Simon Stone - Vus & Annotations

Annotation :

L’élégance, la fluidité et la grâce qui s’émane de "The Dig" rappelle le cinéma de Terrence Malick, car Simon Stone s’inspire de ses grands angles en courte focale, ses personnages en observation introspective, ses lumières naturelles enivrantes ou encore son montage qui fragmente et déstructure la temporalité. Mais il ne tombe pas dans le maniérisme car le film contient sa propre originalité autant sensible que poétique. La grande campagne britannique, à la veille de la 2nd Guerre mondiale, évoque la profondeur du champ mémoriel dans lequel le film oppose la découverte abracadabrante d’un tombeau-navire vieux de plusieurs siècles et la proximité urgente du conflit mondial à venir. L’œuvre porte à croire qu’elle est une romance banale entre une riche veuve et un archéologue auto-dictate et vieillissant mais c’est une comédie humaine à petite échelle qui se joue magnifiquement sous nos yeux. Les seconds rôles enrichissent le cadre pour fouiller autant ce monument ancien que le sens de notre existence. Explorer le passé revient à comprendre notre avenir, à accepter un ancien et futur deuil, à faire émerger une nouvelle histoire d’amour ou à rappeler la fragilité passagère de notre présence sur Terre.
__

La caméra-sensible de Stone tisse avec une tendre fragilité toutes les questions mémorielles qui s'exorcisent avec le déterrement de ce vieux tombeau qui a navigué à travers le temps. Cette apparente histoire d'amour provinciale qui se transforme en tragédie intime s'étire dans des moments magique de contemplation et des élans sentimentaux lancinants. L'œuvre syncope l'action et suit une polyphonie de groupe, dont les voix chevauchent les séquences, comme pour mieux saisir l'émergence du passé et du futur d'une Histoire en perpétuel mouvement.