Top 10 - 1976
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"Buffalo Bill et les Indiens" de Robert Altman
"Carrie au bal du diable" de Brian De Palma
"F... comme Fairbanks" de Maurice Dugawson
"Le plein de super" d'Alain Cavalier
10 films
créée il y a plus de 10 ans · modifiée il y a plus d’un anTaxi Driver (1976)
1 h 53 min. Sortie : 2 juin 1976 (France). Drame, Policier
Film de Martin Scorsese
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Un nuage de vapeur d’eau, une rue grouillante de vices, un yellow-cab glissant au ralenti, des yeux sombres qui percent l’éclairage vacillant de la nuit. Scorsese dépeint New York et c’est l’enfer sur terre. Englouti par la métropole, un cow-boy du macadam erre sans but, reptile nerveux, sociopathe mystique à l’affût d’une croisade qui donnera un sens à sa vie. En synthétisant ses tendances métaphysiques les plus torturées, l’auteur apporte une expression fiévreuse aux névroses de son époque.
Le Locataire (1976)
2 h 06 min. Sortie : 26 mai 1976. Drame, Thriller
Film de Roman Polanski
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Polanski braque sur sa personne le regard le plus voyeuriste et radicalement oppressant du cinéma depuis "Fenêtre sur Cour". L’œil de la caméra pèse sur lui, les fenêtres de l’immeuble malodorant semblent l’observer se débattre dans son angoisse et ses obsessions, se transformer en quelqu’un d’autre, s’identifier à la morte dont la trajectoire funeste coïncide peu à peu avec la sienne. Jamais le cinéaste n’a exorcisé ses démons en suscitant un sentiment d’isolation si pétrifiant et si tragique.
Le Casanova de Fellini (1976)
Il Casanova di Federico Fellini
2 h 34 min. Sortie : 2 mars 1977 (France). Comédie dramatique, Biopic
Film de Federico Fellini
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Seigneur de pacotille à la livide rigidité, Casanova erre de couvent en palais, de salon en château. Fellini démonte les mécanismes de ce présomptueux copulateur national. Il en renie la genèse et la postérité en composant chaque séquence comme s’il s’agissait d’y réunir tout l’éventail des vicissitudes humaines. Venise est une ville de crépuscule et de cendres froides, habitée par un cortège d’ombres, et le pitoyable héros n’aura que le châtiment d’une vieillesse décatie et d’un rire flasque.
Network - Main basse sur la TV (1976)
Network
2 h 01 min. Sortie : 16 mars 1977 (France). Drame
Film de Sidney Lumet
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Lumet ne peut se contenter du banal. Il domine les situations paradoxales et même son cinéma le plus invraisemblable est en-dessous de la réalité. Il montre ici des directeurs de station, des régies publicitaires, des hommes politiques qui s’agitent dans un ballet hystérique. Calque corrosif d’une société aux abois, imbibée par la folie de la télévision, le film prouve son aptitude à traiter l’immanence des catastrophes et à puiser son énergie dans l’art de côtoyer sans cesse le bord du gouffre.
La Marquise d'O... (1976)
Die Marquise von O...
1 h 42 min. Sortie : 15 septembre 1976 (France). Drame, Historique
Film de Éric Rohmer
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
La traversée du Rhin n’altère pas le plaisir qu’on prend à tendre l’oreille chez le plus littéraire des cinéastes. Les inflexions, la musicalité, les nuances de la langue parlée dessinent des stratégies de l’esprit et des sentiments permettant d’appréhender dans toute leur profondeur les codes sociaux, les mouvements d’intimité, les conflits de l’être et du paraître. Merveilleuse limpidité de ce cinéma, qui contourne tous les lieux communs pour faire accéder à un état de conscience supérieure.
Monsieur Klein (1976)
Mr. Klein
2 h 03 min. Sortie : 27 octobre 1976 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Joseph Losey
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
1942. Un riche affairiste s’enlise dans un labyrinthe de malentendus et suit son destin usurpé jusqu’au camp de la mort. C’est Kafka revenu dans son siècle, une allégorie angoissante servie par un regard clinique qui jamais ne dramatise. La question de Klein butte sur des visages, des dialogues informels, des décors qui renvoient à l’abstraction symboliste du fantastique, un no man’s land d’angoisses maladives, la déraison d’un système où l’on n’existe plus que par l’aliénation des autres.
Josey Wales hors-la-loi (1976)
The Outlaw Josey Wales
2 h 15 min. Sortie : 20 octobre 1976 (France). Western
Film de Clint Eastwood
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
À mi-parcours des années soixante-dix, quelle fiction inventer pour en finir avec le Vietnam ? Comment redonner confiance en un système fragilisé par le Watergate ? Comment proposer un nouvel humanisme et renouer les fils défaits ? Par le biais du western, Eastwood trouve celui qu’il peut être et ce qu’il veut dire à l’Amérique de son temps. À l’image du héros, parti en guerre avec le vain espoir d’essouffler sa haine et qui se découvre père fondateur, mort-vivant rendu aux couleurs de la vie.
Les Naufragés de l'île de la Tortue (1976)
2 h 20 min. Sortie : 6 octobre 1976. Comédie
Film de Jacques Rozier
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Les années 70, ses cols pelle à tarte et ses larges cravates en laine. Vite, se défaire de tout cela, direction une île déserte des Antilles pour jouer les Robinsons, retrouver son âme d’enfant et s’abandonner aux délices de l’imprévu. Rozier agit de la même manière : il écrit quelques vagues situations et lâche la bride à des mésaventures désopilantes qui poussent comme des herbes folles. En laissant barboter ses acteurs dans des paysages de sable et d’écume, il redonne son sens au mot liberté.
1900 (1976)
Novecento
5 h 25 min. Sortie : 1 septembre 1976 (France). Drame, Historique
Film de Bernardo Bertolucci
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Dans les champs de blé et les vastes espaces d’un latifundium émilien, sous les arcades de brique des granges ouvertes, sur les airs de battage et dans les petits bois de peuplier, Bertolucci bâtit un opéra bucolique débordant de fécondité orgiastique et de pulsion exubérante. Il raconte le passage de la culture terrienne à la culture industrielle, l’agonie de certaines valeurs nées de la terre, en suivant les pas de deux hommes unis et séparés par leurs origines, leurs idées et leurs amours.
Mado (1976)
2 h 15 min. Sortie : 27 octobre 1976. Drame
Film de Claude Sautet
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Mado n’est pas la femme qui tutoie son miroir mais la marginale des villes, de la corruption, de la politique, du pouvoir. Pour casser l’humiliation du chômage, elle se prostitue. Autour d’elle c’est le monde des requins qui s’organise, les flux et reflux des billets de banque, des hommes agissant par rapport à ces exigences, pour la survie, le profit, le délit. Tant qu’elle se fondera sur ces perspectives, la Terre tournera carrée. Rien ne vaut la chaleur et l’humanité de Sautet pour y remédier.