Top 111 albums japonais selon Mewtwo

Annotation :

Un océan de bruit où raisonne la voix hypnotique de Mizutani à travers une heure trente-cinq de cacophonie frénétique.
Cet album est un mur chaotique où fusionne noise rock et (harsh) noise sur fond de distorsion psychédélique. Le ton est donné pour instaurer un sifflement sonore paralysant. On a affaire à une brutalité auditive des plus extrême.

Le point de non retour.

Aucune concession n’est faite pour nous épargner. La qualité de l’enregistrement intensifie cette tension en distordant chaque bruit, créant une bouillie sonore abrasive et brûlante à l’image du rouge écarlate saturée de la pochette de l’album.
Les bruits s’étirent à l’infini et poussent le concept de l’harmonie, de la structure musicale et du son chaque minute un peu plus loin.

Le temps s’arrête.

L’album ne communique plus des sons mais des vibrations, "Flame of ice" est sans doute l’exemple le plus parlant. Les instruments ne sont plus reconnaissables à travers cette couche floue et erratique d’ondulation sonore qui nous consume littéralement les oreilles. C'est une explosion stridente à la fois viscérale et cathartique que nous fait vivre l'album.
Il y a un avant et un après 77’ Live. Il incarne probablement la forme la plus bestiale et primitive de ce qu’est la musique : du bruit sur du bruit.

Annotation :

Boris et Merzbow décident de se regrouper pour former un groupe à part entière le temps d'un Live et marier leurs styles immersifs uniques et différents.
L'un intègre des bruits stridents, des collages et autres effets de distorsion et de réverberations, l'autre joue un Drone stoner Métal des plus effréné et dense tout en montant crescendo façon Post-métal. Les deux styles se heurtent et se mêlent sans jamais se dominer.

Un monolithe cathartique.

Le rendu créer un enfer sonore sans échappatoire et sans moment de répit où tous les bruits sont à la limite de l'inaudible pour être absorbés par d'autres bruits, delays ou réverbations. L'album est atmosphérique et léthargique. C'est une tombée dans les abysses sonores où se côtoie tantôt l'harsh abrasif de Merzbow, tantôt le noise lourd de Boris pour aboutir à une œuvre salvatrice et unique.

Annotation :

Un objet sonore dont on a du mal à croire qu'il soit l'œuvre d'un être humain tant on a l'impression qu'il est possédé (et c'est confirmé par les rires maléfiques du groupe en fond tout au long de l'album, je n'invente rien, évidemment).
L'album se compose d'hurlements (si on peut encore appeler ça des hurlements), des cris, des onomatopées presque générées par une IA (devenue schizophrène et hors de contrôle), des collages ça et là, du grand-n’importe-quoi inaudible, il n'y a aucun compromis.

Un capharnaüm sonore, où on fout par la fenêtre le concept de musique et de mélodie.

On nage dans du no wave, grindcore, du black metal (?), du screamo, du doom / stoner metal, du psychobilly john-zornien (?), du noise complétement barré (que ce soit via les instruments ou les chanteurs), des glitchs, collages, grisaillement, distorsions en tout genre... Le rendu relève de l'absurde. C'est à qui fera le bruit le plus imprévisible entre les membres du groupe (et la compétition est rude).
Cette petite bande de décérébrées (génies) décident de jouer tout en tombant des escaliers, ou en pleine crise d'hémorroïdes, ou en finition d'un harakiri avec un sabre rouillé, ou encore en ayant un œdème de Quincke qui empire à vue d'œil (au choix).

Pris en otage, on s'abandonne corps et âme.

Imperceptible, abstrait. Impossible de comprendre ce qu'il s'y passe. J’ai à plusieurs moment été pris de fous rires. Parfois on a cette impression qu'on procède même à un rituel païen et que l'intégralité du groupe va se sacrifier d'une seconde à l'autre. J'ai pris conscience que j'étais bien heureux de l'existence des écouteurs pour que je ne fasse pas subir ça à quelqu'un qui, par hasard, ce serait aventuré trop près de chez moi et aurait entendu, par inadvertance, cette messe martienne de maboul.
Si "Vision Creative Newsun" était déjà bien perché, et "Super Ae" très abstrait, cette compilation dépasse les limites de ce qui peut se faire de plus expérimental musicalement.

Une vulgaire éjaculation sonore...

...et c'est jouissif (éprouvant ?). On s'abandonne totalement, on est pris en otage... Rien ne va mais c'est pas grave. Je pourrais même crever, tant qu'il y a cet album dans mes oreilles j'aurai le sentiment d'être en paix.

Annotation :

Une performance Live où tout est parfaitement structuré, maîtrisé et à sa place.
L'interprétation de "Consume Red" est plus profonde et mystérieuse que la version studio. Les noises qui englobent l’album sont (littéralement) perçants et détruisent les quelques états de flow passifs qu’on aurait l’outrecuidance d’imaginer prendre lorsqu’on entend une quelconque mélodie pendant plus de quatre secondes.

Une danse assommante et épuisante aux confins de l'absurde.

La tension monte d’un cran à chaque nouvel instrument qui entre dans cette fanfare expérimentale pour s’adonner à sa petite improvisation sonore. Last Concert épuise tout ce qui est possible et imaginable de réduire à du "bruit". Il nous étouffe, nous malmène, nous violente. Le côté expérimental est poussé dans ces derniers retranchements, rien n'est facile.
L'album se termine sur une note accouphénique aigue de plus de 130 secondes, comme si le Live laissait derrière lui une terre désolée après un passage atomique.

On en sort anéanti et annihilé.

Annotation :

Kan Mikami délivre une performance folle et authentique de freak folk. Avec des cris, des pleures, des sanglots, des silences… Son improvisation met à nu les tourments de son humanité.

Pas besoin de parler le Japonais pour le comprendre... Ça s'entend.

L’aspect mélancolique du Live est accentué par le piano d’Aketagawa, qui tantôt calme et dépressif se transforme en machine infernal et bestial. Il hante l’œuvre tout entière et dialogue avec Mikami. Ishizuka et ses improvisations Free / Avant garde ajoute une intensité émotionnelle qui donne une dimension cathartique à l'œuvre.
Les passages à l’ocarina couplés aux percussions, sont des moments hors du temps où s'installe une atmosphère spirituelle. Cet océan doux se transforme très vite en marée sonore, en transe d'improvisation et de freak infernal.

Annotation :

Une exploration sonore violente qui créer une tension extrême voire paranoïaque durant tout l'album. Ce sentiment de tension vient se mélanger avec la confusion car l'album nous abandonne dans une trance tribale psychedelico-maniaco-spatial sans retour arrière. Notre cerveau reçoit des signaux émotionnelles indescriptibles et abstraits, presque des appels à l'aide pour sortir de cette phase psychotique et solaire.
L'album nous laisse dans un état béat d'euphorie léthargique.

Annotation :

Deux heures de profonde émotion où tout semble s'aligner pour que Fishmans donne une dernière représentation qui restera unique à tout jamais. Chaque morceau semble parfait et "différents" des albums déjà enregistrés en studio, ils ont plus d'intensité, plus d'humanité, plus de tristesse.
Une touche légère de mélancolie plane durant tout l'album et lui donne ce côté très "spécial". L'album parle à l'âme.
Le live se termine sur une représentation de Long Seasons emprunt de joie et de nostalgie. Tout est spectaculaire pour ce simple groupe de Dream Pop.

Annotation :

Un collage de samples, d'instruments divers et de bruits électronique.
Une expérience qui nous fait passer par plusieurs stades : du Jazz Instrumental, des extraits de l'opéra "Frankfurt" de Heiner Goebbels & Alfred Harth, des remixes d'enregistrements ça et là, des répétitions d'instruments aléatoires, des bruits qui se superposent, des distorsions, du sons en cascades, et du silence.

Annotation :

Un voyage spatiale à travers une multitude de percussion en tout genre.
C'est cosmique, au début. Et puis tout s'accélère, le trip sous acide commence à prendre, les bruits s'enchainent, les cris se répètent, mais plus fort, plus bruyant, plus massif, plus électrique, plus vite. Et puis on ne pense plus à rien. Tout est de plus en plus distordu et chaotique. On se sent flotter dans les airs. Les sons deviennent transcendants, que ce soit le psychédélique, les synths, les percussions... Tout est solaire. On a le sentiment de toucher à quelque chose de vrai, qui a un sens.

Annotation :

Free Jazz / Noise / Experimental

Annotation :

Ballade mémorable sur la mélodie la plus emblématiques du Dream Pop.
L'album est réconfortant, j'ai ce sentiment de l'avoir toujours écouté, ce sentiment qu'il m'a toujours accompagné. PAAA...PA PA PA. PA PA PAAA... PA PA PA PAAA....
C'est l'album du souvenir pour moi. Une capsule temporelle où des tonnes de petits moments me viennent en tête : la première fois que je l'ai écouté, la première fois où je me suis mis à fredonner son air musical, le premier manque que j'ai ressenti de ne pas pouvoir l'écouter instantanément car je ne pouvais matériellement le faire (en pleine heure cours, en réunion, lors d'un repas avec des amis, où au milieu de la nuit quand je n'arrive pas à dormir...). C'est un amour désintéressé que je voue à Long Season.
C'est cette envie de le ré-écouter à chaque fois que je vois une belle éclaircie et que la journée est sur le point de se terminer, ce moment où je sais que bientôt, je serai libre de vaquer à mes loisirs, libre d'écouter Long Season.

Annotation :

Free Jazz / Noise / Free Improvisation

Annotation :

Une comédie sonore bruyante et chaotique faite par des maniaques du Noise.

Annotation :

Jazz Bed commence comme n'importe quel album de Kaoru Abe : Du Jazz improvisé frénétique et à cent à l'heure. Cette folie délirante dégage un sentiment de liberté qui raisonne durant tout le Live : aucune ou très peu de structures, et mélodies inexistantes.
Et pourtant, un dialogue s'installe entre Abe et Yamazaki, un dialogue démentiel où tout est autorisé. Le dernier tiers de l'album expérimente le Free Jazz avec une telle nervosité que j'avais ce sentiment qu'Abe allait crever d'une seconde à l'autre, c'est inhumain. On peut y voir des similitudes avec certains albums d'Anthony Braxton (For Alto) mais ici nous sommes "encore plus" (si c'est possible) détaché, sans aucune limite. Un Free Jazz presque primitif.

Annotation :

L'album compile trois Lives de 1980 à 1981. Le groupe a cette spécificité d'avoir deux guitaristes durant cette période : Mizutani et Yamaguchi. Nous avons droit à une sorte de fusion entre les riffs saccadés distordus et psychédélique de l'un et les mélodies blues conventionnelles de l'autre. Il y a un peu "moins" de cacophonie (l'enregistrement est déjà d'une meilleure qualité audio que 77' Live) et les mélodies de Yamaguchi dompteraient presque la folie de Mizutani.
L'album reste un dédale infini de noise rock psychédélique à partir du deuxième Live.

Annotation :

Un album calme et mystérieux de folk / American Primitivism où la guitare et la voix de Tobari dialoguent ensemble. Tout est très simple, des riffs calmes où se superpose une voix douce et mystique qui chante, parle ou murmure.
L'album a un ton introspectif et intimiste, on sent que l'auteur souhaite rester naturel et authentique. C'est un véritable joyau folk contemplatif.

Annotation :

Un album stressant et qui donne des frissons. Si la mélodie reste la même durant tout l'album, le bruit et le rythme eux vont monter en puissance et s'accélérer (bruit qui au départ n'est quasiment pas visible) pour instaurer une atmosphère de plus en plus pesante et oppressante. Plus on avance dans l'album et plus ce chaos prend de l'ampleur, qu'au final tout soit sans dessus dessous et se déforme dans un espèce de vortex de sonore. L'album dégénère et se désagrège dans un tourbillon sonore.

Annotation :

Free Jazz / Free Improvisation

Annotation :

Une incorporation de psychedelia, noise, blues rock, drone ambient, sur fond post-métal où la montée sonore est crescendo pour finir par exploser.
L'album nous met dans plusieurs état, un début drone qui se veut contemplatif et hors du temps, puis on progresse vers un océan sonore qui dégénère en noise.
Boris prend toute la place jusqu'à dominer intégralement l'atmosphère environnante.

Annotation :

L'album est plaisant, varié et joyeux, avec très peu de répétitions. On vit un moment unique de Progressive pop, Neo-psychedelia sur fond Downtempo. On ressent quelque chose d'unique. Quelque chose qui est propre à Fishmans. Ce petit côté expressif, cette exploration sonore, qui vire parfois à l'experimental. La voix rêveuse de Shinji où tous les instruments nous hypnotisent. Les mélodies s'imprègnent en nous. Le groupe nous offre un moment calme et beau.

Annotation :

Un Live hétéroclite où Tomokawa alterne entre Enka mélancolique poignante à la Kan Mikami, avant folk free aux airs de Tim buckley, Folk ethéré et minimalist à la Ishiko Aoba. Une ivresse, avec ses moments de lucidité, ses moments de folies, ses moments de bravoures.
Le tout est ponctué par les interventions de Kazuki avec son public au travers d'anecdotes ou commentaires out-of-the-blue. Ces moments suspendus servent presque à désamorcer certains passages frénétiques en mettant son public à l'aise (ou en garde) pour mieux le toucher la seconde d'après.

Annotation :

Une exploration folk sur fond lo-fi avec des moments freak qui partent parfois en noise parfois en avant folk avec des ajouts de sons électroniques.
L'album passe par des petites ballades mélodiques, à d'obscure acoustique American Primitivism ou de violent excès improvisés de bruits complétement barrés. Daisuke est inspiré et ça se voit, on sonde le folk.
Une aura spéciale se dégage de l'album qui a quelque chose d'intriguant, sans doute parce que Daisuke Tobari est un personnage mystérieux et qui n'a jamais vraiment communiquer sur lui ou sa vie. Le son lofi ajoute une authenticité à l'écoute et on a ce sentiment d'entendre quelques chose de rare et précieux.

Annotation :

Le ton mélancolique est donné dès les trois premières minutes de l'album, avec ce silence pesant, cette petite brise, ce vide interminable, et la guitare acoustique qui s'entend petit à petit... L'album exprime le vide et la solitude. Vivre c'est absurde.
L'album s'énerve, la petite guitare prend toute la place et tout se transforme en un mélange de rock progressif, hard space rock pour aboutir à une ambiance lourde et pesante. La solitude plane au dessus de tout l'album. Les sonorités de la guitare sont étirées à l'infini (même déformés ?) sur deux longs morceaux introspectifs et passionnels.

Annotation :

Un voyage sonore avantgardiste parsemé d'heavy psych, de noise intense, de spoken words imbitable, de chœurs théâtrales et de musiques traditionnelles japonaises. Une belle cacophonie sous acide qui symbolise bien la vie hors-norme et sans code de J.A. Seazer et de sa petite troupe qui l'accompagne.

Annotation :

Flood I instaure une ambiance calme avec du Drone et du Post-rock minimaliste. Il donne l'impression d'être à la surface de l'eau, sur une mer tranquille et paisible. Le post-rock est contemplatif. Cette solitude est de courte durée car la tempête s'annonce et la mer s'agite dans Flood II. Tout s'intensifie pour exploser à Flood III, les sons de guitares créés des ondes de distorsions et s'abattent sur un mur de Noise. On a cette sensation de perdre pied, petit à petit, pour couler complétement dans Flood IV. La fin de l'album est une trépanation au plus profond des abysses sonores, poussant le concept de Drone à ses limite. Tout devient surréel.

Annotation :

Play Standards est plus mélodiques que le Pekine Opéra de façon générale, mais une fois le premier morceau passé, l'album se transforme en collage en tout genre de sons, de Noise / et d'electroniques. L'album nage dans ses superpositions de bruits ça et là. Le noise détruit chaque mélodie ou tempo et le jazz / rock est anarchique à la limite de l'absurde.

Annotation :

Akuma no Uta est un album de rock et de métal quasi-holistique : Il regroupe Stoner Metal, Sludge Metal, Shoegaze, Drone, Post-Metal, Noise Rock, Rock Psychedelique, Punk Rock... Le tout sur fond lofi. Takashi est pour une fois vocale et ses cris cathartiques transcendent cette ballade hard-stoner-psychedelico-noisyienne. Une grosse énergie se dégage de l'album. Les distorsions de la guitare rendent la perception des sons difficiles et confuses, et créer cette esthétique Metal "brulante" voire "incandescente". Impalpable.

Annotation :

Un album traumatisant qui mélange punk hardcore, des cris Screamo et du... Jazz. La voix de Mariko Goto est tantôt innocente et douce, tantôt extrême et violente. Chaque morceaux a sa propre spécificité, sa propre identité. On alterne entre mélodies paisibles et terreurs glaçantes. C'est brutal, fou et pervers à l'image de la pochette de l'album. L'album est inconfortable mais jouissif, c'est presque une curiosité malsaine.

Annotation :

Je fais référence à l'album : "中原中也作品集 (Ore no Uchi de Nari Yamanai Uta - Chuya Nakahara Sakuhin Shu)" en date de 1978.

Contemporary Folk / Avant-Folk

Annotation :

Un album nébuleux, qui assemble noise pop et shoegaze mélancolique sur fond "J-rock" si on peut appeler ça du J-Rock à ce stade tant les paroles sont déprimantes. Les voix ont un rendu dérangeant, bizarre, étrange... Quelque chose de triste entoure tout l'album et les lyrics n'arrangent rien pour donner une vibe sombre et nihiliste.