le peux.
Poemas de Deus e do Diabo (1925)
Sortie : 1925 (Portugal). Poésie, Version originale
livre de José Régio
Annotation :
JOSÉ RÉGIO (1901-1969)
Sans que je m'y attende,
Cette larme a roulé
Dans la froideur et dureté de mon visage.
Roulé lentement...,
Jusqu'à ma bouche elle a ouvert la voie.
Soif! Ce que j'ai, c'est soif!
Je l'ai prise sur mes lèvres et je l'ai bue.
Comme sur un mur
Rajeunit la fleur de la rosée matinale,
Dans ma bouche, elle a chanté,
Aussi brève que cette larme,
Cette brève élégie.
Orphée rebelle (1958)
Orfeu Rebelde
Sortie : 2010 (France). Poésie
livre de Miguel Torga
joandasilou a mis 7/10.
Annotation :
MIGUEL TORGA (1907-1995)
Te perdre n'est rien - nous perdons tout.
Le grand cauchemar est le jeu même!
Il est cette danse rituelle du feu
Autour du brasier,
Horrible ivresse
Sans vin...
Le passeport noir
Déjà visé
Et nous, tout le chemin
Qui mène droit à la mort
Pour te donner, ô vie,
Un rêve enseveli!
Livro Sexto (1962)
Sortie : 1962 (Portugal). Poésie, Version originale
livre de Sophia de Mello Breyner Andresen
Annotation :
SOPHIA DE MELLO BREYNER (1919-2004)
Ta face taurine ton front bas
Tes cheveux annelés que tu remuais comme une crinière
Ton torse gonflé d'air comme une voile
Ton menton rond ta bouche lourde
Ta lourde royauté
Ton midi nocturne
Ton héritage des dieux que tu as noyé dans le Nil
Ton unité entière avec ton corps
Dans un silence de soleil obstiné
Maintenant, ils sont en pierre au musée de Delphes
Où des montagnes t'entourent comme l'encens
Entre l'austère Aurige et l'architrave brisée
As Māos e os Frutos (1948)
Sortie : 1948. Poésie
livre de Eugénio De Andrade
joandasilou a mis 8/10.
Annotation :
EUGÉNIO DE ANDRADE (1923-2005)
Toute la matinée, j'ai cherché une syllabe.
C'est peu, c'est certain: une voyelle,
Une consonne, presque rien.
Mais ça me manque. Moi seul sais
le manque que cela me fait.
Voilà pourquoi je la cherchais obstinément.
Elle seule pouvait me défendre
du froid de janvier, de la sécheresse
de l'été. Une syllabe.
Une seule syllabe.
Le salut.…
O Vinho e a Lira (1969)
Sortie : 1969 (Portugal). Poésie, Version originale
livre de Natália Correia
Annotation :
NATÁLIA CORREIA (1923-1993)
Épaules blanches lancinantes:
ailes dans l'exil d'un corps.
Les bras, gouttières chatoyantes
pour le train de l'âme.
Et les yeux migrants
sur le vaisseau de la paupière
coincée entre résignation ou lâcheté.
Parfois femme. Parfois religieuse.
Selon la nuit. Selon le jour.
Mollusque. Éponge
trempée dans un filtre de magie.
Araignée d'or
piégée dans la toile de ses ruses.
Et aux pieds un coeur de vaisselle
cassée dans les jeux d'enfants.
Pena Capital (1957)
Sortie : 1957 (Portugal). Poésie
livre de Mário Cesariny
Annotation :
MÁRIO CESARINY (1923-2006)
Un certain nombre de personnes recherchant
des personnes recherchant un certain nombre
Somme:
un paysage extrêmement recherché
le problème de la lumière (expressément lié au problème de la honte)
et le problème de la pièce-atelier-avion
pourtant
et justement quand
ils n'étaient plus nécessaires
les poètes sont apparus à la recherche de
et voulant tout multiplier par dix
Cette piètre race qu'ils sont
ou très intelligents ou très stupides
parce qu'ils sont l'un ou l'autre
Jésus Aristote Platon
ouvrez la carte:
C'est douloureux ici
C'est douloureux là
No Reino da Dinamarca (1958)
Sortie : 1958 (Portugal). Poésie, Version originale
livre de Alexandre O'Neill
Annotation :
ALEXANDRE O'NEILL (1924-1986)
En ma faveur
J'ai le vert secret de tes yeux
Quelques mots de haine
Quelques mots d'amour
Le tapis qui partira vers l'infini
Cette nuit ou n'importe quelle autre nuit
En ma faveur
Les murs qui insultent lentement
Un certain refuge au-dessus du murmure
Qui dans la vie actuelle insiste pour venir
Le bateau caché par le feuillage
Le jardin où l'aventure recommence.
La cuiller dans la bouche (1961)
A Colher na Boca
Sortie : 1991 (France). Poésie
livre de Herberto Helder
Annotation :
HERBERTO HÉLDER (1930-2015)
Tout assaille tout, et je suis l'image de tout.
Le jour tourne le dos et montre les brûlures,
la lumière vacille,
la beauté menace
-Je ne peux pas écrire plus haut
les formes sont transmises de l'intérieur.
Toda a Terra (1976)
Sortie : 1976 (Portugal). Poésie, Version originale
livre de Ruy Belo
Annotation :
RUY BELO (1933-1978)
C'était le visage que j'avais et il est parti
Mais il n'a jamais été aussi vu que maintenant
Son regard c'est de l'eau pure eau
Il nous dévergonde et donne son nom même à la blessure
Nous le gagnons en le perdant. On ne pert pas un regard
N'est-ce pas vrai mon frère Humphrey Bogart?
Asas (1953)
Poesias
Sortie : 1953. Poésie
livre de José Carlos Ary dos Santos
Annotation :
ARY DOS SANTOS (1936-1984)
Mon orange amère et douce
mon poème
fait de bourgeons de noltalgie
ma peine
lourde et légère
secrète et pure
mon passage pour le bref bref
moment de la folie.
Mon audace
mon galop
ma rêne
mon poulain fou
ma flamme
Ce qu'il me reste
de lumière intense
de voix ouverte
ma délation de ce que pensent
de ce que ressentent les braves gens.
En toi je respire
en toi je goûte
pour toi je réussis
cette force que toujours
En toi je cherche
En toi je parcours
cheval en liberté
sur les marges de ton corps.
Espelho Inicial (1960)
Sortie : 1960 (Portugal). Poésie
livre de Maria Teresa Horta
Annotation :
MARIA TERESA HORTA (1937-)
Ils sont si nombreux
les silences de la parole
De la soif
De la salive
De la sueur
Silences de silex
dans le corps du silence
Silences de vent
de mer
et de torpeur
D'amour
Et puis il y a des vases
avec des roses de silence
Les gémissements
dans les lits
Les hanches
La saveur
Le silence que je poste
au dessus du silence
usurpe du silence son maigre labeur
Âmago (2010)
Antologia
Sortie : octobre 2010 (Portugal). Poésie
livre de Fiama Hasse Pais Brandão
Annotation :
FIAMA HASSE PAIS BRANDÃO (1938-2007)
Sans vent, ma voix s'est asséchée
ici, dans ce parc de cèdres tranquilles.
Tout est comme hier, mais ma
voix, sur mon visage, s'est tue,
parce que seul le vent m'apportait la parole,
venant de quelque part, avec des nouvelles de quelqu'un,
ou allant ailleurs, vers d'autres oreilles, dans un pays.