Relevé de citations
63 livres
créée il y a environ 3 ans · modifiée il y a plus d’un anLe Blé en herbe (1923)
Sortie : 1923 (France). Roman
livre de Colette
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
Il cachait de son mieux une douleur qu'il ne comprenait pas. Qu'avait-il donc conquis, la nuit dernière, dans l'ombre parfumée, entre des bras jaloux de le faire homme et victorieux ? Le droit de souffrir ? Le droit de défaillir de faiblesse devant une enfant innocente et dure ? Le droit de trembler inexplicablement, devant la vie délicate des bêtes et le sang échappé à ses sources ?...
Il aspira l'air en suffocant, porta les mains à son visage et éclata en sanglots. Il pleurait avec une violence telle qu'il dut s'asseoir, et Vinca se tint debout, armée de son crochet mouillé de sang, comme une tortionnaire. Elle se pencha, ne l'interrogea pas, mais écouta en musicienne l'accent, la modulation nouvelle et intelligible des sanglots. Elle étendit une main vers le front de Philippe, et la retira avant le contact. La stupeur quitta son visage, où montèrent l'expression de la sévérité, une grimace amère et triste qui n'avait point d'âge, un mépris, tout viril, pour la faiblesse suspecte du garçon qui pleurait. Puis elle ramassa avec soin son cabas de raphia où sautaient des poissons, son havenet, passa son crochet de fer à sa ceinture comme une épée, et s'éloigna d'un pas ferme, sans se retourner.
Elle le suivit sans répondre et ils trouvèrent encore, près de la mer, cette clarté qu'y abandonne longtemps le crépuscule.
-Et cette faiblesse-là suffit pour que tu aies l'air de ne plus m'aimer ?
Vinca tourna vers lui la tache nébuleuse et claire de son visage, serré entre les deux haies rigides de ses cheveux:
-Oh ! Phil, je t'aime toujours. Malheureusement, ça n'y change rien.
Il sentit son coeur bondissant heurter sa gorge
-Oui ? Alors tu vas me pardonner d'avoir été si "petite fille", si ridicule ?
Elle n'hésita qu'une seconde :
-Mais oui. Je vais te pardonner, Phil. Mais ça aussi, ça n'y change rien.
-A quoi ?
-A nous, Phil.
Mais vous n'aimez pas que je vous pose des questions. Et je suis quelquefois un peu indiscrète...
"Comme l'éclair, oui, pensa Philippe. Le temps d'un zigzag de foudre, on est bien forcé de lui livrer ce que le grand jour même laisse dans l'ombre..."
-Vous m'aimez ? dit-elle à voix basse.
-Pourquoi... pourquoi me le demandez-vous ?
Elle reprit son sang froid, son sourire dubitatif.
-Pour jouer, Philippe...
Elle se hâta vers l'étroit et obscur royaume où son orgueil pouvait croire que la plainte est l'aveu de la détresse, et où les quémandeuses de sa sorte boivent l'illusion de la libéralité.
Poema del canto jondo romancero gitano
Sortie : 15 janvier 1992 (France).
livre de Federico García Lorca
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
In "Sevilla" :
" Y loca de horizonte,
mezcla en su vino,
le amargo de Don Juan
y lo perfecto de Dionisio."
In "Cruz" :
"La cruz.
(Punto final
del camino.)
Se mira en la acequia.
(Puntos suspensivos.)"
"De Profundis
Los cien enamorados
duermen para siempre
bajo la tierra seca.
Andalucia tiene
largos caminos rojos.
Cordoba, olivos verdes
donde poner cien cruces,
que los recuerden.
Los cien enamorados
duermen para siempre."
"Y despues
Los laberintos
que crea el tiempo
se desvanecen.
(Solo queda
el desierto.)
El corazon,
fuente del deseo,
se desvanece.
(Solo queda
El desierto.)
La ilusion de la aurora
y los besos,
se desvanecen.
Solo queda el desierto.
Un ondulado
desierto."
"El silencio
Oye, hijo mio, el silencio.
Es un silencio ondulado,
un silencio,
donde resbalan valles y ecos
y que inclina las frentes
hacia el suelo."
"!Ay!
El grito deja en el viento
una sombra de cipres.
(Dejadme en este campo
llorando.)
Todo se ha roto en el munod
No queda mas que el silencio.
(Dejadme en este campo
llorando.)
El horizonte sin luz
esta mordido de hogueras.
(Ya os he dicho que me dejeis
en est campo
llorando.)
L'Art d'aimer (1)
Ars amatoria
Essai, Poésie
livre de Ovide
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
"Plus violemment l'Amour m'a transpercé, plus violemment il m'a embrasé, mieux je saurai me venger des blessures qu'il m'a faites."
"Ne tente pas l'aventure ou pousse-la jusqu'au bout !" (on écoute Ovide, on prend des notes les amis)
"L'ivresse, si elle est véritable, te fera tort; si elle est feinte, elle peut t'être utile."
"Souvent d'ailleurs celui qui fait semblant commence à aimer réellement, souvent il devient réellement ce qu'au début il feignait d'être."
"Forme-toi maintenant l'esprit, bien durable, qui sera l'appui de ta beauté."
"Lorsque tu auras plus de raisons de croire qu'elle peut te regretter, lorsque ton absence lui causera quelque inquiétude, laisse-lui un peu de repos; un champ reposé rend largement ce qu'on lui confie, et une terre aride boit avec avidité les eaux du ciel. (...) Mais il est plus sûr que ton absence soit courte : avec le temps les regrets diminuent, l'absent n'existe plus, un nouvel amour se glisse."
"Lorsqu'elle te voudra, tu viendras; lorsqu'elle t'évitera, tu t'en iras; un homme bien élevé ne doit pas être importun." (MERCI, C'EST QUAND MÊME PAS SI COMPLIQUE !)
"Gardez-vous d'étendre à toutes les femmes l'accusation qui pèse sur quelques-uns; que chacune d'elles soit jugée selon ses oeuvres" (toi je t'aime)
"D'ailleurs ma voix ne vous conseille pas de vous livrer à tout venant, mais vous demande de ne pas redouter une perte imaginaire : vous ne perdez rien en vous donnant." (In Ovide we trust)
"En jouant nous cessons d'être sur nos gardes; la passion dévoile notre caractère et le jeu laisse voit notre âme à nu."
"La hasard joue partout son rôle : laisse toujours pendre l'hameçon, dans l'eau où tu croiras le moins trouver de poisson."
Veinte poemas de amor y una canción desesperada
Sortie : avril 2008 (France).
livre de Pablo Neruda
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
3 :
"En ti les rios cantan y mi alma en ellos huye
como tu lo desees y hacias donde tu quieras."
4 :
"Como pañuelos blancos de adios viajan las nubes,
el viento las sacude con sus viajeras manos.
Innumerable corazon del viento
latiendo sobre nuestro silencio enamorado.
Zumbando entre los arboles, orquestal y divino,
como una lengua llena de guerras y de cantos."
5 :
"Para que tu me oigas
mis palabras
se adelgazan a veces
como las huellas de las gaviotas en las playas."
"Antes que tu poblaron la soledad que ocupas,
y estan acostumbradas mas que tu a mi tristeza."
6 :
"Y la hojas caian en el agua de tu alma."
"Mas alla de tus ojos ardian los crepusculos.
Hojas secas de otoño giraban en tu alma."
7 :
"Inclinado en las tardes tiro mis tristes redes
a tus ojos oceanicos."
"Hago rojas señales sobre tus ojos ausentes
que olean como el mar a la orilla de un faro."
"Inclinado en las tardes echo mis tristes redes
a ese mar que sacude tus ojos oceanicos
Los pajaros nocturnos picotean las primeras estrellas
que cantellean como mi alma cuando te amo."
8 :
"Soy el desesperado, la palabra sin ecos,
el que lo perdio todo, y el que todo lo tuvo.
Ultima amarra, cruje en ti mi ansiedad ultima.
En mi tierra desierta eres la ultima rosa."
13 :
"Entre los labios y la voz, algo se va muriendo.
Algo con alas de pajaro, algo de angustia y de olvido."
14 :
"Quiero hacer contigo
lo que la primavera hace con los cerezos."
20 :
"Puedo escribir los versos mas trises esta noche.
Yo la quise, y a veces ella tambien me quiso."
"Estan corto el amor, y es tan largo el olvido."
Cancion desesperada :
"Era la sed y el hambre, y tu fuiste la fruta.
Era el duela y las ruinas, y tu fuiste el milagro."
Bérénice (1670)
Sortie : 1670 (France). Théâtre
livre de Jean Racine
Arthur6675 a mis 9/10.
Annotation :
"Retirons-nous, sortons; et sans nous découvrir,
Allons loin de ses yeux l'oublier, ou mourir."
"Un soupir, un regard, un mot de votre bouche,
Voila l'ambition d'un cœur comme le mien.
Voyez-moi plus souvent, et ne me donnez rien."
"Pour fruit de tant d'amour j'aurai le triste emploi
De recueillir des pleurs qui ne sont pas pour moi."
"Tous mes moments ne sont qu'un éternel passage
De la crainte à l'espoir, de l'espoir à la rage."
Discours décisif (1179)
Faṣl al-maqāl
Sortie : 1999 (France). Essai, Philosophie
livre de Averroès (Ibn Rushd)
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
"celui qui ignore la fabrique ignore l'artefact, et celui qui ignore l'artefact ignore l'artisan."
"interdire l'étude des ouvrages de philosophie à ceux qui y sont aptes parce que l'on supposerait que c'est à cause de l'étude de ces ouvrages que certains hommes parmi les plus abjects se sont égarés, revient à rien de moins qu'à interdire à une personne assoiffée de boire de l'eau fraîche et agréable au goût, et que cette personne meure de soif, au motif que d'autres, en en buvant, ont suffoqué et en sont morts. En effet, la mort que l'eau produit par suffocation est d'ordre accidentel tandis que celle causée par la soif est d'ordre essentiel et nécessaire."
De la constance du sage
De constantia sapientis
Essai, Philosophie
livre de Sénèque
Arthur6675 a mis 7/10.
Annotation :
"Est invulnérable non pas l'être qui n'est pas frappé, mais celui qui ne subit pas de dommage."
"si je subis une injustice, il est nécessaire qu'elle ait été commise; mais si elle est commise, il n'est pas nécessaire que je la subisse."
"Le désir de vengeance vient de la médiocrité d'une âme qui se sent diminuée pour une action ou une parole qui la déconsidèrent."
"Il n'y a aucune vertu à supposer ce qu'on ne sent pas."
"Le mot insulte (contumelia) vient de mépris (contemptus)."
"pourquoi, si le sage ne sent ni l'injustice, ni l'insulte, punit-il ceux qui la commettent ? Ce n'est pas par vengeance mais pour les corriger."
"Elle (la Fortune) sait que, là où rien n'est à elle, il n'y a pas de place pour elle."
"Est-ce que je mérite ou non ce qui m'arrive ? Si je le mérite, ce n'est pas une insulte mais un jugement; si je ne le mérite pas, c'est à l'auteur de l'injustice d'en rougir."
De la tranquillité de l'âme (60)
De tranquillitate animi
Essai, Philosophie
livre de Sénèque
Arthur6675 a mis 7/10.
Annotation :
"Tu es né pour la mort." (Fuck yeah)
"Le propre du malade, c'est (en effet) de ne rien supporter longtemps, et de chercher un remède dans le changement."
"il ne faut s'engager dans aucune affaire, si elle ne vous laisse pas libre de revenir sur vos pas; on ne doit donner la main qu'à un travail que l'on peut finir, ou du moins espérer finir. Il faut abandonner tout ce qui prend de l'extension au fur et à mesure qu'on y travaille, tout ce qui ne cesse pas au moment où on l'a décidé."
"La meilleure mesure de la richesse, c'est, sans tomber dans la pauvreté, de ne pas s'en éloigner beaucoup."
"il (le sage) vit comme si on lui avait prêté sa propre existence et comme s'il devait rendre ce prêt sans mécontentement dès qu'on lui redemandera." (je ne me savais pas si sage dis-donc.)
"Revenir d'où l'on vient : qu'y a-t-il là de si grave ? Il vivra mal, celui qui ne saura pas mourir. C'est pourquoi il faut d'abord enlever son prix à la vie et compter l'existence parmi les choses sans valeur."
"Après avoir contemplé toutes choses, il y a plus de grandeur d'âme à ne pas retenir son rire qu'à ne pas retenir ses larmes."
"Dans tes malheurs personnel aussi, il faut faire en sorte de donner à ta douleur autant qu'exige la nature, et non pas la coutume."
"Il faut accorder du relâche à l'esprit; une fois reposé, il se retrouve meilleur et plus vif. Il ne faut pas trop exiger des terrains fertiles; on les épuisera vite en voulant qu'ils produisent sans interruption; de même un travail sans arrêt brise l'élan de l'esprit; il reprendra des forces en se détendant et en se reposant."
Les Fausses Confidences (1737)
Sortie : 16 mars 1737 (France). Théâtre
livre de Marivaux
Arthur6675 a mis 6/10.
Annotation :
Dubois à Dorante (à propos de son manque de rang pour épouser la femme qu'il aime), Acte I, Scène 2 :
"Point de bien ! votre bonne mine est un Pérou !" (roi de la disquette)
Araminte à propos de l'amour de Dorante, Acte I, Scène 15 :
"La vérité est que voici une confidence dont je me serais bien passée moi-même."
Araminte, Acte III, Scène 7 :
"Est-ce qu'on ne peut me voir sans m'aimer ? Je n'y saurais que faire : il faut bien m'y accoutumer et prendre mon parti là-dessus." (mood queen)
Araminte, Acte III, Scène 12 :
"il est permis à un amant de cherche les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu'il a réussi."
Le Prince travesti (1724)
ou l'Illustre Aventurier
Sortie : 1724 (France). Théâtre
livre de Marivaux
Arthur6675 a mis 4/10.
Annotation :
"Hortense
Comment, vous croyez voir ? celui qui vous aime met-il son amour en énigme ? Oh ! Madame, il faut que l'amour parle bien clairement et qu'il répète toujours, encore avec cela ne parle-t-il pas assez."
"Hortense
(...) je vous regardai comme je pus, sans savoir comment, sans me gêner ; il y a des moments où des regards signifient ce qu'ils peuvent, on ne répond de rien, on ne sait trop ce qu'on y met, il y entre trop de choses, et peut-être de tout."
"Hortense
(...) cachez votre tendresse pour moi, ne me demandez plus la mienne, vous vous exposeriez à l'obtenir, je ne veux point vous l'accorder, je vous aime trop pour vous perdre, je ne peux pas vous mieux dire."
"Lélio
Ah ! vous voilà dans votre figure naturelle, je vous vois le visage à présent, il n'est pas joli ; mais cela vaut toujours mieux que le masque que vous portiez tout à l'heure."
"Arlequin
mais on sait bien ce qu'on quitte, et l'on ne sait pas ce que l'on prend. Je n'ai point d'esprit, mais de la prudence j'en ai que c'est une merveille, et voilà comme je dis : Un homme qui se trouve bien assis, qu'a-t-il besoin de se mettre debout ?"
"L'ambassadeur
Doucement, vous ne savez pas à qui vous parlez.
Lélio
Je sais qui je suis, en voilà assez."
Dictionnaire philosophique (1764)
Sortie : 1764 (France). Dictionnaire, Philosophie, Articles & chroniques
livre de Voltaire
Arthur6675 a mis 5/10.
Annotation :
"Je n'aime point citer; c'est d'ordinaire une besogne épineuse : on néglige ce qui précède et ce qui suit l'endroit qu'on cite, et on s'expose à mille querelles."
"Il n'y a aucun bon code dans aucun pays. La raison en est évidente, les lois ont été faites à mesure selon les temps, les lieux, les besoins..."
"Le préjugé est une opinion sans jugement. Ainsi dans toute la terre, on inspire aux enfants toutes les opinions qu'on veut, avant qu'ils puissent juger."
Le Prince (1532)
(traduction Jacques Gohory)
De Principatibus
Sortie : 1532 (Italie). Essai, Philosophie, Politique & économie
livre de Nicolas Machiavel
Arthur6675 a mis 5/10.
Annotation :
"un homme prudent doit toujours s'engager sur des voies battues par de grands hommes et imiter ceux qui ont été très excellents - afin que, si sa vertu n'y arrive pas, au moins en rende-t-elle quelque odeur."
Poèmes saturniens (1866)
Sortie : 1866 (France). Poésie
livre de Paul Verlaine
Arthur6675 a mis 6/10.
Annotation :
Nevermore :
"Le Bonheur a marché côte à côte avec moi;
Mais la Fatalité ne connaît point de trêve :
Le ver est dans le fruit, le réveil dans le rêve,
Et le remords est dans l'amour: telle est la loi.
-Le Bonheur a marché côte à côte avec moi."
La mort de Philippe II :
"Il est grand, jeune et maigre, et son pas est de pierre,
Et les élancements farouches de la Foi
Rayonnent à travers les cils de sa paupière."
L'Attrape-Cœurs (1951)
(traduction Annie Saumont)
The Catcher in the Rye
Sortie : 1986 (France). Roman
livre de J. D. Salinger
Arthur6675 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"- Les poissons... c'est pas pareil. Les poissons ils sont pas pareils. Je parle des canards (...) Ils peuvent pas faire comme si la glace était pas là. Ils peuvent pas simplement faire comme si."
"Et elle s'est barrée. Le type de la Navy et moi on s'est servis de l' "Enchanté d'avoir fait votre connaissance". Un truc qui me tue. Je suis toujours à dire "Enchanté d'avoir fait votre connaissance" à des gens que j'avais pas le moindre désir de connaître. C'est comme ça qu'il faut fonctionner si on veut rester en vie."
"Je me souviens avoir demandé au gars Chils si à son avis Judas, celui qui a trahi Jésus, était allé en enfer après son suicide. Childs a dit "Oh certainement". C'est exactement là-dessus que j'étais pas d'accord. J'ai dit "Je parierais mille dollars que Jésus a jamais envoyé Judas en enfer". Je le parierais encore si j'avais les mille dollars. Je crois que n'importe lequel des Disciples l'aurait expédié en enfer à toute pompe mais je parierais tout ce qu'on voudra que Jésus l'a pas fait."
"-Ah oui, Tybalt. Le nom de celui-là, je l'oublie toujours. C'était la faute à Roméo. Moi, celui que j'aime le mieux, dans la pièce, c'est Mercutio. Tous ces Montaigu et Capulet ils sont pas mal - spécialement Juliette - mais Mercutio il était... c'est dur à expliquer. Il était très intelligent et amusant et tout. Ca me rend dingue si quelqu'un se fait tuer - spécialement quelqu'un de très intelligent et amusant et tout - et que c'est la faute de quelqu'un d'autre. Roméo et Juliette, au moins, c'était leur faute à eux."
"Rien ne serait différent. Rien, excepté vous. Vous seriez différent. Certainement pas beaucoup plus vieux. Vous seriez juste différent, c'est tout. Cette fois vous auriez un manteau. Ou bien le gosse qui vous donnait la main la fois précédente aurait la scarlatine et on vous aurait attribué un nouveau compagnon. Ou bien ce serait une suppléante qui serait en charge de la classe à la place de Miss Aigletinger. Ou vous auriez entendu vos parents se disputer très fort dans la salle de bains. Ou vous seriez juste passé dans la rue près d'une de ces flaques avec dedans des arcs-en-ciel de mazout. Je veux dire que d'une manière ou d'une autre vous seriez différent. Je peux pas expliquer. Et même si je pouvais, je suis pas sûr que j'en aurais envie."
"Dis Sally, t'en as jamais marre ? Je veux dire, t'as jamais peur que tout devienne dégueulasse, si tu fais pas quelque chose pour l'empêcher ?"
Une saison en enfer (1873)
Sortie : 1873 (France). Poésie
livre de Arthur Rimbaud
Arthur6675 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie."
"L'air marin me brûlera les poumons; les climats perdus me tanneront. Nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout; boire des liqueurs fortes comme du métal bouillant."
"Je reviendrai avec des membres de fer, la peau sombre, l'œil furieux (...) J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal."
"Quand au bonheur établi, domestique ou non... non, je ne peux pas. Je suis trop dissipé, trop faible. La vie fleurit par le travail, vieille vérité : moi, ma vie n'est pas assez pesante, elle s'envole et flotte loin au-dessus de l'action, ce cher point du monde.
Comme je deviens vieille fille, à manquer du courage d'aimer la mort !"
"-Je me ferai des entailles par tout le corps, je me tatouerai, je veux devenir hideux comme un Mongol : tu verras, je hurlerai dans les rues. Je veux devenir bien fou de rage. Ne me montre jamais de bijoux, je ramperais et me tordrais sur le tapis. Ma richesse, je la voudrais tachée de sang partout."
Britannicus (1669)
Sortie : 1669 (France). Théâtre
livre de Jean Racine
Arthur6675 a mis 7/10.
Annotation :
Burrhus :
"La douleur est injuste, et toutes les raisons
Qui ne la flattent point aigrissent ses soupçons."
Néron :
"C'est de ses intérêts prendre beaucoup de soin,
Madame; et l'amitié ne peut aller plus loin."
Néron :
"Vous n'aurez point pour moi de langages secrets :
J'entendrai des regards que vous croirez muets"
Narcisse :
"Il n'est point de secrets que le temps ne révèle"
La Maison de Bernarda Alba (1936)
La Casa de Bernarda Alba
Sortie : 2004 (France). Théâtre
livre de Federico García Lorca
Arthur6675 a mis 10/10.
Annotation :
Adela :
"Tanto ! Mirando sus ojos me parece que bebo su sangre lentamente."
Adela, Amelia y Magdalena :
"Se les perdona todo.
(...)
Nacer mujer es el mayor castigo
(...)
Y nuestros ojos siquiera nos pertenecen."
Poncia :
"Pero tu ni nadie puede vigilar por el interior de los pechos."
Poncia :
"Tu ves este silencio ? Pues hay une tormenta en cada cuarto."
Poesia
livre de Fray Luis De Leon
Arthur6675 a mis 9/10.
Annotation :
"Cuando contemplo el cielo,
de innumerables luces adornados,
y miro hacia el suelo
de noche rodeado,
en sueño y en olvido sepultado,
el amor y la pena
despiertan en mi pecho un ansia ardiente."
"Veré sin movimiento
en la mas alta esfera las moradas
del gozo y del contento,
de oro y luz labradas,
de espiritus dichosos habitadas."
Le Ravissement de Lol V. Stein (1964)
Sortie : 1964 (France). Roman
livre de Marguerite Duras
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
"qu'elle ait si bien recouvré la raison l'attristait. On devait ne jamais guérir tout à fait de la passion."
"elle avait vécu sa jeunesse comme dans une sollicitation de ce qu'elle serait mais qu'elle n'arrivait pas à devenir."
"-Nous allons vers quelque chose. Même s'il ne se passe rien nous avançons vers quelque but.
-Lequel !
-Je ne sais pas. Je ne sais quelque chose que sur l'immobilité de la vie. Donc lorsque celle-ci se brise, je le sais."
"C'est alors que ma respiration s'est brisée, on étouffe parce qu'il y a trop d'air."
"Pourtant la plage était vide autant que si elle n'avait pas été finie par Dieu."
"Lol mange, elle se nourrit."
Du contrat social (1762)
Sortie : 1762 (France). Essai, Philosophie, Politique & économie
livre de Jean-Jacques Rousseau
Arthur6675 a mis 6/10.
Annotation :
"en donnant trop à la prudence on ne donne pas assez à la fortune, et à force de délibérer on perd souvent le fruit de la délibération."
"Si nous voulons former un établissement durable, ne songeons donc point à le rendre éternel. Pour réussir, il ne faut pas tenter l'impossible, ni se flatter de donner à l'ouvrage des hommes et une solidité que les choses humaines ne comportent pas."
"Donnez de l'argent, et bientôt vous aurez des fers. Dans un Etat vraiment libre les citoyens font tout avec leurs bras et rien avec de l'argent."
Romances sans paroles (1874)
Sortie : 1874 (France).
livre de Paul Verlaine
Arthur6675 a mis 6/10.
Annotation :
Beams :
"Elle se retourna, doucement inquiète
De ne nous croire pas pleinement rassurés;
Mais nous voyant joyeux d'être ses préférés,
Elle reprit sa route et portait haut la tête."
La grâce :
"O Seigneur, faites mon oreille assez sereine
Pour ouïr sans l'écouter ce que dit le malin !"
Don Juan pipé :
"Seule la mort pourrait être à sa taille."
Les Justes (1949)
Sortie : 1949 (France). Théâtre
livre de Albert Camus
Arthur6675 a mis 7/10.
Annotation :
"Kaliayev, avec fièvre
J'y ai pensé. Mourir au moment de l'attentat laisse quelque chose d'inachevé. Entre l'attentat et l'échafaud, au contraire, il y a toute une éternité, la seule peut-être, pour l'homme."
"Stepan
C'est tuer pour rien, parfois, que de ne pas tuer assez."
L'Amant (1984)
Sortie : 1984 (France). Roman
livre de Marguerite Duras
Arthur6675 a mis 7/10.
Annotation :
"Ce n'est pas qu'il faut arriver à quelque chose, c'est qu'il faut sortir de là où on est."
"La mer, sans forme, simplement incomparable."
"Il me dit que je me souviendrai toute ma vie de cet après-midi, même lorsque j'aurai oublié son visage, son nom. Je demande si je me souviendrai de la maison. Il me dit : regarde-la bien. Je la regarde. Je dis que c'est comme partout. Il me dit que c'est ça, oui, toujours."
"que je suis dans une tristesse que j'attendais et qui ne vient que de moi. Que toujours j'ai été triste. Que je vois cette tristesse aussi sur les photos où je suis toute petite. Qu'aujourd'hui cette tristesse, tout en la reconnaissant comme étant celle que j'ai toujours eue, je pourrais presque lui donner mon nom tellement elle me ressemble."
"Le souvenir des hommes ne se produit jamais dans cet éclairement illuminant qui accompagne celui des femmes."
"Je crois que ma vie a commencé à se montrer à moi. Je crois que je sais déjà me le dire, j'ai vaguement envie de mourir. Ce mot, je ne le sépare déjà plus de ma vie. Je crois que j'ai vaguement envie d'être seule, de même je m'aperçois que je ne suis plus seule depuis que j'ai quitté l'enfance."
Tant que je serai noire (1981)
The Heart of A Woman
Sortie : août 2008 (France). Autobiographie & mémoires
livre de Maya Angelou
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
"L'intelligence a toujours eu sur moi un effet pornographique."
"Je ne supporte pas d'ignorer d'où vient l'air que je respire."
"Vus m'a dit un jour : En cas d'ennuis, ne demande jamais l'aide de Noirs de la classe moyenne. Ils ont l'impression d'être du côté du système. Cherche plutôt un tsotsi. C'est un mot xhosa qui veut dire truand, voyou, ex-détenu. Il est déjà en colère, celui-là, et il sait qu'il n'a rien à perdre.""
Le Chant d'Achille (2011)
The Song of Achilles
Sortie : 20 mars 2014 (France). Roman
livre de Madeline Miller
Arthur6675 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Lorsqu'elle boirait son sang, la Mort envieuse redeviendrait jeune."
"La vérité c'est ce que croient les hommes."
"Qui que tu choisisses, tu as tort."
Philosophie de la vie conjugale (1846)
Sortie : 2012 (France). Culture & société
livre de Honoré de Balzac
Arthur6675 a mis 6/10.
Annotation :
"Aucun homme n'a pu découvrir le moyen de donner un conseil d'ami à aucune femme, pas même à la sienne."
"Quand un mari et une femme se tiennent, le diable seul sait celui qui tient l'autre."
"Mon Dieu ! sommes-nous malheureuses !... Nous ne pouvons jamais savoir ce que vous faites..."
"Oh ! La sainte vie privée, où est-elle ? Paris est une ville qui se montre quasi nue à toute heure, une ville essentiellement courtisane et sans chasteté. (...) Les vertus y sont plus chères que les vices."
"Les femmes ont corrompu plus de femmes que les hommes n'en ont aimé."
La petite poule rouge vide son coeur
<br />Good Bones
Sortie : 12 octobre 1999 (France). Recueil de nouvelles
livre de Margaret Atwood
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
"Rendons-nous à l'évidence, elle est notre inspiration ! La nunuche érigée en Muse !
Et celle des hommes aussi ! Pour quelles raison auraient été composées les épopées des héros, vantant leur force herculéenne et leurs exploits surhumains, si ce n'est pour susciter l'admiration des femmes jugées assez sottes pour y croire ?
D'où viennent ces cinq cents ans de chants d'amour, sans parler de ces chants plaintifs et implorants, tout de pleurs et de gémissement harmonieux ? Destinés directement aux femmes assez sottes pour les trouver séduisants !"
"Par ailleurs, on pourrait répliquer que les hommes n'ont pas de corps. Prenez les revues. Les revues pour femmes ont des corps de femmes en page couverture et les magazines pour hommes ont aussi des corps de femmes en couverture. (...) A quelle conclusion cela nous conduit-il? Les femmes sont des corps auxquels on a rattaché une tête et les hommes sont des têtes auxquelles on a rattaché un corps ? Ou pas du tout, c'est selon."
"Réfléchissez : un grand nombre de gens y croient, et n'est-il pas sensé de penser qu'une réalité existe s'il y a un large consensus sur son existence ? Qui êtes-vous pour être en désaccord ?"
L'Effondrement (1936)
(traduction Elise Argaud)
The Crack-up
Sortie : 1945 (France). Récit
livre de F. Scott Fitzgerald
Arthur6675 a mis 8/10.
Annotation :
"At the yawning point I snap the book on a marker, the cigarette at the hearth the button on the lamp. I turn first on the left side, for that, so I've heard, slows the heart, and then - coma."
"- Waste and horror - what I might have been and done that is lost, spent, gone, dissipated, unrecapturable. I could have acted thus, refrained from this, benn bold where I was timid, cautious where I was rash.
I need not not have hurt her like that.
Nor said this to him.
Nor broken myself trying to break what was unbreakable."
"I am a ghost now as the clock strikes four."
"Of course all life is a process of breaking down, but the blows that do the dramatic side of the work - the big suden blows that come, or seem to come, from outside - the ones you remember and blame things on ans, in moments of weakness, tell your friends about, don't show their effect all at once. There is another sort of blow that comes from within - that you don't feel until it's too late to do anything about it, until you realize with finality that in some regard you will neverbe as good a man again. "
"Now a man can crack in many ways - can crack in the head - in which case the power of decision is taken from you by others ! or in the body, when one can but submit to the white hospital world; or in the nerves."
"I slept on the heart side because I knew that the sooner would come that blessed hour of nightmare which, like a catharsis, would enable me to better meet the new day."
"Listen ! The world only exist in your eyes - your conception of it. You can make it as big or as small as you want to. And you're trying to be a little puny individual. By God, if I ever cracked, I'd try to make the world crack with me."
"and in a real dark night of the soul it is always three o'clock in the morning, day after day."
"but my morale never sank below the level of self disgust when I had put on some unsightly personal show."
"Once I had a heart but that was about all I was sure of."
"I do not any longer like the postman, nor the grocer, nor the editor, nor the cousin's husband, and he in turn will come to dislike me, so that life will never be pleasant again, and the sign Cave Canem is hung permanently just above my door. I will try to be a correct animal though, and if you throw me a bone with enough meat on it I may even lick your hand."
Le Songe d'une nuit d'été (1600)
(traduction Jean-Michel Déprats)
A Midsummer Night's Dream
Sortie : 27 mars 2003 (France). Théâtre
livre de William Shakespeare
Arthur6675 a mis 9/10.
Annotation :
"Helena :
Your wrongs do set a scandal on my sex :
We cannot fight for love, as men may do;
We should be wooed and were not made to woo.
I'll follow thee and make a heaven of hell,
To die upon the hand I love so well."
"Puck :
Cupid is a knavish lad,
Thus to make poor females mad."
"Theseus :
Lovers and madmen have such seething brains,
Such shaping fantasies, that apprehend
More than cool reason ever comprehends."
Mrs. Dalloway (1925)
(traduction Marie-Claire Pasquier)
Sortie : 1994 (France). Roman
livre de Virginia Woolf
Arthur6675 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"Je préfère les humains aux choux-fleurs."
"Car dans le mariage, il faut qu'il y ait un peu de liberté, un peu d'indépendance entre des gens qui vivent sous le même toit jour après jour."
"Et c'est tout."
"Et alors, exactement comme cela peut se produire sur une terrasse au clair de lune, quand l'un des deux a un peu honte de s'ennuyer déjà, mais que, voyant l'autre qui reste là sans rien dire, dans un grand silence, à regarder la lune d'un air triste, il ne veut pas se mettre à parler : alors il bouge le pied, s'éclaircit la gorge, remarque un ornement de fer au bas d'un guéridon, remue une feuille, mais n'ouvre pas la bouche."
"Amoureux !" dit-elle. Que lui, à son âge, avec son petit nœud papillon, puisse être aspiré, englouti par le monstre !"
"C'était affreux, criait-il, affreux, affreux !
Et pourtant, le soleil répandait sa chaleur. Et pourtant, on finissait par se remettre. Et pourtant, la vie savait ajouter à un jour un autre jour."
"Alors qu'elle était deux fois plus intelligente que lui, il fallait qu'elle voie les choses par ses yeux à lui - un des drames de la vie conjugale."
"et elle avait adopté la religion des athées, consistant à faire le bien pour l'amour du bien."
"Il partit pour la France afin de sauver une Angleterre qui pour lui se composait essentiellement des pièces de Shakespeare et de Miss Isabel Pole en robe verte se promenant dans un square."
"Il était en parfaite santé, à part le péché pour lequel il était condamné à mort par la nature humaine : le fait de ne rien ressentir."
"Personne ne vit uniquement pour soi."
"Il y a chez les gens une dignité; une solitude; même entre mari et femme, un abîme; et c'est quelque chose qu'il faut respecter, se dit Clarissa, le regardant ouvrir la porte; car on ne s'en séparerait pas soi-même, on ne l'enlèverait pas, contre son gré, à son mari, sans perdre son indépendance, sa dignité personnelle, choses qui, en fin de compte, sont sans prix."
"Mais, mais... pourquoi se sentait-elle soudain, sans la moindre raison apparente, atrocement malheureuse ?"
"La mort était un défi. La mort était un effort pour communiquer (...) Il y avait dans la mort une étreinte."
"Ne crains plus la chaleur du soleil."