Sc

Annotation :

Début de liste plus ou moins chronologique jusqu'au XIXe.

- les classiques philosophes grecs pour commencer : Platon, Aristote.

Le discours du Théétète (sous-titré "Sur la science / Dialogue pour mettre à l'épreuve") tente de donner une définition de la science en passant par plusieurs étapes, et si il n'y parvient pas, il permet au moins à Socrate d'affirmer ce que la science n'est pas : (GF, p302) "ce ne sont ni la sensation, ni l'opinion vraie, ni la définition ajoutée à une opinion vraie, qui seraient la science."

Annotation :

Autre discours de Platon qui se propose aussi d'étudier opinion vraie et science (même si ce n'est pas son sujet principal).

Si une opinion peut être droite, c’est-à-dire vraie, elle n’a pas pour autant de valeur scientifique. On peut d’emblée en conclure qu’un énoncé scientifique ne dit pas seulement le vrai : il donne la raison, la justification.
-> Sur l'opinion, voir Bachelard (puis Bensaude).

ràv
La science est connaissance des rapports, l'opinion vraie est connaissance d’une chose. (Cassirer -> science exprime les relations entre les choses)

Annotation :

Sciences pratiques / Sciences cognitives

Sciences cognitives pures (philosophie) / Sciences cognitives directives (politique)

Annotation :

La science est selon Aristote la connaissance des causes, c'est donc la métaphysique qu'il choisit logiquement comme reine des sciences. Formule fameuse selon laquelle il n'y a de sens que du général.

Début du livre A : "Tous les humains ont par nature le désir de savoir."

Attrait de l'homme pour la sensation (surtout la vue).
Exemple des remèdes pour distinguer expérience/savoir.
Le savoir se développe dans le sens du général et de l'abstrait (Bachelard).
"Les gens d'expérience savent le fait mais ignorent le pourquoi."
Signe du savoir : capacité à transmettre, à enseigner.

"C'est pourquoi les mathématiques sont nées en Egypte, car là-bas on avait laissé du loisir à la caste des prêtres." (loisir : skholè -> savoir pour le savoir, a sa valeur en lui-même) (cf Bourdieu)

Importance de l'étonnement : source du désir de savoir (Bachelard).
La métaphysique est la reine des sciences, elle est la seule à avoir sa fin en elle-même.
Théorie des 4 causes : matière, forme, moteur, fin (cause la plus haute).
Parce qu'elle connaît la cause, la science est un savoir certain et démonstratif.

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L'homme est capable de développer un savoir théorique qui n'a rien à voir avec les exigences de la vie. vie de loisir / vie de travail (livre4chap6)
theoria = contemplation, spéculation abstraite. avant Platon : groupe d'envoyés à une procession sacrée.

Annotation :

- Exemple d'une théorie :

Théorie des atomes. (les compare aux lettres, et les réalités aux mots)

Critique par Aristote du fonctionnement par la contradictoire (le contraire est impensable donc il existe des atomes -> raisonnement par l'absurde)

L'existence du vide est prouvée par la démonstrative (sans le vide, le mouvement est impossible), par l'empirique (phénomène d'infiltration), et par la critique (des thèses d'Héraclite).

Annotation :

Livre I chapitre 2 : La science traite de "quelque chose qui ne peut pas être autre qu'il n'est".
Dans toute connaissance, il y a toujours une pré-connaissance.

Hiérarchie, subordination des sciences à d'autres : Géométrie > Médecine..

___________________________
I,33 la science relève du nécessaire et l'opinion du contingent

Annotation :

- XVIIe : Francis Bacon

Maison de Salomon. Son but est de "connaître les causes, et le mouvement secret des choses, et reculer les bornes de l'Empire Humain en vue de réaliser toutes les choses possibles".
La connaissance du mouvement permet la maîtrise des effets.

« la Maison de Salomon est l'oeil même de ce Royaume »

Le savant est extra-ordinaire mais son lieu de vie est une communauté. Image du flambeau.

invention (nouveauté : signe de la certitude de la science), artifice, abondance, induction, laboratoire

Annotation :

Exemple d'innovation qui remplace l'invention :

Pénicilline - découverte en 1928 par Fleming, essais sur l'homme dès août 1940 -> antibiotiques : pas d'invention. (innovation)

Annotation :

Rêve d'une science centrée sur l'exploration de la nature, visible dans la société, utile aux hommes.
Politique de la science : elle est en lien avec les pouvoirs publics.

Frontispice : "Beaucoup voyageront en tous sens et la science sera multipliée." Image de la connaissance comme voyage, et ce voyage doit être purifié de sa dimension mercantile (Popelard).

Aphorisme 3 : "On ne commande à la nature qu'en lui obéissant."

experientia : expérience au sens empirique
experimentum : expérimentation, concept actif de la science

Transmutation (experientia literata) -> extension de l'expérience, idée de variation.

Annotation :

A propos de l'homme comme maître et possesseur de la nature : victoire obéissante ou obéissance victorieuse ?

Aphorisme 1er de Bacon : "L'homme, ministre et interprète de la nature..." (interprète -> connaissance ; ministre -> action)

chap 2 "L'espérance dans la science"

Annotation :

- XVIIIe : Immanuel Kant

La science, avec Kant, ne se définit plus comme étant seulement une méthode.

Préface 2
La logique n'est que le vestibule des sciences. Difficulté quand elle ne doit plus s'occuper seulement d'elle-même, mais aussi d'objets.
La connaissance de la raison peut se rapporter de deux manières à un objet :
- déterminer cet objet et son concept -> connaissance théorique de la raison (Maths)
- le réaliser -> connaissance pratique de la raison

Ex Galilée
La raison doit obliger la nature à répondre à ses questions.

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La science nous dit bien ce qui est, mais elle ne dit pas ce qui doit être -> problème lors du passage d'énoncés singuliers à l'universel.

I, 2e "la dialectique transcendantale" livre 2 chap 2 "l'antinomie de la raison pure"
La notion de réalité est souvent associée aux choses, alors qu'elle n'est qu'une représentation. cf aussi Descartes, la réalité n'est que dans ma représentation mais ce n'est pas dire que le monde est un rêve, ce n'est pas pure imagination, il y a une réceptivité.

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Sciences matérielles (étudient les phénomènes) / Sciences formelles (étudient les formes, indépendamment du contenu : leur méthode de validation n'est pas l'expérimentation)

Tout ne peut être objet de démonstration car tout n'a pas d'exigence de nécessité. (contingence) (/Durkheim)

Annotation :

Vérité et erreur supposent l'apparence. L'apparence est une modalité du jugement, et non du contact.

2 façons d'établir la vérité d'une proposition : logique, déduction ou méthode expérimentale, observation.

___________________________
Le sens commun permet d'accéder à un "indice externe ou une pierre de touche extérieure de la vérité". "le subjectif ne peut se retrouver identique chez tous les autres"
Importance de la pensée publique, l'empêcher revient à empêcher de penser. Permet de distinguer le savoir universel de l'opinion. Logique de la confrontation
cf Critique de la faculté de juger
3 maximes du sens commun : penser par soi-même (maxime de la pensée sans préjugés), [penser en se mettant à la place d'autrui (maxime de la pensée élargie -> réfléchir sur son propre jugement ) partir du point de vue universel")], toujours penser en accord avec soi-même (maxime de la pensée conséquente).

Annotation :

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---------Notes sur l'évolution de la relation entre science et philosophie---------

Avec Platon (République) = épistémè/technè, paideia (éducation, formation au savoir), Bien comme savoir suprême, l'Idée du Bien est la cause des Idées (des essences), le Bien est au-delà de l'essence,
dianoia (pensée discursive, savoir par raisonnement) =/= noesis (dialectique, sommet de la science) - la seule dialectique est la science
épistémè/sophia

- XIXe siècle - Science = sciences exactes, philosophie chassée du domaine scientifique.

Théorie de la connaissance -> Philosophie de la science -> Epistémologie
Chaque notion est un peu plus restrictive que la précédente. Les deux dernières sont le fruit d'une nécessité d'une réflexion à partir des pratiques et des productions scientifiques.
2e : un savoir théorique, et non plus un savoir d'objet
3e : un savoir positif des sciences exactes

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Annotation :

[[[[ I ]]]]

Science comme idéal de rationalité, d'objectivité. Sciences exactes, mathesis universalis.

Bachelard comme porte-parole de l'exigence de rationalité dans la science au XXe, qui passe par un rejet ferme de l'opinion.
N'insiste pas, toutefois, sur l'histoire des mathématiques, "merveille de régularité" qui "ne connaît pas de périodes d'erreurs."

- Science et opinion
Bachelard (Platon), combattu par Bensaude. (-> Bourdieu)

"Il suffit que nous parlions d'un objet pour nous croire objectifs. Mais par notre premier choix, l'objet nous désigne plus que nous ne le désignons, et ce que nous croyons nos pensées fondamentales sur le monde sont souvent des confidences sur la jeunesse de notre esprit."
-> cf aussi différenciation entre idées et objets chez Descartes.

"Elle [la vérité] doit d'abord tout critiquer: la sensation, le sens commun, la pratique même la plus constante, l'étymologie enfin, car le verbe, qui est fait pour chanter et séduire, rencontre rarement la pensée. Loin de s'émerveiller, la pensée objective doit ironiser."
(/étonnement de Bacon)

Annotation :

Discours préliminaire
"Nous nous proposons, dans ce livre, de montrer ce destin grandiose de la pensée scientifique abstraite."
" Dans l'état de pureté réalisée par une Psychanalyse de la connaissance objective, [i]la science est l'esthétique de l'intelligence.[/i]"
Combattre les obstacles épistémologiques pour fonder une "psychanalyse de la raison" (chap1).

- La notion d'obstacle épistémologique
L'esprit a l'âge de ses préjugés, accéder à la science, c'est spirituellement rajeunir.
"L'opinion [i]pense[/i] mal ; elle ne [i]pense[/i] pas : elle [i]traduit[/i] des besoins en connaissances. En désignant les objets de leur utilité, elle s'interdit de les connaître." (-> Durkheim, notions entachées d'utilité etc.)
Un véritable esprit scientifique a le "[i]sens du problème[/i]". Il faut poser des questions. "Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit." Mais si l'instinct [i]conservatif[/i] prend le pas sur l'instinct [i]formatif[/i], l'esprit préfère les réponses, qui confirment son savoir.

- 1er obstacle : l'expérience première
Il y a rupture et non pas continuité entre observation et expérimentation.
Science mondaine du XVIIIe, qui favorise trop la curiosité. "On remplace la connaissance par l'admiration, les idées par les images."
Ex. de l'électricité. Dîner électrique de Franklin en 1748, raconté par Priestley.
(variété/variation)
V Formule d'Édouard Le Roy : "La connaissance commune est une inconscience de soi". (-> idée de dépersonnalisation - Goody) + chap VII Libido et connaissance objective
Observation première = [i]occasion[/i] de recherche. Ex. valériane pour traiter l'hystérie. Usage de l'assa foetida par Strindberg.
Ex. alchimie et chimie.

- La connaissance générale
S'attaque à la "fausse doctrine du [i]général[/i] qui a régné d'Aristote à Bacon inclus".
"ces lois générales définissent les mots plus que les choses"
III Concept de "déformation". p74-75
Ex. coagulation + Ex. fermentation (digestion, Macbride)
Marcel Boll : "la pensée doit être objective, elle ne sera universelle que si elle le peut, que si la réalité l'y autorise"

- Un exemple d'obstacle verbal : l'éponge
Sont rassemblés selon un critère de spongiosité : les verres, la pierre de Bologne, la glace, la Terre, le sang, le fer.
Veut combattre la métaphore, séductrice de la raison.
"La métaphysique de l'espace chez Descartes est la [i]métaphysique de l'éponge[/i]."

Annotation :

Un exemple scientifique sur le processus de généralisation :

principe d'équivalence faible / fort
Galilée 1610 ; Newton 1680 pendules pesants ; David Scott 1971 marteau et plume sur la Lune
Le principe d'équivalence fort généralise le principe d'Einstein en affirmant que les effets d'un champ gravitationnel sur toute expérience sont identiques aux effets d'une accélération du référentiel de l'observateur.
La méthode la plus précise pour tester le principe fort est actuellement le Lunar Laser Ranging (LLR)12 réalisé par la NASA. L'expérience consiste à utiliser un réflecteur posé sur le sol lunaire

/
Planck dE = nhv (échanges d'énergie d'émission et d'absorption sont discontinus et proportionnels aux fréquences du rayon lumineux. n = nombre entier, h = constante de Planck, v = fréquence de la lumière)

Annotation :

>Contre Bachelard, il met la science "sous le régime du sacré" et elle voit là une ruse pour se déresponsabiliser.

Réédition de 2003 : La science contre l'opinion : histoire d'un divorce

Dans la société, la science est d'un côté associée au dogmatisme, et elle est en même temps perçue comme signe de l'esprit critique.

- "Liberté, autorité : les deux faces de la science"
Évoque l'anecdote de Thalès dans le Théétète. "plus on est savant, plus on est spécialisé, et donc globalement ignorant" ; "ce fossé est-il une condition nécessaire à la pratique des sciences ?"
Émergence de l'opinion publique au XVIIIe. Faire un usage public de la pensée critique (cite le txt sur les Lumières de Kant)
L'Académie (auj. l'Institut) comme "médecin de l'opinion", qui guérit le peuple de ses superstitions. C'est elle qui fait la distinction entre science et non-science.
Elle impose son >expertise< face à l'opinion : rôle de >l'expérience cruciale<.
-> il y a une tension entre le besoin d'une pensée critique, et l'autorité attribuée à l'expert.
Idée d'une science officielle, analogie avec le salon des indépendants en art.


- "Le mythe du fossé grandissant"
Sont en jeu l'avenir de la science et celui de la démocratie.
Évoque un "regain de la superstition et de l'irrationnel", avec notamment l'enseignement du créationnisme aux US -> danger de ce qu'elle appelle "l'illettrisme scientifique".
Bensaude veut "esquisser une histoire commune de la science et de l'opinion". (doxa->opinion publique->public consommateur)

ex: en 1835, Arago crée les Compte-rendus hebdomadaires des scéances de l'Académie des sciences -> déformation des propos par les journalistes -> décide de le faire en interne. La science acquiert une nouvelle visibilité dans la culture. Importance de cette science populaire, de cette vulgarisation, qui contrebalance l'esprit de spécialisation, lui aussi grandissant.
Instaurer un équilibre entre la marche de la science et la marche de la société (Comte en est l'initiateur). Organiser une "offensive de diffusion" : puisque la masse ne s'y intéresse pas, il faut "construire" un public pour la science. ex : Science et Vie par Paul Dupuy dès 1913.

- "Alternatives"
Oppose l'autorité scientifique à la phronesis.
"L'autorité scientifique des experts limite le fonctionnement démocratique des sociétés en limitant, parfois même en déniant, le droit des citoyens à juger et à décider de leur santé ou de leur avenir."
dernier chap : "Pour une doxologie"

Annotation :

- Entre idéal scientifique et scepticisme : la nécessité d'une démarche critique. (-> Kant ; Bourdieu)
Rationalisme critique. Vérité scientifique comme approximation, une théorie n'est jamais définitive.

La quête inachevée (autobio)

"un système doit être tenu pour scientifique seulement s’il formule des assertions pouvant entrer en conflit avec certaines observations. Les tentatives pour provoquer des conflits de ce type, c’est-à-dire pour réfuter ce système permettent en fait de le tester. Pouvoir être testé, c’est pouvoir être réfuté, et cette propriété peut donc servir, de la même manière, de critère de démarcation. Cette conception voit dans la démarche critique la caractéristique essentielle de la science."

Popper a vu dans les théories de Marx et de Freud une démarche qui donne toujours raison, des stratégies qui « immunisent ».
Cette démarche « protectionniste » est le propre non de la science mais de l’idéologie.

La logique de la découverte scientifique

science = "méthode de conjectures audacieuses et de tentatives ingénieuses et sévères pour réfuter celles-ci".

-
Concept de "falsifiabilité".
"il ne peut jamais y avoir en science d'énoncé ultime"

Annotation :

Critique de "l'expérience cruciale" (chez Bensaude aussi); c'est le statut de la vérité scientifique qui est ici en jeu. Elle est approximation, probabilité selon Popper.

Annotation :

[Deux intrus à placer quelque part]

Annotation :

Titre incorrect + sss

Bohr appelle "complémentarité" le fait de pouvoir aborder un sujet sous plusieurs formes.
ràv : révolution comme solution radicale à la tradition -> convient-elle vraiment à la réalité de l'histoire des sciences ? on peut admettre bouleversement, mais pas effacement (Bourdieu insiste sur l'héritage que conserve chaque révolution, pourtant). Révolution aussi : mouvement circulaire : sens cyclique / sens temporel (révolu) à partir du XIIIe.

Annotation :

[[[[ II ]]]]

Concilier théorie et pratique ? La science dans la société. Les sciences humaines.

Robert K. Merton est le fondateur de la sociologie de la science. Il veut faire de la science une activité intellectuelle distincte et distinguée, sous le contrôle de ses propres normes.

Annotation :

- Question de l'autonomie de la science (-> Durkheim ; Nietzsche ; Bourdieu)
- Question de l'utilité de la science (-> Ben-David ; Durkheim ; Weber ; Descartes)

________
Cours de philosophie positive () La question de l'autonomie (Nietzsche)

"Science d'où prévoyance ; prévoyance, d'où action : telle est la formule très simple qui exprime, d'une manière exacte, la relation générale de la science et de l'art." (Leçon II)

Six grandes sciences selon Comte : mathématiques, astronomie, chimie, biologie, physique sociale, sociologie

Ne pas sacrifier la recherche fondamentale aux soucis de l'application. (citation de Condorcet)
L'autonomie des normes scientifiques n'empêche pas l'utilité de la science, mais l'utilité n'est pas une norme scientifique.

Annotation :

- Question de l'autonomie

Le livre du philosophe
Le discours scientifique simplifie le réel en inventant une logique qui n'existe pas dans la réalité. homme théorique (fantasme de régularité)/homme tragique (capable d'assumer le caractère irrationnel de l'existence).

Annotation :

La croissance scientifique. Point de vue sociologique

Symposium sur l'histoire des sciences à l'Université d'Oxford en juillet 1961 -> approche plus réaliste que l'idée des "héros intellectuels du genre humain" qui se parlent "par-dessus la tête des nations et d'une génération à l'autre".
Dr. Crombie

- L'apparition de la science moderne -
Dr. Ludwig Edelstein : Pour les Grecs, la science était "une forme de la quête humaine de l'eudaimônia". Les raisons de s'y consacrer étaient religieuses et esthétiques, alors que les autres branches de la philosophie avaient une utilité pratique.
Les Grecs ne pensaient pas que leurs dieux avaient créé le monde à partir de rien : ils ne cherchaient donc pas à le modifier/influencer mais se contentaient de le comprendre.

Comment un groupe spécifique de gens "en est arrivé à regarder l'investigation scientifique de la nature comme une source majeure de vérité sur le monde", a été invité à la pratiquer et a été récompensé.
Naissance d'un contexte de spécialisation, et donc de rivalités. "l'intellectuel est constamment obligé de prouver son utilité à un public profane"

- Les deux types de structures scientifiques -
XVIIe, XVIIIe / XIXe - Pas excessivement intéressant.
"on en est venu à considérer que l'enseignement, la formation et la recherche étaient liés par nature."

Annotation :

² Faire de la sociologie un science autonome, "étendre à la condition humaine le rationalisme scientifique".
La réalité sociale est notre réalité, pourtant nous ne la connaissons pas.

chap 2
considérer les faits sociaux comme des choses, et c'est justement parce que les faits sociaux sont des choses que la sociologie peut devenir une science.
chose : "tout ce qui est donné, tout ce qui s'offre, ou plutôt s'impose à l'observation" (s'oppose au vécu, elle ne dépend pas de nous et de notre volonté)
Doivent donc être explorés du dehors. Pour cela, 3 règles :
- écarter systématiquement les prénotions (idole chez Bacon)
"L'homme ne peut pas vivre au milieu des choses sans s'en faire des idées d'après lesquelles il règle sa conduite." Les notions sont entachées d'utilité, mais cette source vitale du savoir nous aide à nous orienter. Se heurte à la logique de la science. L'expérience courante est utile, mais "théoriquement fausse". Nature d'une chose / Idée que nous nous en faisons par rapport à nos intérêts. (cf Descartes)
ex : désir de connaître les lois de la matière / chercher la pierre philosophale ; chimie / alchimie ; astrologie / astronomie
- organiser le réel, le mettre dans des catégories
- considérer les faits indépendamment de leur considération individuelle

chap 3 règles relatives à la distinction du normal et du pathologique
2 types de faits : ce qui est et ce qui doit être autrement
Durkheim veut affronter la thèse selon laquelle la science ne nous dit rien sur les valeurs. "à quoi bon travailler pour connaître le réel si la connaissance que nous acquérons ne peut nous servir dans la vie ?"
"une science en état d'éclairer la pratique tout en restant fidèle à sa propre méthode" (cf Descartes)

chap 5 règles relatives à l'explication des faits sociaux
"dire à quel besoin social répond un phénomène ne l'explique pas"
Remise en cause de la question de la finalité (Aristote).
"Quand on entreprend d'expliquer un phénomène social, il faut chercher séparément la cause efficiente qui le produit et la fonction qu'il remplit" (p244)

chap 6 règles relatives à l'administration de la preuve
"la méthode comparative est la seule qui convienne à la sociologie"
méthode des "variations concomitantes" pour valider les schémas explicatifs.

"La sociologie n'est donc l'annexe d'aucune autre science"
"Le moment est venu pour la sociologie de renoncer aux succès mondains et de prendre le caractère ésotérique qui convient à toute science."

Annotation :

Processus d'autonomisation du champ scientifique (p97-100). (professionnalisation)

p137
Les chercheurs acceptent d'être réfutés "au nom de la référence au réel, ainsi constitué en arbitre de la recherche." (dans "une lutte réglée")
(-> Popper)

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"La connaissance scientifique est ce qui a survécu aux objections, et qui peut résister aux objections à venir."

homologein / doxa : 2 formes de consensus bien différentes l'une de l'autre. (-> Bensaude etc.)

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"Histoire et Vérité"
Origines de la science : intérêt pour la domination, mais les individus dépassent cette lutte pour construire quelque chose d'objectif.
Cite Popper. "coopération amicalement-hostile des nombreux savants." "L'objectivité scientifique peut être décrite comme l'intersubjectivité de la méthode scientifique."

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L'épistémologie a une dimension réflexive et une dimension normative. Elle permet "l'objectivation du point de vue".

Annotation :

Science comme objet d'approbation publique : s'oppose à l'idée d'une science nécessitant d'être sans cesse examinée, réfutée. (Popper, Bourdieu)
Milieu des chercheurs, communauté scientifique / société, opinion publique

"Dans nos sociétés modernes, seule la science peut être l'objet d'une affirmation, d'une approbation publique."

"seul contenu de pensée publiquement recevable"

"La science moderne réconcilie les hommes."

Annotation :

Y oppose le "fétichisme platonicien" à sa propre conception de l'objectivité, issue de l'histoire.
_____________________
Critique d'une "hagiographie scientifique" qui célèbre les héros scientifiques, sublime la science en la définissant comme désintéressée, et en ignorant ainsi ses déterminations matérielles. Cela équivaut à un "oubli des origines" de la science.
-> A propos de cette science divinisée, voir le commentaire de Bensaude sur la position de Bachelard.

La skholè selon Bourdieu est un "temps libre et libéré des urgences du monde qui rend possible un rapport libre et libéré à ces urgences, et au monde". (-> Aristote)
Mais "les erreurs de la philosophie [...] ont souvent pour racine commune la skholè et la disposition scolastique" qui "risquent d'occulter la logique de la pratique.

scolastique -> regard distant, spectateur immobile qui ne veut penser la jeunesse des choses. (-> refoulement du social)