Spike Lee
Également vus : La 25e Heure, BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan.
1 film
créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a presque 3 ansDo the Right Thing (1989)
2 h. Sortie : 14 juin 1989 (France). Drame
Film de Spike Lee
Annotation :
Au bout de deux heures de personnages complètement cons cadrés en biais et recyclant les plus durs clichés du communautarisme ordinaire, deux citations s’opposent : celle de Martin Luther King, invitant à la paix, et celle de Malcolm X, légitimant la violence comme réaction aux injustices. Y a pas un petit problème ?
Florilège de l’imbuvable galerie, débilitante et infernale, bruyante et épuisante : un gogol typé à la Mohammed Ali, récitant Mitchum (plus de bling-bling, oubliées la finesse et la poésie) dont le seul but de vie est de faire chier le monde en lui infligeant sa musique partout où il va, y compris dans un resto ; la corrélation avec les imbéciles faisant hurler leur speaker de rap affreux dans le RER est immédiate. Un gang de trois dégénérés sectaires observant le monde depuis leur chaise et faisant de leur ancienneté un passe-droit pour les observations les plus rétrogrades. Un italo-américain tellement raciste, violent et con qu’il ferait passer De Lesquen pour quelqu’un de sensé (et en plus il serait potentiellement homo refoulé, vous voyez le genre). Un livreur de pizzas si flemmard et insolent qu’il ne tiendrait pas une minute dans n’importe quel job, mais c’est un héros de la lutte des classes alors on lui pardonne (Spike Lee himself, bien évidemment). Et beaucoup d’autres encore ; le programme est chargé. Peut-être qu’une soirée devant M6 serait moins désagréable…
Do The Right Thing a tellement vieilli et est tellement rance dans sa vision manichéenne du racisme que son énergie et sa fureur sont devenues insupportables. Vue d’Europe, cette chronique de quartier pue la complaisance et la prétention. Mais c’est sans doute différent aux États-Unis ; il n’y a qu’à voir la façon que le film a eu d’anticiper les tristes événements de 2020, des violences policières jusqu’aux vendettas hystériques organisées en guise de rétribution… Décidément, tout cela ne donne pas vraiment envie d’aller vivre aux States ; et alors, l’American Dream ?