sens et licences
(image de couverture : Tamara de Lempicka)
petit historique de mes lectures lors de mon année de double-licence philosophie-sociologie 2018-2019 à la Sorbonne.
pour voir la liste de mon hypokhâgne B/L, c'est par ici ...
66 livres
créée il y a plus de 6 ans · modifiée il y a 7 moisL'Institution imaginaire de la société (1975)
Sortie : 1975 (France). Essai, Culture & société
livre de Cornelius Castoriadis
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
(faut encore que j'écrive un quelque chose dessus)
Homo Sacer : Le Pouvoir souverain et la vie nue (1995)
Homo Sacer I
Homo sacer. Il potere sovrano e la nuda vita
Sortie : 1995 (Italie). Essai, Culture & société
livre de Giorgio Agamben
Oazar Baltazar a mis 8/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
(faut encore que j'écrive un quelque chose dessus)
Une société à la dérive
Entretiens et débats, 1974-1997
Sortie : 4 février 2005 (France). Essai, Culture & société, Entretien
livre de Cornelius Castoriadis
Oazar Baltazar a mis 8/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
Apparemment, c'est l'ouvrage par lequel il vaut mieux commencer l'oeuvre de Castoriadis. Je ne sais pas. En tout cas, la seule partie de la carrière de Casto que j'avais déjà aperçue (à travers L'Institution imaginaire de la société, donc) est aussi la seule à laquelle j'ai trouvé de l'intérêt ici : la première partie, intitulée Itinéraires, et qui occupe les 130 premières pages, revient sur la définition du projet révolutionnaire de Castoriadis, à savoir une société autonome, auto-gérée, auto-instituée et explicite, qui s'éloigne du marxisme et radicalise encore bon nombre des postures prises avec le collectif Socialisme ou barbarie. J'ai trouvé l'article sur les guerres en Europe un peu fade, surtout qu'il coupe un peu court à la question sur la guerre en ex-Yougoslavie, pourtant parfaite pour illustrer ce que Castoriadis affirme quant à l'importance des significations imaginaires dans la conduite politique. Une réponse au philosophe Richard Rorty, placée juste avant, revient de manière un peu lourde mais pédagogique et nécessaire sur l'absurdité du matérialisme historique et sur les contradictions de la pensée hégélienne de l'histoire.
La seconde partie, intitulée Interventions (puisqu'elle regroupe des entretiens, forcément plus courts), et qui occupe les 170 dernières pages, est intéressante deux interviews. Après, c'est un peu la merde. Les deux entretiens en question, "S'il est possible de créer une nouvelle forme de société" et "Ce que les partis politiques ne peuvent pas faire", me semblent revenir utilement respectivement sur les apories des grands systèmes de pensée des années 1970 (la théorie éconnomique de Marx qui repose sur des catégories de pensée et un imaginaire capitalistes ; le libéralisme comme idéologie rationaliste mais irrationnelle, opérant une disjonction entre la représentation qu'elle se donne d'elle-même et sa réalité effective ; le mouvement social ouvrier comme dynamique révolutionnaire accaparée et vidée par le mouvement marxiste qui lui impose, entre autres, sa lecture déterministe de l'histoire ; etc.) et, de manière plus concrète, sur la manière dont les partis politiques de "gauche" sucent la vitalité du mouvement ouvrier créé sans eux et en-dehors d'eux.
Enfin, mis à part quelques entretiens un peu plus denses ("Ce qu'est une révolution", "Sur le jugement politique"), le reste m'a paru beaucoup plus superficiel, redondant, même pas conceptuel. Mais le tout vaut le détour.
Marx, Le Capital : relectures (2015)
Sortie : octobre 2015 (France). Essai, Philosophie
livre de Thomas Auffret, Julien Ferre, Anca Vasiliu, Ludovic Hetzel, Stéphane Haber, Emmanuel Renault, Jean Vioulac et Gérard Bensussan
Oazar Baltazar a mis 8/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
(faut encore que j'écrive un quelque chose dessus)
Le travail sous tensions
Sortie : 28 janvier 2010 (France). Essai
livre de Michel Lallement
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - Lecture estivale personnelle
Très peu de pages, beaucoup de généralités, mais au moins Michel Lallement a le mérite de ne prendre ses lecteurs ni pour des niais absolus, ni pour des experts en sociologie(s) du travail : tout est très pédagogique.
La taille réduite du bouquin oblige aussi son auteur à opérer des coupes très synthétiques et parfois fécondes dans son objet d'analyse : dans une vision très schématique des choses, les pathologies contemporaines du travail en France relèvent, au choix, de ressorts macrosociaux (marchandisation et technologisation du travail à l'échelle internationale au service d'un accroissement des inégalités de revenus et de statuts dans la cadre la mondialisation d'une part, brouillage des frontières intersectorielles et hégémonie de la rhétorique libérale à l'échelle nationale au profit d'un renforcement des oppositions d'autre part) ; organisationnels (double-bind de l'autonomie et de la contrainte, ou plus largement de la division et de la coopération, tous deux renforcés par l'émergence de nouveaux acteurs) ; sémantiques (diversité et inefficacité des dispositifs de lutte contre le chômage, difficulté à penser l'articulation entre travail, qui relève d'une pratique, et emploi, qui renvoie à un statut) ou cognitifs (obsolescence de nos représentations en termes de travail, héritées de la situation des années 1950-60).
De plus, Lallement propose de "réinventer le travail d'aujourd'hui" en dégageant trois espaces d'étude, qui auraient pu accoucher d'un livre plus fécond si elles en avaient constituées le coeur : la critique de l'explosion des règles et des normes produites par les acteurs marchands, financiers et politiques en vue de "transformer le travailleur en entrepreneur et l'entreprise en centre de profit" (cf. injonction à la performance économique, idéologie du changement organisationnel permanent, etc.) ; la mise en place d'une politique de reconnaissance au et du travail pour atténuer les effets du double-bind sus-cité et ses expression symptomatiques, voire pathologiques (invisibilisation des formes précaires du travail, contradictions des procédures d'évaluation, inadéquation objectifs assignés / moyens fournis, etc.) et ainsi "mobiliser sans aliéner" ; et enfin la redéfinition radicale de nos catégories de pensée et d'appréhension du travail.
Des formulations malheureuses me restent en mémoire (depuis quand le RMI a-t-il eu "vocation" à "soutenir" les plus précaires ?).
Le Square (1955)
Sortie : 1955 (France). Roman
livre de Marguerite Duras
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Lettres - Lecture estivale personnelle
Je n'ai pas pu m'empêcher de lire Le Square en prenant en compte le genre des deux instances de ce court dialogue : un colporteur sans le sou rencontre une bonne à tout faire dans un square parisien, et parlent. Enfin, surtout, IL parle : la femme questionne, s'étonne, s'ébahit, manifeste son désaccord qui est souvent une incompréhension ; l'homme répond, monopolise la parole et truste le raisonnement, disserte et rend raison de ses actes. Et quand les positions semblent s'inverser, elles accouchent d'une mise en crise de la parole agissante, qui ne se rétablit dans ses fonctions qu'avec le retour de l'interview de l'homme par la femme. Surtout, la femme est une bonne, et valide à chaque instant le corpus de représentations associées à son statut : tournée vers l'intérieur, effrayée du départ et du mouvement en général, dépendante des autres (et surtout des hommes) pour opérer une changemet qu'elle tient pour radical - le chagement de son statut, justement -, elle est obsédée par l'idée du mariage et érige le futur mari comme condition nécessaire et suffisante à sa propre réalisation, parce qu'il aura su "la voir". Toute sa problématique est d'être choisie : comment exister à ses propres yeux si l'on ne naît pas dans le regard d'un homme ?
J'ai quand même réussi à prendre du plaisir en lisant Le Square, non pas en occultant la dimension du genre, mais en gardant aussi en tête le projet de lecture que dessine Duras elle-même dans un court incipit daté de 1984 : "Le seul souci de ces gens était leur survie : ne pas mourir de faim, essayer chaque soir de dormir sous un toit. C'était aussi de temps en temps, au hasard d'une rencontre, P A R L E R". En parlant, on n'agit même plus, on existe carrément. Mais le problème, ici, c'est que cette existence permise par la parole est privée par elle de son autonomie : parce que la parole est classée et classante, on vit comme homme ou comme femme, dans la redite de ce qui est déjà établi.
Avec Le Square, la vie est une redondance de la vie, l'existence bégaie : ce roman demande à ne pas avoir lieu.
Et en même temps, quand, dans un square en 1955, deux êtres que la misère pousse à parler, parce que ça leur est nécessaire et parce que ça se voit, ils ne peuvent que tracer ensemble les contours de leur situation objective et des moyens objectivement intériorisés de s'en sortir : voyager, se marier, danser peut-être - et parler, avant tout.
Proust (1930)
Sortie : 1930 (France). Essai
livre de Samuel Beckett
Oazar Baltazar a mis 10/10.
Annotation :
Lettres - Lecture estivale personnelle
Alors oui, ce que dit Beckett ici, on le retrouve dans des dizaines d'autres études sur Proust avec des exemples plus contextualisés, mieux développés, plus rigoureux sans doute. Le double éloignement de Proust du naturalisme et du symbolisme, la littérature comme traduction, le rapport à la musique qui emprunte beaucoup à Schopi, la réminiscence comme dépassement de l'évocation (puisque l'impression est centrée autour d'un élément mystérieux et neuf toujours éludé par l'intellection, qui ne garde que ce qui peut rentrer dans un concept), la vie comme balance entre souffrance et ennui, la stupidité d'une amitié qui nous force à partager ce que nous avons de plus incommuicable, bla bla bla, blou blou blou... tout ça avait déjà été exploré en 1930, et sera encore plus glosé par la suite.
Sauf que Beckett a, là-dessus, tenté quelque chose. Comme s'il se laissait envahir par la prose de Proust, il se met à écrire comme lui : ses phrases s'allongent ; il n'y a pas de plan, de structure perceptible ; tout se fait et est amené par circonvolutions ; on repasse par les mêmes bornes, mais elles nous paraissent déjà différentes. La citation, non plus, n'est jamais rigoureuse : déjà, Beckett traduit lui-même La Recherche (ce sont donc des citations qui, du point de vue de l'institution universitaire, n'existaient pas avant lui, qui sont fondées par lui) ; ensuite, il les tronque, les coupe, ou au contraire, en compose de nouvelles en collant des bouts de phrase espacés parfois de plusieurs pages. Bref, Beckett écrit "à la Proust", cite comme Proust cite, se laisse contaminer par lui, et c'est un procédé que je trouve radicalement honnête : comme si Beckett refusait la distance un peu artificielle que tout commentateur est tenté d'instaurer a posteriori entre le commentaire et le texte commenté (distance qui, déjà, n'a pas de sens si elle ne s'accompagne pas de sa propre archéologie et de l'auto-analyse de son auteur), comme s'il affirmait, un peu fier, ce lieu commun : quand on lit obsessionnellement quelqu'un, on finit par le mimer, calquer ses tics, et par-là participer à son texte. Souvent, on a l'air con - d'ailleurs Beckett le souligne très souvent, ne se prenant pas vraiment au sérieux (en fait, il n'y a que Proust qu'il prenne au sérieux... et encore).
Et puis c'est les éditions de minuit, c'est super agréable de tourner les pages et le papier sent bon.
J'aurais aimé avoir plus de place pour citer quelques passages.
La volonté de puissance n'existe pas
Sortie : 1 novembre 1998 (France). Essai
livre de Mazzino Montinari
Oazar Baltazar a mis 8/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
Lu sur un écran, et ça ne m'a même pas pété les yeux. Du bleu foncé sur un blanc bien clair, tous les sites devraient adopter cette police.
Le double-objectif de ce livre m'a surpris, même si je ne m'attendais à rien au prélude ma lecture (davantage motivée par le charme de la couverture, la nécessité de meubler plusieurs trajets et surtout ce très subtil bleu foncé) : il s'agit à la fois de présenter / légitimer l'édition critique des manuscrits posthumes de Nietzsche établie par Colli et Montinari eux-mêmes, et de se servir de cette édition pour révéler en quoi le best-seller posthume de Nietzsche, "La Volonté de puissance", est en fait une vaste blague.
Au premier objectif est consacré le premier chapitre, qui, malgré un sujet technique, ne m'a jamais semblé aride. Ecrit à la première personne par Montinari, il m'a surtout plu en tant que plongée dans les coursives du monde éditorial - et putain que ce métier demande patience et érudition.
Au second sont dédiés deux chapitres, révélant comment Elizabeth Förster-Nietzsche, soeur de son frère le philosophe, a allègrement puisé ce qu'elle voulait comme elle le voulait dans les écrits que Friedrich a laissé après son internement pour composer un missile marketing au titre excitant : La Volonté de puissance - alors même que l'examen des plans successifs qu'élaborait Nietzsche montre qu'il avait abandonné toute idée d'une pareille oeuvre, estimant l'avoir déjà achevée dans l'Antéchrist.
Ces deux chapitres en tournent même au tragi-comiques lorqu'ils exhibent la manière dont une armée de commentateurs, théoriciens et éditeurs sont tombés sous le charme de ce livre qui n'existait pas, pensant y trouver la mise en système tant attendue d'une pensée confuse et incohérente - le pire étant que le succès commercial qu'ils ont garanti à La Volonté de puissance a conduit à moult rééditions ou traductions, chacune accompagnée de son lot de tronquages, déplacements, suppressions ou même inventions d'aphorismes entiers. Le 3e chapitre en particulier montre comment ce laboratoire de pensée philosophique falsifiée qu'est La Volonté de puissance a été déterminant dans la lecture nationale-socialiste donnée rétrospectivement à toute l'oeuvre de Nietzsche.
Bref, La Volonté de puissance, c'est une excroissance qui décapite son auteur.
Un dernier chapitre érige la méthode philologique d'examen des textes comme "art vénérable de lire Nietzsche" (comprendre, lire honnêtement).
Charmide
Sur la sagesse
Essai, Philosophie
livre de Platon
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale pesonnelle
Flemme de retracer vitef les principaux points du dialogue, surtout qu'ils sont pas mal repris autre part. Les deux dernières réponses apportées par Glaucon occassionnent la partie la plus intéressante de la discussion, et puis y a un super passage sur Socrate s'extasiant devant la chemise ouverte sur le torse de Charmide. Si un jour j'ai moins la flemme, je reviens dessus pour en tier quelque chose de plus intéressant, promis.
Clitophon
Essai
livre de Platon
Oazar Baltazar a mis 5/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
Grosso modo, deux périodes dans ce dialogue : une première, inintéressante, où Clitophon fait les éloges de Socrate à base de citations de la République, du Cratyle et d'Alcibiade (Clitophon est en fait un universitaire paresseux en manque d'inspi pour sa thèse) ; une seconde, mieux branlée, où il lui adresse sa principale critique : exhorter à la justice sans la définir, ce qui suppose que Platon est soit un ignorant en la matière, soit en savant qui fait de la rétention d'érudition. Dans tous les cas, autant aller voir le bg Thrasymaque.
Socrate ne répond jamais, c'est dommage, mais en même temps sa défense est assurée par tous les autres dialogues, où quelques phrases sont systématiquements acordées à "pourquoi la maïeutique c'est bien". Le Clitophon a quand même deux qualités : d'abord, il est très court (ce qui n'est pas négligeable sachant que Clitophon cause comme une moule), ensuite, il questionne vite fait bien fait le rapport entre exhortation et application.
Le Sacré et le Profane
Sortie : 1957 (France). Essai, Culture & société
livre de Mircea Eliade
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Sciences sociales (anthropologie) et histoire (histoire des religions) - Lecture estivale personnelle.
Avant tout, il faut que je rende hommage au projet derrière ce livre : établir une bibliothèque de poche, la Rowohlts Deutsche Enzyklopädie, dont chaque ouvrage est une synthèse de la carrière et des travaux d'un grand nom du monde universitaire - José Ortega y Gasset, Jean-Paul Sartre, Le Corbusier, György Lukács, et donc Mircea Eliade, y ont notamment été publiés. Bon, il y a eu Werner Kemper aussi, mais on va l'oublier.
Les deux premiers chapitres du Sacré et le profane suivent la même structure, chacun relativement à un objet particulier (l'espace pour le 1er, le temps pour le 2nd) : l'expériece sacrée du monde introduit des ruptures et des discontinuités dans l'expérience profane quotidienne (et qui, elle, est homogène), projettant un point ou un temps fixe au milieu de l'espace ou de la temporalité amorphe du profane. Les fonctions de cette centralité sont multiples : faire émerger un "Monde" (sacré) au sein du "Chaos" (profane), donner un sens l'insignifiant, conférer une forme à l'informel, ouvrir une communication / une direction vers le divin, rendre possible le passage ontologique d'un mode d'être à un autre. Toutes ces fonctions correspondent à une "consécration" du monde profane, qui s'effectue par la répéition à l'échelle microcosmique de l'évènement initial (et absolument pur) macrocosmique : la création du Monde par les Dieux. En bref : "le Monde se laisse saisir en tant que monde, en tant que Cosmos, dans la mesure où il se révèle comme monde sacré". L'homme religieux construit un rapport temporel et spatial sacré, qu'il réitère tant qu'il a besoin de vivre dans un monde sacré, donc toute sa vie. Cette répétition inlassable de la cosmogonie prend la forme de la la résurrection : mort et renaissance.
Ces deux chapitres sont remplis d'exemples, mais du coup pas très détaillés (exception faite d'un long et chouette paragraphe sur l'innovation majeure du judéo-christianisme dans le rapport sacré au temps et à l'histoire, mais pas la place d'en retracer les grandes lignes).
Le 3e chapitre répète pas mal de choses, mais a donc le temps de les illustrer par une succession de ptites études de cas : le symbolisme céleste, le symbolisme aquatique, le baptême, la Terre-Mère, la fécondité, l'accouchement sur sol, l'arbre, etc.
Le 4e chapitre se conclut sur une réflexion sur l'expérience de l'homme a-religieux mais j'ai déjà plus de place argh.
L'homme tue et la femme rend fou
Sortie : 28 août 2017 (France). Culture & société, Essai
livre de Philippe de la Vulpillières
Oazar Baltazar a mis 1/10.
Annotation :
Le n'importe quoi - Lecture personnelle
Franchement, c'est cosmique, ce bouquin. J'ai jamais vu autant d'éléments et de références aussi maladroitement mixées, c'est impensable, Freud et Zemmour, Marx et Clouscard, les neurosciences et le Livre d'Ezechiel fusionnent, je ne sais pas même ce que ça donne, ça a la forme d'un livre mais c'est peut-être juste un tas.
En gros, Philippe de Vulpillières, c'est un ancien raver parisien qui a connu une révélation mystique et vit désormais "en ascète" (comprendre : fume des clopes dans un super appart à Gênes, si si), prenant de la distance avec la "doxa contemporaine" pour mieux la juger, parce que bon, l'analyse de terrain c'est surcoté.
La thèse initiale du bouquin, c'est son titre : l'homme tue et la femme rend fou. Explications, attention c'est rapide ça prend 2 lignes, c'est vous dire la solidité du truc : les neurosciences ont proclamé que l'homme et la femme n'ont pas de différence psychique-cognitive, hors la Bible proclame que la femme a un beau corps et l'homme, donc la femme a le même cerveau mais un corps supérieur à l'homme, donc la femme est supérieure à l'homme, or il est impossible qu'un être supérieur à un autre soit opprimé, donc soit le féminisme c'est du bullshit soit la femme a une architecture psychique différente de l'homme. Eh bah devinez quoi, pour Philippe, c'est les deux, mais en fait pas vraiment, mais quand même un peu : l'homme et la femme sont égaux, certes, mais car ils sont tous les deux mauvais, et cette égalité maléfique est fondée sur une inégalité pyschique : la "destructibilité de l'homme est pysique" et celle de la femme est "psychique", càd "l'homme tue et la femme rend fou". D'ailleurs, le nombre de suicides augmente en France, si c'est pas la preuve que notre société se féminise et que donc les femmes sont folles, à moins que cela ne prouve le raisonnement inverse du coup sinon c'est une pétition de principe, attendez non je crois que ça prouve les deux.
Bref, le seul suicide ici, c'est celui de la pensée.
Il faut maintenant que je me justifie : pourquoi ai-je avec ce bouquin entre les mains ? Mon père l'a croisé en rayon, s'est marré devant le titre, a cru que le livre tournait lui-même son titre en dérision (un peu à la manière du "J'haïs les féministes" de Mélissa Blais), d'autant que le logod en l'édition était un poing fermé et levé, en mode méga-disruption. Il m'a envoyé les photos, je suis tombé dans le même panneau, emballé c'est pesé.
(suite en critique)
René (1802)
Sortie : 1802 (France). Roman
livre de François-René de Chateaubriand
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Lettres - Lecture estivale personnelle
J'lai pécho dans la bibli de ma grand-maman, mais je ne l'en ai pas prévenue. De toutes façons, c'était très court, elle le retrouvera bientôt. J'ai, par contre, eu le malheur de tomber sur une édition "de travail", avec une masse de notes pas vraiment intéressantes (elles se résument, dans leur grande majorité, à des comparaisons entre le texte de René et des passages du Génie du christianisme ou des Mémoires d'outre-tombe, des indications de formulations alternatives proposées par Chateaubriand dans d'autres éditions, et quelques commentaires érudits qui tiennent de l'anecdote - mais au moins eux sont agréables à lire).
En plus, le dossier est maigre : avant le roman, une chronologie pas si mal faite de "Chateaubriand et son temp" (mais bon, c'est une chronologie...), un court article sur "Chateaubriand vu par ses contemporains", et une bibliographie d'étude aujourd'hui très datée (l'édition date de 1970, les références citées se concentrent dans les années 1930-1950). A la fin, c'est sympathique, on a le droit à une petite présentation du succès obtenu à retardement par le livre, aux éloges dont il a fait l'objet de la part des romantiques et aux critiques émises ensuite... auxquelles je souscris plutôt pas mal, et c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai toujours pas commenté le texte : je me suis plutôt ennuyé. René parle, je trouve, très mal, c'est un guide-tour des images et métaphores vides. En gros, ça aurait dû être un roman silencieux : René est incapable de connaître ses désirs, échoue à se comprendre (en fait il s'en fout plutôt pas mal), il est inguérissable, incapable d'écouter le monde (et ça n'est pas grave). Mais du coup qu'il se taise svp.
La dernière page cite un extrait de l'article de Christian Dedet sur "L'éternelle jeunesse de René", publié au pire moment pour un tel propos, c'est-à-dire en 1968 : "René vit le drame de l'incommunicabilité entre les êtres, il est le premier de nos désespérés". Une page avant, une autre citation, de Jouhandeau cette fois-ci, réunit à la fois ce pour quoi René m'en a touché une, et ce pour quoi il ne m'a pas fait bouger l'autre : "la grandeur de Chateaubriand, c'est de ne pas ignorer qu'il y avait déjà de son temps quelque chose de périmé dans les valeurs spirituelles".
René, c'est kitsch. Et j'ai jamais su si j'aimais le kitsch.
Éloge de la philosophie (1953)
et autres essais
Sortie : 21 avril 1989 (France). Essai, Philosophie
livre de Maurice Merleau-Ponty
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Philosophie - Lecture estivale personnelle
(faut encore que j'écrive un quelque chose dessus)
Apostille (2012)
Sortie : 19 janvier 2012. Essai, Littérature & linguistique
livre de Gérard Genette
Oazar Baltazar l'a mis en envie.
Annotation :
Je n'ai pas du tout lu ce bouquin, quoiqu'il ait l'air très bien, mais je m'en sers juste comme borne pour signaler que j'arrête toute annotation (ou apostille, donc), parce que c'est long, parce que j'ai une place limitée pour chacune d'entre elle, et parce qu'elles ne m'ont pas particulièrement permis de me rappeler ce que je lisais.
Faut quand même que je lise Genette, un jour.
Trouble dans le genre (1990)
Le féminisme et la subversion de l'identité
Gender Trouble : Feminism and the Subversion of Identity
Sortie : octobre 2006 (France). Essai, Culture & société
livre de Judith Butler
Oazar Baltazar a mis 8/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) et philosophie - Lecture personnelle
Asiles
Sortie : 1961 (France). Culture & société
livre de Erving Goffman
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - Lecture personnelle
Quand le social vient au sens
Sortie : 24 juillet 2015 (France). Culture et société, Essai
livre de Johann Michel
Oazar Baltazar a mis 8/10.
Annotation :
Philosophie et sciences sociales (sociologie, anthropologie) - Lecture personnelle
Verticalités de la littérature : pour en finir avec le jugement critique
Sortie : septembre 2005 (France). Essai
livre de Bertrand Leclair
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Lettres - Lecture personnelle
Qu'est-ce qu'un peuple ? (2013)
Sortie : 14 mars 2013. Essai, Culture & société, Philosophie
livre de Pierre Bourdieu, Alain Badiou, Judith Butler, Georges Didi-Huberman, Sadri Khiari et Jacques Rancière
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Philosophie - CM de Philosophie politique : "Qui est le peuple ?"
Hegel et l'hégélianisme (2005)
Sortie : novembre 2005. Biographie, Philosophie
livre de Jean-François Kervégan
Oazar Baltazar a mis 3/10.
Annotation :
Philosophie - CM et TD de Philosophie contemporaine : "Hegel"
Figures du pouvoir
Etudes de philosophie politique, de Machiavel à Foucault
Sortie : 15 janvier 2001 (France). Essai
livre de Yves Charles Zarka
Oazar Baltazar a mis 4/10.
Annotation :
Philosophie - CM de hilosophie politique : "Qui est le peuple ?" + TD de philosophie politique : "Machiavel et Hobbes"
Baisers décolorés
Sortie : 2005 (France). Poésie
livre de Gérard Courant
Oazar Baltazar a mis 5/10.
Annotation :
Lettres - Lecture personnelle
Migrations et mutations de la société française
Sortie : septembre 2014 (France). Culture et société
livre de Serge Weber et Marie Poinsot
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - CM de sociologie de l'immigration
L'homnivore
Sortie : 1990 (France). Essai
livre de Claude Fischler
Oazar Baltazar a mis 4/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - TD d'enquête sociologique : "Famille et alimentation"
Guide de l'enquête de terrain
Sortie : 29 avril 2010 (France). Vie pratique
livre de Stéphane Beaud et Florence Weber
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - TD d'Enquête sociologique
Hegel : lecture suivie
Sortie : 20 mars 2017 (France). Essai, Philosophie
livre de Cyril Arnaud
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Philosophie - TD de Philosophie contemporaine : "Hegel"
Le Cinéma et la Nouvelle Psychologie (1945)
Sortie : 5 novembre 2009 (France). Essai, Cinéma & télévision, Philosophie
livre de Maurice Merleau-Ponty
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Philosophie - Travail personnel pour un professeur
Des enfants mal protégés car étrangers
Mieux comprendre la situation des jeunes en danger
Sortie : octobre 2018 (France). Culture & société, Guide & manuel
livre de Cimade
Oazar Baltazar a mis 6/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - Sociologie des migrations
Sociologie des mouvements sociaux
Sortie : 1 janvier 1996 (France). Culture et société, Essai
livre de Erik Neveu
Oazar Baltazar a mis 7/10.
Annotation :
Sciences sociales (sociologie) - Sociologie de l'action collective