Top 10 Albums selon Lucas Stagnette

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Une journée de route de l'été '13, du Var à l'Isère ; une Clio chargée comme on les aime, une sieste au soleil du Sud, et l'arrivée dans les montagnes sous un orage... Retentissent des bouts de The River, et pas des moindres, sur une obscure K7 antédiluvienne.
M'a rappelé à quel point j'aimais cet album, le plus tentaculaire du Boss. Certes, c'est peut-être moins écrit que Greetings, moins épique que le Wild, moins flamboyant que BtRun, moins hantant que Nebraska, moins cogneur que BitUSA ; mais c'est surtout tout ça à la fois. La jonction parfaite du rockeur prognathe des bars du Jersey et du songwriter génial à la dégaine Sócratesque. Tout ça ponctué par des relations père-fils, des hymnes de working-class, des voitures volées, des cris déchirants et une double conclusion dantesque.
Cet après-midi d'orage, il m'a surtout fait découvrir qu'il était là, mon putain d'album préféré. Sous cette affreuse cover bleutée.

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La carrière de Dylan, ça pourrait être le quasi-unique vivier des albums de mon top 10 ; ça pourrait être plein de vers que je me ferais tatouer sur le corps pour qu'il me rentrent encore plus dans la peau ; ça pourrait être des Buckets of Rain de larmes que j'ai versées sur son harmonica.
D'ailleurs c'est tout ça, plus ou moins en fantasme ; et cette galette sort la tête un poil devant les autres uniquement grâce à sa piste 14. Bon, peut-être aussi grâce à un tout petit peu plus. J'aime ce son "métallique, cuivré" que j'ai un jour lu être celui qui "approche le plus de celui qu'il avait dans la tête" ; bigre, drôle de tête. J'aime ce début en fanfare, j'aime ces deux silhouettes féminines qui brettent deux disques durant dans l'électricité, sous des chapeaux léopards et jusque devant Achille lui-même. Et j'aime que Sara gagne. Pour l'instant.

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A partir de maintenant je serai plus bref parce que j'étudie encore ce que mon coeur et ma tête pensent des 8 suivants... Sauf pour celui-là. J'aime ne jamais y penser, ne quasiment jamais l'écouter et me faire des fixs d'Heroin pour entretenir la flamme. La baffe qu'il m'a collée il y a déjà plus d'un an est plus belle en souvenir qu'en analyse.

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Celui-là, c'est pour l'amour même pas sincère des moteurs vrombissants et des anneaux de vitesse. C'est pour sa construction toute crescendesque et pourtant absolument pas droite. C'est parce que je préfére ce qui est tordu, de travers, ce qui évoque des relents d'essence pas chère et du velours 10 minutes après.

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L'album le plus focus de Newman (qui était quand même un songwriter géant et que ce site voue désespérèment aux limbes), le seul à vraiment dégager une unité donc une force, mais aussi le sommet de ses morsures aigre-douces, qui laissent pourtant encore un peu de place à ses blues charnus et même un peu (tout petit peu) d'amour.
Pour qui ? Sûrement lui-même.

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La méga-madeleine de Proust. Je me souviens très distinctement descendre au garage en m'enfermer dans la Mégane parentale de nombreux soirs de minot pour écouter la Voulze. Toujours cette K7, la seule que je lui aie jamais connu. Je crois me rappeler que je me reconnaissais vachement dans son côté "Vous c'est l'eau c'est l'eau qui vous sépare et vous laisse à part".
Un peu comme ma première amoureuse de CP, il serait temps de l'assumer.

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Que serait n'importe lequel de mes tops sans un choix inqualifiable ? Pas un de mes tops.
Quoi c'est kitsch, quoi c'est facile, quoi ça fait mal aux oreilles ? Cette musique elle déboule en tapis volant dans mes tripes sur Sam's Town et elle me balance d'émotion et d'amour pendant 40 minutes. Il est même possible que je le connaisse intégralement par coeur ; putain d'années collège.

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Un petit plaisir sporadique ; pas une liaision régulière, pas de sentiments envahissants et des infidélités fréquentes avec sa Natty Dread ou même des plans à plusieurs avec ses petits copains des Wailers.
Mais un petit coup en passant avec Legend ne m'a encore jamais laissé de marbre, et il m'est même arrivé de rester la nuit.

Annotation :

C'est tout récent, c'est sûrement un amour de vacances, mais on s'est rencontrés par des amis communs (Dylan, Scorsese) et depuis on se voit souvent. Pas encore saisi la structure de l'album, pas encore verbalisé le plaisir, mais à chaque écoute, je tombe avec Old Dixie et je me rends avec Jemima. Ces mecs m'auraient fait canarder du Yankee sur un seul accord de fiddle.

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Octobre 2015 : compléter enfin cette dixième position ne peut être que le signe de l'Apocalypse imminent...
Mais aucun autre album ne pourrait mieux convenir ; je crois que j'ai littéralement écouté chaque piste en boucle pendant au moins 3 jours chacune. Bizarrement plus j'apprends que Simon a volé la moitié du contenu, plus je m'en tape.