SUN RA : discographie complète commentée

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1933 - 1959

"The Eternal Myth Revealed Vol. 1" a été soigneusement organisé, assemblé, annoté et séquencé par Michael D. Anderson, responsable officiel des archives musicales de Sun Ra, et publié sous sa marque Transparency Records. Il retrace les racines musicales de Sun Ra depuis ses premières années jusqu'à la fin des années 1950. Ceci est accompli via des interviews et des narrations par Ra, ses accompagnateurs, musicologues, historiens et autres aficionados de Sun Ra, ainsi que par la présentation de sélections musicales des nombreuses influences de Ra, de ses contemporains et de ses propres premiers enregistrements en tant qu'artiste et producteur, non seulement en jazz, mais en rythm & blues, doo wop, poésie, blues, et bien plus encore. L'ensemble s'étend sur près de 17 heures, tiré d'une multitude de 78 tours, de 45 tours et même de cassettes de sessions et d'interviews inédites, et ressemble à une émission de radio obsessionnellement documentée et tout à fait engageante. C'est un véritable témoignage d'érudition critique et historique qui établit Sun Ra non seulement comme un innovateur au statut véritablement emblématique au sens musical du terme, mais, dans un contexte plus large, comme l'un des véritables innovateurs interculturels du 20e siècle.
-AllMusic

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1933

L'une des premières compositions de Sun Ra (qu'on appelait à l'époque "Sonny") fut écrite en 1929 ou 1930 et s'intitulait « Chocolate Avenue ». En 1933, il l'envoya par courrier à Clarence Williams à New York. Williams l'a utilisé sur un disque, sans créditer Sonny pour le morceau ni lui payer un centime de redevances. La méfiance de Sonny à l'égard du secteur de la musique a commencé à ce moment-là.

https://www.youtube.com/watch?v=PUq1nvE6L14 (Chocolate Avenue)

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mars 1946

Ce single 78 tours de la chanteuse de blues Wynonie Harris était le premier enregistrement commercial de Sun Ra. Au début de 1946, Ra quitta l'Alabama et migra vers le nord, à Chicago. Peu de temps après son arrivée, il a été embauché par Harris, qui était sur le point de quitter la ville avec son groupe pour une résidence de trois mois dans un club de Nashville. « Dig this Boogie » / « Lightnin' Struck the Poorhouse » a été enregistré à Nashville en mars 1946. Sur la face A, Ra joue du piano boogie simple aux côtés de la voix flamboyante de Harris. Un deuxième single – « My Baby’s Barrel House » / « Drinkin’ By Myself » – a été enregistré lors de la même session.

https://www.youtube.com/watch?v=UiRwrPgheFI (Dig This Boogie)
https://www.youtube.com/watch?v=RZ-xJuRybkg (Lightning Struck The Poorhouse)

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29 juillet 1948 - 1973

A Chicago, Ra a occupé une succession d'emplois d'accompagnateur, dont un avec le violoniste swing Stuff Smith. En 1948, Ra et Smith ont enregistré à domicile le standard « Deep Purple ». Un des premiers à adopter les claviers électroniques, Ra est entendu sur le Hammond Solovox ainsi que sur le piano acoustique. Lorsque l'enregistrement est finalement sorti, il faisait partie de l'album Deep Purple, rebaptisé plus tard Dreams Come True. Ra joue du piano électrique Wurlitzer sur l’un des morceaux de l’album.

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début des années 50 - 1991 (compilation)

Sorti de manière prolifique dans les années 1950 et plus sporadiquement par la suite, principalement sur le label Saturn, les 45 tours offrent des météorites uniques du prolifique voyage cosmique de Ra, retraçant le développement de son "Space-Bop" avant-gardiste et sa vision unique des traditions du jazz et du blues qui ne ressemblaient à rien d'autre de l'époque. Comme pour ses LP, la plupart des 45 tours n'étaient pressés qu'en petits tirages et vendus lors de concerts et sont depuis devenus extrêmement rares et recherchés.

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1954 - 1960

Il s'agit d'une collection d'enregistrements personnels de Sun Ra travaillant avec quelques groupes vocaux différents. Tout le matériel est constitué de bandes de répétition et si certaines étaient jugées aptes à être diffusées, aucune maison de disques n'a été trouvée disposée à les diffuser. Leur sortie nous donne désormais un aperçu intime de ce qui se passait dans le salon de Sun Ra au milieu des années cinquante.

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1955 - 1956

Sun Ra est tout simplement l’un des musiciens de jazz progressif les plus appréciés et les plus respectés de l’histoire. "Toward the Stars" présente l'incroyable musique que Sun Ra faisait au début de sa carrière au milieu des années cinquante. Cette musique est en avance de plusieurs décennies sur son temps. Des morceaux comme « Sun Song » et « India » doivent peut-être quelque chose à Les Baxter et Martin Denny, mais leur intonation est en quelque sorte beaucoup plus profonde. Sun Ra a influencé Miles Davis et David Bowie et des dizaines et des dizaines d’autres. Dans les cercles internationaux sérieux du jazz, il n’est guère moins qu’une divinité.

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1955 - début 1963

Cet album est un bon point de départ pour les auditeurs non initiés aux extravagances de Sun Ra. L’album met en valeur les racines de Ra dans la tradition du jazz, avec des versions uniques de standards.

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février 1956 - 17 juin 1960 (+/-)

Cet album, son premier, court de 23 minutes, nous propose une vision éclatée de son univers, des morceaux faits de recherches qu'on sent en gestation, pas entièrement abouties. Il était relativement courant que Sun Ra présente sur son label "Saturn" différentes sessions, de différentes époques avec des musiciens différents, sur différentes faces d'un disque.

Accessibilté : 8/10
Créativité : 8/10

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13 avril - octobre 1956

Avec ce second album enregistré dans la même période que le premier, il démontre qu'il a une tonne d'idées. Idées qu'il exploite en creusant un peu plus profondément le sillon tout en élargissant le spectre musical.

Ici, il nous propose des morceaux parfois moins rythmiques et plus atmosphériques, voire exotiques, domaines dans lesquels il excelle ... sa créativité y est en effet débordante, et surtout originale.

Accessibilité : 9/10
Créativité : 8/10

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13 avril 1956 - 17 juin 1960 - 1960 - 13 juillet 1961

Bien que couvrant une période de cinq années, ce disque très particulier, démontre à quel point Sun Ra cherche à faire reculer les frontières du jazz. On entend ici des morceaux qui donnent l'impression d'un jouet cassé, d'autres morceaux lancinants, dans l'esprit cool jazz, mais aussi du hard bop débridé.

Accessibilité : 8/10
Créativité : 8/10

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12 juillet 1956

Influencé par le bebop, on est encore, avec ce premier album dans un jazz classique accessible, dans la plus pure tradition hard bop ... mais on sent que l'oisillon aspire déjà à plus de liberté, il vole déjà par moments vers ce qu'on nommera plus tard le post bop.

Déjà, les sonorités, les rythmiques, les attaques sont par moments audacieuses et reflètent en filigrane ce qu'il produira dans ses albums futurs. Une oreille un peu familière de son univers reconnaîtra déjà certaines de ses signatures typiques.

Accessibilité : 10/10
Créativité : 7/10

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1 novembre 1956

Tout en restant "classique" dans la forme, ce disque, le troisième enregistré en cette année 1956, a une ambiance complètement débridée, il me donne l'impression d'être de l'improvisation structurée ... c'est en tout cas une foison d'instruments et d'ambiances en perpétuel mouvement ... un album organique sous son aspect rigoureux.

Il nous prouve ainsi, avec ces trois premiers disques enregistrés en l'espace de 6 mois, toute la diversité de son inspiration.

Accessibilité : 9/10
Créativité : 8/10

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1 novembre 1956 - 1958

Toujours l'année 1956 pour la face B, avec des enregistrements datant des sessions pour l'album "Sound of Joy" où l'on retrouve le même style bebop/hard bop qu'on avait sur son premier album "Jazz by Sun Ra" ... par contre la face A nous propose des enregistrements de 1958 et là, la singularité est de mise, on frôle l'exotisme par moments, en tout cas on voyage vraiment jusqu'à cette Chine imaginaire.

On se rapproche ainsi de plus en plus des rivages cosmiques qui feront sa réputation.

Accessibilité : 9/10
Créativité : 8.5/10

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fin 1956 - fin 1960

Compilation de deux albums : les morceaux 1 à 7 ont été initialement publiés sur le LP "Sun Ra Visits Planet Earth" ; les morceaux 8 à 14 ont été initialement publiés sur le LP "Interstellar Low Ways".

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circa 1958 - 1959

La musique proposée oscille entre hard bop vigoureux, free jazz ambitieux et aventureux, et matériel africain et afro-latin.

On découvre ici les prémices de ce que sera le grand Sun Ra ... un album indispensable d'une richesse inouie. Composé de bandes de répétition enregistrées à différents endroits de Chicago en 1958 et 1959. The Arkestra dépasse les modes de jazz conventionnels, de multiples rythmes, chants et arrangements tordus et rugissants sont épicés par des solos très expressifs.

Accessibilité : 8/10
Créativité : 9/10

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6 mars 1959

Les véritables explorations spatiales de Ra – sur le kiosque à musique plutôt qu’en répétition à la maison communale de l’Arkestra – ont décollé au début des années 1960. Au fur et à mesure que les années 1950 avançaient, des allusions à l’avenir étaient apparues – notamment dans la pochette de Jazz in Silhouette – mais l’esthétique musicale de Ra restait fondamentalement swing. Chef-d'œuvre mineur, l'album comprend huit originaux joués par un groupe de dix musiciens qui comprenait les piliers de l'Arkestra du futur de l'espace profond, les saxophonistes John Gilmore, Pat Patrick et Marshall Allen (qui dirige l'Arkestra depuis la mort de Ra).

Encore très ancré dans la tradition bebop, ce disque nous présente malgré tout des morceaux remarquables ... on peut, en effet entendre une première version du célèbre morceau "Enlightement", et les morceaux qui suivent achèvent de nous placer en orbite, le sax de John Gilmore faisant des ravages. Un morceau se détache surtout de l'ensemble pour nous emmener dans son univers insolite (Ancient Aiethopia).

Au final, une suite de morceaux aux rythmes tantôt effrénés, tantôt lancinants, faisant de ce disque un jalon significatif de l'histoire de la musique, tout simplement. Et réputé pour être une des meilleures porte d'entrée pour pénétrer son univers.

Accessibilité : 10/10
Créativité : 8/10

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6 mars 1959

Enregistré au même moment que les sessions de "Jazz in Silhouette", il s'en différencie fondamentalement et apparaît même comme une anomalie dans sa discographie ... ici, il s'agit en effet principalement de reprises luxuriantes et accessibles.

Accessibilité : 10/10
Créativité : 7/10

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1959 - 1960

Là, on commence à pénétrer l'espace indicible, rien que les titres annoncent la couleur ... et au niveau musical on démarre avec du be-bop pur jus pour progressivement atteindre les couches supérieures ... on est convié à un véritable voyage cosmique.

Accessibilité : 8/10
Créativité : 8.5/10

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1960

Cette suite de sept titres annonce les douces abstractions à venir, et même si l'on est encore loin des envolées cosmiques, on y croise des morceaux tout simplement beaux, passant d'une ballade au bebop, du free jazz à Ellington, du blues au crime jazz et au cha-cha.

Accessibilité : 9/10
Créativité : 9/10

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1960

Un album fait essentiellement de reprises, de standards aussi bien de Broadway, de comédies musicales ou d'airs populaires et qui clôture ainsi la période de Chicago. Du jazz classique donc où l'accent est mis sur les solos, virtuoses, mais aussi sensibles et originaux.

Accessibilité : 10/10
Créativité : 7/10

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1960

Sorti en 2002, ce cd présente d'abord sept morceaux provenant d'une performance de l'Arkestra dans une taverne appelée "Wonder Inn", tandis que les dix morceaux restants proviennent d'un rendez-vous en studio dans un endroit surnommé « Majestic Hall ». Sont ainsi immortalisés, pour le plus grand bonheur des fans, les derniers jours de Sun Ra à Chicago.

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10 octobre 1961

Après quelques tentatives de décollage prometteuses, la bande à Sun Ra parvient à se démarquer de ses compères en proposant un jazz, comme le titre le suggère, futuriste, et qui commence à se libérer de ses contraintes traditionnelles. Il reste encore quelques traces de Hard bop, mais l'ensemble tire, avec les improvisations, vers le jazz modal, qui est en plein essor ... on sent aussi sa créativité se diriger de plus en plus vers le Space-jazz, qui deviendra un des socles de ses futures recherches. La suite promet d'être captivante, en attendant, on a ici un avant goût de ce que cet avenir nous réserve.

Accessibilité : 7.5/10
Créativité : 9.5/10

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1961

Le premier album que Ra and the Arkestra a enregistré après avoir déménagé de Chicago à New York en 1961. Lorsque Ra a quitté Chicago, seuls cinq membres de l'Arkestra l'ont accompagné : Gilmore, Patrick et Allen plus le bassiste Ronnie Boykins et le batteur Tommy Hunter. Hunter a accepté un emploi à l'atelier des chorégraphes, où l'Arkestra a répété et s'est agrandi au cours des trois années suivantes. Cet album stylistiquement transitionnel, réalisé à l’atelier par l’ex-sextet de Chicago, est un mélange d’originaux et de standards, dont l’un est le thème musical co-écrit par Andre Previn pour le film The Bad and The Beautiful.

La prise de son, n'est, malheureusement, pas à la hauteur du niveau des compositions et nous empêche par moments, de plonger totalement dans la richesse de cet album, qui contient quelques passages marquants. De plus, il se révèle être, dans l'ensemble, un disque de transition. Il a quand même comme atout principal de témoigner de la richesse et de la diversité des recherches musicales de l'Arkestra en ce début des années 60.

Accessibilité : 6/10
Créativité : 8/10

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1961 - 1970

"Out There A Minute" comprend treize morceaux de la fin de la période new-yorkaise d’Arkestra, compilés personnellement par Sun Ra à partir d’archives d’enregistrements rares. Les enregistrements vont du big band bop pur et simple comme « Dark Clouds With Silver Linings » ou « Lights Of A Satellite », qui montrent que Sun Ra était toujours prêt à puiser dans des formes de jazz plus traditionnelles (et plus populaires), jusqu'à certains des pièces les plus intensément extraterrestres.

Accessibilité : 8/10
Créativité : 8/10

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1961 - 1962

Avec cet album, Sun Ra et son Solar Arkestra s'affranchissent de plus en plus de l'attraction terrestre du Bop pour se diriger plein pot vers des galaxies prometteuses, lointaines et inexplorées. On a ici droit à un dépaysement total. Feedback, distorsion et réverbération sont également du voyage. De quoi effrayer les puristes du jazz traditionnel en ce début des années 60. On sait que Sun Ra fût un précurseur, il inventa le Space Jazz, qui n'aura que peu de suiveurs, tant la route vers le soleil est ardente.

Accessibilité : 7/10
Créativité : 9.5/10

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1962

L'album est souvent considéré comme étant l'un de ses plus accessibles de sa période new-yorkaise (1961-1968). Il marque en tout cas la transition entre le swing, déja bien débridé, de ses premiers enregistrements de l'ère de Chicago, à celle de New York, où ses expérimentations se feront progressivement de plus en plus dans un esprit de liberté. Malgré sa relative accessibilité, cet album est déjà riche d'inventions ludiques et démontre à quel point l'Arkestra repoussait les limites de l'harmonie et de la tonalité.

Accessibilité : 8.5/10
Créativité : 9.5/10

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1962

Non content de nous désarçonner avec un jazz libre, Sun Ra décide de nous livrer ici un album dans la plus pure tradition hard-bop. Franchement, il fait ce qu'il a envie et personne ne s'en plaindra. Le morceau final, déclamation mystique passionnée, ne fait que rajouter de l'eau au moulin de sa cosmographie.

Accessibilité : 10/10
Créativité : 6/10

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1962 - 1970

Cet album extrêmement rare a de quoi satisfaire aussi bien les tenants d'un jazz plus traditionnel que ceux qui préfèrent les envolées cosmiques de Sun Ra. On y trouve en effet du swing big band, du hard bop propulsif, du jazz lounge et de l'exotisme latino hypnotique. En contrepoint, de l’alchimie électronique déstabilisante et des émissions sonores pangalactiques. Il n'y a pas de pont stylistique entre les morceaux. Les fans de Sun Ra de l'époque étaient habitués aux nouveaux albums qui étaient en fait des compilations de morceaux plus anciens et inédits, souvent issus de sessions différentes et sans rapport. Le dénominateur commun était le chef d’orchestre, qui ne voyait pas la nécessité d’unifier stylistiquement le produit. Ces albums étaient comme des compilations.

Accessibilité : 8/10
Créativité : 8/10

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fin 1962 ou 1963

L'album débute de manière non-conventionnelle, les percussions donnant toute leur dimension dans les trois premiers morceaux où la flûte a un rôle de séduction évident. Puis tout-à-coup on retombe dans le hard bop de bon aloi, mais le free est toujours là aux aguets. Malgré ce retour aux sources, on sent qu'ils cherchent à se surpasser et à proposer une musique évolutive. On assiste ici à cette transfiguration qui mènera aux explorations futures. Saturne n'est plus très loin.

Accessibilité : 8/10
Créativité : 9/10