Sion Sono

Annotation :

Film d'une richesse et d'une inventivité rares. Plusieurs thèmes abordés, plusieurs genres exploités et le tout avec un traitement assez bluffant qui ne se perd jamais tout au long des quatre heures que dure cette grande fresque déjantée.

Le must absolu de Sion Sono !

Annotation :

Pour la plastique et la performance impressionnante de Megumi Kagurazaka, femme de Sion Sono, les citations de Kafka et le traitement intéressant de cette exploration des vils instincts d'une femme docile et soumise... en premier lieu.

Un film qui à peu à voir, on s'en doute, avec une romance classique et compterait comme défauts, hormis ceux qui n'en sont pas aux yeux des fans, certains aspects laborieux et une fin plutôt téléphonée.

Annotation :

Basé sur un fait divers effarant. Une descente aux enfers peu commune et une bonne dose de fureur.

Film qui, s'il m'a personnellement bien happé, est néanmoins inégal, objectivement, plutôt avare en significations et peu apte à générer une large adhésion de par ses scènes à la limite du soutenable...

Un petit impair pour les uns, un immanquable pour les autres...

Annotation :

Très beau film, au scénario "lynchéen", qui nous entraine, de fil en aiguille, dans un grand délire onirique composé d'un bon nombre d'éléments symboliques.
Dans l'ensemble assez contenu, le film n'en débouche pas moins sur un final, pour le moins contrasté, illustrant bien le goût pour l'extrême de Sion Sono...

Annotation :

Une manière très poignante de traiter de la difficulté d'un adolescent esseulé (en particulier mais pas que) à trouver sa place dans le Japon post-tsunami.
Noirceur, marasme et pétage de plomb au menu mais aussi poésie, tendresse, amitié et, au bout du compte, une porte plus qu'entrouverte sur l'espoir.

Annotation :

Le film de Sono le plus délirant, en comparaison des autres déjà bien barrés... c'est dire... avec une galerie de personnages bien loufoques et un carnage final d'anthologie confinant volontairement au grotesque.
Un hommage au cinéma démesuré mais jouissif.

Annotation :

Sans la patte particulière de Sono et son aptitude à mêler sans complexes des genres antinomiques, ce film n'apparaitrait que comme une farce cinématographique tant il s'y succède de scènes semblant parfaitement incongrues.

Mais tout cela, par un traitement symbolique assez finement mis en œuvre, ramène à des thèmes récurrents de l'auteur comme la solitude des âmes, la perte de l'innocence, la rébellion comme seule alternative à une vie programmée et, bien sûr, le suicide... mais aussi l'espoir, les films de Siono, rappelons-le, n'étant jamais défaitistes.

Cela, entre autres car nombreux sont les atouts de ce film pour contenter les fans, je pense, qui, avant de s'adonner aux analyses pour mieux le comprendre, apprécieront, dans l'immédiat, une réalisation brillante et volubile et une savoureuse atmosphère d'étrangeté.

Annotation :

Un Sono surprenant, peut-être même difficile à encaisser, au départ, car on peut bien ici parler d'extravagance.

Si bien que je me suis demandé, à un moment, si je n'étais pas plutôt devant un mo lei tau chinois à la Stephen Show, ce dernier œuvrant plus dans l'incongruité divertissante, c'est à dire sans volonté de pousser à de grandes réflexions.

Alors que dans "Love & Peace", au-delà de son histoire burlesque et de ses effets spéciaux kitch oscillant entre Mars Attack et Aglaë et Sidonie, on peut encore relever un fond intéressant, notamment une attaque virulente de la société de consommation.

Entre autres thématiques, bien propres au réalisateur, le scénario bénéficiant, en outre, d'une narration maitrisée, de personnages exagérément décalés et d'un rythme enjoué par lesquels on se rend compte que le film, non seulement n'est pas vain dans le fond mais qu'en plus, il s'avère réellement divertissant (et assez tordant, parfois) dans sa volonté d'aborder des sujets graves sous l'angle de la légèreté enfantine.

C'est probablement pour ça qu'il déroute, de prime abord, mais j'exhorte tout de même ses clients potentiels à le suivre entièrement, ne serait-ce que pour reconnaitre le talent de Sono à rendre aussi intéressante que cohérente une œuvre dont la forme tend à faire craindre le pire.

Essai réussi, donc, dans le domaine du n'importe quoi apparent, pourtant grandement pourvoyeur de sens...

Annotation :

Sortant enfin de ses frasques expérimentales, voila donc le film qui fit connaitre Sion Sono au grand public et qui marqua les esprits de par sa fameuse scène d'introduction où 50 jeunes filles se jettent gaiement, main dans la main, sous les roues d'un métro entrant en gare.
Le reste est aussi prenant que déroutant mais le ton était donné : Sono n'y va pas avec le dos de la cuillère pour exprimer ce qui lui tient à cœur...

Annotation :

Pas vraiment une suite mais plutôt une histoire parallèle à "Suicide Club" qui reprend la thématique du malaise des jeunes dans un pays ou leur taux de suicide est réellement problématique.
Excellent film avec, comme toujours, une direction d'acteur/trice époustouflante !
Un indispensable, bien sûr, mais qui laisse encore pas mal de zones d'ombre dont les mystères devraient être levés dans un troisième volet officieusement en projet.

Annotation :

Dans la lignée de "Into The Dream" (réalisé la même année), et, donc, le même aspect documentaire pour ce regard nettement plus marquant sur une descente dans le gangstérisme, d'un japonais expatrié en Amérique.

Un film qui, malgré la simplicité de son sujet, ne peut s'exposer brièvement mais dont le sens profond serait d'être une tentative de démystification de l'occident en montrant un de ses aspects les moins reluisant.
Assertion autrement mieux développée dans cette très intéressante analyse :
http://www.panorama-cinema.com/V2/critique.php?id=112

Une critique implicite d'un système, donc, à travers un montage habile et une réalisation tout le temps en mouvement qui colle parfaitement à la réalité d'un univers violent et amoral.
Un très bon Sono dans son style !

Annotation :

Plutôt réservé aux aficionados de par sa réalisation caméra sur l'épaule, d'où un aspect un peu brouillon, ses aller-retours entre rêve et réalité alourdissants et quelques cabotinages d'acteurs moins bons qu'à l'accoutumé.
Réserve quand même de bonnes confrontations et quelques situations incongrues surprenantes.
Pas inintéressant dans le fond, pour peu que l'on veuille se pencher sur les finesses du scénario, mais assez inégal, en somme.

Annotation :

Pas désagréable mais en dessous de ce que procure habituellement Sono.

Le film est, avant tout, une satire sur les personnes trop préoccupées par leur apparence.

Quelques autres thématiques sociales y sont abordées mais le tout est un tantinet "tiré par les cheveux" (pour le jeu de mot facile) et hésite entre le sérieux et le comique... sans oublier le grotesque, avec une scène finale parfaitement incongrue.

Intéressant, au demeurant, mais cela manque tout de même d'intensité considérant ce que Sono est capable de faire.

Annotation :

Plus qu'un "faux" documentaire... un film, où le manque de budget est criant, certes, mais qui, mine de rien, est bourré de sens cachés.
Un des plus intéressant à analyser de ceux de l'avant "Suicide Club" et agréable à suivre, de par son ton décalé et humoristique, malgré son aspect rebutant de prime abord.

Annotation :

Que de longueurs dans ce (pourtant) petit film d'une heure où l'on ne fait que suivre une serveuse tokyoïte solitaire obsédée par le déroulement du temps.
Message pas évident à saisir... illustration de la vacuité d'une vie solitaire et sans but précis, peut-être, mais, en tous cas, une forme contemplative jusqu'à l'ennui que seuls les vrais fans de Sono pourront encaisser.