Steven Soderbergh

Annotation :

Soderbergh revisite les codes du film noir pour un petit thriller à moitié parodique, au scénario volontairement épuré (pas de chichis pour le réalisme), et entièrement focalisé sur le personnage principal, incarné par un Terence Stamp un peu cabotin. Parce que Soderbergh s’encombre de peu de vraisemblance et mise trop sur le fun inhérent à son ambiance pépère, le film a beaucoup vieilli (les tics de la mode d’hier sont devenus lourdingues) et est presque irregardable. Mais il est sauvé par quelques belles choses, comme l’utilisation de plans de Stamp venus du cinéma de Loach, ou le rôle de Peter Fonda, absolument magnifique dans son incarnation plus vraie que nature d’un nostalgique des sixties devenu vieux beau un tantinet mystique.

Le film est donc raté mais a un certain capital sympathie. D’autant plus que, entendre King Midas (In Reverse) et It Happens Each Day (chanson aussi mythique que méconnue des Byrds) au septième art, ou n’importe où ailleurs, ce n’est pas hyper fréquent.

Annotation :

L’ensemble n’est pas désagréable, il y a une certaine réjouissance à voir ces ploucs ultimes (l’Amérique a l’air d’être une sacrée décharge) réaliser le casse du siècle, mais c’est tout de même un peu léger : il faut passer sur une somme incommensurable d’invraisemblances et de deus ex, et les personnages ressemblent bien trop à des pieds nickelés pour que l’on y croie un tant soit peu. Jack Quaid est totalement ridicule dans son rôle de bouseux négligé (et c’est d’autant plus comique quand on sait qui sont les parents de l’acteur). Néanmoins, cela se regarde sans ennui, car Soderbergh connaît la formule, et même si cela ne vaut jamais Ocean’s Eleven, c’est un divertissement correctement conçu. Le twist final, assez cruel, est d’ailleurs plutôt bien vu.