Cover Satsuo Yamamoto

Liste de

5 films

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

La Lanterne pivoine
6.9
1.

La Lanterne pivoine (1968)

Botan-dôrô

1 h 29 min. Sortie : 15 juin 1968 (Japon). Épouvante-Horreur

Film de Satsuo Yamamoto

HuangFeihong a mis 9/10.

Annotation :

L'histoire est évidemment assez classique, ça a beau être mon premier Keidan Eiga c'est le genre que j'apprécie le plus dans la littérature japonaise et mes mangas favoris abordent aussi le monde des esprits vengeurs/entre la barrière terrestre et "l'autre monde" : D'ailleurs si tu apprécies la lecture de mangas je conseille te jeter un œil à Onmyoji, mon coup de cœur du moment où l'on a de belles et effrayantes histoires sur toutes sortes d'esprits vengeurs, Oni, Yokais, Goryō etc...et en plus j'ai rarement lu un manga aussi "encyclopédique" sur le japon (de l'ère Heian), bref je referme cette petite parenthèse.

Ce petit détail des couvertures m'a beaucoup plu aussi mais j'ai beaucoup aimé cette scène où Shinzaburo donne son cours confucéen aux enfants, avant que la caméra ne pénètre dans le petit établissement l'on peut voir les femmes faire leur lessive en discutant en même temps qu'un colporteur qui pénètre dans ce petit lieu .

Et puis y'a une espèce de transparence entre les personnages et le lieu dans lequel ils évoluent, il y a pas de délimitation précise, entre les nombreuses maisons complètement ouvertes, les stores à peine opaque, les tissus très fins, les ruelles qui se rejoignent parallèlement et puis cette caméra, magnifique avec ces petits allées et venues d'un côté à l'autre qui renforce cette impression là, une histoire de fantômes ne peut que fonctionne dans ce pays là.

En re-visionnant la scène entre Shinzaburo et sa mère on s'aperçoit qu'en arrière plan (à plusieurs niveaux de profondeur quand même) les habitants regardent ce qu'il se passe alors que cette partie du plan est complètement floue.

Esthétiquement c'est une merveille, je crois bien que c'est la première fois dans un film que je vois autant de personnages féminin en Yukata, et le type a bien géré l'intensité des lumières en jouant sur les zones claires et obscures avec une bonne disposition des lanternes et des angles de prise de vue.
On ne peut qu'être empathique pour le personnage vu les différents degrés dilemmique (je ne crois pas que existe mais bon) dans lesquels il se trouve, ça enrichit beaucoup cette histoire.

La Tour d'ivoire
2.

La Tour d'ivoire (1966)

Shiroi Kyotô

2 h 30 min. Sortie : 15 octobre 1966 (Japon). Drame

Film de Satsuo Yamamoto

HuangFeihong a mis 8/10.

Annotation :

Pfiouuu il n'y va pas avec le dos de la cuillère Satsuo Yamamoto, les premières minutes sont sous le signe de l'immersion radicale avec une opération du pancréas en gros plan, opération minutieuse mais filmé de manière la plus crue qui soit : à l'image du traitement général de cette histoire faite de course au pouvoir et de bénéfice sociale.

Il est question d'un professeur d'une université de médecine à Osaka qui doit prendre sa retraite et désigner un successeur. Le principal désigné est un médecin arrogant, imbus de sa personne interprété par Jirô Tamiya que je ne connaissais pas. Bien entendu plusieurs concurrent sont en liste et c'est à celui qui allongera le plus d'oseille ou les pots de vins les plus avantageux qui gagnera la partie.

Ayant vu seulement La lanterne-pivoine qui est mon Kaidan Eiga favoris je n'imaginais pas que le réalisateur était aussi engagé et puis quand je vois qui est à l'origine de ce scénario adapté (tiré d'un roman) le sulfureux Shinobu Hashimoto ça me surprend moins! scénariste que j'ai découvert en même temps que Harakiri (donc il y a peu).

Les personnages sont nombreux, chacun y va de son intérêt personnel dans l'élection du nouveau professeur du secteur de chirurgie : Poste à pouvoir dans un hôpital tout neuf, place avantageuse pour d'autres, subventions, entré d'un nouveau médicament ...etc

Au milieu d'autres médecins plus respectables et idéalistes sous le joug d'une institution féodale, conservatrice aux valeurs mercantiles et de façade : Honneur de l'hôpital, filiations d'ordre socio-économique (pas question de marier sa fille à un vulgaire médecin de famille!), micro société conservatrice que plus rien relie aux valeurs éthiques du métier de médecin. C'est bête parce qu'il y a des patients qui en pâtissent !

Une scène résume cette ambiance d'un autre temps présente dans cet hôpital : Cette inspection des locaux par le Professeur, tel un général et sa troupe de petits soldats, d'une marche toute puissante à travers un couleur aseptisé de tout sentiment humain. Rajoutant la musique bien agressive de Sei Ikeno par dessus, je me disais bien que ça me faisait penser à Ken de Misumi.

La Légende de Zatoichi : Le Justicier
7.2
3.

La Légende de Zatoichi : Le Justicier (1967)

Zatōichi rōyaburi

1 h 36 min. Sortie : 12 août 1967 (Japon). Drame, Action, Aventure

Film de Satsuo Yamamoto

HuangFeihong a mis 8/10.

Annotation :

Pfiouuu puissant cet épisode là.
D'un côté je regrette de ne pas avoir attendu de me refaire une retro complète de la totalité de la saga parce que c'est ignorer que le personnage de Ichi a parcouru un sacré chemin jusqu'ici, psychologique notamment, mais je voulais tellement clôturer mon petit cycle Satsuo Yamamoto par une valeur sûr que ça m'a d'autant plus motivé à me relancer dans l'intégral, chose que je ferai cet année sans aucun doute, bref.

Qu'est ce qu'il est malmené Ichi dans cet opus là, comme toujours je trouve le travail d'écriture chez Satsuo Yamamoto très bien structuré avec une première partie à hauteur du petit peuple, les paysans et leur chef aux méthodes agricoles novatrices, un samouraï qui a rangé le sabre pour se consacrer à améliorer les conditions de vie d'agriculteurs qui peinent à fournir de bonnes récoltes.

Et tout comme dans son Tale of Japanese Burglars une seconde partie avec un Ichi qui tente de faire table rase du passé (donc de la première partie) en cachant son identité et essayer de vivre comme un honorable Yakuza.

Je disais que Ichi était plus que jamais meurtrie puisqu'il se prend en pleine gueule ce qu'a pu lui apporter sa condition d'épéiste aveugle : le discernement du cœur dont il peut faire preuve se retourne contre lui tout comme les morts laissés sur son passage (en croyant faire justice) dont la cécité le protège des répercutions indirectes, ce que lui fera remarqué la sœur d'un défunt.
Point d'orgue dans ces 40 premières minutes avec cette incroyable tuerie "justicière" sous une pluie torrentielle et démente où les évènements se déchainent et nous rappelles que derrière la caméra nous avons aussi l'auteur d'un des meilleurs Kaidan Eiga de cette période et ça se ressent, la séquence est terrifiante!

Je ne me souviens plus de la quantité moyenne de combats dans cette saga, ici ils ne sont pas très nombreux et les majeurs sont plus des impulsions enragés que des ballets dont il peut aussi faire preuve.

La musique de Sei Ikeno est toujours aussi impressionnante et la reprise de O Fortuna terrible qui se déroule au rythme de la course mortelle de Ichi accompagnée des paysans.

Un très grand Zatoichi et ça fait plaisir de voir un auteur aussi engagé maintenir un tel zèle même dans une production populaire comme celle-ci. Peut-être un léger coup de mou au milieu (je me serai bien passé de la scène avec les masseurs aveugles) mais rien qui n'a entaché mon visionnage.

Tale of Japanese Burglars
4.

Tale of Japanese Burglars (1965)

Nippon dorobô monogatari

1 h 57 min. Sortie : 1 mai 1965 (Japon).

Film de Satsuo Yamamoto

HuangFeihong a mis 7/10.

Annotation :

Satsuo Yamamoto était le David Simon de son temps dans son intention d'explorer toutes les couches institutionnelles et hiérarchiques de la société japonaise pour en dévoiler ce qui gangrène le petit peuple.
Ici il met en scène un dentiste sans licence et cambrioleur la nuit interprété par un Rentarô Mikuni bien éloquent (surtout dans le procès final!) et un brin farfelu qu'on croirait qu'il sort tout droit d'une comédie burlesque.
Il faut 45 bonnes minutes avant que l'incident du train arrive qui je le rappelle est un fait historique : "Incident Matsukawa" sur Wikipédia pour plus d'infos.
Avant ça ce sont les aléas de la vie mouvementé d'un cambrioleur avec des intrusions en pleine nuit (et quelle mise en scène pour la première ! ), des tensions familiales dû à son activité (et ses séjours en prison, au nombre de 3) jusqu'à ce que l'incident se produise.
Dans la dernière heure l'enjeu est tout autre, un énorme dilemme moral pour un Gisuke qui doit choisir entre son intégrité et dévoiler au grand jour une facette de sa vie dont il n'est pas fier ou continuer sa vie paisible tout en vivant avec des œillères dans le mensonge et la culpabilité.
C'est une alternative douloureuse au vu la vie qui s'offre à lui maintenant. La structure du film est exemplaire malgré une certaine rapidité des évènements pour raconter en 1h50 une histoire étalée sur un peu plus de 10 ans.
Ca reste avant tout très agréable à regarder parce que très varié dans ce que ça propose : action la nuit avec d'intenses cambriolages, un joli drame familial dans la seconde partie, un petit peu de comédie et surtout un cinéma de l'injustice, de ce qu'il y a de plus noble chez l'homme ponctué par une magnifique séquence de tribunal à la fin.

Je regrette pas d'avoir fait cette parenthèse sur le cinéma de Satsuo Yamamoto, ça valait vraiment le coup.

Et cette scène de rencontre en pleine nuit sur la voie ferrée m'a foutu les jetons putain...

Ville de violence
5.

Ville de violence (1950)

Pen itsuwarazu, bôryoku no machi

1 h 52 min. Sortie : 26 février 1950 (Japon). Drame

Film de Satsuo Yamamoto

HuangFeihong a mis 7/10.

Annotation :

On pouvait être surpris de la place de choix accordé aux habitants du petit village de La Lanterne Pivoine prêt à tout pour venir en aide à un professeur d'école progressiste (refusant un mariage arrangé qui aurait pu lui fournir une meilleur condition par la même occasion) mais lorsqu'on creuse un peu plus en arrière on se rend compte que Satsuo Yamamoto est un fervent représentant d'un cinéma social collant de prêt à la réalité.

Ici on est dans un contexte immédiat d'après guerre avec l'émergence de gangs faisant main basse sur le marché noir locale et se mettant dans la poche les hauts représentants de cette ville de Tojo (policiers, politiques, certains journaux aussi) en terrorisant la population craignant pour leur vie et leur commerce.
Le journalisme est au centre de la caméra du réalisateur, un journalisme qui tend bien à mettre en lumière toute cette corruption qui gangrène la ville et ses habitants en première ligne de leurs exactions.
Avec une mise en scène réaliste, très proche du documentaire (qui m'a plus convaincu que dans The Great White Tower) et plus que jamais aux côtés des opprimés, Satsuo Yamamoto réalise une nouvelle fois un sincère réquisitoire par le biais d'une caméra qui scrute toutes les strates de ce système contaminé, plus optimiste (mais nuancé) et possédant quelques jolis moments dont était privé sa violente attaque de l'institution médicale (The Great White Tower).
C'est bien réalisé, toujours aussi ludique dans son déroulement, très immersif comme à chaque fois (le lieu d'action est toujours très vivant et son regard au contact des personnes qui s'y trouvent) et superbement interprété, Ryo Ikebe que je ne connaissais pas déborde de charisme et c'est toujours un plaisir de voir Takashi Shimura que j'avais découvert, très vieux, dans le premier film Tora San.

Magnifique soulèvement de la jeunesse et libération de la parole d'une population soudée.

HuangFeihong

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