Top 2016's music

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L'ultime afro-américain qui vient imposer la scène nu-soul, R&B contemporain comme la plus créative et épanouie de notre temps. Concept-album génial car abouti. On ressent si fort les choix artistiques, la composition/production sur-emballée de Ludwig Goransson, la passion de Glover, les participations intelligentes qui contribuent à l’atmosphère (difficile a décrire, bleue futur?) gigantesque de l'oeuvre. C'est sûrement ce qui fait que l'album détrône Malibu (Paak et Gambino étant quand même les deux Titans d'un même terrain) : l’atmosphère unique de l'ensemble d'Awaken, modestement futuriste mais non-révolutionnaire, visionnaire mais pas voyant, imprégné mais de manière amusée. En bref, unique.

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Entre hip-hop ultra-classe, R&B surarrangé, blues et soul futuristes, le projet proclame une diversité détonnante où il faut s'amuser avec tout/s ce(ux) qu'on aime. Capable de pondre des tubes so 2x16 ('Put Me Thru', 'Come Down'...) tout en assumant 16 morceaux qui tournent autour d'une vision claire et large, l'album ne s'ennuie jamais. On pense que c'est la production qui nous trompe, toujours belle, toujours l'instrument magique qui fait que les couplets peuvent durer toujours (hop, une chouette réverbe par-ci, un delay bien stéréo par-là...), que les refrains sont des hymnes ou des standards de blues réarrangés, mais ce qui se passe est bien au-delà, c'est le maelstrom d'influences, de collaborations, d'idées musicales comme techniques toujours croisées, cette affirmation logique de notre temps qui (comme chez Hiatus Kaiyote et compères) cherche le double cursus production/musicalité pour faire des albums injouables (mais réadaptables, et on sait le talent du Californien pour vitaliser ses tracks en live comme personne), des objets de luxe, le vrai effort précieux.

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Haut en couleurs, terriblement inspiré et accompagné, le dernier Takuya fait revêtir une superbe robe électro à l'afrobeat et défiler son album telle une grosse prod' à l'américaine.
Entre thème inoubliables et improvisations alertes, Kuroda signe un album cohérent et voltigeur.

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Troublant trou blanc dans lequel nous plongent ceux qu'on n'entendait plus ensemble. Les recherches d'ambiances sont autant de mélanges sagement fous, savamment mous.
Ful Stop, ou le retour magnifié de la space-ballade green-yorkienne, augmenté d'un arsenal mouvant d'effets imposants.
Radiohead ne fait que peau neuve, il mue et sa carapace se durcit de la tendresse inquiète de l'âge avançant, de l'inexorable union des genres, des ensembles de cordes aux synthés modulaires, de la bossa revisitée à l'IDM post-rockifiée.
Le travail sur les voix de Thom est un peu encombrant, l'espace sonore lui est presque trop réservé, d'où les remarques boudeuses d'une mégalomanie regrettable.

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Si le trio mancunien perd petit à petit de sa grâce contemporaine, sa proposition jazz doux et envoûtant, ils recherchent alors plus dans le beat électronique, IDM, jungle ('Smarra'), le beau trip-hop en haute définition ('Initiate').
La production devient aussi un instrument mis plus à contribution que d'habitude pour compléter un désir (peut-être timide encore) en réalisation : rapprocher les compositions des musiques actuelles (ci-dessus), chercher les meilleurs moyens possibles de rendre renversantes les ascensions progressives des morceaux.

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La bande de League poursuit sa quête d'architecture sonore miraculeuse. Les rencontres culturelles s'élargissent plus encore, ce second dîner de famille laisse peindre de nouveaux instruments, ciseler des reliefs intercontinentaux vastes et nuancés. Snarky Puppy veut créer l'insolite, encore, mais surtout en affirmant une grande toile de fond qui reste résolument Pop.
On regrette quand même la virtuosité des improvisations (sauf dans "I Remember"), l'une des flammes ardentes caractéristiques du groupe, plus isolée et moins éblouissante que d'habitude. Les longues relances mystiques et transcendantales vers les grooves en fusion se font plus rares.

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Après le froid solitaire dans la maison, le quatuor rennais décide de prendre les choses en main et de chercher la chaleur de l'horizon. Le groupe va un peu plus loin, en gardant sa marque unique et c'est beau comme ça. Au niveau composition, on remarque quelques nouvelles influences qui restent assez dissimulées et qui sont l'objet de tests parsemés par-ci par-là (le drone 6ème morceau en guise d'interlude...). Les bons gars enrichissent leurs jeux de nouveautés harmoniques et rythmiques qui se greffent très bien aux anciennes, si bien que la bête de poil s'en prend vraiment d'elle-même, ça mature dur quoi.
Les idées de production sont aussi en bonne croissance, on remarque l'enthousiasme stéréo entre les deux guitares, ou encore un petit flanger sur la batterie, les petits effets de sonorités pour créer le break bien sonore ; on sent le nombre d'instruments et d'effets démultiplié, on sent qu'on se fait plaisir dans ce groupe !
Peut-être que la couleur pop un peu plus dominante peut fâcher, pourtant elle est indépendamment actuelle et fière, prompte à danser et rigoler avec nous.

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Le jeune 'dawg' du Tennessee trouve son credo a 25 piges. Comme assumé dans la dernière track, ses 'topics' sont clairs et parodiés à la juste mesure : le fric, la guedro, les nanas tout ça... Mais son propos semble assez franc et lucide, comme les instrus : une multitude de fruits divers dans le même arbre, (et oui, une vingtaine de producteurs pour 17 morceaux, c'est pas mal). Du jazz-rap à la southern trap, McClain ne se refuse rien et en plus de ça il a la voix qui flow à mort. Le grain mal réveillé, enfumé, la nonchalance de petit prince U.S. Bobo-ghetto, il trouve souvent les phrases qui claquent et rebondissent superbement dans la flegme la plus dynamique. Les sons Rhodes et autres sont toujours bien placés, dans le même esprit brumeux, si bien que la classe de l'album est totale.

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Le swag cosmique du broken jazz en trio. Le Rhodes baladeur qui permet toutes les suites harmoniques, aussi lunaires soient-elles, la basse au groove amoureux, amoureux d'une batterie à tête chercheuse d'infinies possibilités (quitte à quitter la grille, n'est-ce pas beau?).
Les Anglais font très bien tourner cet album et créent l'évidence de jeunes qui adorent jouer ensemble, du vrai lien des âmes qu'on trouve parfois.
Cependant le super-swag s'arrête avec son orgueil fougueux, puisque les musiciens comptent beaucoup sur leur capacité à maintenir brûlant / faire bouillir / recuire leurs grooves ou tout simplement à en proposer des petits bouts, si bien qu'on aimerait qu'il s'agisse seulement d'une performance live. L'objet est beau mais surtout parce qu'il fait espérer un grand groupe pour bientôt.

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Les rythmes terrestres assoiffés, répétés dingues, frappent les fissures du sol sous une éclipse mourante, invoquent les dieux égarés dans une dernière prière indigne : la menace des grands menacés.
Le groove est noir et l'urgence est devenue ombre.
Dansons en cendres.

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L'événement groove de cette année. Le funk joyeux qui fait sourire le monde tout en restant très musical, avec des guests qui leurs vont bien, pleins de soleil, de rigolade, de paroles parfois décousues, un peu chevauchées, enfin une petite communion de la marrade. L'album, relayé par Youtube, montre un « groove de chambre » singulier et qui n'a parfois besoin de presque rien pour contribuer à une pulse magique : 'Dean Town' et sa bassline mirifique. A côté de ça il y a les morceaux plus produits, avec un son old school brillant, comme le tube '1 for 1', le truc qui marche pour tout le monde, et encore mieux que du Pharrel Williams. Cependant, l'album est un peu « gruyèré » par des morceaux plus mous, qui ne vont pas très loin, et c'est ici que la faiblesse du projet s'expose : le format pop des morceaux ne convient pas à tous les grooves, il y a ceux qui attendent de brûler plus.

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L’inarrêtable boule de nerf rap US revient suréquipée en restant fidèle à son image. Le beat a très légèrement changé : il s'est adapté à la tendance trappiste, le flow en triolets est ultra présent, parfois trop, mais dans la parfaite mesure de la démesure de notre temps. Autour de ça, la production reste celle de RTJ, dure et grasse, électronique et rock, participative. Tous les morceaux s'écoutent, l'album est totalement cohérent dans son style mixtape qui déboule à toute allure jusqu'à un sentiment d'accomplissement dans le labeur d'écriture et de beat-making, et pas dans une complétude d'album concept avec début et fin, le duo semble loin de ça. Cependant, sûrement parce qu'ils ont joué la carte de la surproductivité de BG, rares sont les morceaux qu'on a envie de s'envoyer dans le tromé avec un sale regard de défonceman prêt à daber mémé sans vergogne, l'euphorie trap (qui existe!) se perd dans les écoutes approfondies.