Top Disney : l'Âge d'argent (1950 - 1967)
En plus de ma liste globale (https://www.senscritique.com/liste/Le_Top_Disney/369446), j'ai décidé de faire des classements des Classiques d'animation Disney par période, parce que 60 films c'est un peu le bordel à classer et que j'aime avoir une visibilité sur les différentes époques de l'histoire ...
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créée il y a plus de 3 ans · modifiée il y a plus de 3 ansAlice au pays des merveilles (1951)
Alice in Wonderland
1 h 15 min. Sortie : 21 décembre 1951 (France). Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
Yayap a mis 9/10.
Annotation :
Définitivement l'un des Disney les plus à part parmi les oeuvres purement narratives du studio, Alice se distingue surtout par un univers complètement délirant où rien n'a de sens.
C'est d'abord une belle occasion pour les artistes du studio de se lâcher complètement, à ce titre c'est vraiment rempli de trouvailles d'animation et l'univers a une vraie personnalité. Et puis ça reste l'histoire idéale pour renouer avec le côté "film à sketch" du début des studios puisque la structure même de l'oeuvre se construit comme une succession de tableaux qui sont autant de rencontres étranges, drôles mais aussi parfois un peu effrayantes, tant ces personnages timbrés n'ont à la fois aucune logique et aucune bienveillance.
Le liant du film, c'est le personnage d'Alice que je trouve finalement très réussi. Attachante et mignonne comme tout (le design, l'animation et le doublage de Kathryn Beaumont aidant), elle est la "guide" parfaite de ce pays étrange : enthousiaste et curieuse mais rapidement submergée par cette avalanche de bizarreries et d'individus louches. On est dans du pur récit initiatique, dont le pivot reste cette scène bouleversante où la fillette à bout éclate en sanglots, même si c'est plus le voyage que la destination qui importe ici (la fin un peu rapide est peut-ête mon seul vrai reproche).
Créatif, enivrant, drôle, psychédélique, parfois flippant et parfois triste, c'est mon Disney "classique" préféré en tout cas.
Peter Pan (1953)
1 h 17 min. Sortie : 18 décembre 1953 (France). Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Ce film n'a jamais vraiment fait partie de mes classiques mais j'en ressors positivement surpris !
On a là un vrai film d'aventures qui joue sur les fantasmes enfantins pour vendre du rêve à son spectateur : on a des séquences de vol assez ébouriffantes, des Indiens, des pirates avec tout ce que ça sous-entend d'abordages et de duels d'épée... Le film ne donne pas le temps de s'ennuyer et est porté par de fort jolis personnages, entre une Wendy adorable (merci Kathryn Beaumont encore une fois), un Peter Pan espiègle et irresponsable et une Clochette délicieusement peste.
Mais le point fort du film reste son méchant ! Crochet réussit l'exploit d'être à la fois véritablement menaçant (il n'y va pas de main morte dans ses efforts pour liquider un gosse) et très drôle dans son mélange de raffinement, de colère et de pure terreur, en plus il est génialement animé ! Toutes les scènes l'impliquant avec le crocodile et Mousse sont du caviar.
Mon seul regret serait qu'on passe un peu à côté du potentiel initiatique de l'histoire. Je ne connais pas le texte originel de Barrie mais je sais qu'il y avait de la matière pour faire un joli film sur le fait de grandir. Ici tout reste plutôt en surface et l'évolution de Wendy à la fin n'est jamais vraiment justifiée. Le film doit donc se savourer avant tout comme un pur plaisir plutôt que comme une vraie oeuvre de substance, et dans le genre il réussit fort bien.
Le Livre de la jungle (1967)
The Jungle Book
1 h 18 min. Sortie : 11 décembre 1968 (France). Animation, Aventure
Long-métrage d'animation de Wolfgang Reitherman
Yayap a mis 7/10.
Annotation :
Le représentant idéal des réalisations de Reitherman. On peut également déplorer un fond clairement mis en retrait : le parcours d'initiation du jeune Mowgli est finalement assez anecdotique, sans vraie évolution entre le début et la fin de l'histoire qui se résume à un voyage d'un point A à un point B.
L'intérêt du film est clairement ailleurs, dans cet enchaînement de rencontres très fun avec les différents animaux de la forêt qui donnent lieu à autant de gags et/ou de chansons intemporelles. C'est à ce niveau l'un des Disney les plus marquants, chaque chanson est instantanément mémorable et portée par un feeling jazzy éclatant, et même le score de George Bruns avec ses ambiances tamisées est l'un des plus réussis du catalogue de la firme.
On a donc plein de personnages rigolos, de l'insouciant Baloo au cruel Shere Khan, et plein de moments super chouettes à l'animation extrêmement dynamique. Je regrette juste ce manque de liant et de fond alors que le sujet s'y prêtait à merveille, et c'est sans doute le seul cas où je trouve que le remake a plus de choses à dire (sans que ce soit un meilleur film pour autant hein, rangez vos fourches).
Les 101 Dalmatiens (1961)
101 Dalmatians
1 h 19 min. Sortie : 20 décembre 1961 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wolfgang Reitherman
Yayap a mis 7/10.
Annotation :
J'étais un peu sceptique en redécouvrant le début du film et j'avais peur de me retrouver face à un nouveau Belle et le clochard, avec des chiens mignons mais sans grande substance. Toutefois, le film gagne vraiment en intérêt quand son récit démarre réellement et que cette grande poursuite s'amorce. Tout ça est plutôt captivant et servir par un climax du feu de dieu !
Bon je ne dirais pas non plus que j'ai adoré, principalement parce que les persos restent assez fonctionnels. Mais Cruella mérite amplement son statut de méchante culte, elle est à la fois délicieuse et détestable, cruelle et hilarante et servie par un design profondément marquant et un doublage génial ! J'ai finalement apprécié pas mal de trucs plus secondaires, comme les petites pastilles télévisuelles satiriques à côté desquelles je passais complètement étant gosse.
Les contraintes de l'ère Reitherman servent finalement le film : le côté moins précis des traits donne une vraie identité à l'animation (et on retrouvera ça sur tous les films suivants), les décors ressemblent à des dessins et c'est super beau aussi, et le tout reste exceptionnellement fluide avec une vraie ampleur dans le mouvement - même lors de la course-poursuite finale ou lorsque des dizaines de chiots apparaissent à l'écran.
Merlin l'Enchanteur (1963)
The Sword in the Stone
1 h 19 min. Sortie : 16 décembre 1964 (France). Animation, Fantasy
Long-métrage d'animation de Wolfgang Reitherman
Yayap a mis 7/10.
Annotation :
J'aime beaucoup de choses dans ce Merlin l'Enchanteur. Le personnage titulaire lui-même est assez rigolo, une espèce de vieux mentor excentrique, c'est un vrai plaisir de le suivre. Il y a quelques utilisations très réjouissantes de la magie (les chansons, les gags anachroniques) et Archimède est vraiment rigolo en sidekick ronchon... Et il y a ce duel de magie, indéniable point d'orgue du film et de loin son passage le plus fun et créatif !
Pour le reste, le film est sympathique mais j'ai un peu les mêmes réserves que pour Le Livre de la jungle, à savoir que le film opte pour une approche volontairement légère à la narration mise en retrait alors que le sujet méritait quelque chose de plus grandiose. L'aspect initiatique, pourtant central ici, ne me semble pas particulièrement bien mis en avant, tout reste très en surface et je n'ai pas spécialement l'impression qu'Arthur ressort grandi de ses péripéties avec Merlin lorsqu'il retire la fameuse épée... Je ne trouve pas le perso en lui-même super attachant ou intéressant et ça manque vraiment de l'ampleur mythique qu'un tel récit mériterait (même si je sais qu'on ne touche ici qu'au début de l'histoire).
En résumé : tout ce qui touche au mythos arthurien me semble assez fade et inexploité et tout ce qui concerne l'aspect magique est vraiment réjouissant. Un film agréable mais qui, récurrence dans les films de Reitherman, passe un peu à côté de son sujet.
La Belle au bois dormant (1959)
Sleeping Beauty
1 h 15 min. Sortie : 16 décembre 1959 (France). Animation, Comédie musicale, Fantasy
Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi
Yayap a mis 6/10.
Annotation :
Le dernier grand conte de fées de Disney avant un long moment et qui manquera de couler le studio à cause de son coût faramineux.
C'est un film extrêmement inégal qui montre le meilleur comme le pire des productions de la firme à l'époque et dans ce genre précis. Le style visuel est complètement unique dans la production des studios en adoptant un style volontairement bidimensionnel et évoquant la tapisserie médiévale dans ses décors, c'est du plus bel effet. L'animation de manière globale est dans ce que Disney a fait de mieux, particulièrement ce climax qui balance de la purée. Difficile également de ne pas citer la méchante : superbement designée et animée, jouissivement démoniaque, puissante, Maléfique est sans doute le gros point fort du film.
Mais le film a de gros défauts. D'une part son rythme franchement foiré. Sur un film si court, pourquoi perdre tant de temps en préparation de gâteaux et en chant avec des bestioles ? D'autre part, ses personnages principaux plats et sans personnalité. C'est le même problème que dans Blanche-Neige, la princesse comme le prince sont des endives aux réactions mécaniques et dont la romance doit être acceptée comme une évidence après une conversation de 30 secondes.
Il faudra attendre près de 30 ans et le retour de Disney aux contes de fées pour les voir régler définitivement progressivement ce problème avec La Petite Sirène et, surtout, La Belle et la bête.
Cendrillon (1950)
Cinderella
1 h 14 min. Sortie : 22 décembre 1950 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale
Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
Yayap a mis 6/10.
Annotation :
Pour retrouver le succès d'antan, la recette semblait évidente : il fallait revenir aux contes et à l'imagerie autour du mythe de la princesse en quête d'un prince charmant qui avait fait les beaux jours de Blanche-Neige. Ce retour aux sources sera une récurrence puisque chaque nouvelle période de succès de la firme sera initiée par un nouveau film du genre.
Comme pour Blanche-Neige, je reconnais donc l'importance de ce film, mais comme Blanche-Neige également ses défauts contrebalancent ses qualités exceptionnelles et m'empêches de pleinement l'apprécier.
On a donc d'un côté une qualité d'animation assez impeccable, un très beau travail sur le dessin et les décors ainsi que de très belles idées de mise en scène (notamment dans l'utilisation des ombres). Et comme gros point fort une méchante jouissive, impeccablement écrite, doublée et animée, ici Lady Tremaine qui impressionne par sa cruauté.
De l'autre, un récit qui peine à se concentrer et oublie de rendre ses personnages principaux vraiment intéressants (Cendrillon n'a rien d'antipathique mais rien de vraiment attachant non plus) pour se concentrer sur un casting supposé secondaire. Ici, on passe bien trop de temps sur les souris et leurs péripéties avec le chat, je me serais cru dans un long épisode de Tom et Jerry par moments. A ce titre, je préfère l'adaptation de Branagh qui développe davantage le background de l'héroïne, la relation avec le Prince ou avec la belle-mère, même si Cendrillon en elle-même n'y était guère plus intéressante... (et oui désolé pour cette comparaison sempiternelle avec les remakes, mais on leur chie tellement dessus qu'il faut bien relever quand ils font un truc intéressant).
Je ne suis décidément pas fan de cette tendance chez Disney et je préfère, dans le genre, ce qu'ils ont fait de plus récent.
La Belle et le Clochard (1955)
Lady and the Tramp
1 h 16 min. Sortie : 23 décembre 1955 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Hamilton Luske, Clyde Geronimi et Wilfred Jackson
Yayap a mis 6/10.
Annotation :
Je crois que ce film ne m'inspirait rien étant gosse et je le vois toujours avec un inintérêt poli. Il n'y a rien de fondamentalement mauvais : c'est une jolie petite histoire d'amour entre deux chiens et... C'est un peu tout.
Le couple ne marche pas trop mal et il y a pas mal de péripéties charmantes, mais tout ça manque à la fois vraiment d'émotion et d'excitation pour vraiment m'emporter. Ça reste très sage même pour du Disney léger (je pense aux Aristochats qui est bien plus fun avec un principe de base un peu similaire) et il n'y a pas vraiment de persos qui me marqueront à vie en dehors du Tramp qui est assez sympa.
Bon c'est, comme tous les Disney des années 50, superbement animé. J'aurais même tendance à dire que le film ne mérite pas son animation au vu de son histoire anecdotique. Voilà, désolé pour les fans de ce film mais je n'ai vraiment pas grand chose à en dire...