Poéture : Ut pictura poesis
Refaisons l'Histoire de l'Art sans images. Poèmes en vers, réguliers ou libres, en versets, en prose poétique, directement et ouvertement inspirés par un peintre, une peinture, un sculpteur, une sculpture, un antique, un vase ou autre. L'œuvre et/ou l'artiste sont nommés, tout au moins précisément ...
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créée il y a environ 12 ans · modifiée il y a environ 1 moisLa Parole en archipel (1962)
Sortie : 1962 (France). Poésie
livre de René Char
Annotation :
La Paroi et la Prairie, Lascaux :
Homme-Oiseau Mort et Bison Mourant
« Long corps qui eut l'enthousiasme exigeant,
A présent perpendiculaire à la
Brute blessée.
O tué sans entrailles !
Tué par celle qui fut tout et, réconciliée, se meurt ;
Lui, danseur d'abîme, esprit, toujours à naître,
Oiseau et fruit pervers des magies cruellement sauvé. »
Les Cerfs noirs
« Les eaux parlaient à l'oreille du ciel.
Cerfs, vous avez franchi l'espace millénaire.
Des ténèbres du roc aux caresses de l'air.
Le chasseur qui vous pousse, le génie qui vous voit,
Que j'aime leur passion, de mon large rivage ! »
La Bête Innommable
« La Bête innommable ferme la marche du gracieux troupeau, comme un cyclope bouffe.
Huit quolibets font sa parure, divisent sa folie. La Bête rote dévotement dans l’air rustique.
Ses flancs bourrés et tombants sont douloureux, vont se vider de leur grossesse.
De son sabot à ses vaines défenses, elle est enveloppée de fétidité.
Ainsi m’apparait dans la frise de Lascaux, mère fantastiquement déguisée,
La Sagesse aux yeux pleins de larmes. »
Le Nu perdu (1971)
Sortie : 1971 (France). Poésie
livre de René Char
Nushku a mis 7/10.
Annotation :
Contre une Maison :
« N'émonde pas la flamme, n'écourte pas la braise en son printemps. Les migrations, par les nuits froides, ne s'arrêteraient pas à ta vue.
Nous éprouvons les insomnies du Niagara et cherchons des terres émues, des terres propres à émouvoir une nature à nouveau enragée.
Le peintre de Lascaux, Giotto, Van Eyck, Uccello, Fouquet, Mantegna, Cranach, Carpaccio, Le Tintoret, Georges de La Tour, Poussin, Rembrandt, laines de mon nid rocheux. »
« Tout ce que nous accomplirons d’essentiel à partir d’aujourd’hui, nous l’accomplirons faute de mieux. Sans consentement ni désespoir. Pour seul soleil : le bœuf écorché de Rembrandt. Mais comment se résigner à la date et à l’odeur sur le gîte affichées, nous qui, sur l’heure, somme intelligents jusqu’aux conséquences ?
Une simplicité s’ébauche : le feu monte, la terre emprunte, la neige vole, la rixe éclate. Les dieux-dits nous délèguent un court temps leur loisir, puis nous prennent en haine de l’avoir accepté. Je vois un tigre. Il voit. Salut. Qui, là, parmi les menthes, est parvenu à naître dont toute chose, demain, se prévaudra ? »
L'oeuvre poétique
Sortie : 1 mars 1997 (France). Poésie
livre de Robert Ganzo
Annotation :
Lespugue [Vénus de Lespugue]
« Vals que l'été gorge de sève,
je vois tes seins s'épanouir
et parfois ton ventre frémir
comme un sol chaud qui se soulève.
Tu m'apaises si je m'étonne
de ces pouvoirs que tu détiens ;
et je sais, femme, qu'ils sont tiens
les miracles roux de l'automne. »
La Ruine de Kasch (1983)
La rovina di Kasch
Sortie : 1987 (France). Essai, Histoire
livre de Roberto Calasso
Nushku a mis 8/10.
Annotation :
[Vénus de Dolni Věstonice]
« Le premier visage de femme
Est haut de cinq centimètres.
Une coiffure délicate
S’élève d’un front
Légèrement bombé.
L’usure n’a pas brouillé
Le regard oblique et absorbé.
Incisée dans l’ivoire de mammouth
Elle fut abandonnée A Dolni Věstonice. »
Nouveaux poèmes suivi de Requiem
Sortie : 6 mars 2008 (France). Poésie
livre de Rainer Maria Rilke
Annotation :
Torse archaïque d'Apollon :
"Nous n'aurons jamais vu sa tête légendaire
Aux yeux mûrs comme des fruits
Mais nous voyons son torse encore incandescent
Flamme vacillante pourtant, mais qui
Perdure et brille.
Sans elle d'où viendrait la lumière
Qui suit, éblouissante, la courbure des muscles?
Et comment le sourire issu du fin mouvement des reins
Coulerait-il jusqu'au sexe lourd, à la mi-temps du corps?
Sans elle ce roc se dresserait
Court et difforme à la chute diaphane des épaules;
Il ne scintillerait pas comme une peau de fauve.
Il ne jaillirait pas hors de ses limites
Comme font les étoiles: car il n'y pas de lieu
D'où l'on ne t'aperçoit. Tu dois changer ta vie!"
Baltiques
Baltiques. Œuvres complètes 1954-2004
Sortie : juillet 1985 (France). Poésie
livre de Tomas Tranströmer
Nushku a mis 6/10.
Annotation :
« À propos d’une peinture préhistorique
sur un rocher du Sahara :
une silhouette de nageur obscure
dans une ancienne rivière qui est jeune pourtant.
Sans armes ni stratégies
sans reposer ni même bondir
mais toujours séparée de son ombre :
elle glisse sur le fond du courant.
Il avait lutté pour se défaire
d’une image verdâtre et assoupie,
pour enfin rejoindre le rivage
et ne faire qu’un avec son ombre. »
« Dans un coin mal éclairé de l’église du Gotland, dans un halo de douces moisissures où se trouve un bénitier de grès – du xiie siècle – le nom du tailleur de pierres
est resté, il reluit
comme une rangée de dents dans la fosse commune :
hegwaldr
le nom est resté. Et ses reliefs
ici et sur les parois d’autres vases, un grouillement de gens, des figures qui jaillissent de la pierre.
Les noyaux du bien et du mal éclatent là dans l’œil. »
« Passer au travers du mur dans l’atelier éclatant
à la seconde qu’on a autorisée à durer des siècles.
Des toiles qui s’intitulent La Leçon de musique
ou Femme en bleu lisant une lettre –
elle en est au huitième mois, deux cœurs s’agitent en elle.
Derrière, sur le mur, pend une carte froissée de la Terra Incognita. »
« Pas un tremblement de terre, mais des secousses célestes. Turner aurait pu les peindre, une fois amarré. Un gant solitaire venait de passer, en virevoltant, à des kilomètres de sa main. Je peux me frayer un chemin dans ce vent contraire, jusqu’à cette maison de l’autre côté du champ. J’ondoie dans l’ouragan. Je passe aux rayons X, le squelette remet sa lettre de démission. La panique augmente, alors que je louvoie, que je chavire, je chavire et je me noie sur la terre ferme ! Que cela pèse lourd, tout ce que soudain je dois porter, qu’il est pénible pour un papillon de remorquer une péniche ! Enfin arrivé. Un dernier corps-à-corps avec la porte. Et dedans maintenant. Dedans maintenant. Derrière la grande baie vitrée. Quelle curieuse et grandiose invention que le verre – de pouvoir être tout près, sans être concerné… Dehors, une horde de sprinters diaphanes s’élance, en grand format, sur la plaine volcanique. Mais je n’ondoie plus. Je suis assis derrière le verre, immobile, comme mon propre portrait. »
La nuit remue (1935)
Sortie : 1935 (France). Poésie
livre de Henri Michaux
Nushku a mis 7/10.
Annotation :
Contre ! :
« Je vous construirai une ville avec des loques, moi.
Je vous construirai sans plan et sans ciment un édifice que vous ne détruirez pas
Et qu'une espèce d'évidence écumante soutiendra et gonflera,
Qui viendra vous braire au nez, et au nez gelé
De tous vos Parthénons, vos Arts Arabes et de vos Mings.
Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard et du son de peaux de tambours
Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes,
Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses,
Contre lesquels votre ordre multimillénaire et votre géométrie
Tomberont en fadaises et galimatias et poussières de sable sans raisons.
Glas ! Glas ! Glas ! Sur vous tous! Néant sur les vivants! »
Poèmes et poésies
Sortie : 1821 (France). Poésie
livre de John Keats
Annotation :
On Seeing the Elgin Marbles :
"My spirit is too weak—mortality
Weighs heavily on me like unwilling sleep,
And each imagined pinnacle and steep
Of godlike hardship tells me I must die
Like a sick eagle looking at the sky.
Yet ‘tis a gentle luxury to weep,
That I have not the cloudy winds to keep,
Fresh for the opening of the morning’s eye.
Such dim-conceived glories of the brain
Bring round the heart an indescribable feud;
So do these wonders a most dizzy pain,
That mingles Grecian grandeur with the rude
Wasting of old Time—with a billowy main—
A sun—a shadow of a magnitude."
Poèmes antiques (1852)
Sortie : 1852 (France). Poésie
livre de Leconte De Lisle
Annotation :
Vénus de Milo :
"Marbre sacré, vêtu de force et de génie,
Déesse irrésistible au port victorieux,
Pure comme un éclair et comme une harmonie,
Ô Vénus, ô beauté, blanche mère des Dieux !"
Poésies nouvelles
Sortie : 1850 (France). Poésie
livre de Alfred de Musset
Annotation :
[Phidias]
A la Malibran :
"Comme dans une lampe une flamme fidèle,
Au fond du Parthénon le marbre inhabité
Garde de Phidias la mémoire éternelle,
Et la jeune Vénus, fille de Praxitèle,
Sourit encor, debout dans sa divinité,
Aux siècles impuissants qu’a vaincus sa beauté."
Les Epreuves (1866)
Sortie : 1866 (France). Poésie
livre de Sully Prudhomme
Annotation :
[Christ en ivoire, Vénus antique]
Chez l'Antiquaire :
« Entre mille débris au hasard amassés,
Un Christ en vieil ivoire, exposé dans la rue,
Jette l’adieu suprême à sa foi disparue
Et sent fuir ses genoux infiniment lassés.
En face, une Vénus, gloire des arts passés,
Sort de la draperie à ses flancs retenue,
Naturelle et divine, offrant sa beauté nue,
Sans bras, pareille aux troncs de lierres enlacés.
La Volupté sereine et l’immense Tendresse
Aux passants affairés n’offrent plus de caresse :
L’une a les bras cloués, l’autre a les bras rompus.
L’homme, sans charité, revend ce qu’il achète ;
La femme lui marchande une nuit inquiète :
Les beaux embrassements ne se prodiguent plus. »
Cinq grandes odes
Sortie : janvier 1991 (France).
livre de Paul Claudel
Nushku a mis 8/10.
Annotation :
[Sarcophage romain du Louvre]
Les Muses
"Les Neuf Muses, et au milieu, Terpsichore !
Je te reconnais, Ménade ! Je te reconnais, Sibylle ! Je n'attends avec ta main point de coupe ou ton sein même
Convulsivement dans tes ongles, Cuméenne dans le tourbillon des feuilles dorées !"
Stances et Poèmes (1865)
Sortie : 1865 (France). Poésie
livre de Sully Prudhomme
Annotation :
[Fra Angelico]
Fra Beato Angelico, dans Croquis italiens :
« Et voici qu’un long trait de feu,
Violet, jaune, rouge et bleu,
Par la grille de la cellule
Vient nacrer la pâleur du mur,
Comme une vive libellule
Qui se pose sur un lis pur.
Et le moine ouvrant les prunelles,
Avec ce rayon pour pinceau,
Fait les anges brillants et frêles
Qui forment de leurs fines ailes
Sur la Vierge un splendide arceau. »
L'Adolescence clémentine (1532)
Sortie : 1532 (France). Poésie
livre de Clément Marot
Annotation :
[Apelle] A la fille d'ung Painctre d'Orleans, belle entre les autres :
« Au temps passé Apelles Painctre sage
Feit seullement de Venus le visage
Par fiction: mais,(pour plus hault attaindre
Ton Pere a faict de Venus, sans rien faindre,
Entierement la face, et le corsage.
Car il et Painctre, et tu es son ouvrage
Mieulx ressemblant Venus de forme, et d'aage,
Que le Tableau, qu'Apelle voulut paindre
Au temps passé.
Vray est qu'il feit si belle son ymage,
Qu'elle eschauffoit en Amour maint courage;
Mais celle là que ton Pere a sceu taindre,
Y mect le feu, et a dequoy l'estaindre:
L'aultre n'eut pas ung si gros advantage
Au temps passé. »
Le Coffret de Santal (1873)
Sortie : 1879 (France). Poésie
livre de Charles Cros
Annotation :
[Portraits du Fayoum ?]
Sonnet :
"Je voudrais, en groupant des souvenirs divers,
Imiter le concert de vos grâces mystiques.
J'y vois, par un soir d'or où valsent les moustiques,
La libellule bleue effleurant les joncs verts ;
J'y vois la brune amie à qui rêvait en vers
Celui qui fit le doux cantique des cantiques ;
J'y vois ces yeux qui, dans des tableaux encaustiques,
Sont, depuis Cléopâtre, encore grands ouverts."
La Bibliothèque de Pontus de Tyard (2008)
Sortie : mai 2008. Essai
livre de François Roudaut
Annotation :
Pontus de Tyard, [Corneille de Lyon] :
« J'estois pensif, melancolic et sombre,
Comme vexé de maint present dommage,
Quand, « Pourtrais (dy-je au flaman) ceste image,
Pour m'estre saint recours à tout encombre. »
Ruines d'avenir
Un livre-tapisserie de Michel Butor
Sortie : 9 mars 2016 (France). Beau livre & artbook, Poésie
livre de Michel Butor
Nushku l'a mis en envie.
Annotation :
[La tenture de l’Apocalypse]
« La tente du témoignage
s'entrouve et j'en vois sortir
un ange vêtu de lin
portant un fléau pour battre
le blé lors de la moisson
à qui le lion supérieur
confie la coupe d'ulcères »
Brouillard sur le pavillon haut
Sortie : 20 janvier 2015 (France). Poésie
livre de Annick Le Scoëzec Masson
Annotation :
Fu de Wang Weï :
« Et puis,
la mélancolie des amis partis,
qu’on ne verra plus,
et cette envie
de flâner sans fin,
ne plus vouloir rentrer,
retourner toujours aux bois familiers
me font penser
aux miniatures
de très riches heures,
celles des frères de Limbourg,
pour le duc de Berry. »
Fête Nationale et autres poèmes
Sortie : 13 avril 2013 (France). Poésie
livre de Laurent Tailhade
Nushku a mis 6/10.
Annotation :
« Cinq heures. Les gardiens en manteaux verts, joyeux
De s’évader enfin d’au milieu des chefs-d’oeuvre,
Expulsent les bourgeois qu’ahurit la manoeuvre.
Et les rouges Yankees écarquillant leurs yeux.
Ces voyageurs ont des waterproofs d’un gris jaune
Avec des brodequins en allées en bateau;
Devant Rubens, devant Rembrandt, devant Watteau,
Ils s’arrêtent, pour consulter le Guide Joanne.
Mais l’antique pucelle au turban de vizir,
Impassible, subit l’attouchement du groupe.
Ses anglaises où des lichens viennent moisir
Ondulent vers le sol; car, sur une soucoupe
Elle se penche pour fignoler à loisir
Les Noces de Cana qu’elle peint à la loupe. »
Oeuvres poétiques
Sortie : 7 janvier 1993 (France). Poésie
livre de François de Malherbe
Annotation :
À Rabel, peintre, sur un livre de fleurs :
«Quelques louanges nonpareilles
Qu’ait Apelle encore aujourd’hui,
Cet ouvrage plein de merveilles
Met Rabel au-dessus de lui.
L’art y surmonte la nature :
Et si mon jugement n’est vain,
Flore lui conduisait la main
Quand il faisait cette peinture.
Certes il a privé mes yeux
De l’objet qu’ils aiment le mieux,
N’y mettant point de marguerite :
Mais pouvait-il être ignorant
Qu’une fleur de tant de mérite
Aurait terni le demeurant ? »
Poèmes
Du mouvement et de l'immobilité de Douve • Hier régnant désert • Pierre écrite • Dans le leurre du seuil
Sortie : 1998 (France). Poésie
livre de Yves Bonnefoy
Nushku a mis 6/10.
Annotation :
[Masaccio, Fra Filippino Lippi]
Chapelle Brancacci :
« Veilleuse de la nuit de janvier sur les dalles,
Comme nous avions dit que tout ne mourrait pas !
J'entendais plus avant dans une ombre semblable
Un pas de chaque soir qui descend vers la mer.
Ce que je tiens serré n'est peut-être qu'une ombre,
Mais sache y distinguer un visage éternel.
Ainsi avions-nous pris vers des fresques obscures
Le vain chemin des rues impures de l'hiver. »
Pierre écrite
Sortie : 1963 (France). Poésie
livre de Yves Bonnefoy
Nushku a mis 6/10.
Annotation :
SUR UN ÉROS DE BRONZE
« Tu vieillissais dans les plis
De la grisaille divine.
Qui est venu, d’une lampe,
Empourprer ton horizon nu ?
L’enfant sans hâte ni bruit
T’a découvert une route.
— Ce n’est pas que l’antique nuit
En toi ne s’angoisse plus.
Le même enfant volant bas
Dans la ténèbre des voûtes
A saisi ce cœur et l’emporte
Dans le feuillage inconnu. »
LE LIVRE, POUR VIEILLIR
« Étoiles transhumantes ; et le berger
Voûté sur le bonheur terrestre ; et tant de paix
Comme ce cri d’insecte, irrégulier,
Qu’un dieu pauvre façonne. Le silence
Est monté de ton livre vers ton cœur.
Un vent bouge sans bruit dans les bruits du monde.
Le temps sourit au loin, de cesser d’être.
Simples dans le verger sont les fruits mûrs.
Tu vieilliras
Et, te décolorant dans la couleur des arbres,
Faisant ombre plus lente sur le mur,
Étant, et d’âme enfin, la terre menacée,
Tu reprendras le livre à la page laissée,
Tu diras, C’étaient donc les derniers mots obscurs. »
SUR UNE PIETÀ DE TINTORET
« Jamais douleur
Ne fut plus élégante dans ces grilles
Noires, que dévora le soleil. Et jamais
Élégance ne fut cause plus spirituelle,
Un feu double, debout sur les grilles du soir.
Ici,
Un grand espoir fut peintre. Oh, qui est plus réel
Du chagrin désirant ou de l’image peinte ?
Le désir déchira le voile de l’image,
L’image donna vie à l’exsangue désir. »
Robert Browning's Poetry (2007)
Sortie : 2 janvier 2007. Poésie
livre de Robert Browning
Annotation :
Fra Lippo Lippi :
" Here's Giotto, with his Saint a-praising God,
That sets us praising—why not stop with him?
Why put all thoughts of praise out of our head
With wonder at lines, colours, and what not?
Paint the soul, never mind the legs and arms!
Rub all out, try at it a second time."
Les Solitudes (1867)
Sortie : 1867 (France). Poésie
livre de Sully Prudhomme
Annotation :
[Missel du XVIe siècle]
Le Missel :
« Dans un missel datant du roi François premier,
Dont la rouille des ans a jauni le papier
Et dont les doigts dévots ont usé l’armoirie,
Livre mignon, vêtu d’argent sur parchemin,
L’un de ces fins travaux d’ancienne orfèvrerie
Où se sentent l’audace et la peur de la main,
J’ai trouvé cette fleur flétrie. »
Personae
Sortie : 1971 (France). Poésie
livre de Ezra Pound
Annotation :
Of Jacopo Del Sellaio :
"This man knew out the secret ways of love,
No man could paint such things who did not know.
And now she's gone, who was his Cyprian,
And you are here, who are ‘The Isles’ to me.
And here's the thing that lasts the whole thing out:
The eyes of this dead lady speak to me."
Poèmes saturniens (1866)
Sortie : 1866 (France). Poésie
livre de Paul Verlaine
Nushku a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
[Botticelli]
Naissance de Vénus :
"Vénus, debout sur le plus beau des coquillages
Aborde nue, au moins sauvage des rivages,
Ne cachant de son corps avec ses longs cheveux
Que juste ce qu’il faut pour qu’y dardent nos vœux
Une nymphe, éployant un clair manteau, s’empresse
A vêtir en impératrice la déesse ;"
Correspondance Jean Lorrain - Joris-Karl Huysmans (2004)
Suivie de poèmes, dédicaces et articles
Sortie : 1 janvier 2004. Correspondance
livre de Eric Walbecq, Joris-Karl Huysmans et Jean Lorrain
Nushku a mis 7/10.
Annotation :
"Devant un Botticelli" (Dans Buveurs d'Âmes, Ophélius)
« Au fond d'un vieux palais toscan enseveli,
C'est un portrait sinistre à force d'être étrange,
Tête idéale et folle aux yeux de mauvais ange,
Visage ovale et fin d'adolescent pâli.
Le cou frêle et trop long penche, comme affaibli,
Sous le poids d'un front haut, mi-voilé d'une frange
De raides cheveux longs, d'un blond roux, presque orange
Et piqués d'iris bleus, signés Botticelli. »
Le Roman inachevé (1956)
Sortie : 1956 (France). Poésie
livre de Louis Aragon
Nushku a mis 8/10.
Annotation :
Carpaccio :
"Les dames de Carpaccio lentes et lourdes à ravir
De fards de parfums de bijoux un bonbon fondant dans la joue
Parmi leurs pages et leurs chiens attendent toujours les navires
Chargés de camphres de captifs de cannelles et de sapajous
J’ai sur le Quai des Esclavons croisé plus d’une Desdémone
Dont les yeux vont Ange enfant naïve ou démone
Se perdre au loin vers Famagouste Elle chante quand elle dit
Ma mère avait une servante une musique de Verdi"
Le préraphaélisme
Sortie : juin 2008 (France). Beau livre
livre de R. De La Sizeranne
Annotation :
[Léonard de Vinci]
Dante Gabriel Rossetti, For Our Lady of the Rocks :
"Mother of grace, the pass is difficult,
Keen are these rocks, and the bewildered souls
Throng it like echoes, blindly shuddering through.
Thy name, O Lord, each spirit's voice extols,
Whose peace abides in the dark avenue
Amid the bitterness of things occult."
Ode au vent d'ouest suivi de Adonaïs
Sortie : 7 avril 2011 (France). Poésie
livre de Percy Bysshe Shelley
Annotation :
On the Medusa of Leonardo da Vinci in the Florentine Gallery :
"IT lieth, gazing on the midnight sky,
Upon the cloudy mountain peak supine;
Below, far lands are seen tremblingly;
Its horror and its beauty are divine.
Upon its lips and eyelids seems to lie
Loveliness like a shadow, from which shrine,
Fiery and lurid, struggling underneath,
The agonies of anguish and of death."