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Probablement l'ouvrage le plus poussé sur le bonhomme (en tout cas en France) pour ce qui est de la compréhension de ce que propose son cinéma.
L'auteur, capitalisant sur le travail de pionnier des gens de Positif et dans une approche que j'aurais presque envie de qualifier de jungienne, navigue avec aisance dans les eaux malickienne, dont il semble connaitre le symbolisme sur le bout des doigts, et met en évidence trois de ses probables et principales influences : un certain héritage américain désormais bien connu (des peintres luministes à Elia Kazan), la philosophie/poésie allemande (de Jakob Boehme au romantisme en passant par Heidegger ou Angelius Silsius) et les courants mystiques du moyen orient (du néoplatonisme au grands penseurs mystiques musulmans tels que ceux traduits par Henry Corbin en passant par les gnostiques).
Au passage, Fraisse, non sans exprimer un certain dégoût (limite réac) pour les modes de vie-consommation contemporains, fait aussi de Malick quelqu'un qui ne serait pas cet autiste débarqué d'une autre planète ni, évidemment, un militant écolo [soupirs], mais un homme d'une culture et d'une sensibilité dépassant très largement les capacités intellectuelles, le cynisme ou l'érudition du public (même et surtout son "élite") et de la critique institutionnelle majoritaire (ce qui expliquerait l'embarras de celle-ci face à celui-là) et qui, bien conscient de l'époque dans laquelle il vit, proposerait un autre mode d'être au monde.
Une thèse à prendre ou à laisser mais qui me plait bien.

Annotation :

Pierre Berthomieu consacre ici une (sous)partie entière au Malick première et deuxième manières (ou pré-The Tree of Life). Fidèle à lui-même, l'auteur fait ici montre d'une très grande rigueur, de beaucoup de recul et délivre l'analyse formelle la plus pertinente et convaincante que je connaisse sur le cinéma du Monsieur.
En outre, comme d'hab avec Berthomieu, la musique fait l'objet d'une attention et d'une érudition toute particulière (qui me dépasse bien souvent), ce qui révèle sa grande importance chez Malick puisqu'elle est aussi porteuse de sens chez lui que, pour donner un exemple très original, chez Kubrick.

Annotation :

Pierre Berthomieu poursuit sa brillante analyse formelle du cinéaste au moment où celui-ci fait muter son cinéma. Il creuse les racines de cette (r)évolution qui puise dans un certain cinéma expérimental - M'sieur Trumbull, salut à vous - et relativise le statut d'ovni que l'on a un peu trop souvent tendance à donner au cinéaste.
A noter aussi qu'A la merveille sort réhabilité de cette analyse comme de celle de Philippe Fraisse.

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Ouvrage d'introduction aussi bien sur le plan formel (même si cela vient un peu tardivement dans le bouquin à mon gout) que thématique. A ce niveau là, certaines interprétations me paraissent d'ailleurs un peu trop simples, mais bon, c'est bien pour commencer.

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Pas lu (trop chère et en anglish !), mais rien que le titre annonce tout un programme qui pourrait être des plus pertinents.

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Reco de Simon Pesenti (cf. son commentaire en bas). Merci à lui !