Top 100 de mes albums préférés
Préambule
Ce top est purement subjectif et tous types de projet peuvent y figurer : albums de 30 sons, EP de 4 sons, mixtapes, doubles albums, rééditions ou même compilations d’artistes, j’ai simplement enlevé les bandes originales et les concerts pour ne laisser que les albums studios que je ...
100 albums
créée il y a environ 1 mois · modifiée il y a environ 1 moisOpéra Puccino (1998)
Sortie : 1998 (France). Hip Hop
Album de Oxmo Puccino
Annotation :
ANNEE : 1998
ECRITURE : 19/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 19/20
Mon morceau préféré de l’album : La loi du point final
On y est, enfin, 99 albums pour en arriver là, le gagnant, le vainqueur, le numéro un, mon album préféré tout genre, artiste et époque confondue. Durant ce top j’ai expliqué l’importance pour un album de raconter quelque chose, d’installer un univers en voulant développer une idée, passer un message. Chacun consomme la musique comme il le souhaite mais c’est personnellement ce que je recherche et ce qui me fait aimer cet art. C’est pour ça que j’ai cherché pendant longtemps mon album, celui que j’écouterai en ayant l’impression qu’il avait été fait pour moi, il y a énormément d’album que j’adore mais je voulais l’incontestable, celui qui, de loin, pourrait m’accompagner toute ma vie. Et il y a eu ce soir, où, en me perdant sur internet j’ai entendu parlé d’un album extrêmement triste, dont la noirceur venait toucher l’âme de tous ceux qui pouvaient se reconnaitre ne serait-ce qu’un peu dans les paroles percutantes d’un artiste au cœur détruit, c’était Opéra Puccino du grand Oxmo Puccino. Je me suis lancé l’album en m’attendant à un excellent projet qui allait me choquer mais j’étais loin de me douter à quel point. Ce projet, le neuvième de ce top sorti dans la légendaire année 1998, est une œuvre extrêmement intense et puissante gratifiée de performances ahurissantes de son auteur, Oxmo Puccino. Ce dernier passe une heure entière à nous décrire un monde terriblement injuste, froidement obscur et fatalement sans espoir. Je sais, j’ai dis ça de beaucoup d’album mais ici on est face au plus grand concentré d’amertume, d’aigreur, de dépit et de dégoût qui m’ai été donné d’entendre dans la musique, Oxmo n’aborde en réalité pas tellement sa vie, il ne fait que dépeindre un monde qui court à sa perte, où les malheurs et la misère s’accumulent et où les relations humaines se ternissent avec trahison, jalousie, tromperie, tuerie, bavure et malveillance le tout accompagné d’inégalités grandissantes dans une atmosphère suffocante. Il aborde alors les mauvais côtés de l’amour : « tu t’sens ainsi quand t’as donné ton sexe à la mauvaise fille », « l’amour un sentiment sorti des égouts », « au début c’est souvent formidable, puis ça vire à l’ordinaire, l’amour meurt ». Pareil pour les proches ou amis, il est dans un tunnel noir sans fin et ne voit pas la moindre lumière : « j’suis d’la race la pl
Les Étoiles vagabondes (2019)
Sortie : 6 juin 2019 (France).
Album de Nekfeu
Annotation :
ANNEE : 2019
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 16/20
Mon morceau préféré de l’album : Ecrire
J’aime la musique mais je l’aime encore plus sous forme d’album, j’ai besoin que l’on me raconte quelque chose, un récit, une histoire, un ensemble de chose qui, coordonnées, forment un message ou un discours précis. Pour ça que j’apprécie le travail de Laylow qui sait très bien que sortir des mixtapes de 10 titres est rentable mais préfère élaborer un album qui présente une histoire, un début, une fin, un sens évident, des personnages, une évolution. En fait, ce que j’aime c’est quand l’album est réfléchi comme un film ou un livre, c’est de moins en moins le cas dans une industrie comme le rap tournée vers les résultats et la rentabilité plutôt que par le fond et la transmission d’idée. Mais 2019 est une année qui nous donnera non seulement Deux frères de PNL mais aussi Les étoiles vagabondes. Cet album est littéralement un film, Nekfeu sort en effet le 6 juin 2019 l’album accompagné du film « Les étoiles vagabondes » en séance unique ce même soir, ce film permet de comprendre le projet en profondeur et de lier les morceaux par un long métrage retraçant la conception de l’album ainsi que les différents états par lesquels passe Nekfeu durant les trois années qui le sépare de Cyborg. Pour élaborer cet album, Nekfeu est parti explorer le monde, la Grèce pour ses origines, les Etats-Unis pour les origines du hip-hop et le Japon pour se perdre dans une culture différente de celle qu’il vie. Ces trois destinations vont énormément influencer l’album, des titres sont nommés en japonais comme Takotsubo ou Natsukashii, des vois japonaises sont éparpillées sur le disque et le feat avec l’artiste japonaise Crystal Kay en rajoute une couche. Le titre Premier pas se déroule à Tokyo mais aussi dans la Nouvelle-Orléans, aux USA, il y aborde les catastrophes naturelles ; Compte les hommes en featuring avec Alpha Wann sonne très new yorkais et le feat avec BJ The Chicago Kid parachève le côté ricain. Enfin, des références à ses origines son parsemées dans l’album comme Chanson d’amour mais Όλά Καλά, orthographié en grec, en est un immense symbole. Ces voyages vont permettre à Nekfeu de prendre beaucoup de recul, sur l’industrie, sur notre monde, le capitalisme : « j’aimerais faire du rap cainri […] j’suis pas assez matérialiste », sa situation d’occidental par rapport aux malheurs du monde : « y’a plus beaucoup d
Deux frères (2019)
Sortie : 3 avril 2019 (France). Cloud Rap
Album de PNL
Annotation :
ANNEE : 2019
ECRITURE : 17/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 20/20 INTERPRETATION : 20/20
Mon morceau préféré de l’album : Cœurs
Concluons la plus belle discographie du rap français avec le quatrième et dernier album de PNL, Deux frères. Une question arrive au duo vers 2017, une fois la hype de leur dernier album passé, comment revenir après Dans la légende ? Cet album si riche musicalement, aux prods si fidèles à leur univers et aux discours et lyrics si touchants et profonds, la tournée légendaire, les clips léchés dont les visuels s’impriment immédiatement dans la mémoire, tout était si mythique en 2016 et 2017 pour PNL. Mais alors, comment faire mieux ? La réponse, je ne sais pas comment ils l’ont trouvé mais ils nous la dévoile le 21 mars 2019 au soir avec un live montrant la Terre, de loin. Au début, personne ne comprend, au fil du temps, des éléments passent dans l’espace, des messages subliminaux, des indices peut-être, les gens se mettent à faire des théories sur tout et n’importe quoi. Le live durera 24h et se termine à 20h sur le clip de Au DD, dans ce clip on voit Ademo et N.O.S… sur la tour Eiffel, les deux rappeurs l’ont littéralement privatisés pour tourner le clip de l’intro de leur nouvel album qu’ils annoncent à ce moment, Deux frères. Le monde entier est sous le choc, fan de PNL, fan de rap français, fan de rap tout court ou juste de musique, les médias du monde parlent des deux rappeurs qui ont privatisés la tour Eiffel. Ce clip est légendaire et participe à la promotion historique de l’album qui sort le 5 avril 2019 et c’est un raz-de-marée, 113 214 ventes en une semaine, double disque de platine dans le mois, triple platine dans l’année et disque de diamant au bout de deux ans, aujourd’hui l’album est double diamant. 91’s puis Au DD battent le record d’écoute en 24H sur Deezer et ce dernier devient aussi le premier son de rap français à atterrir au top 30 Spotify monde. Les résultats sont monumentaux, encore une fois pour les deux frères, ça devient une habitude et comme pour Le monde Chico ou Dans la légende, tout se passe en indépendant, bluffant. Tout le monde se souvient d’où il l’a écouté pour la première fois, cette matinée dans le bus 15 à découvrir les 16 sons en croisant les regards complices de tous ceux qui découvraient cette merveille en même temps. Deux frères est un album ultra moderne, tout est millimétré pour sonner de la meilleure façon aux oreilles du public, les prods sont toutes d’e
Mauvais Œil (2000)
Sortie : 25 octobre 2000 (France). Hip Hop
Album de Lunatic
Annotation :
ANNEE : 2000
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 19/20
PRODS : 19/20 INTERPRETATION : 19/20
Mon morceau préféré de l’album : Le silence n’est pas un oubli
« Les derniers seront les premiers », avant de devenir une phrase récurrente de Booba, c’est une punchline qu’il lâche dans l’intro de Mauvais Oeil, sobrement intitulé Intro car elle annonce juste de quoi sera composé l’album. Cette punchline simple mais très forte de sens signifie que les reclus de la société, ceux dont on ne veut pas, ceux qui sont considérés comme des parasites et qu’on laisse souffrir finiront tout en haut, riche, célèbre et avec une vie de roi. C’est évidemment ce qu’il se passera pour eux, Booba plus qu’Ali car il deviendra le meilleur rappeur français de l’histoire mais les deux se feront connaître dans la musique et sortiront le plus grand, le plus immense, le plus colossal des classiques du rap français. C’est en effet comme ça qu’est considéré Mauvais Oeil, souvent en concurrence avec Temps mort ou L’école du micro d’argent, cet album reste tout de même le plus cité pour la tant disputé première place. Mais répéter ce que tout le monde dit ne sert à rien, il faut argumenter et prouver pourquoi c’est ce projet et pas un autre qui est le meilleur album de l’histoire du rap français. On a déjà évoqué le passé de Lunatic en parlant de Temps mort précédemment alors abordons la chose d’un autre angle, le duo se rencontre en tant que danseur en 1994 dans La Cliqua, très rapidement ils souhaitent aussi rapper et prennent le nom de Lunatic pour montrer qu’ils sont les deux faces d’une même entité, ils ont des manières de rapper et des voix très différentes mais globalement ils racontent la même chose, ce qui va vite changer. C’est vrai que si on écoute leur plus grand classique, Le crime paie, pas sorti sur un album mais sur la compilation de 1996 Hostile Hip-Hop, on voit deux rappeurs parfaitement coordonnés dans leur discours, matrixés par le gangsta rap et rap hardcore sortant des ghettos américains et notamment la musique du Wu-Tang, de Nas ou de Mobb Deep, les deux vont développer un rap aux lyrics techniques et travaillés mais surtout au discours froid, méchant et menaçant, parlant de meurtre, de problèmes de rues, de crime et d’argent. Mais durant les quatre années qui séparent Le crime paie de la sortie de Mauvais Oeil, l’un des deux va changer, c’est Ali. Le rappeur d’Issy va se tourner totalement vers la religion musulmane qui devient sa raison d
DÉMIИEUR (2022)
Sortie : 11 mars 2022 (France).
Album de Lefa
Annotation :
ANNEE : 2022
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 16/20 INTERPRETATION : 15/20
Mon morceau préféré de l’album : Mise à jour
Alors là… je sais bien qu’on doit être cinq en France à mettre cet album dans un top 10 all time, mais que voulez-vous… c’est mon artiste préféré, je ne peux pas être objectif. Et pourtant à chaque fois que j’en parle ou que je fais un classement je me dis que peut-être je le surestime, peut-être qu’à la réécoute il me décevra, mais à chaque fois je me le refais et c’est une nouvelle claque qui me rappelle de ne jamais douter de Lefa quand il s’agit de faire du bon rap. Décidément quel enchaînement, après Visionnaire en 2017, Lefa change, il n’est plus du tout affilié à la Sexion d’Assaut, ne publie plus ses albums par Wati B, ne feat plus avec les membres de la Sexion (il y en avait beaucoup sur ses premiers albums comme Black M, Barack Adama, Gims ou JR O Crom). Mais c’est surtout musicalement que l’évolution est perceptible, il passe du style pré trap autotuné de la Sexion à un rap beaucoup plus frais, plus mature, c’est directement visible dans 3 du mat, qui n’était vraiment pas loin de figurer dans ce top, puis dans son EP Next album est dans mon phone, enfin dans FAME et sa réédition FAMOUS. Ces projets sont plus réfléchis, plus riches et très représentatifs de l’esprit hip-hop avec un Lefa kickeur, déchireur de prod tout en gardant une écriture extrêmement intelligente que ce soit dans les thèmes abordés, la façon dont ils le sont ou même les tournures de phrase et punchlines plus marquantes et plus intelligemment formulées. En bref, une évolution digne d’une résurrection pour le prince des rappeurs sous côté qui aura son heure de gloire autour de 2019 et 2020 grâce au double album FAME FAMOUS, le premier très personnel et le second très ouvert, mainstream et avec de nombreux featurings commerciaux avec les rappeurs du moment pour garantir du stream (PLK, Bosh, Leto, Laylow…). Mais s’il y a bien un album complètement oublié de la critique rap, c’est DEMIͶEUR. On arrive en avril 2021 et Lefa sort par surprise un 12 titres nommé D M N R, la pochette affiche une explosion digne d’une mine et la tracklist comprend le sixième titre Démineur, on comprend donc que D M N R signifie démineur. Cette première partie porte alors très bien son nom, Lefa agit comme un démineur, il prend des risques, aborde des sujets compliqué, houleux et controversés, que ce soit le racisme, la police, les ouïghou
L’École du micro d’argent (1997)
Sortie : 18 mars 1997 (France). Conscious, Hip Hop
Album de IAM
Annotation :
ANNEE : 1997
ECRITURE : 19/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 20/20
Mon morceau préféré de l’album : La saga
Il y a les goûts et les couleurs, que l’on classe dans la subjectivité, c’est-à-dire dans une considération des choses qui dépend des impressions et opinions de chacun et il y a le factuelle, qu’on classe dans l’objectivité. Objectivement et factuellement cet album est le meilleur de l’histoire de la musique française, devant tous les albums de tous les autres styles musicaux, attention ce n’est pas forcément le meilleur album de rap français car en performance rap on a toujours mieux, mais aucun album de musique français n’a fait mieux que L’école du micro d’argent. Après une décennie à régner sur le rap français avec NTM, deux albums ayant réunis les fans de rap en France et même un rôle dans la diffusion du rap au grand public avec des titres comme Je danse le Mia, IAM sent que petit à petit leur heure de gloire peut bientôt se finir à cause de l’arrivée d’une école nouvelle, Time Bomb. On en a parlé avec Temps mort de Booba, il n’y avait pas que Time Bomb mais aussi Ärsenik, La Cliqua, la Fonky Family et d’autres collectifs, groupes et artistes qui provenaient tous de la rue, étaient souvent indépendant et faisait un rap absolument pas commercial mais plutôt issu du pur jus du bitume mais qui, paradoxalement, commençaient à toucher un public de plus en plus grand. De plus, le dernier album de IAM datait de 1993, quatre ans plus tôt, alors que celui de NTM datait de seulement deux ans car Paris sous les bombes sortait en 1995. C’est pour devancer leurs rivaux et cette nouvelle école, celle que l’on peut appeler du « micro en bois », qu’IAM revient le 18 mars 1997 avec le plus grand album de l’histoire de la musique française. Initialement enregistré sur l’année 1996, L’école du micro d’argent devait partir au mix début 1997, mais c’est à ce moment que les ingé son ce sont rendu compte que seul deux ou trois morceaux étaient exploitable, en quelques semaines seulement, Akhenaton et Shurik’n ont dû repenser, réécrire, reproduire et réenregistré plus de trois quart de l’album. Un peu de chance dans la malchance, ils étaient à New York à ce moment-là, leur permettant de s’imprégner de l’ambiance originelle du hip-hop et d’en extraire un peu pour en mettre dans l’album, on le voit aux textes ou aux prods de L’école du micro d’argent, L’enfer, Un bon son brut pour les truands, Un cri court dans la
Temps mort (2002)
Sortie : janvier 2002 (France). Hip Hop
Album de Élie Yaffa (Booba)
Annotation :
ANNEE : 2002
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 20/20
PRODS : 16/20 INTERPRETATION : 18/20
Mon morceau préféré de l’album : Ecoute bien
Pour beaucoup il s’agit du plus grand album de l’histoire du rap français, il y en a d’autres dans le débat mais c’est un des deux qui revient le plus. Quoi qu’on en dise c’est l’équivalent de Illmatic de Nas mais en France, c’est-à-dire l’album qui a eu le plus d’impact dans le rap français, c’est littéralement ce qui se rapproche le plus de la définition de game changer, tout le monde s’inspirera de Temps mort après sa sortie créant d’ailleurs beaucoup de clones. On a pas mal parlé de Booba dans ce top, Panthéon, Nero nemesis, Ouest Side, j’aurais pu classer d’autres de ses albums comme D.U.C. ou Lunatic et on l’a aussi évoqué plusieurs fois sur d’autres albums. Mais quels qu’ils soient, les albums de Booba dont a parlé avait, on va dire, le « même » Booba. En effet, de Panthéon (2004) à aujourd’hui, B2O est devenu un rappeur punchline, mettre une punch à chaque phrase, une bars à chaque ligne, être le plus efficace possible, marqué l’auditeur par l’épique, la violence, l’humour aussi parfois, le Duc s’est en fait complètement inspiré de 50 Cent jusqu’à 2010 où sa principale inspiration est devenu Rick Ross, avant enfin de se lancer dans la trap. A partir de Panthéon donc Booba a commencé à se muscler, se tatouer, parler de ses voitures de luxe, de son argent, de ses meufs, de ses actifs, il a fait des clips et des pochettes où on le voyait torse nu, exhibant son corps et promouvant une vision très matérialiste inspirée évidemment du gangsta rap (d’où l’inspiration de 50 Cent). Mais on a pas parlé du premier Booba ! Elie Yaffa découvre le rap suite à un voyage jeune à New York qui le marque à vie, il est fasciné par le rap de là-bas et lorsqu’il se met à rapper c’est pour ressembler à ses idoles, il arrive en 1994 dans La Cliqua qu’il quitte peu après pour rejoindre Beat de Boule avec son nouvel ami Ali avec lequel il forme le duo Lunatic, suite à des embrouilles pour la sortie de leur projet mort dans l’œuf Sortis de l’ombre, ils changent encore de collectif et rejoignent Time Bomb, un collectif de rappeurs très connus, Booba, Ali, les X-Men, Oxmo Puccino, Pit Baccardi, Hi-Fi… Le point commun entre tous ces groupes est la manière de rapper, bien inspiré de Nas, Mobb Deep, le Wu-Tang ou encore The Notorious B.I.G, à savoir un enchaînement effréné de rimes riches avec comme but de créer des
Dans la légende (2016)
Sortie : 16 septembre 2016 (France).
Album de PNL
Annotation :
ANNEE : 2016
ECRITURE : 15/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 20/20 INTERPRETATION : 19/20
Mon morceau préféré de l’album : Sheita
Quelle sublime pochette d’album, une douceur à regarder, une odeur de miel, de caramel, de vanille, le tout fruité comme il le faut, la saveur d’une coupe de glace riche et sucrée que l’on sirote un après-midi en vacances d’été, après tout, comme dit Ademo dans Sheita : « j’veux ma coupe de fraise, mes boules de vanille ». Cette pochette représente si bien ce moment de leur carrière, ils voulaient le monde et ils l’ont eu, alors après avoir sorti Le monde Chico, les deux frères publient leur troisième opus, qui est leur deuxième album, Dans la légende. Si on regarde leurs lunettes, on voit qu’elles reflètent la planète, le monde, ils l’ont eu et maintenant ils peuvent s’en éloigner pour mieux le contempler, symbolisant une nouvelle période de leur vie, ils pourront enfin profiter, sortir un nouvel album plus coloré et plus riche musicalement et enfin entrer dans la légende. C’est en effet l’énorme différence entre cet album et les autres de PNL, Que la famille, Le monde Chico ou Deux frères, la couleur musicale de l’album. On a parlé de la pochette mais ce n’était qu’un symbole, en réalité le changement est bien plus parlant que ça, il y a une nette différence entre la musicalité de leurs autres albums et celui-ci. Parlons alors de température, sur les autres opus on a affaire à des prods froides, sinistres, parfois obscures faisant parler la mélancolie et la tristesse des frères algériens, ici on a des instrumentales beaucoup plus chaudes, plus douces, plus chaleureuses et même estivales pour certaines comme Dans la légende, J’suis QLF, Tu sais pas, La vie est belle, Bené ou Sheita, tous ces titres et bien d’autres participent d’ailleurs à l’expansion du cloud rap. Cette diversité musicale, ou plutôt changement de direction artistique, donne accès à leur musique à un plus large public, c’est aussi pour ça que l’album porte extrêmement bien son nom, il va totalement exploser et tout le monde va enfin entendre parler de PNL. Si Le monde Chico avait déjà bien impacté les banlieues et cités de France, l’influence devient monumentale ici, de nombreuses personne découvrent PNL et parfois même le rap avec. Tous les rebeus se lissent les cheveux pour ressembler à Ademo, toutes les meufs fantasment sur N.O.S, les gens qui écoutent PNL s’autoproclament « QLF », Booba poste des storys où il s’ambiance sur
Où je vis (1998)
Sortie : 1998 (France). Hip Hop
Album de Shurik’n
Annotation :
ANNEE : 1998
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 19/20 INTERPRETATION : 17/20
Mon morceau préféré de l’album : Manifeste
Marseille a été très bien représenté dans ce top, IAM, Akhenaton, Freeman, Le Rat Luciano, la Fonky Family, Deen Burbigo, SCH, on peut aussi parler des Psy 4 de la rime, de Soprano, d’Alonzo, de Keny Arkana, de Lacrim, de Jul, de Boss One et bien d’autres. Mais il en manque un, un artiste super important dans l’histoire du rap français et encore plus dans celle du rap marseillais, un membre d’IAM, Geoffroy Mussard, a.k.a Shurik’n. Mais au fait pourquoi « Shurik’n » ? C’est vrai les autres membres d’IAM avaient tous pris des noms de pharaons, Akhenaton bien sûr mais aussi les DJ et producteurs du groupe Kheops, Kephren et Imhotep, c’était pour aller avec la direction artistique orientée autour de l’Afrique et de l’orient notamment dans …De la planète mars ou Ombre Est Lumière. D’ailleurs même Freeman avait comme ancien nom « Malek Sultan », se rapprochant du monde orientale et collant plus aux inspirations de ses partenaires. Malgré tout ça, Shurik’n est le seul à avoir prit un nom à consonnance asiatique, en l’occurrence japonaise, de plus, au lieu de choisir un personnage historique ou un titre il a opté pour une arme, le shuriken. La réponse on l’obtient dans ce disque légendaire du rap français. Avant dernier album de ce top sorti en 1998, un classique ? Effectivement mais là on rentre dans des évidences et tous les albums dans cette partie du classement sont des classiques. C’est un amoureux du Japon et un vrai, il aime ce pays et cette culture depuis petit, ça le fascine et pour les « bonnes » raisons si on peut dire, pas d’Otaku, de fan de manga ou d’anime, il ne se passionne pas pour ce pays à cause d’une mode éphémère et mainstream, à cause d’un film japonais sur Netflix ou de la saison 2 de Jujutsu Kaisen. Shurik’n se prend de passion pour le Japon grâce à sa pratique de nombreux arts martiaux (judo, karaté, kung-fu…) mais aussi grâce à toute l’histoire légendaire de ce pays et notamment les Samouraïs, donnant lieu à l’intro, Samuraï, le shintoïsme, les Shinobis, les Kaishakus, Kurosawa, les Atemis, les Sifus et autres. L’Asie de manière générale le marque, on l’entend parler du Yin-Yang, de Karma et de plusieurs références spirituelles rappelant les paysages paisibles des zones recluses de l’Asie de l’Est et du Japon. Les titres Samuraï et Oncle Shu sont les deux où l’on ressent le p
To Pimp a Butterfly (2015)
Sortie : 15 mars 2015 (France). Conscious, Jazzy Hip-Hop, West Coast Hip Hop
Album de Kendrick Lamar
Annotation :
ANNEE : 2015
ECRITURE : 19/20 TECHNIQUE : 19/20
PRODS : 20/20 INTERPRETATION : 19/20
Mon morceau préféré de l’album : You Ain’t Gotta Lie (Momma Said)
Bienvenue dans ce top 10, on commence par un énorme morceau, un classique ? Certes, un chef-d’œuvre ? Sans doute ? Le meilleur album de Kendrick Lamar ? Également ! Mais si je dis que c’est le meilleur album de rap de la dernière décennie ? Et si je vais plus loin en supposant que c’est le meilleur album de rap depuis Get Rich or Die Tryin’ ? C’est pourtant ce sur quoi beaucoup de monde se met d’accord, il y a eu les années 90 qui regorgent de classiques plus sensationnels les uns que les autres et dans les années 2000 The Marshall Mathers LP, The Eminem Show, The Blueprint, R and G (Rythm and Gangsta) : The Masterpiece, Madvillainy, Get Rich or Die Tryin’ sont les plus légendaires, mais depuis, quel est le meilleur album rap ? On peut citer Graduation, Relapse, My Beautiful Dark Twisted Fantasy, good kid, m.A.A.d city… ils ne sont pas loin, mais qui peut concurrencer To Pimp A Butterfly ? Je vais continuer dans mes affirmations en disant qu’il s’agit tout simplement du meilleur album de musique de la décennie 2010, devant la pop mondiale. Des Bruno Mars, The Weeknd, Ariana Grande et autres n’auront rien pu faire face à un Kendrick Lamar en plein prime qui sortira en quatre ans trois chef-d’œuvre dont son principal : To Pimp A Butterfly. La carrière de l’enfant de Compton commençait bien, trop bien peut-être ? Après ses deux mixtapes extrêmement prometteuses, Kendrick Lamar et Overly Dedicated, K-Dot enchaîne un excellent album, Section.80 et son premier classique, good kid, m.A.A.d city. Mais comment poursuivre après ça ? Après un album concentré sur un storytelling qui est comme un court-métrage, Kendrick change complètement de couleur et décide de consacrer son troisième album à des thèmes sociaux. L’album parle de beaucoup de choses mais le sujet principal reste la place des noirs américains aux Etats-Unis et par conséquent de nombreux morceaux abordent les questions de la race, de la couleur de peau, de la culture et évidemment de la discrimination, il y a notamment Wesley’s Theory, King Kunta, Complexion (A Zulu Love) et The Blacker The Berry, ces titres racontent les inégalités et discriminations que vivent les afro-américains et donnent espoir à ces derniers. D’autres thèmes politiques comme la justice, le pouvoir, la politique ou l’argent sont évoqués, la pochet
Fenêtre sur rue (2012)
Sortie : 5 novembre 2012. Hip Hop
Album de Hugo TSR
Annotation :
ANNEE : 2012
ECRITURE : 17/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 17/20 INTERPRETATION : 17/20
Aux portes du top 10 Hugo ! Petit prince de l’underground depuis huit ans, la carrière d’Hugo TSR arrive enfin à son apogée en 2012 avec ce projet incroyable qui lui permet d’enfin toucher le grand public rap, c’est son album référence, son classique. Toucher un large public nécessite souvent un changement musical avec des sons plus accessibles, mais ce qui est paradoxal ici est qu’Hugo ne va rien changer ! Il va garder les mêmes thèmes, les mêmes prods (principalement du boom bap sombre et froid) et surtout le même flow qu’il a depuis 2004, dans Dojo il se montre comme dernier samouraï du rap. On continue de l’entendre parler du 18ème, de la pauvreté, du racisme ou de sa galère : « si la galère était un sport j’aurais ma place aux JO de Londres », Eldorado aborde l’hypocrisie de la France, pareil pour Old Boy qui parle aussi de l’industrie, Dégradation concerne les tagueurs. L’album contient les meilleurs sons de sa carrière comme La Ligne Verte, Fenêtre Sur Rue ou Alors Dites Pas et on ressent tout au long l’excellence du rappeur parisien, son style qu’il a travaillé depuis des années arrive à maturité, il est plus technique, plus incisive dans ses punchlines très imagées, plus touchants dans ses textes… Album bluffant.
Mon morceau préféré de l’album : Alors Dites Pas
Quelques gouttes suffisent… (1998)
Sortie : novembre 1998 (France). Hip Hop
Album de Ärsenik
Annotation :
ANNEE : 1998
ECRITURE : 16/20 TECHNIQUE : 20/20
PRODS : 17/20 INTERPRETATION : 16/20
« Qui prétend faire du rap sans prendre position ? », une phrase légendaire à l’influence colossale et qui résonne encore dans les cœurs de tous les fans de rap français, à l’image de cet album. Si le nom du groupe fait référence à l’arsenic, poison mortel et toxique, Quelques goutte suffisent… complète leur vision, il ne faut que quelques gouttes de leur poison pour être meilleur que le reste du rap mais aussi pour marquer les esprits avec leurs textes. On ne peut pas dire que cette vision était trop ambitieuse vu la qualité de cet album et les performances des deux frères M’Bani. Il y a d’abord les excellents prods de Djimi Finger, toutes très froides, sinistres et mélancoliques, inspirées du rap new yorkais et notamment de celles de Nas ou Mobb Deep. Ensuite les thèmes, la mort est beaucoup abordée, pareil pour la rue, la pauvreté, le racisme ou la police, il y’a une vraie rancœur de leur vie et leur condition : « y’avait pas de porte ouverte alors j’ai pété un carreau ». Mais ce qui les caractérise le plus c’est leur technique déconcertante, flows novateurs, rimes riches, dextérité, agilité, souplesse et ingéniosité, si Calbo est excellent, Lino atteint des sommets que peu d’américains ont touchés. Encore un classique de 1998…
Mon morceau préféré de l’album : Une saison blanche et sèche
JVLIVS (2018)
Sortie : 19 octobre 2018 (France).
Album de SCH
Annotation :
ANNEE : 2018
ECRITURE : 15/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 19/20 INTERPRETATION : 20/20
Ouais je sais, on est très années 2010 en ce moment, mais cet album mon dieu… Prenons tout ce qui a été fait de bien par SCH dans ce top, du Prequel jusqu’au tome 3 des Jvlivs, en passant par A7 et Deo Favente, et bien JVLIVS est un mélange parfait de tous ces albums sensationnels. Les meilleurs prods, parfois sombres et intimistes, parfois orchestrales ou organiques ; les meilleurs textes, Otto, Ivresse & Hennessy, Ciel rouge, Bénéfice ; la meilleure interprétation, oui, devant A7 je le dis ! Mais surtout la meilleure histoire !!! Là où ses albums précédents n’étaient pas liés, JVLIVS va développer un nouvel univers, celui d’un mafieux, Julius, dont le père mort a inspiré le respect dans la rue et qui perpétue cette tradition en se battant contre les institutions et ses ennemis. Cette histoire ressemble énormément à celle de SCH et c’est ça qui rend le projet absolument merveilleux, ce flou entre la réalité et la fiction mélangé à l’interprétation sensationnelle de SCH, de par les voix qu’il prend, les cris qu’il pousse, donne une impression de film biographique tragique d’un mafieux italien, le tout narré par le grand José Luccioni. Le classique de la trilogie.
Mon morceau préféré de l’album : Ivresse & Hennessy
Le Monde Chico (2015)
Sortie : 30 octobre 2015 (France).
Album de PNL
Annotation :
ANNEE : 2015
ECRITURE : 15/20 TECHNIQUE : 16/20
PRODS : 17/20 INTERPRETATION : 19/20
Seuls artistes avec SCH à avoir deux albums de la même année dans ce top, Ademo et N.O.S reviennent après Que la famille avec une proposition musicale qui va révolutionner le game, c’est le cloud rap. Caractérisée par des instrus planantes et des mélodies aériennes, douces, presque hypnotiques, leur innovation va subjuguer tout le monde, fan de rap ou non, beaucoup de ceux qui écoutent ont à présent besoin de leur dose de PNL, les prods de Le M, Oh lala ou J’suis PNL en sont de parfaits exemples. Cette innovation n’est pas le seul élément marquant de cet album, il y aussi leur haine pour le monde qui n’a pas diminuée. La rage de n’être personne, la souffrance d’être enfermé dans un rôle qu’ils ne veulent pas, ils savent que leur vie est écrite et sera triste pour toujours, en plus de ça, leur ancien job de dealer les ronge de l’intérieur : « au fond du trou j’empile mes péchés, j’escalade ». Il ne reste plus qu’une chose à faire, tenter le tout pour tout, mettre toute leur haine, leur tristesse et leur blues dans un album et espérer qu’il devienne classique. Sois ils auront le monde, soit ils n’auront plus rien. C’est l’histoire que raconte Le monde Chico et ce discours poignant est accompagné de textes et de prods mythiques. QLF.
Mon morceau préféré de l’album : Tempête
UNE MAIN LAVE L'AUTRE (2018)
Sortie : 21 septembre 2018 (France).
Album de Alpha Wann
Annotation :
ANNEE : 2018
ECRITURE : 16/20 TECHNIQUE : 19/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 14/20
« Une main lave l’autre et elles se joignent pour laver l’visage », référence aux ablutions en islam, ce proverbe veut surtout dire qu’il faut aider les autres pour se voir aider à son tour et puis qu’on a besoin des autres pour réussir, une main seule ne peut laver le visage, il en faut deux. Après être arrivé à maturité sur Alph Lauren 3, il va déballer toute sa puissance sur ce projet qu’on peut qualifier d’avant dernier classique du rap français. Grâce à la technique ahurissante du don, UNE MAIN LAVE L’AUTRE consacrera le retour du vrai rap, des techniciens et du kickage dans une époque matrixée par la trap. Alpha garde ses valeurs, son éthique et ne se vend pas pour de l’argent « encore un son qui passera pas sur Sky’ (et alors ?) », pourtant l’argent reste un sujet important dans ses lyrics mais aussi dans les fameuses voix off qui ne viennent pas d’un acteur mais d’un taxi qu’Alpha a enregistré un jour et donnent une direction révolutionnaire et complotiste au projet. Cet album, grâce aux belles prods, au flow et à la technique raffinée d’Alpha Wann, servant son égo tripe et ce qu’il dénonce, lui permettra de revendiquer le titre de dernier rappeur qui rap, mais aussi de mettre un coup de pied dans une société égoïste, injuste et raciste.
Mon morceau préféré de l’album : LANGAGE CRYPTÉ
Imany (2018)
Sortie : 27 avril 2018 (France).
Album de Dinos
Annotation :
ANNEE : 2018
ECRITURE : 17/20 TECHNIQUE : 16/20
PRODS : 16/20 INTERPRETATION : 16/20
« Pourquoi les artistes deviennent nuls quand il deviennent riches ? », phase connue d’Alpha Wann est si réelle, qu’es-tu devenu Dinos ? Que s’est-il passé pour que tu sortes des projets très moyens voire complètement nuls alors que t’avais sorti ce classique ??? Après avoir retardé le projet pendant trois ans, Dinos fini par publier Imany un 27 avril 2018, alors que beaucoup s’imaginait un album à la Booba, bourrin, punchlineur, suivant son passé de rap contenders, la critique sera agréablement surprise de découvrir un album profond et mature d’un jeune homme de seulement 24 ans blessé par la vie. L’amour occupe une grande partie de l’album, Rue sans nom, Helsinki, Donne moi un peu de temps, Notifications, ces sons montrent un côté très sensible, émotif et humain assez insoupçonné, il aime une femme qui l’a quitté et cette douleur est perceptible à travers les mots qu’il utilise. Des morceaux à la Quelqu’un de mieux, Les pleurs du mal, Sophistiqué ou Hiver 2004 permettent à Dinos de cracher sa haine, sa tristesse et son amertume envers ce monde. Les références à ses idoles sont nombreuses et pour un amoureux de rap c’est un plaisir de les décortiquer. Triste de qui t’es devenu Dinos, mais t’as marqué ma vie.
Mon morceau préféré de l’album : Les pleurs du mal
QALF Infinity (2021)
Sortie : 29 avril 2021 (France).
Album de Damso
Annotation :
ANNEE : 2021
ECRITURE : 15/20 TECHNIQUE : 15/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 15/20
On termine la discographie de Damso avec son projet le plus abouti musicalement. Conscient des critiques qu’il subira à cause de son tournant musical, je le met si haut tout simplement car il me donne des frissons sur de nombreux sons, ROSE MARTHE’S LOVE, 911, Σ. MOROSE, Χ. ZWAAR, Ψ. PASSION, la liste est longue. Malgré les critiques, il faut avouer que la deuxième partie est celle d’un retour aux sources avec des sons violents, des bangers efficaces, bien rappés et des sons émotifs réussis comme le touchant Ψ. PASSION qui retrace sa carrière et sa vie. Les prods sont sensationnelles car très orchestrales et se permettent d’incorporer des instruments comme des harpes, saxophones ou guitares électriques. Cet album permet de relier les trois autres, il finit l’alphabet grec avec les dix lettres qu’il manquait dans Ipséité, album dans lequel la « mixtape QALF » est teasée à la fin. Puis à la fin de la première partie de l’album, dans INTRO, on entend « batterie rechargée », référence à Batterie faible et symbole du retour de Damso à la place de William, terminant le cycle de Lithopédion. Le retour de Damso est évident avec le « NWAAR » crié dans Π. VANTABLACK au début de la deuxième partie de l’album.
Mon morceau préféré de l’album : Φ. THEVIE RADIO
Perdu d'avance (2009)
Sortie : 16 février 2009. Hip Hop
Album de Aurélien Cotentin (Orelsan)
Annotation :
ANNEE : 2009
ECRITURE : 17/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 14/20 INTERPRETATION : 19/20
Le meilleur album d’Orelsan, qui porte curieusement un nom incohérent au vu de son succès. Pourtant tout n’était pas gagné, percer dans le rap en étant blanc c’était dur, sans venir de cité, d’une grande ville, ça complique encore les choses, mais alors percer avec CE discours ? Pas de phrase de mec dangereux, de gangster, pas de bande de mafieux, de phrase sur la police, pas de discours tristes ou de lyrics contestataires, Orelsan base sa DA sur un personnage lui ressemblant, un looser, un marginal, un geek, tout ce qu’il y a de plus loin du rap. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est cette excentricité et originalité qui va plaire car beaucoup vont se reconnaitre dans son discours : « j’représente ceux qui r’fusent de grandir, ceux qui rêvent de s’enfuir et surtout ceux qui voient où j’veux en v’nir » dans des sons genre No Life, Courez courez ou Différent avec la phrase qui le définit « Orelsan, parce qu’on change pas une équipe qui fait match nul ». Ce looser est le pire conjoint possible dans Pour le pire, n’assume pas son enfant dans 50 pourcents mais donne de vraies leçons dans Peur de l’échec ou Gros poissons dans une petite marre. Un album spécial, avant-gardiste avec une honnêteté et des punchlines très efficaces.
Mon morceau préféré de l’album : Jimmy Punchline
FAME (2019)
Sortie : 18 octobre 2019 (France).
Album de Lefa
Annotation :
ANNEE : 2019
ECRITURE : 16/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 16/20 INTERPRETATION : 17/20
OUI mon artiste préféré de retour ! J’ai conscience de surclasser ses albums mais on ne choisit pas ce qu’on aime et Lefa peut en témoigner, s’il avait su il n’aurait pas aimé cette femme qui lui a menti, l’a manipulé et poussé à bout au point d’écrire le triste T’y arrivais pas, mon son de rupture préféré. S’il avait su il n’aurait pas été pote avec ceux qui l’ont trahi et dont il parle dans Sors de ma tête au point de dire « Si je m’égare, qui me parlera français ? qui me dira ‘Karim réveille-toi, dans le mur on veut pas t’voir foncer’ ? ». Il n’aurait pas non plus accepté d’entrer dans cette industrie par amour du rap, industrie qui exploite les artistes sans les respecter et représente tout ce que Lefa déteste l’amenant à en parler tout au long de l’album « c’putain game est vicieux ». Ce projet traite bien de la Fame et tout ce qui y est lié, les profiteurs, arnaqueurs, rouages de l’industrie, les femmes vénales, les faux amis et traitres. On passe par tous les thèmes en comprenant la difficulté que c’est pour Lefa d’être devenu célèbre. Ce bilan de sa carrière est fait avec de superbes instrus, des textes à la fois profonds et techniques, des feats réussis (Dosseh, Vald, Tayc…) et big up à Abou Tall pour son superbe solo. Merci Lefa pour cet album savoureux.
Mon morceau préféré de l’album : T’y arrivais pas
Détournement de son (1998)
Sortie : 23 septembre 1998 (France). Conscious, Hip Hop
Album de Fabe
Annotation :
ANNEE : 1998
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 16/20
Si il y a bien un album que je défendrai jusqu’à ma mort c’est celui-ci. Encore un petit bijou sorti dans la sublime année 1998, Détournement de son est le classique de Fabe, un des meilleurs rappeurs français de l’histoire, pourtant souvent oublié et c’est compréhensible car il arrêtera sa carrière deux ans après. Ce projet symbolise à merveille sa carrière, un homme de principe qui voulait faire savoir ce qu’il pensait afin de changer les mentalités et peut-être le destin des siens et de son pays. Fabe déteste les escrocs, les faux bandits et ceux qui rappent pour rien ce qui l’amènera à clasher Booba (qui lui répondra sur Mauvais Oeil) mais surtout à prendre un côté réfléchi et conscient dans l’ensemble des 19 tracks de cet album. Provocateur avec l’Etat, les racistes et ceux qui méprisent les banlieues, Fabe amène habilement des textes contestataires qui nous feront tous cogiter tout en nuançant son propos, surprenant l’auditeur afin de le faire réfléchir sur ses responsabilités : « quand tu plantes ton frère, est-ce que c’est Jack Chirac qui prête son bras ? ». Sublimés par de somptueuses prods, les flows de Fabe sont toujours novateurs, pas redondants et participent, avec ses rimes complexes à une technique longuement travaillée.
Mon morceau préféré de l’album : Au fond de nos cœurs
Random Access Memories (2013)
Sortie : 17 mai 2013 (France). Nu-Disco, Disco
Album de Daft Punk
Annotation :
ANNEE : 2013
ECRITURE : 12/20 TECHNIQUE : 20/20
PRODS : 20/20 INTERPRETATION : 18/20
Random Access Memories est très probablement l’album le mieux produit du XXIème siècle grâce notamment au fait qu’en 2013 les deux membres sont à leur apogée, que leur connexion, de plus de 15 ans à l’époque, arrive à maturité, qu’ils collaborent avec certains des meilleurs musiciens et artistes de la planète et qu’ils décident de troquer l’usage de l’électronique contre de réels instruments électriques et acoustiques pour un rendu plus orchestrale. Ça n’a peut-être pas été perçu par tout le monde mais personnellement j’ai rarement autant compris le titre d’un projet, ‘Random Access Memories’ est comme un portail qui donne accès à des souvenirs au hasard, qui nous tombent dessus sans les choisir. J’écoute un son et j’ai comme des morceaux oubliés de ma mémoire qui réapparaissent, des souvenirs de joie, de tristesse, d’amour mais surtout de nostalgie, cet album est un foutu puit à nostalgie avec des sons comme Within, Instant Crush, The Game of Love ou Beyond. Mais le morceau qui caractérise au max la nostalgie est Motherboard, une instrumentale très organique et atmosphérique, cette piste me rappelle une après-midi de vacances de mon enfance, assis dans l’herbe, sous un arbre, j’y avais dormi je crois.
Mon morceau préféré de l’album : Motherboard
good kid, m.A.A.d city (2012)
Sortie : 21 octobre 2012 (France). Hip Hop
Album de Kendrick Lamar
Annotation :
ANNEE : 2012
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 19/20 INTERPRETATION : 19/20
Rares sont les artistes qui ont un classique, plus rare encore sont ceux qui ont un chef-d’œuvre, c’est-à-dire un album dont la portée s’étend et influence l’industrie de la musique entière et pas que le genre musicale initial de l’album. Kendrick Lamar a réussi l’exploit de sortir trois chef-d’œuvre à la suite, et cette série commence avec good kid, m.A.A.d city. Pur génie du storytelling, le quatrième projet de Kendrick est une sorte de film qui raconte son adolescence passées dans Compton et retrace ce qu’il y a vécu, affaires de rue, bagarres, drogues, Kendrick a du survivre dans cet environnement houleux et se bâtir une armure pour la suite (les graines sont semées pour To Pimp A Butterfly). L’album débute par l’histoire qu’il a vécu avec sa première copine, Sherane, qui lui a causée des problèmes, il aborde des sujets comme l’alcool dans Swimming Pools (Drank), la religion et la mort dans Sing About Me, I’m Dying Of Thirst, qui est au passage mon morceau préféré toutes musique confondues, voilà. Tout l’album raconte une histoire dans laquelle Kendrick prend le van familial, rejoint ses potes et vit des péripéties, le tout parsemé d’interludes où sa mère lui parle, dont l’une joint la fin et le début de l’album, créant une boucle.
Mon morceau préféré de l’album : Sing About Me, I’m Dying Of Thirst
Lithopédion (2018)
Sortie : 15 juin 2018 (France). Hip Hop
Album de Damso
Annotation :
ANNEE : 2018
ECRITURE : 16/20 TECHNIQUE : 14/20
PRODS : 15/20 INTERPRETATION : 15/20
Plus controversé qu’Ipséité, Lithopédion est parfois décrié car moins rappé qu’au début de la carrière de Damso, sûrement à cause de sa richesse, de son récent départ du 92i et de l’absence de Booba à la direction artistique. Un lithopédion est un fœtus mort dans le ventre de sa mère qui s’est endurci au fil du temps, Damso utilise cette métaphore pour montrer qu’il se sent mort dans un corps en vie mais aussi qu’il s’endurcie face au monde qui l’entoure. Ce qui est étonnant c’est que les sonorités de l’album sont plus chaudes que sur les précédents, comme dans Même issue, 60 années et Aux paradis, pourtant les paroles sont encore plus noires que dans Ipséité. En effet, Damso évoque ses peines et complexes dans une vie qui devient de plus en plus compliqué pour lui notamment dans l’amour et le sexe, il décrit aussi le mal que se fait l’être humain et parle beaucoup de la mort. De plus, l’histoire présentée à la fin d’Ipséité continue ici, Damso se réveille à l’hôpital après la blackout et l’échec du transfert d’âme, mais comme l’album est moins rappé et plus sombre, peut-être a-t-il évolué, peut-être que le médecin a menti, qu’il a bien changé d’âme et qu’on est passé du rappeur à l’humain, de Damso à William…
Mon morceau préféré de l’album : Ipséité
don dada mixtape vol 1 (2020)
Sortie : 18 décembre 2020 (France).
Mixtape Street de Alpha Wann
Annotation :
ANNEE : 2020
ECRITURE : 16/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 17/20 INTERPRETATION : 15/20
Voici enfin ma mixtape préféré dans toute l’histoire de la musique ! Même si elle se nomme « don dada » et qu’il y a quelques titres sans Alpha Wann, comme velux, super swishtyle 2 ou malevil, on peut clairement considérer que c’est une mixtape d’Alpha, je veux dire 14 tracks où il kick comme jamais, c’est son projet. Cette tape est une vitrine pour les artistes du label don dada et RPTG comme Ratu$, Infinit’, 3010, K.S.A. ou Lesram, mais elle existe surtout pour qu’Alpha Wann puisse démontrer toutes ses qualités de rappeur, de kickeur et d’arracheur de prod sans la pression qu’inflige un album et les contraintes d’une histoire à raconter. Il est là pour remettre les pendules à l’heure et un peu comme Kendrick Lamar aujourd’hui aux USA, il est, à cette époque, le meilleur rappeur français et de très loin. Que des excellents choix de prods avec du JayJay et du Hologram Lo’, une écriture soignée, une fougue et une énergie comme s’il avait vingt ans alors que : « j’entre dans la trentaine en quarantaine », des thèmes violents comme le racisme ou l’Etat français et surtout une technique phénoménale. Pour couronner le tout, les feats… Freeze Corleone prime, Kaaris, Deen Burbigo, un Crimi énervé et quatre feats avec Nekfeu…
Mon morceau préféré de l’album : fahrenheit 451
The Infamous (1995)
Sortie : 18 avril 1995 (France). Thug Rap, Hip Hop
Album de Mobb Deep
Annotation :
ANNEE : 1995
ECRITURE : 17/20 TECHNIQUE : 20/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 19/20
Quel immense classique ! Le deuxième album qui aura le plus d’influence dans le rap français avec beaucoup de grands rappeurs qui s’en inspireront comme Lunatic, Ärsenik, Booba, Lino, La Cliqua, Rohff ou Hugo TSR. Premier album du duo produit par Havoc, il a la particularité d’avoir des prods absolument fantastiques et marquantes de par leur obscurité et noirceur évidente, ces dernières peuvent faire penser à des BO de film d’horreur, notamment pour les prods de Eye for a Eye ou Survival of the Fittest. Le style sombre et le rythme rugueux de l’album vont instaurer une ambiance propice à raconter des choses sordides et morbides comme leurs activités criminelles, leurs manières de survivre dans une situation compliqué de précarité dans les ghetto du Queensbridge et une vie qui ne les a pas gâtée. Mais ils doivent s’en sortir, pour ça tous les moyens sont bons et comme dirait Havoc : « survival of the fit, only the strong survive ». Pour ce qui est de la performance rap elle est tout simplement exceptionnelle, flows cadencés et tranchants, rimes extrêmement fluides et techniques, écriture imagée et innovante… Prodigy est à son prime en cette année 1995 et le duo va, avec Nas, révolutionner le rap pour toujours.
Mon morceau préféré de l’album : Q.U. - Hectic
Sol invictus (2001)
Sortie : 2001 (France). Hip Hop
Album de Akhenaton
Annotation :
ANNEE : 2001
ECRITURE : 18/20 TECHNIQUE : 19/20
PRODS : 15/20 INTERPRETATION : 17/20
Selon moi, on peut tout à fait comparer cet album à Temps mort de Booba, un classique au tout début du XXIème siècle, en solo après une décennie passé dans un groupe, une vingtaine de sons à la plume raffiné et la technique rare, quelques prods qui ont mal vieillies pendant que les autres sont mémorables, le tout pour les deux plus grands rappeurs français de l’histoire. Sol Invictus, littéralement soleil invaincu, nous montre un Akhenaton déprimé, solitaire, dépassé par les évènements compliqués auxquels il fait face. C’est un album plus personnel que Métèque et mat, qui développait une ambiance méditerranéenne, plus écoutable en été, là où celui-ci représente mieux la solitude automnale et la tristesse hivernale, paradoxalement représenté par une cover montrant un désert à la chaleur étouffante, faiblement éclairé par un soleil qui doit se battre avec les nuage. Le trio Pease, Intro et Sol Invictus introduit à merveille l’album, notamment le dernier des trois qui regorge de messages cachés et est une des plus grosses claques de ma vie d’auditeur. Des featurings de fou avec Lino et Shurik’n, des sons poétiques et introspectifs comme Mes soleils et mes lunes, Gemmes ou Mon texte, le savon. 2001, l’année d’Akhenaton.
Mon morceau préféré de l’album : Sol Invictus
La Fête est finie (2017)
Sortie : 20 octobre 2017 (France). Hip Hop
Album de Aurélien Cotentin (Orelsan)
Annotation :
ANNEE : 2017
ECRITURE : 17/20 TECHNIQUE : 14/20
PRODS : 17/20 INTERPRETATION : 16/20
Six ans sans album, le monde change, la musique change, le rap change et Orelsan passe de la vingtaine à 35 ans ce qui nous permet d’observer une nette évolution. Il passe de l’incel qui trompe ses meufs, les méprisent, a un train de vie dégueulasse et est le looser ultime en en étant fier, à un mec simple et heureux avec sa femme, qui revient six ans après pour tout rafler, en gros un looser qui win : « j’suis le genre de perdant qui fait que de gagner ». Même si le rap l’a éduqué et qu’il l’aime, on sent une volonté de s’ouvrir à d’autres choses, que ce soit musicalement avec les prods plus variés, les flows moins rappés, mais aussi dans le discours. En effet, il va nous rappeler d’où il vient, la vieille France, dans Christophe ou Mes grands-parents, retrouvant une fierté dans ses origines, mais va aussi parler de son âge avancé, qu’il n’est plus un jeune, notamment dans San, La fête est finie ou Quand est-ce que ça s’arrête. Tout est teinté d’une grande nostalgie, des morceaux comme Dans ma ville, on traîne, La fête est finie, La lumière ou Epilogue le prouvent, l’album fini par Paradis, où il décrit l’amour qu’il a pour sa femme, et bien sûr le sublime Notes pour trop tard qui récapitule ses erreurs de jeunesse avec nostalgie et tristesse.
Mon morceau préféré de l’album : Epilogue
A7 (2015)
Sortie : 13 novembre 2015 (France).
Mixtape Street de SCH
Annotation :
ANNEE : 2015
ECRITURE : 14/20 TECHNIQUE : 16/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 19/20
Devant vos yeux ébahis, la plus grande mixtape de l’histoire du rap français, pas ma préféré, y’en a bien une autre devant, mais elle est unanimement la meilleure. Après s’être vite fait connaitre sur les réseaux grâce à quelques clips, dont Morpheus, SCH débarque avec son premier projet, A7, et c’est un raz de marée. C’est son projet le plus vendu et accessoirement la seule mixtape du rap français à faire disque de diamant. Tout cela est dû au fait qu’il crée un nouveau courant dans le rap, dans une époque où les styles se multiplient, retour du boom bap, arrivée de la trap, du cloud, SCH arrive avec une nouveauté, une nouvelle manière de rapper, son propre style. Cette différence fascinera le public qui adoptera l’enfant de Marseille, l’érigeant rapidement en tête d’affiche. Beaucoup considèrent d’ailleurs qu’il n’a jamais fait mieux que A7 et ça se comprend lorsqu’on voit l’interprétation magistrale du S sur les 14 titres, sa voix rauque, sa haine viscérale, sa dalle qui le conditionne à tout raser sur son passage, l’enchaînement de top carrière de John Lennon à Gomorra, les prods super mélodieuses et organiques dont celle de Genny & Ciiro, le feat avec Lacrim. On avait jamais vu un aussi bon album sortir à ce point de nulle part. 19 !!!
Mon morceau préféré de l’album : Gomorra
2001 (1999)
Sortie : 16 novembre 1999. Gangsta, West Coast Hip Hop, Hardcore Hip-Hop
Album de Dr. Dre
Annotation :
ANNEE : 1999
ECRITURE : 15/20 TECHNIQUE : 18/20
PRODS : 20/20 INTERPRETATION : 18/20
Ce nom étrange, 2001, est dû au fait que l’ancien label de Dre, Deathrow, avait sorti la compilation Chronic 2000 faisant référence à The Chronic. Pour s’en démarquer, et montrer sa vision futuriste, Dre appela ce projet 2001. Cet album est, froidement, le plus grand classique de l’histoire du hip-hop, à la bataille avec All Eyez On Me de Tupac mais il y a plus de classiques et de sons marquants sur 2001. Il s’agit du deuxième album de Dr. Dre qui va choisir de perpétuer son propre héritage et celui de N.W.A, à savoir la G-Funk, amené sur Straight Outta Compton puis The Chronic et perpétuée durant sept ans sur les différents projets de la West Coast par Snoop, Tupac, Xzibit, etc. Sonorités chaudes, mélodies au synthétiseur, tout est présent pour rappeler Los Angeles ou Compton et ça aura une influence colossale sur les rappeurs cités mais aussi sur Eminem ou Kendrick Lamar. S’il est aussi intemporel c’est grâce aux immenses prods de Dre, en plein prime, surtout quand on regarde les gros classiques, Still D.R.E., Xxplosive, Forgout About Dre, What’s The Difference, The Next Episode, ce sont les productions qui font tout. Sans oublier la cascade de featuring monstrueux, Eminem, Snoop, Kurupt, Hittman... Merci Dre pour la culture.
Mon morceau préféré de l’album : Forgout About Dre
Si Dieu veut… (1998)
Sortie : 12 janvier 1998 (France). Hip Hop
Album de Fonky Family
Annotation :
ANNEE : 1998
ECRITURE : 14/20 TECHNIQUE : 17/20
PRODS : 18/20 INTERPRETATION : 17/20
Une immense pièce du rap français, parfois oublié des nouvelles générations, qui a pourtant eu énormément d’influence, ce projet vient, une nouvelle fois, embellir l’année 1998 qu’on voit de plus en plus riche au fur et à mesure de ce classement. Tout simplement dans le top 5 des meilleurs albums du rap marseillais, Si Dieu veut… a marqué de nombreux esprits dans toute la France et pour cause, s’il est un peu moins mature que Art de Rue, il est plus cru, frappant, plus honnête et urbain. C’est le jus brut du bitume et des rues marseillaises, on ressent tristement la galère et la pauvreté qui émanent des discours dénonciateurs du bourbier dans lequel ils baignent et leur obligation de vivre de l’illégal : « qu’est-ce tu veux qu’je dise aux gosses en face de moi, qui font plus de thune en un jour que moi dans l’mois », « hanté par le doute et tenté par le diable ». Les prods fascinantes de Pone, des Sat et Don Choa impeccables et les performances ubuesques de Le Rat Luciano, complètement à son prime à partir de 1997, rendront les morceaux excellents. Le sum, La furie et la foi, Sans rémission, Une seule fois, et quel exploit des X-Men d’avoir bouffé la Fonky Family sur la 14ème track, le meilleur feat Marseille-Paris.
Mon morceau préféré de l’album : Maintenant ou jamais