Premières phrases

Annotation :

"Dans un village de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait il n'y a pas si longtemps un de ces gentilshommes avec lance au râtelier, bouclier de cuir à l'ancienne, levrette pour la chasse et rosse efflanquée."

Annotation :

"Auprès de l'ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui en sa petitesse contient ce qu'il y a de plus rare au reste des Gaules car, étant divisé en plaines et montagnes, les unes et les autres sont si fertiles et situées en un air si tempéré que la terre y est capable de tout ce que peut désirer le laboureur."

Annotation :

"La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri II."

Annotation :

"Les lois, dans la signification la plus étendue, sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses ; et, dans ce sens, tous les êtres ont leurs lois : la divinité a ses lois, le monde matériel a ses lois ; les intelligences supérieures à l’homme ont leurs lois, les bêtes ont leurs lois, l’homme a ses lois."

Annotation :

"Il y avait en Westphalie, dans le château de monsieur le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces."

Annotation :

(traduction de ???)

"Je l'ai toujours dit : il aurait été à souhaiter que mon père ou ma mère, et pourquoi pas même tous deux, eussent apporté quelque attention à ce qu'ils faisaient, quand il plut de me donner l'existence."

Annotation :

"Les plus grandes améliorations dans la puissance productive du travail, et la plus grande partie de l’habileté, de l’adresse, de l’intelligence avec laquelle il est dirigé ou appliqué, sont dues, à ce qu’il semble, à la division du travail."

Annotation :

"Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde."

Annotation :

"Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frere, de prochain, d’ami, de société que moi-même."

Annotation :

"Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur."

Annotation :

"Au milieu de la rue Saint-Denis, presque au coin de la rue du Petit-Lion, existait naguère une de ces maisons précieuses qui donnent aux historiens la facilité de reconstruire par analogie l’ancien Paris."

Annotation :

"Pour écrire de sa vie, il faut avoir vécu ; aussi n'est-ce pas la mienne que j'écris."

Annotation :

"Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes."

Annotation :

"Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi, et d’apprendre au monde qu’après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur."

Annotation :

"À la sueur de ton visaige
Tu gagnerois ta pauvre vie,
Après long travail et usaige,
Voicy la mort qui te convie.
Ce quatrain en vieux français, placé au-dessous d'une composition d'Holbein, est d'une tristesse profonde dans sa naïveté. "

C'est une technique pratique et efficace ; si vous ne savez pas par où commencer, citez un autre auteur !

Annotation :

"Il y a quatre ans qu’à mon retour de la Terre Sainte, j’achetai près du hameau d’Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Châtenay, une maison de jardinier, cachée parmi les collines couvertes de bois."

La première phrase est très annecdotique, alors que la première page dans son ensemble est remarquablement harmonieuse ("Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances", "[les arbres] protégeront mes vieux ans comme j’ai protégé leur jeunesse.", etc.). Comme pour faire mentir la règle dont il est question dans cette liste, Chateaubriand n'a pas voulu n'a pas voulu donner à sa première phrase un rôle particulier.

Annotation :

"Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. "

Annotation :

"En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de Digne."

Pas très convaincu !

Annotation :

"La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s’annonce comme une immense accumulation de marchandises."

Annotation :

"Le héros de ce livre, un matin d’octobre, arriva a Paris avec un cœur de dix-huit ans et un diplôme de bachelier ès lettres. "

Annotation :

"Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre."

Annotation :

"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. "

Annotation :

Traduction de Bienstock.

"Toutes les familles heureuses se ressemblent ; mais chaque famille malheureuse, au contraire, l’est à sa façon. "

Annotation :

"Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves."

Annotation :

"Personne ne pouvait rien comprendre à la maladie qui minait lentement Octave de Saville."

Annotation :

"Comme le mot de suicide revient sans cesse dans le cours de la conversation, on pourrait croire que le sens en est connu de tout le monde et qu’il est superflu de le définir."

Annotation :

" A la fin tu es las de ce monde ancien"

Il faudrait en toute rigueur rapporter ici le recueil entier puisqu'Apollinaire a décidé d'y supprimer toute ponctuation.

Annotation :

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure."

Annotation :

"La journée avait passé comme toutes les journées passent ; je l'avais doucement assassinée avec mon espèce d'art de vivre timide et primitif ; j'avais travaillé un peu, j'avais manié de vieux livres ; deux heures durant, j'avais eu des douleurs comme en ont les gens âgés, j'avais pris un cachet et m'étais réjoui de voir que le mal se laisse vaincre ; étendu dans un bain brûlant, j'en avais absorbé la bonne chaleur ; trois fois j'avais reçu le courrier et parcouru toutes ces lettres et imprimés évitables ; j'avais fait mes exercices respiratoires, mais omis, par paresse, mes exercices mentaux ; je m'étais promené une heure et j'avais trouvé au ciel de petits échantillons de nuages duveteux, tendres et précieux."

Annotation :

"On signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique ; elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie, et ne manifestait encore aucune tendance à l’éviter par le nord."

Puisque de nombreux romans commençaient par des considérations météorologiques, Musil s'est amusé à pousser cette tendance à l'extrême pour obtenir ce début aussi absurde qu'amusant.