Repenser la masculinité hégémonique ?
Pas dit qu'il y ait grand chose à sauver, mais - si l'on pouvait concilier le cri de P. Preciado contre l'épistémologie de la différence sexuelle avec des formes persistantes de masculinités hybrides ou inclusives, alors c'est par là qu'il faudrait commencer. Sans trop de surprise, des marges, des ...
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créée il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus de 3 ansJe suis un monstre qui vous parle
Rapport pour une académie de psychanalystes
Sortie : 2020 (France). Essai
livre de Paul B. Preciado
Adobtard a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"l'épistémologie de la différence sexuelle est en mutation. Dans les années à venir, nous devrons élaborer collectivement une épistémologie capable de rendre compte de la multiplicité radicale des vivants et qui ne réduise pas le corps à sa force reproductive hétérosexuelle, qui ne légitime pas la violence hétéro-patriarcale et coloniale."
Refuser d'être un homme (1989)
Pour en finir avec la virilité
Sortie : 19 avril 2013 (France). Essai
livre de John Stoltenberg
Annotation :
cite Baldwin : "Si vous insistez pour être blanc, je n'ai d'autre choix que d'être noir." "Je doute que j'en sois arrivé à dire, comme je le fais dans Refuser d'être un homme, que le « sexe masculin» a besoin de l'injustice pour exister si je n'avais pas compris avec Baldwin que la catégorie de blanc ne devient crédible que par des actes d'assujettissement."
"pour se distinguer en tant que vrais « hommes », ces gens apprennent à ignorer le sens pourtant manifeste des actes qu'ils infligent aux autres, et spécifiquement aux personnes « moins masculines ». Donc, de prime abord, refuser d'être un homme signifie apprendre une éthique nouvelle et radicale : décider d'en apprendre le maximum sur le sens de ses actes, des actes que l'on choisit de faire et de leurs pleines conséquences pour les autres – en considérant chaque personne comme absolument aussi réelle que nous."
Female Masculinity (1998)
Sortie : 1998. Essai, Culture & société
livre de Jack Halberstam
Annotation :
"many of these "heroic masculinities" depend absolutely on the sub- ordination of alternative masculinities. I claim in this book that far from being an imitation of maleness, female masculinity actually affords us a glimpse of how masculinity is constructed as masculinity. In other words, female masculinities are framed as the rejected scraps of dominant mas- culinity in order that male masculinity may appear to be the real thing."
"As I argued earlier in this chapter, however, precisely because white male masculinity has obscured all other masculinities, we have to tum away from its construction to bring other more mobile forms of masculinity to light."
Masculinités
Enjeux sociaux de l'hégémonie
Sortie : 21 mai 2014 (France). Essai
livre de Raewyn Connell
Annotation :
"Plutôt que de tenter de définir la masculinité comme un objet (un type naturel de personnalité, une moyenne comportementale, une norme), nous devrions nous concentrer sur les processus, les rapports et les relations qui construisent le genre. La 'masculinité', s'il était possible de définir brièvement ce terme, pourrait être simultanément comprise comme un lieu au sein des rapports de genre, un ensemble de pratiques par lesquelles des hommes et des femmes s'engagent en ce lieu, et les effets de ces pratiques sur l'expérience corporelle, la personnalité et la culture."
"Considérer d'une part que les corps sont à la fois objets et agents de la pratique, et d'autre part que la pratique forme les structures au sein desquelles les corps se laissent approprier et définir, revient à décrire un modèle situé au-delà des formules de la théorie sociale actuelle - un modèle de 'pratiques bio-réflexives' [body-reflexive practices]."
"Les pratiques bio-réflexives, comme nous le voyons dans tous ces exemples, ne sont pas internes à l'individu. Elles impliquent des relations et un symbolisme sociaux ; elles peuvent impliquer des institutions sociales à une large échelle. Des versions particulières de la masculinité sont constituées dans leur parcours comme corps signifiants et significations incarnées. Au travers des pratiques bio-réflexives, il se forme plus que des vies individuelles : il se forme un monde social."
La Crise de la masculinité (2018)
Autopsie d'un mythe tenace
Sortie : 2018. Essai
livre de Francis Dupuis-Déri
Annotation :
"Sur un ton léger, on n'y apprend qu'il serait dans la nature même des hommes de mettre en place des hiérarchies, de maîtriser l'environnement, de diriger leur famille et leur couple et même d'user de leur force. Un de ces livres explique pourquoi l'homme ne répond pas à sa conjointe quand il regarde le sport à la télévision : il concentre toute son attention sur le téléviseur, comme son ancêtre lointain qui observer la savane à la recherche d'un mammouth. À l'inverse, il serait dans la nature des femmes de coopérer, de prendre soin, d'écouter et de parler. [...] En fait, la préhistoire et l'âge des cavernes sont des références dans l'imaginaire collectif qui peuvent être mobilisées pour expliquer et justifier des comportements masculins, de la réclusion dans le silence à la violence physique, en passant par la fidélité amoureuse et sexuelle et même le viol."
Boys Don't Cry! : Les coûts de la domination masculine
Sortie : 10 avril 2012 (France). Culture & société, Essai
livre de Delphine Dulong, Christine Guionnet et Erik Neveu
Annotation :
"Il apparaît indéniable que les hommes, au-delà de leurs différences, se réfèrent tous à de puissants stéréotypes de la masculinité auxquels ils ne demeurent pas insensibles et qu’ils intériorisent plus ou moins selon leur positionnement social, leur personnalité, leur vécu, etc. Même ceux qui désirent se distancier par rapport à certains canons de la masculinité (par exemple par rapport à la virilité toute puissante) se laissent influencer, formater par d’autres aspects normatifs de l’identité masculine. Et quoi qu’il en soit, ils sont toujours amenés à se positionner par rapport à ces normes, qu’ils les rejettent ou les respectent. Des études ont suggéré combien certains hommes peuvent plus ou moins consciemment puiser dans les multiples messages médiatiques les critères d’identification de la masculinité les plus susceptibles de leur convenir, opérant par là un processus d’intériorisation sélective, critique, jouant un rôle positif dans leur affirmation identitaire22. Mais est-ce toujours le cas ? Pourquoi certains hommes s’approprient-ils plus « fidèlement » les normes types de la masculinité, tandis que d’autres se livrent à une appropriation plus sélective, voire critique ? Dans quelle mesure le fait de prendre ses distances (acte volontaire, ou consistant à faire de nécessité vertu) ou de constater sa distance (observation contrainte de sa moindre conformité) par rapport aux normes idéales-typiques constitue-t-il un atout ou un désavantage – voire les deux selon les situations considérées ?"
Au-delà de la pénétration (2019)
Sortie : janvier 2020 (France). Essai, Culture & société
livre de Martin Page
Annotation :
"il me semble aussi qu'à force de pénétrer, à force de ne penser qu'à ça, on oublie tout le reste, on ne voit pas l'étendue et l'hétérogénéité du corps. Pénétrer c'est passer à côté et fuir. C'est penser qu'on fait l'amour alors qu'on s'en débarrasse. J'ai le sentiment qu'on pénètre pour cacher les sexes, ne pas les voir, comme si c'était une honte. C'est un aveuglement. On croit être libéré en pénétrant, en fait on se planque et on dissimule la sexualité. Finalement la pénétration est un mode adapté au capitalisme, à nos journées volées par le travail, par les angoisses de la compétition. Comme il y a peu de temps pour penser l'amour, le pénis dans le vagin est pratique, on tient certain temps, c'est calibré, il y a un début et une fin bien précis, on accomplit son devoir sans penser et sans imaginer. La société applaudit."
"Et si agir en être sexuel, c'était prendre le temps d'explorer un corps et de se parler ? Ne pas pénétrer offre la possibilité de jouir du spectacle des sexes qui sont là, gonflent et dégonflent, se rencontrent, sont touchés par les mains, la langue tout le corps. Sans pénétration, tout le corps est hypersensible et délicieusement hyperactif. Faire l'amour devrait être la rencontre des corps et leur conversation."
The Descent of Man
Sortie : 27 octobre 2016 (France).
livre de Grayson Perry
Annotation :
"Somewhere in every man's head there is a governor, an unconscious inner voice sending instructions through the intercom. The governor is the boss of every man's personal branch of the Department of Masculinity. This Department wants to maintain standards. Every man's personal governor has picked up instructions from a variety of sources [...] on what it is to be masculine. He takes ideas and images from these sources and assembles them into a model of a perfect man. The governor then sits there, constantly checking that his man is living up to this ideal. If the man fails, he is made to feel unworthy, he may hate himself, he may take it out on others. A man may not be aware of this governor - he may think that he is his governor or that men are free to behave how they like - but until he is aware of and understands the Department of Masculinity, he will be totally under its command."
Féminins/masculins : sociologie du genre
Sortie : 2004 (France). Essai
livre de Erik Neveu et Christine Guionnet
Annotation :
"L'accès à la masculinité refoule et déprécie les proximités affectives avec la mère, associées au féminin négatif. Les hommes se constituent comme des handicapés de la disponibilité envers les enfants, comme des êtres dont les énergie sociales et affectives sont canalisées vers les objets et les choses plus que vers les relations à autrui."
Les Couilles sur la table (2019)
Sortie : 30 octobre 2019. Articles & chroniques
livre de Victoire Tuaillon
Le Mythe de la virilité (2017)
Un piège pour les deux sexes
Sortie : 12 octobre 2017 (France). Essai
livre de Olivia Gazalé
Un appartement sur Uranus (2019)
Chroniques de la traversée
Sortie : 20 mars 2019. Essai, Culture & société
livre de Paul B. Preciado
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Désirer comme un homme (2020)
Enquête sur les fantasmes et les masculinités
Sortie : 5 novembre 2020. Essai
livre de Florian Vörös